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sur 937 notes
J'aurai pris mon temps pour le lire, mais c'est une magnifique découverte. Pas facile d'en parler d'ailleurs, c'est dense, précis et épique. Pas simple d'en faire un résumé ! Je vais faire de mon mieux :)

Centenaire, Bellovèse, héros celte, raconte donc à un riche marchand sa vie. le récit m'a tellement emporté que je ne me souvenais plus qu'il lui parlait à ce marchand, j'avais tellement l'impression qu'il racontait sa vie rien qu'à moi ! Comme un chuchotement parfois, comme un cri à d'autres moments. J'ai parcouru avec lui les moments marquants de sa jeunesse. Il m'a raconté pourquoi il a dû se rendre sur l'île des vieilles où aucun homme n'a le droit d'accoster. Il m'a présenté les circonstances de sa blessure, son destin de guerrier, de héros en devenir et ce qui le lie au Haut Roi, à Sumarios, aux autres personnages de l'histoire. Il m'a conté sa jeunesse, avec son frère Ségovèse, dans les bois interdits avec le doux dingue Suobnos, qui semble ne plus avoir la lumière à tous les étages et pourtant…

J'ai adoré ce récit où la frontière entre la réalité et l'Autre-Monde est si mince qu'elle peut parfois être traversée. Quand le récit dévie lentement et soudainement vers le Merveilleux. Certaines des anecdotes racontées par Bellovèse basculent le lecteur dans un autre monde, comme si cela était simple, naturel, parfaitement normal pour le guerrier celte.

Même pas mort c'est aussi l'apprentissage d'un jeune homme dont le père était roi. Qui a tout d'abord été comme banni de la cour et de la vie royale, par son oncle le Haut-Roi. Qui a grandi dans l'ombre d'une mère protectrice ancienne reine celte. Qui a fait d'une drôle de façon son apprentissage martial. Qui a couru vers le danger avec la fougue de la jeunesse. Même enfant, le monde de Bellovèse n'était déjà pas assez vaste. Puis, jeune adulte mais pas encore adulte, le Haut-Roi semble se souvenir de lui et de son frère Ségovèse, il les envoie faire la guerre. C'est un drôle de voyage initiatique que va suivre Bellovèse durant toute sa jeunesse, comme en équilibre entre deux monde. Enfin, le jeune garçon va devenir un homme mais à travers une épreuve bien singulière. Comment ne pas être emportée par ce récit, par les événements, par les rencontres que va faire Bellovèse, les êtres peuplant la forêt, des guerriers terrifiants de son enfance, les combats, l'Autre-Monde,…

Il n'est pas facile de s'attacher complètement à un guerrier celte mais son destin est si singulier que j'ai réussi à m'attacher à lui, à ce qui lui arrive. J'ai bien apprécié aussi certains personnages secondaires, notamment Suobnos, un peu devin, un peu vagabond. On a bien du mal à le cerner mais quelques révélations sur sa vie nous aiguillent et nous intrigue. J'ai apprécié Sumarios aussi et pourtant parfois sa « bourritude » m'a agacé, mais dans l'ensemble c'est un personnage de son époque.

L'écriture est parfaite. Pas de lyrisme mais pas banale ou trop simple. Toutefois, comme Janua Vera, l'écriture est exigeante. C'est vraiment très travaillé. J'ai trouvé le style tantôt percutant, tantôt poétique, à la fois dynamique dans la construction du récit et calme, lent parce que Jean-Philippe Jaworski pose les bases avec soin. J'ai ressenti parfois physiquement les effets du récit. Doute, mystère, sensation de froid,… J'ai tremblé dans la forêt avec Ségillos, Bellovèse et Suobnos. J'ai été impressionnée par les guerriers celtes, massifs ou agiles, aux tatouages bleus. Qui rapportent de bien sinistres trophées des champs de batailles. Oui, j'ai vraiment été emporté loin dans le temps, dans les lieux, dans une autre époque.

Le récit est dense et riche. Précis. On apprend ou redécouvre beaucoup de choses sur la culture celte sans s'en rendre compte. Sur l'art martial, les joutes verbales, les duels, les armes, les traditions. Mais aussi sur la hiérarchie, les Druides au dessus du Haut-Roi, le Haut-Roi au-dessus des rois. Les guerriers, les héros, les Barbes et leur statut particulier. Ou encore sur les manoeuvres stratégiques, politiques, … mises en place pour le pouvoir, la renommée ou encore par respect ou crainte des esprits, des dieux… Sur la place de la femme, importante dans la société celte, ou encore sur celle des druides, conseillers des rois, influençant leurs décisions. La vie sociale, guerrière, politique des celtes ; les journées-type des hommes en marche vers la bataille, tout cela est magnifiquement conté par Jean-Philippe Jaworski. Exercice d'autant plus dur que la tradition celte est orale et qu'il est bien difficile de savoir ce qu'il se passait vraiment chez ces peuples celtes qui peuvent nous sembler barbares. Toutefois, pas un seul instant, je n'ai eu envie de mettre en doute les choix fait par l'auteur, tout en sachant que rien ne peut être avéré à 100%. J'avais vraiment l'impression d'y être. le pari de Jean-Philippe Jaworski est réussi. On sent sans que cela soit faire avec lourdeur, les recherches historiques qui ont été faite, et qui ont très certainement servi de base à ce récit imaginaire.

Je regrette une chose, ne pas avoir une culture assez étendue sur les royaumes celtes. J'ai eu du mal parfois à m'imaginer à quel endroit il était. Les liens entre les peuples aussi, pas toujours évidents. Les relations entre les tribus celtes sont parfois complexes mais je suis toujours parvenue à ne pas m'emmêler les pinceaux. le lecteur pourra au choix se laisser porter de lieu en lieu ou être assez curieux pour retrouver les racines des mots utilisés, retrouver les villes et les régions de France où se déroulent les différentes actions. Malgré mes quelques lacunes, j'ai adoré me plonger dans le monde celte et suivre Bellovèse. C'est vraiment un personnage intéressant et intriguant. Il semble plus sensible que d'autres au Merveilleux, il apprend vite, il est intrépide et téméraire. Il a un lien particulier avec la nature et le mystère. J'ai hâte de l'entendre me raconter la suite de son histoire. Même pas mort est un roman de fantasy comme je les aime, avec de vrais personnages creusés, avec un côté historique cohérent et intéressant, avec un basculement flou dans le Merveilleux. Un premier tome qui donne sérieusement envie de continuer l'aventure. Vivement la sortie de Chasse Royale en poche (et encore plus si la couverture est toujours signée d'Aurélien Police
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Très bon livre. J'ai été véritablement transportée dans l'univers gaulois dépeint par Jaworski. Très compliqué, il faut parfois si reprendre à plusieurs fois pour comprendre certains passages. le fait d'un texte décousu où on revient à chaque fois au passé joue un rôle direct dans cette complexité sans doute voulue par l'auteur. A voir la suite.
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Énorme. Voilà en un mot ce que j'ai ressenti en terminant ce premier tome (enfin en réalité, ce que je pensais en faisant le compte à rebours des dernières page, c'était plutôt un truc comme "Nooooooooon, ça ne peux pas finir déjà !"). Mais bref. Ce qui est sûr, c'est que c'est très différent de Gagner la guerre. Pas de héros gouailleur et roublard, pas de stratégie militaire ni de complot politique, beaucoup moins d'action mais une fantasy assumée dans un univers onirique et poétique à souhait. Ceci dit, Bellovese est certes naïf comme l'agneau au début de la saga, mais le prologue qui le montre en héros aguerri laisse penser qu'avec l'âge, il pourrait bien devenir un sérieux concurrent à Benvenuto, et ce n'est pas pour me déplaire. Ce qui est sûr également, c'est que même lorsqu'il se renouvelle complètement, Jaworski, il assure. Une plume inimitable, un raconteur d'histoires qui déploie et fait défiler des paysages sous les yeux de ses lecteurs ; à ce niveau là, c'est du grand art. La beauté des descriptions et la communion avec la nature m'ont fait penser à la poésie de Terremer d'Ursula K. Le Guin (en plus nerveux malgré tout), et j'ai d'ailleurs arrêté d'annoter mon ebook parce que je rajoutais des signets à toutes les pages pour noter les citations qui me plaisaient. Mais c'est vraiment à la fin du tome 1 que j'ai totalement pris mon pied, car plus on avance, plus on s'enfonce dans différentes petites histoires qui s'enchevêtrent, se croisent, avancent, reviennent en arrière, à la façon d'un rêve fiévreux, et c'est jouissif de comprendre comment les personnages sont liés entre eux, entre événements passés et à venir. Jaworski pose de discrets jalons tout au long du roman, et nul doute qu'il saura les utiliser à bon escient au fil des tomes suivants. Je piaffe, je bous déjà d'impatience !
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« Même pas mort » est le premier tome de la trilogie de Jean-Philippe Jaworski « Rois du monde ». Il sera disponible dans toutes les bonnes librairies en août.

Cette fois, l'auteur nous plonge dans le monde des Celtes continentaux pendant les deux premiers âges de fer. Comme dans « Gagner la guerre » (qui se référait lui à la Renaissance italienne), l'Histoire sert d'abord à construire une cohérence et à donner de la crédibilité à l'univers créé. Les événements relatés n'ont peut-être jamais existé (Bellovèse et Segovèse sont considérés comme des êtres légendaires par les historiens) mais tout le reste (moeurs, cultes, techniques, rapports sociaux et politiques, etc.) fonctionne comme autant d'effets de réel.

Pour le pitch, je renvoie au résumé éditeur.

L'intrigue est plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Son efficacité tient notamment aux audaces de l'auteur en matière de construction narrative car le roman n'est pas linéaire. Plusieurs récits, appartenant à des époques différentes, se suivent et même s'enchâssent sans ordre chronologique. L'intrigue se dévoile donc à la faveur de ces excursions dans le passé, dans l'exploration de souvenirs enfouis, qui sont autant d'indices ou de révélations (pour le lecteur comme pour Belovèse, le narrateur). C'est efficace et ça convient parfaitement aux intrigues complexes de Jaworski.

C'est vraiment ce qui m'a le plus frappé. Jaworski a peut-être voulu traduire esthétiquement certaines croyances celtes notamment sur la migration des âmes, qui suppose un rapport au temps singulièrement différent : ainsi un mort (fantôme ?) peut croiser les vivants – mais les vivants tels qu'ils étaient plusieurs années avant sa mort. La migration peut s'effectuer dans l'espace mais aussi dans le temps. Narrativement, cela offre des perspectives intéressantes que Jaworski n'a pas manqué d'exploiter. Et ça marche très bien : La dernière page tournée, je n'ai qu'une envie c'est d'ouvrir le second tome. le premier s'achève sur des révélations qui refondent l'intrigue, ouvrent de très alléchantes perspectives pour un héros devenu au fil des pages charismatique en diable.

La fantasy de « Même pas mort » emprunte naturellement beaucoup aux croyances Celtes. « Gagner la guerre » était tout juste teinté de fantasy (un peu de nécromancie par ici et des elfes utilisés à contre-emploi par-là). Dans son nouveau livre, Jaworski accorde une place bien plus importance, et peut-être même centrale, à l'imaginaire. Dans « Gagner la guerre », l'intrigue aurait pu, sans difficulté, se passer des éléments de fantasy disséminés dans le texte. C'est impensable dans « Même pas mort » où ces éléments jouent un rôle absolument déterminant.

Un mot enfin sur les qualités stylistiques du texte, qui ne sont pas une surprise pour ceux qui ont déjà lu Jaworski. A noter cependant, qu'à l'exception des dialogues, où l'on peut retrouver le langage parlé qui avait fait le succès de « Gagner la guerre », le style est ici beaucoup plus élevé, plus aérien ce qui renforce l'impression d'une réalité totalement imprégné d'imaginaire.

Ce premier tome est, vous l'aurez compris, une réussite, un parfait lancement pour la trilogie. Ce premier tome est naturellement une ouverture mais il est aussi une fermeture : il a une cohérence interne très forte et s'achève sur une rupture fondamentale dans la vie de Bellovèse.
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Décidément, Jaworski persiste mais ne déçoit pas.

Ayant épuisé tout ce qui est paru sur l'univers du Vieux Royaume, je me suis lancée dans cette saga sur le thème des Rois et Héros de l'époque celtique.

On retrouve avec plaisir la belle plume de Jaworski, même si elle est moins recherchée que dans Gagner la guerre ou le Chevalier aux Epines. Certains apprécieront le coté plus "accessible".

On retrouve également et même davantage, cette impression de familiarité que j'adore : Jaworski donne à son univers fantastique des racines totalement connues de l'Histoire de la France de l'Antiquité. Dans ce roman, c'est d'autant plus prégnant que l'aspect fantastique est lié à la mythologie celte et à la religion druidique. Les noms des tribus, des personnages, des fonctions sont "inspirés de faits réels" comme on dit, ce qui donne à son roman un parfum de réalisme historique qui fait franchement rêver. On sent aussi la recherche faite par l'auteur pour rendre son histoire très crédible.

Ce premier tome raconte l'enfance de Bellovèse, fils de roi Celte, privé de son héritage par son oncle Ambigat. Au fur et à mesure des apprentissages du jeune Héros, le lecteur découvre la richesse de l'univers dont Jaworski dépose les jalons. L'intrigue se déroule de façon presque circulaire, le futur étant imbriqué dans le passé, ce qui rend le livre encore plus passionnant. Les personnages sont complexes et riches.

Bref, rien à redire, rien à jeter! Amateur de Fantasy ou de Jaworski, foncez, vous ne serez pas déçus!

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Autant j'ai adoré "Gagner la guerre" et "Janua Vera" qui ont été un vrai bon choc à la lecture, autant ce livre-ci de l'auteur est un choc... dans le mauvais sens. En effet, j'ai péniblement tenté de lire ce premier pavé de la trilogie pour finalement, de guerre lasse, l'abandonner aux deux tiers et le ranger définitivement dans ma bibliothèque.

L'auteur change ici de style. A tel point que j'ai passé toute ma lecture à me demander si c'était véritablement Jaworski à la plume. Non, on ne retrouve pas ce style innimitable des deux romans cités; cette plume ciselé, directe et incisive se retrouve ici entachée d'une sorte de mollesse qui s'enlise dans d'interminables et inutiles descriptions et monologues à n'en plus pouvoir, insupportables et indigestes.
La narration passe sans cesse d'une époque à l'autre, d'un flash back à l'instant présent, d'incessants aller-retours dans l'histoire de Bellovèse qui font vite perdre le fil au lecteur. Pour tout arranger, il ajoute encore une bonne dose de fantastique, de visions mystiques et de rêves se mélangeant à la vie du personnage. A tel point qu'il devient impossible de savoir si ce qu'on suit est la réalité du personnage ou une vision, ni de savoir dans quelle époque il est. On est vite excédé par ces incessants changements de ton, fatiguant et lassants, sans compter qu'un récit à ce point non-linéaire perds complétement la cohérence de l'histoire.
Pour finir, il ne se passe rien. Rien du tout, ou presque. Certes, le narrateur raconte sa vie mais les deux tiers de la lecture reste de la pure contemplation et de la description, c'est lent, ça tire en longueur, les rares moments où effectivement il y a quelque chose, quoique ce soit, qui compte dans l'histoire, c'est envoyé en quelques pages.

Non, je n'ai absolument pas aimé ce livre ennuyant, soporifique, interminable et sans queue ni tête. Si vous vous attendez à retrouver tout ce qui fait le charme et la puissance d'un "Gagner la guerre", franchement, évitez le. Si vous n'avez pas lu d'autres livres de l'auteur ou arrivez à oublier la comparaison et que lire 100 pages planantes à souhaits ne vous dérange pas, allez-y.
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Dans un univers celtique où se mèle magie et intrigue, Jean-Philippe Jaworski entame un nouveau cycle romanesque intitulé "Rois du monde". Ce premier tome n'est donc qu'une introduction, présentant le personnage principal: Bellovèse, fils du roi déchu des Turons. Au cours de ce premier tome, très intelligemment construit, l'auteur plante habilement tous les enjeux de son univers, dévoilant ses pions au fur et à mesure, proposant quelques retournements de situations savamment distillés. Il alterne éléments fantastiques plus ou moins librement inspirés de la tradition celtique et intrigues politiques. "Même pas mort" possède les mêmes qualités que "Gagner la guerre": une intrigue dense et originale, une écriture très aboutie, un style très personnel et un sens du rythme très marqué. Autant dire qu'on achève ce tome en étant impatient d'attaquer le suivant.
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Je suis un inconditionnel de Jean-Philippe Jaworski. Depuis ma lecture de "Gagner la guerre" je considère cet auteur parmi les plus doués dans le domaine de la Fantasy contemporaine. J'aime sa plume, qui déroule une prose intense, impertinente, truffée d'un vocabulaire à la fois précis et libre.
Je sais qu'avec un livre de Jean-Philippe Jaworski entre les mains, je vais vivre l'émerveillement, me délecter de son verbe chatoyant.

"Même pas mort" est le premier volet d'une série. L'auteur met en place un univers enchanteur, peuplé de druides, de sorcières, de guerriers, de paysans, inspiré des légendes Celtes. Comme dans ses ouvrages précédents, Jean-Philippe Jaworski dépeint un monde qui entremêle le réalisme d'une époque chevaleresque et la fantasmagorie du conte. Le dépaysement est réussi, on y croit, on s'y plonge. Dans ce volet la forêt occupe une place centrale, offrant de belles occasions à l'auteur de coucher quelques somptueuses tournures poétiques et autres images saisissantes. La psychologie des personnages est bien tournée, leurs motivations sont crédibles. Les scènes d'intriguent succèdent à de beaux moments de bravoures de description de combats, de poursuites, ou de joutes verbales, car Jaworski est aussi un dialoguiste hors-pair.

J'émets cependant un petit bémol, qui prive ce livre d'une cinquième étoile : la virtuosité de son auteur entraine parfois le récit dans des développements qui auraient gagné à être un brin plus concis. Il y va du langage comme du développement des événements. Ces quelques excès alourdissent selon moi un peu le contenu et m'ont obligé à riper certains entassements de lignes trop denses. Cela-dit, les moments de satisfaction sont tels, que j'ai trouvé de larges compensations à poursuivre.

Un livre de haute tenue qui laisse la concurrence quelques foulées en retrait.


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Un premier tome prenant, dans un style restant riche et énergique, mais j'ai moins aimé cet ouvrage que Gagner la guerre.

Est-ce parce qu'ayant déjà été séduite par Gagner la guerre, il n'y a plus eu de révélation, ou est-ce juste parce que j'ai été moins touchée par le texte? Difficile à dire.

Toutefois l'oeuvre reste d'une rare qualité, et on sent que l'auteur maîtrise son sujet. L'entrée en matière est intéressante, et donne envie d'en lire plus.
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Comment dire…

P*****, ce livre, c'est de la bombe !

Cela fait longtemps qu'on me parle des livres de Jean-Philippe Jaworski et cela fait longtemps que je me disais que je me devais d'en lire un. Bon, j'ai débuté par celui-ci.
On m'a souvent parlé des livres qui vous foutent une claque dans la gueule. Je n'avais pas encore connu de tel choc. Mais ça, c'était avant. Dans ma vie de lectrice (et d'auteure aussi), il y aura un avant et un après Même pas mort. le héros du livre n'est pas mort, mais moi, ce livre m'a tué.

Ceci dit, pour la première fois dans ma vie de blogueuse, je me retrouve coincée : je ne sais pas comment chroniquer ce livre. D'ailleurs, je pense que beaucoup de blogs l'auront mieux fait que moi.
Alors je m'excuse par avance de l'aspect assez médiocre de ce que je vais écrire. Je pense que malgré mes efforts (cela fait bien deux à trois semaines que je réfléchis à cette chronique), je ne pourrai pas vanter comme il se doit les qualités de ce livre !

Dès les premières lignes, on en prend plein la tronche tant l'écriture est puissante. Vraiment, j'avais l'impression d'être ce Grec à qui Bellovèse raconte son récit.

L'organisation du récit est étrange. Bellovèse, vieux, narre donc à un Grec les aventures de sa vie (enfin une partie, car l'ensemble de la narration se tiendra dans les trois [quatre] volumes). Il y a sans arrêt des retours vers le passé (et non vers le futur… oui, je sors). Cela est bizarre, car on se demande souvent où l'auteur veut en venir. Mais l'explication arrive toujours et c'est toujours surprenant. le coup de l'île des jeunes, je ne l'ai pas vu venir !

Comme archéologue, j'aurai pu vous parler plus longuement du monde celtique que l'auteur nous propose. Hélas, je ne suis pas celtisante et mes connaissances sont très limitées. Ceci dit, il est clair que l'auteur a fait des recherches plus que dignes de ce nom – les gens plus avertis seront ravis de voir l'ensemble des références. En effet, on ne se contente pas de lire une histoire, on évolue dans l'Histoire.
Dans certains romans, j'ai l'impression que les auteurs nous décrivent un tableau (même s'il y a beaucoup d'action et que le livre est super). Là, on est dans le tableau !
Ce qui est aussi étonnant dans ce livre, c'est qu'il est assez difficile de dire à quel genre il appartient. de l'historique ? Pas complètement puisqu'Ambigat est un personnage légendaire. du fantastique ? Il se dégage quelque chose de « merveilleux », mais comment dire si c'est du fantastique ? Et c'est juste hyper plaisant ! Et je me dis que ce livre pourrait plaire à celles et ceux qui n'aiment pas la SFFF.

L'aspect qui m'a le plus époustouflé – parce que je m'y connais un peu – c'est celui des contes, légendes et mythes celtiques. Les amateurs du genre vont se régaler ! Ce n'était que le premier tome, mais j'ai été sidéré par la quantité de références mythologiques, parfois assez flagrantes, parfois plus discrète, présente dans l'ouvrage ! Moi-même, je m'y suis laissé prendre !
L'île aux Vieilles ne serait-elle pas une référence à Avalon où les femmes (Morgane et ses soeurs) règnent ? le personnage de Suobnos me paraissait étrange depuis sa première apparition jusqu'à l'arrivée d'un autre personnage : les gros connaisseurs de légendes arthuriennes prendront une baffe en pleine tronche, comme moi. J'ai enragé avec la belle cavalière que les enfants et le vieux sauvageon poursuivent, car je connais la (ou l'une de ?) légende donc je vais ce « qu'il fallait faire ». Et donc je vociférais contre les personnages pour leur « inaction ».
L'auteur maitrise aussi particulièrement bien les caractéristiques sur le chamanisme ! C'est juste excellent ! Il ne se contente pas d'en parler, il le met en scène de manière royale et somptueuse !
J'ose me risquer à dire que Jaworski, avec les trois (quatre) tomes, fera ce que Tolkien a fait avec les légendes scandinaves.

Pour finir, je dirais qu'il y a eu deux défauts pour moi dans cet ouvrage.
Quatre chapitres pour près de 300 pages !!! J'ai horreur de m'arrêter au milieu d'un chapitre ! Argh !
Ensuite, en terminant le livre, j'étais au désespoir : il n'y a pas de bibliographie !!! Normal, me direz-vous, c'est un roman. Mais c'est qu'il y avait tellement de références (surtout en mythologie) que j'aurai voulu les avoir !
Après, j'avoue qu'il y a des petits points que j'avais relevés, pas parce que c'était mauvais, mais parce que ça m'interpellait. Par exemple, l'auteur utilise le mot « dragon ». Est-ce que ce mot correspond bien à l'époque du récit ? Il a une connotation très médiévale (qui ne pense pas à St Georges et le Dragon). Ou bien encore avec le mot « lémure », terme plus latin – romains — que celte. Non pas que ces deux mots ne correspondent pas à ce que l'auteur veut dire, mais je me suis demandé si cela correspondait bien à l'univers mental celte du récit.
C'est vraiment pour chipoter !

Bref, j'espère que vous l'aurez compris, ce livre est un p***** de coups de coeur ! Je crois que je n'ai jamais été autant marqué par un livre que par celui-ci (dans sa grande qualité hein, non parce que des bouses qui m'ont marqué, il y en a un paquet). Je me répète, mais il y aura un avant et un après Jaworski.
Et pour tout dire, j'ai presque peur de lire un autre roman, de peur d'être déçu d'office.

Alors, il n'y a pas à tortiller du cul (pardon pour la vulgarité), mais jetez-vous sur cet ouvrage. Je n'ai pas de top des 50 ou 100 livres à lire dans sa vie, mais je pense que celui-ci mérite d'être lu !
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