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EAN : 9782072974267
256 pages
Gallimard (07/04/2022)
4.06/5   50 notes
Résumé :
« Un jour, peut-être, serez-vous saisi d’effroi devant la fragilité inouïe de l’existence, sa précarité, sa bêtise, sa beauté. Et un jour, peut-être, comprendrez-vous que le Mal infecte toutes les poitrines, qu’elles soient progressistes ou réactionnaires. »

Romain Bisset, trente ans, a rompu avec une famille de riches bourgeois « dominants » pour rejoindre le parti révolutionnaire. Ses jeunes dirigeants, la néoféministe Alexia Milton et l’intransigea... >Voir plus
Que lire après Le parti d'Edgar WingerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand soir à la petite semaine.
Romain Bisset est perfusé aux idées progressistes et son parti révolutionnaire (PR - pas très original) le missionne pour retrouver la trace d'Edgar Winger, un théoricien mythique disparu depuis vingt ans, sorte de croisement de Bourdieu et de Badiou. Ils ont fait des petits. Toutes les idéologies ont besoin d'un phare pour illuminer leurs opinions et ne pas s'échouer à la première contradiction.
Dans ce jeu de nupes, de dupes pardon, ma main gauche s'est rebellée sur le clavier, le jeune idéaliste va aller de déceptions en désillusions. Tel un petit garçon qui va sonner chez les voisins avec les photos de son chat disparu ou parti s'encanailler pendant la période des chaleurs de mimine, Romain va demander aux quidams s'ils n'ont pas croisé le « convergeur » des luttes, le Wokeman aux supers pouvoirs.
La première partie du roman, construite sous forme d'un journal intime, détaille la quête du grand gourou, qui se déroule en grande partie, non pas en Australie, mais à la terrasse d'un café de Nice que l'illustre aurait fréquenté. Comme le maître à penser pense mais ne boit pas forcément tous les jours son petit noir, pardon son ballon de rouge, Romain Bisset lui, dépense et panse ses idées comme il peut en l'attendant.
Il voit son séjour se prolonger et certaines réalités viennent heurter ses grandes certitudes. Faire rentrer des ronds dans des carrés, nous avons tous essayé. Lui s'obstine. Il va devoir fréquenter un vieux réactionnaire, se faire dépouiller par des jeunes des cités, se détourner de son odyssée devant le premier décolleté. Comble du comble, il va faire l'objet d'une enquête interne au sein de son mouvement et quitter Nice pour Le Havre. Oui, là c'est trop dur.
Le personnage est assez agaçant de naïveté et un peu trop caricatural pour sonner juste mais l'auteur ne masque pas sa partialité, exercice qui est toujours ridicule quand le propos se veut politique et cette première partie est sauvée par la très belle plume de Patrice Jean qui poursuit sa déconstruction du manichéisme et des morales dominantes. Ce n'est pas beau de se moquer mais le mauvais esprit est un si bel alibi.
Les chanceux qui ont lu et aimé « La poursuite de l'idéal » ou « l'homme surnuméraire » retrouveront avec plaisir ces personnages arrivistes qui n'arrivent nulle part, un peu lunaires, satellites de la galaxie Houellebecq. Ne cherchez pas ici de l'espoir ou un plan quinquennal…
La seconde partie consacrée à la rencontre avec Edgar Winger est une vraie perle littéraire. le propos est plus nuancé, les personnages ne sont plus seulement les étendards des luttes actuelles mais des êtres carnés pétris de contradictions assumées. Les convictions se lézardent avec le temps.
Ce roman est publié quelques mois après « le voyant d'Etampes » qui porte la même verve et la même ambition mais il souffre à mes yeux la comparaison. Il est également moins drôle que le dernier roman de Benoît Duteurtre sur le sujet. Publié aussi un an à peine après son « La Poursuite de l'idéal », j'ai eu l'impression que Patrice Jean a négligé certaines finitions pour ne pas rater le train des polémiques actuelles autour de ces sujets qui s'érodent vite. C'est cruel, car il occupe la place depuis plusieurs années avec un talent trop méconnu.
L'auteur vient d'être récompensé par le Prix des Hussards et si je pense que ses deux romans précédents méritaient davantage cette reconnaissance, Patrice Jean a néanmoins toute sa place dans cette famille dont l'esprit avait été si bien décrit par Marcel Aymé : « C'est le désespoir avec l'allégresse. C'est le pessimisme avec la gaité. C'est la pitié avec l'ironie. C'est l'honneur avec le courage et le courage avec la désinvolture. C'est une fierté avec son charme. C'est ce charme-là hérissé de pointes. C'est une force avec son abandon. C'est une fidélité. C'est une élégance. »
L'hymne des anticonformistes.

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Tout se tient, la domination masculine et les frontières : « le mâle blanc impose sa libido à la terre entière, tout doit être à sa disposition, les sols, les fleuves et les culs. le phallus érige le barbelé des frontières comme il asservit les femmes. »

Les militants du Parti Révolutionnaire (PR) ont une vision simpliste du monde et Romain Brisset, enfant de la grande bourgeoisie, a fait don de sa personne et de son héritage au PR, groupuscule en quête d'un « penseur », un successeur de Sartre et de Marx. Edgar Winger serait idéal s'il donnait signe de vie, mais depuis vingt ans il n'a rien publié et nul ne l'a rencontré. La rumeur publique l'aurait aperçu à Nice où Romain se rend illico presto.

L'atterrissage du bourgeois parisien dans le sud de la France est douloureux. Dépouillé par la « racaille », violé par deux punks qui filment l'agression, Romain essaye de se consoler avec Clara ou Blanche, mais le PR l'exclut sur accusation d'avoir « palpé le postérieur de Lamia ».

Romain localise Edgar Winger reclus dans l'Allier et découvre qu'il a évolué en deux décennies. « un jour, j'ai déjeuné avec ce que j'abominais le plus au monde : le directeur général d'une multinationale alimentaire. Il m'a posé cette question : « Grâce à notre entreprise, des milliers d'individus ont un travail et des millions de personnes trouvent, dans nos supermarchés, de quoi se nourrir. Et vous, grâce à vos livres, combien de personnes nourrissez-vous ? ». J'ai ricané, je lui ai lancé au visage l'exploitation des pays les plus pauvres, le salaire des caissières, l'abrutissement des masses... Il n'a pas répondu... Les semaines qui ont suivi ce repas, l'argument de ce directeur général n'a cessé de me tourmenter... le capitalisme est abject, mais pouvais-je prétendre que mes camarades et moi saurions le remplacer par une société plus juste ? ».

Quelques semaines plus tard Romain reçoit une lettre d'Edgar qui précise sa réflexion, sa fuite du monde et donc son refus de rejoindre le PR. La confrontation entre l'idéologie et la réalité heurte la quiétude intellectuelle de Romain et ébranle ses convictions mais il a le sentiment que Winger est un traite.

Une inhumation dirige Romain vers Le Havre où il rencontre une enseignante de 35 ans, qui, à presque 15 ans, fut séduite par un quadragénaire qui a été condamné et emprisonné. Ludivine confesse avoir « allumé » le désir de son partenaire, qui était loin d'avoir tous les torts, et observe qu'enseigner à des adolescents de 15 ans oblige à se remettre en question et à contester en même temps le « jouir sans entraves » et « la culture du viol ».

« La discussion le laisse au bord des choses, sur l'à-côté de la compréhension. Il n'entre pas. La vérité des êtres lui échappe. Avant de rencontrer Ludivine, une théorie sociologique et politique éclairait le drame dont elle avait souffert ; quand il la quitte (…) la théorie n'a pas évolué, comme si les concepts suffisaient à tout expliquer. Il reste au bord avec ses postulats. Il essaie d'imaginer la (scène), il en connaît les deux acteurs, le coupable et la victime. Ni l'un ni l'autre ne se décrivent ainsi. Ils ont tort. Ils doivent avoir tort. »

Le refus du réel, de sa complexité, de sa subtilité, la négation du bien et du mal, l'effacement de la morale, mêne à la folie, au suicide, au néant et la malédiction qui pend entre les jambes de Romain le pousse vers La Sioule …

Patrice Jean prend le parti de la culture et de l'intelligence face à la bêtise et à l'idéologie ce qui limite drastiquement son public, mais j'avoue me régaler sans vergogne de son humour et de la finesse de ses observations.

PS : L'homme surnuméraire
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Romain est un membre convaincu du Parti Révolutionnaire (PR) qui associe le marxisme le plus sourcilleux aux tendances woke les plus avant-gardistes. du parti, il a reçu la mission d'aller à la rencontre d'Edgar Winger, le théoricien génial qui a inspiré ses thèses puis a disparu. Comme Edgar Winger a semble-t-il été aperçu dans un café à Nice, Romain est envoyé dans cette ville et passe ses journées au Café de Lecce pour espérer avoir la chance de le croiser et ainsi l'inciter à reprendre ses réflexions théoriques pour de nouveau nourrir le corpus idéologique du PR. ● Patrice Jean poursuit son chemin que d'aucuns appelleraient «réac » après La France / La Philosophie selon Bernard, Revenir à Lisbonne, L'Homme surnuméraire, Tour d'ivoire et La Poursuite de l'idéal, toujours pourfendant les ridicules du progressisme woke. ● Cette fois, son roman prend des allures plus théoriques, en raison même du sujet traité, puisqu'on suit un personnage membre d'un parti, révolutionnaire woke convaincu, qui nous fait part de ses thèses, que ce soit dans ses propres réflexions ou dans ses échanges avec d'autres personnages. ● Par conséquent, l'intrigue est malheureusement des plus minces, comme le montre l'absence de fin, ou plutôt la fin en queue de poisson, en tout cas bien décevante. ● Bien sûr, l'auteur ne perd pas une occasion de nous montrer les ridicules du personnage, tout en lui accordant des moments de doute pour éviter un manichéisme trop évident. On voit cependant clairement le parti de Patrice Jean, comme dans ses autres romans du reste : « Malgré les stages et les universités de formation du PR, tu n'as pas compris qu'en t'invitant chez un dominé tu imposais à celui-ci ton corps blanc, ta prose de Blanc, ta posture de dominant. Si on accepte, dans le parti, des bourgeois, c'est parce que personne ne doit être stigmatisé à cause de sa peau, pas même les Blancs. Mais en contrepartie, ils ne doivent jamais oublier la violence symbolique que leur existence impose aux racisés. » ● « Convoquez les membres du prolétariat que vous connaissez, imaginez-les au pouvoir, débilités par la richesse, enivrés de puissance, et, sans faiblir, osez dire qu'une autre classe aurait amélioré, plus que ne l'a fait la bourgeoisie, la condition misérable de l'homme sur terre. » ● « J'ai assez d'ennuis avec ma propre vie, alors changer la face du monde, ce n'est pas mon problème… Et je les ai connus, les révolutionnaires… Quand on les a fréquentés de près, on doute que ces songe-creux puissent instaurer un jour une société plus juste… Ils passent leur temps à se tirer dans les pattes… Comment voulez-vous que des gens qui ne sont pas meilleurs que les autres construisent un monde meilleur ? » ● Mais il me semble que ce roman-ci n'est pas au niveau de ses trois précédents dans lesquels l'intrigue était plus développée. Ici, on a un peu l'impression d'un essai plus ou moins adroitement déguisé en roman où l'intrigue sert seulement de prétexte : « Celui qui se veut progressiste, n'est pas plus honnête ni moins vicieux. du reste, de nos jours, le capitalisme prétend appartenir – et à juste titre – au camp du progrès : il lutte pour la planète, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, contre le racisme. En se confondant avec ces combats politiques et sociaux, il détourne l'attention sur la bassesse de ses objectifs : faire du fric. Comment pourrait-on l'accuser d'être vil quand il ne pense qu'à dénoncer le racisme, l'islamophobie, le sexisme ? Les bourgeois qui sans ces combats d'arrière-garde (présentés comme d'avant-garde) auraient honte d'être des bourgeois peuvent, en toute bonne conscience, poser sur leur chef la couronne de l'anarchiste et le béret du progressiste. Ils cracheront sur les pauvres, les exploités, les sans-grade, en les accusant de sexisme ou de racisme : avant la Révolution française, la noblesse méprisait le paysan comme on rabroue un animal (lisez La Bruyère) ; aujourd'hui, la noblesse de gauche méprise le petit Blanc comme on se moque des attardés et des ploucs. » ● « En s'imaginant être du bon côté de la morale, on devient immoral, c'est dans ce paradoxe qu'il faut chercher l'origine du Mal. » « J'ai fini par me dire que nos sociétés sont miraculeuses. Les hommes sont si fragiles, leur vie si brève, leurs intérêts si opposés, parfois ennemis, tout est si troué de mort et de maladie que l'établissement d'une société où règnent (bon gré mal gré) la paix, le confort, l'entraide, la civilité et la sécurité relève de la grâce. Alors, tout casser pour établir des cités plus justes que celles qui se sont lentement érigées avec les siècles, c'est une folie, et, pourquoi ne pas l'écrire, une manifestation du Mal. Il ne faut vraiment avoir aucune intelligence du tragique de l'existence pour croire qu'un autre monde est possible. » ● Pourtant Patrice Jean chante la supériorité du roman : « J'ai toujours cherché à saisir la vie comme on attrape une anguille dans un ruisseau, d'un geste guerrier, qui ne rate pas sa cible. Les concepts de la philosophie sont trop larges, trop épais, la vie est fluide et fragile… le roman révèle la conscience des individus, il est amarré au réel, quand la théorie s'envole dans les généralités. » ● Ainsi, j'ai été plutôt déçu par ce roman (qui cependant est quand même très bon), par rapport aux autres du même auteur, et je conseillerais au lecteur qui ne connaît pas cet auteur de commencer par La France de Bernard, L'Homme surnuméraire ou bien La Poursuite de l'idéal. ● Deux détails pour finir : il m'a paru curieux que l'auteur parle de l'océan en voulant dire la mer Méditerranée : « des filles en maillot de bain offraient leur épiderme aux rayons du soleil, d'autres, debout, regardaient l'océan ou marchaient vers la mer. » (P. 61, on est à Nice). ● Patrice Jean n'a toujours pas compris que le terme « ci-devant » signifie non pas « de façon flagrante » mais « antérieurement » ; ainsi parle-t-il d'un « ci-devant progressiste » (p. 65) en voulant dire que le personnage est « excessivement progressiste ».
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Découverte de cet auteur grâce aux amis Babéliotes qui le tiennent en haute estime. Petit roman qui se lit très vite et qui invite à la réflexion politique. Là où un essai aurait pu explorer la notion d'engagement politique « total », d'extrémisme même, l'auteur préfère la forme du roman et mêle avec brio humour, sarcasme et une certaine forme de candeur. Il y a une filiation évidente avec l'univers littéraire de Houellebecq dans cette manière de déambuler dans la société, de la commenter, d'en faire partie sans en faire partie. Sa force réside sans doute dans la mise en scène de personnages caricaturaux à souhait illustrant un tableau sociétal paradoxalement bien plus fin et assez pertinent. L'excès qui invite à la mesure.
Il ne faut pas chercher dans ce roman une histoire très complexe mais simplement la complexité de nos histoires.
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C'est l'histoire d'un imbécile qui se lance dans une quête. Il trouve ce qu'il cherche sans le trouver. de toute façon, il ne comprend rien.
Détaillons. Romain Bisset est membre d'un groupuscule dénommé " Parti Révolutionnaire" (excusez du peu !) qui associe dans un improbable mélange le wokisme à un marxisme assez dogmatique. Pour revivifier le mouvement, Romain est dépêché, dérisoire Perceval, dans la quête d'un graal marxiste-léniniste : retrouver la personne d'Edgar Winger, éminent théoricien (enfin c'est ce qu'ils croient) disparu des radars il y a une vingtaine d'années.
Justement Winger aurait été vu dans un café de Nice. Romain s'y transporte et y séjourne quelque temps. Il fait des rencontres, fréquente une communauté de freaks allumés, se fait escroquer et dépouiller par des voyous qu'il prend pour des victimes, comme le premier Édouard Louis venu (les derniers outrages lui seront quand-même épargnés), retrouve la piste de Winger par hasard et la suit jusqu'en Auvergne, n'ayant rien compris. Notons que l'un de ses camarades, marxiste relativement orthodoxe et ayant comme tel une pensée certes délirante mais plus structurée, essaie en vain à propos des voyous niçois de lui faire comprendre la notion de lumpenproletariat. Dommage qu'il n'ait jamais essayé d'expliquer celle "d'idiot utile" à ses camarades wokes.
Bref. Romain retrouve Winger dans un village de l'Allier. Hélas ! Il ne trouve pas le Winger auquel il s'attendait, mélange d'Althusser et de Bourdieu, avec un zeste de Morin et une pincée de Foucault. Winger ne s'intéresse plus à la révolution et au progrès, qu'il ne croit plus possible, il a remplacé tout cela par une méditation sur l'université du Mal, et la beauté du monde,qui ne changera pas. Il lui raconte aussi l'expérience qui l'a changé. Cette expérience, qui nous entraîne ailleurs, je vous laisse la découvrir.Evidemment, Romain juge, categorise, étend l'histoire de Winger sur le lit de Procuste de ses certitudes, et, bien sûr, ne comprend toujours rien. Il poursuit cependant sa quête de la vérité sur Winger telle qu'il voudrait la trouver, croit l'avoir fait, et, bien sûr, ne comprend toujours rien. Et puis il fait une fin dans tous les sens du terme, dans ce qu'il appellerait s'il s'en rendait compte un bonheur petit -bourgeois. Tant mieux pour lui, car cet humble bonheur, toujours fragile et menacé (que Winger avait connu en son temps et qu'il a perdu, dans une horrible épiphanie qui l'a transformé) est le seul possible en ce monde. Mais bien sûr Romain ne le comprend pas. Parce que, définitivement, Romain ne comprend rien. Souhaitons-lui de ne pas comprendre, de la façon dont Winger a compris.
On n'en conclura rien, comme l'a dit Flaubert, la bêtise est de vouloir conclure. C'est juste une histoire, celle d'un imbécile, qui nous raconte un peu de l'histoire de notre époque, comme celle de Frédéric Moreau,cet autre imbécile, nous raconte beaucoup de son époque à lui.
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critiques presse (3)
SudOuestPresse
05 juillet 2022
Portrait d’un militant révolutionnaire en quête d’un théoricien disparu.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeFigaro
05 juillet 2022
En une poignée de livres, ce romancier, qui vient de recevoir le prix des Hussards, s’est imposé comme le scrutateur implacable de notre modernité progressiste.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeFigaro
26 avril 2022
Patrice Jean est, comme Abel Quentin et son magistral Voyant d'Étampes, un fils de Houellebecq et d'Alice Ferney.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Son refus de l'injustice n'a pas faibli, il détestera toujours la domination, les inégalités, l'arrogance des puissants ; cependant, il ne s'interdit plus d'être heureux, il puise dans le bonheur la force et la volonté de combattre. Les salauds ne lui voleront pas la félicité d'exister. Il apprendra à Jules à désobéir aux servitudes d'une société pourrie, à deviner, sous la politesse et les sourires, les doucereux déguisements de l'exploitation.

Déjà, grâce à la littérature pour enfants - une petite souris généreuse ou un ours philanthrope -, il enseigne à son garçon à se délester de tout égoïsme et à préférer aux pauvres plaisirs du narcissisme les joies de la solidarité. Avec les années, Jules comprendra que ce monde est horrible, qu'il faut le transformer, ne pas céder au découragement, vivre pour lutter, vivre pour accuser.
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Une objection m'est venue a l’esprit, je me suis empressé de la formuler : « Si I'amour n'est qu'un simple besoin du corps, et si les hommes ne ressentent plus rien, ou presque rien, en contemplant de jolies femmes, et que ces femmes, a leur tour, tombent dans l’indifférence complète pour les hommes, notre société ideale ne court-elle pas Ie risque d'être monotone, pour ne pas dire lugubre ? A quoi bon se battre pour la justice si les charmes de la vie ne sont rien du tout ? Nous voulons Ie bonheur pour tous, pas un désenchantement universel, non ?

— Tu parles comme un petit-bourgeois sentimental... Nous ne combattons pas, mon cher Romain, pour perpétuer les mythes de I'amour, et encore moins, cela va sans dire, ceux du couple, nous combattons pour diminuer la douleur et pour accroitre Ie règne de la justice. Cela ne te suffit pas ?»
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Plus jeune, j'ai cru que le Mal c'étaient les autres, pas moi. Je voyais l'injustice triompher autour de moi, et je ne songeais qu'à la combattre. Je me reconnaissais quelques défauts, sans les considérer comme essentiels... En s'imaginant être du bon côté de la morale, on devient immoral, c'est dans ce paradoxe qu'il faut chercher l'origine du Mal.

— Vous parlez du Mal comme les curés, comme si le Mal était d'une essence métaphysique, alors qu'il est matériel, quotidien et très repérable... Et je n'ai jamais prétendu ne pas en être atteint moi-même... Se concentrer uniquement sur sa petite personne, sans voir tout ce qui écrase les hommes, voilà pour moi l'origine du Mal !

— Mais le Mal est métaphysique. Indéracinable. Éternel. Plus les hommes veulent le déraciner définitivement, plus le Mal les enserre, les enlace, les pénètre.
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Il ne faut vraiment avoir aucune intelligence du tragique de l'existence pour croire qu'un autre monde est possible. Du reste, la plupart des révolutionnaires, s'ils sont atteints d'un cancer, acceptent d'être soignés au sein d'hôpitaux bourgeois, construits par la bourgeoisie, assistés par des infirmières exploitées, grâce à un savoir médical transmis par des mandarins bourgeois à de jeunes bourgeois - ces révolutionnaires sont pareils à ces dictateurs africains qui crachent sur l'Occident mais se font soigner dans les hôpitaux d'Occident. Tout n'est qu'illusion et danse des sept voiles.
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Il existe aujourd'hui toute une partie de la gauche qui refuse de condamner les violences si les dominés en sont responsables et pour peu que des bandes de casseurs se réclament de l'anticapitalisme. Alexia pense comme ça, par exemple. C'est pourquoi il est essentiel de retrouver Winger, lui seul possède assez d'autorité pour remettre la pensée progressiste dans le droit chemin, et ce chemin ne se fera pas avec la racaille.

— "RacaiIIe" ? Mais c'est le vocabulaire de la droite réactionnaire, non ?

— Ne sois pas sourcilleux comme une bourgeoise.

— Les mots ne sont pas innocents...

C'est ce que je dis, il faut appeler un chat un chat, et une racaille une racaille. Quel nom donner à un type qui frappe un innocent, vole son argent et sa carte de crédit ? Un gentleman ? »
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