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EAN : 9782266264525
224 pages
Pocket (07/01/2016)
4.03/5   19 notes
Résumé :
Alors qu’il fête ses 44 ans, Paul reçoit une lettre d’Henri Berg. Cet homme, qui fut son mentor, est très gravement malade. Paul décide alors de lui rendre visite pour l’apaiser. En vain. Car Henri n’a pas tout dit. « Il faut que je vous livre un secret, je ne l'ai dit qu'une fois, je ne l'ai jamais écrit. » Et les non-dits ont tissé leur toile, piégeant les deux hommes dans les ramifications insoupçonnées des structures du mal. « On s’attache fort à ces deux destin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Paul fête ses quarante-quatre ans lorsqu'il reçoit la lettre de la fille de son ancien grand ami Henri Berg lui annonçant que son père va bientôt mourir. Paul a connu Henri, un psychanalyste fort cultivé, alors qu'il faisait son service militaire à Saint-André, une ville de l'Est de la France. Lui-même étudiant en philosophie, Paul a eu de longues et passionnantes conversations avec Henri, dont la fille Virginie ne lui était pas indifférente, avant de les perdre complètement de vue. de plus, Henri a voulu rendre Paul dépositaire d'un lourd secret personnel, dont il lui a transmis la teneur dans une lettre à laquelle Paul n'a jamais répondu. ● Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de Patrice Jean avec ce beau roman qui m'a cependant moins plu que le dernier en date La Poursuite de l'idéal (2021), L'Homme surnuméraire (2017) ou le premier La France de Bernard (2013), réédité en poche sous le meilleur titre de la Philosophie de Bernard. ● le schéma des Structures du mal est plus classique, fonctionnant sur un secret à double fond qu'on découvre peu à peu. Néanmoins il est très bien construit et écrit, même si comme dans tous ses livres la préciosité n'est pas loin (et si, tant qu'à employer l'imparfait du subjonctif, il vaudrait mieux l'orthographier correctement…). Je pense que Patrice Jean gagnerait à adopter un style moins guindé. ● L'humour est également moins présent que dans ses autres romans. La dimension philosophique, qu'on constate dès le titre, est intéressante, et ne prend pas trop de place par rapport à l'intrigue, qu'elle laisse vivre, heureusement. le roman est une réflexion sur le hasard, sur le mal et sur les étapes qui jalonnent une existence. ● Je vous conseille de commencer la lecture de son oeuvre par La Philosophie de Bernard (Pocket).
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Décevant. Patrice Jean est certainement l'un de nos grands écrivains, et l'on ne peut exiger que toute son oeuvre soit du même niveau. Mais là.. Bien sûr c'est toujours bien écrit et intelligent, toujours aussi drôle lorsque l'auteur brocarde ses bêtes noires favorites, raille l'inculture contemporaine et les modes auxquelles se soumettent les pseudo-intellectuels, et même les vrais -s'il en rester: cette conversation hilarante entre élèves de khâgne qui font assaut d'inculture!
Et aussi la petite musique du désespoir.
Mais, et c'est peut-être primaire, j'ai besoin d'éprouver une certaine empathie pour les personnages des livres que je lis. Attention, je ne suis pas difficile. Souvent un personnage jugé négatif m'enthousiasme. Par exemple j'adore Vautrin, pour moi le personnage le plus sympathique de la Comédie Humaine. Et...bon, assez disgresse.
Si j'écris cela, c'est parce que Paul et son ami et mentor Berg me navrent totalement. Bien sûr, ils sont intelligents, leurs discussions philosophiques sont de haute volée, mais quelle veulerie ! Bien sûr qu'on ne sait pas ce qu'on fait en réalité, que les chemins du futur nous sont cachés, et que nous ne savons pas où ils nous conduiront. Mais ce n'est pas une raison pour adopter comme Paul la politique du chien crevé au fil de l'eau, pour être incapable de se battre pour avoir la femme qu'on aime et la laisser à un butor qu'on méprise -et qu'elle méprise sans doute aussi. Et Henri Berg qui laisse un faux cas de conscience lui gâcher la vie. Il a tué un ennemi pendant la guerre ! La belle affaire ! Il a fait son devoir, et était même dans un cas de légitime défense, ce qui d'ailleurs est hors de question à la guerre. Enfin, il croit qu'il était en légitime défense, il ne l'était pas et l'homme qu'il a tué était innocent, mais il ne le saura jamais, et l'auteur triche en nous le disant par le truchement du fantôme du mort, pour influencer indûment notre jugement.
Mais son obsession pousse par la suite Henri à commettre une faute, une vraie
il a quand même une excuse: il est psychanalyste et la psychanalyse, on le sait, huit gravement à est mauvaise à la santé mentale, surtout à celle de ceux qui la pratiquent.
Et puis Henri meurt. Il laisse sa confession entre les mains de ce pauvre Paul, qui n'avait pas besoin de ça.
Et l'image, la description que donne l'auteur de la mort est hélas horriblement réussie.
Et dans le fond ce livre est peut-être réussi à sa façon. Sa vision du monde n'est pas si fausse, mais on peut, et on doit peut-être, "faire comme si", en quelque sorte partie point d'honneur métaphysique.
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Paul, 44 ans, reçoit une lettre qui lui annonce que son ancien mentor, Henri Berg, est mourant. A 20 ans, Paul était étudiant en philosophie, et c'est en faisant son service militaire qu'il fit la connaissance de Berg. Discussions philosophiques avec Berg, il tombe amoureux de Virginie, la fille mais ce n'est pas payé de retour. Mais Berg a un secret, un terrible secret et c'est Paul qui en sera le dépositaire.
Roman qui veut parler du mal, de la littérature, de la philosophie. Un roman très bien écrit par un prof qui met en scène un prof immature et paumé. Un roman dont les personnages sont clichés. Paul est agaçant, Virginie et ses filles pénibles, Berg très complaisant. Aucun n'est crédible. Un roman avec des qualités littéraires mais écrit par un prof pour des profs. Dommage.
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critiques presse (2)
Lexpress
10 février 2015
Patrice Jean publie un récit délicatement suranné. Comme un conte cruel sur le temps et les amours qui passent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
21 janvier 2015
Malgré quelques excessifs coups de théâtre, on s'attache fort à ces deux destins d'hommes brisés, à ces amours incendiées, à ces comptes avec soi-même jamais réglés. Ce sont eux, justement, qui font aussi le prix et la poésie funèbre de nos vies.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je n’oublierai jamais le dernier jour que je passai à Saint-André. Mon temps de visite à l’hôpital fut écourté, l’après-midi, par la préparation d’une intervention chirurgicale. Quand je quittai la chambre, je ne savais pas si je reverrais Berg vivant sur cette planète, ou dans un au-delà auquel il refusait de prêter foi. S’il soutenait le dogme du péché originel, lui dis-je, il devait croire à la Rédemption et à la survie de l’âme.

— Pas forcément, répondit-il, le péché, on le voit tous les jours, il infecte chacun de nous. La corruption naturelle est générale. Mais la survie ? Qui peut en parler ? La Rédemption, j’en ai bien peur, n’est qu’un conte pour enfants.

— Savez-vous qu’aujourd’hui, les deux-tiers de la population, en France, sont incroyants, c’est-à-dire athées ou agnostiques ? Que tant Je n’oublierai jamais le dernier jour que je passai à Saint-André. Mon temps de visite à l’hôpital fut écourté, l’après-midi, par la préparation d’une intervention chirurgicale. Quand je quittai la chambre, je ne savais pas si je reverrais Berg vivant sur cette planète, ou dans un au-delà auquel il refusait de prêter foi. S’il soutenait le dogme du péché originel, lui dis-je, il devait croire à la Rédemption et à la survie de l’âme.

— Pas forcément, répondit-il, le péché, on le voit tous les jours, il infecte chacun de nous. La corruption naturelle est générale. Mais la survie ? Qui peut en parler ? La Rédemption, j’en ai bien peur, n’est qu’un conte pour enfants.

— Savez-vous qu’aujourd’hui, les deux-tiers de la population, en France, sont incroyants, c’est-à-dire athées ou agnostiques ? Que tant de personnes et donc un paquet d’imbéciles ne croient pas en Dieu, n’est-ce pas la preuve qu’il existe ?

— C’est un argument, en effet, répondit-il en souriant.
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Le soir, comme Sarah l’avait prévu, je l’accompagnai au « Pub Charleston », où l’attendait une dizaine de jeunes gens, garçons et filles, vêtus et grimés dans le ton de ma jeune camarade. ............................
Sarah me présenta comme « un ami de la famille » et l’on me salua très gentiment, mais l’attention dont je bénéficiais ne dura que deux ou trois minutes. Les conversations s’emmêlèrent, sans consistance, au-dessus des chopes de bière. Les rires éclataient comme des pétards mouillés. Damien ne semblait pas enclin à discuter de sa passion : l’œuvre de Balzac. Il n’avait lu, pour passionné qu’il prétendait être, que trois romans de l’auteur de La Comédie humaine : « Vachement fort ! » commenta-t-il néanmoins........................................
........ la soirée n’aborda pas du tout la littérature, à moins que l’évocation des épreuves de l’agrégation en fît partie. En vérité, il fut surtout question d’un Olivier, dont chacun s’accordait à regretter qu’il fût devenu « un gros con ». Sur ce point, le doute ne semblait pas permis......................
Puis il faillit me parler de littérature : « J’ai lu un livre le mois dernier… J’avais pris l’avion avec Lou (Lou, c’est ma copine, elle n’est pas là ce soir, elle est étudiante en sociologie), eh bien, on ne peut vraiment, vraiment, vraiment rien faire dans un avion. Impossible de bouger et il n’y avait même pas de film projeté dans le fond, comme ça se fait dans les compagnies dignes de ce nom… Alors, j’ai lu un livre. »
(pour apprécier le sel de la citation, il faut savoir que les jeunes gens en question préparent l'agrégation de lettres)
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Les actes stupides et répétés de tous les jours, je les déclinais mécaniquement, en m’absentant le plus possible de leur accomplissement, comme un automate. Cette façon d’extraire son « âme » des gestes ennuyeux que la société, cette froide mécanique, réclame de nous pour, en échange, nous gratifier des nécessités matérielles, me paraît, aujourd’hui encore, la seule méthode pour rester en vie et sauver, en nous, l’ardente obligation d’une vraie vie. Cette vie vraie, je la trouvais dans les livres...
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Contre quoi protestent-ils ? demandai-je.
David n’en était pas très sûr, mais il avait entendu, le matin même, un collègue du cabinet médical expliquer qu’un rassemblement était programmé, en soirée, devant le square du maréchal d’Effiat pour exiger qu’on substitue à la statue du superintendant celle d’un « totem de la liberté », réalisée par un sculpteur contemporain et citoyen. On reprochait à Antoine de Ruzé d’Effiat un double crime : celui de s’être illustré au siège de La Rochelle et, horresco referens, la réouverture, par un édit signé de sa main, des mines de fer du royaume de France. Un guerrier et un patron, tout ensemble ! C’en était trop.
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Nos vies tombent, jour après jour, heure après heure, dans le gouffre du passé, et elles ont, lorsque l’on se retourne sur elles, la même consistance que les rêves. Les poètes l’ont dit, Montaigne, Shakespeare ou Calderon ; et pourtant, ces rêves forment l’être que nous sommes. Si seul le présent existe, souverain et totalitaire, le passé, ce néant d’être, s’incorpore à notre substance vitale, comme l’air que nous respirons. Nous oublions les autres, même les plus aimés, si nous ne savons plus rien d’eux ; et, un jour, nous apprenons qu’ils vivent encore, qu’ils ont vécu, eux aussi, et que nous pourrions les revoir, que nous pourrions leur parler.
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