AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Poursuite de l'idéal (77)

Quand il comparait sa situation réelle à celle qu’il aurait aimé avoir, il retombait dans le découragement, la colère, le désespoir. Comment allait-il s’y prendre ? Le séjour à Madère était loin. Il avait espéré qu’Ambroise l’invitât à nouveau dans cet hôtel où il avait été heureux pendant une semaine. Les douceurs des palaces de la vieille Europe nourrissaient ses songeries ; à la différence des chimères politiques, les palais et les grands hôtels existaient bien. Constance descendant, par le grand escalier de marbre, à la petite plage en contrebas de l’hôtel, ce n’était pas une illusion. Constance lisant James Joyce, un après-midi, sur la terrasse de sa chambre, pendant que lui, Cyrille, savourait le spectacle de la jeune femme, tout ce passé avait bel et bien été du présent.
Commenter  J’apprécie          00
Toutes ces idées de monde idéal puaient la chaussette sale, l’onanisme et le rock underground. Son séjour à Madère avait fini par le détacher pour de bon des élans gauchistes, son esprit s’était « embourgeoisé », comme lui avait craché au visage Thierry Deniau, son ex-copain de terminale. Ce crachat, il l’avait béni tel un signe sacré : on ne s’affranchit pas sans douleur des idéaux de sa classe et de sa race.
Commenter  J’apprécie          00
À peine éveillé, chaque utilisateur se précipite sur son écran pour regarder ses rêves ; bientôt, les rêves deviennent une obsession, les gens les collectionnent, et sont happés, toute la journée, devant les mirages de la nuit.
Commenter  J’apprécie          00
L’humanité, droguée à ses rêveries, à elle-même, est au bord de la catastrophe… À partir de cette situation initiale, on pourrait imaginer la révolte de quelques-uns, cherchant à se désintoxiquer, préférant la réalité aux rêves. Et on pourrait même finir sur un couple choisissant l’amour réel à la fuite dans le fantasme… Ça plairait aux femmes, ça.
Commenter  J’apprécie          00
Les hommes et les femmes se détourneraient peu à peu de l’amour des êtres trop imparfaits, de chair, de sang, de connerie, et se perdraient dans une relation malsaine, virtuelle, ils deviendraient les drogués d’un rêve, d’une utopie, de leur narcissisme.
Commenter  J’apprécie          00
C’est merveilleux de mettre au monde une petite fille… Plus rien ne nous séparera, nous serons liés par cette enfant, encore plus que par le sexe… On peut faire l’amour avec n’importe qui, mais l’enfantement, c’est sérieux… C’est beau…
Commenter  J’apprécie          00
De plus en plus, des rêveries diurnes ajoutaient mentalement des triomphes et des joies au squelette de sa vie, comme pour le remplumer. Il se dit que l’imagination était bien la reine des facultés, une reine-médicament grâce à quoi les gueux et les malheureux continuaient à bouffer de la merde. C’était peut-être ça le secret des prisonniers, des infirmes et des vieillards. Et de la vie. Enfant on rêve aux fées et aux chevaliers ; adolescent, on rêve à ses futurs succès ; adulte on rêve avec nostalgie à sa jeunesse ; vieillard, on rêve à des existences postiches. La vie réelle est le support de la vie rêvée. – Dans sa vie réelle, il n’y aurait pas de promenades romaines, mais des cageots, des caisses de poivrons, des palettes et des élèves moqueurs.
Commenter  J’apprécie          00
Il n’avait plus aucune envie. La sève de sa jeunesse réclamait son dû : des combats, des victoires, de l’ivresse, des aventures, de l’amour ; et il était, seul, dans une grande maison, en sursis, sans emploi, sans argent, sans compagne, sans caresses. Il se promena à travers la garrigue : en plein milieu d’un chemin, il aperçut un hérisson, la peau à nu, tremblotant sous le soleil, le cœur battant, presque à vif.
Commenter  J’apprécie          00
Le désir montait à la tête, comme un alcool. Il était temps, pensa-t-il, de mettre un terme à ce pis-aller qu’est l’amitié entre un homme et une femme. Allait-il lui prendre la main ? S’approcher d’elle et, de l’index, caresser ses jambes, en joignant, sur la peau veloutée, les grains de beauté qu’il n’avait cessé d’effleurer du regard ? Ou bien retenterait-il le coup du baiser ?
Commenter  J’apprécie          00
Cette fille maîtrisait l’art de l’ambiguïté : elle s’installait sur le même lit que lui, mais à distance ; elle pénétrait dans sa chambre aux volets à demi clos, en prenant garde à ne pas fermer la porte ; elle déclarait son désir de parler avec lui, mais le circonscrivait à une requête. Il conservait la mémoire du baiser refusé du premier soir et à l’esprit le discours de Baudouin.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (302) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1230 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}