Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Harper qui m'ont donné l'opportunité de découvrir ce livre. J'évite en général d'écrire des critiques mitigées de livres que j'ai peu appréciés, préférant me concentrer sur ceux que j'ai aimés.
Je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à accrocher au livre que je me suis astreint à lire jusqu'au bout mais que j'ai trouvé, je l'avoue, très ennuyeux. Est-ce la réaction d'un "mâle" à l'écriture toute "féminine"? Je ne le pense pas. J'avais pourtant adoré "
une année à la campagne" de
Sue Hubbell, une des oeuvres dont l'auteure dit s'être inspirée.
Il manque à ce livre-peut-être étais-je fatigué en le lisant- la grâce qui illumine les livres sur la nature (je pense à ce magnifique Prix Pulitzer il y'a quelques années sur un trappeur, frappé par la cécité et dont l'évocation de la nature, longtemps reste inscrite dans nos rétines).
J'ai été déconcerté par l'absence de fil narratif, de véritable histoire, sur un thème pourtant bouleversant en soi, la disparition d'êtres aimés et le deuil.
Le style, très sec avec des phrases très courtes, qui repose sur une narration à la première personne n'aide pas, selon moi à la lecture; j'ai eu le sentiment d'un écrivain attaché à la forme au détriment du fond, de jolies phrases bien tournées mais qui ne servent aucun dessein accessible, compréhensible. Je n'y ai trouvé ni les belles descriptions d'un Tesson dans la taiga, ni les journées animée d'une
Hubbell dans les Apalaches, ni les extraordinaires et profondes réflexions d'un
Sandor Marai décrivant des actions simples et des sentiments humains, mais plutôt une lumière grise éclairant difficilement un paysage incertain et au final assez abstrait. La maman, second protagoniste du roman, m'est apparue particulièrement désincarnée, artificielle.
Je n'ai rien compris à l'histoire de ces deux femmes recluses dans la forêt, ni de la perte de leurs enfant, petit-enfant, frère et fils qui m'ont paru être un pretexte artificiel pour écrire un environnement très éloigné il est vrai de la vie citadine mais dont nulle part je n'ai trouvé la moindre incarnation charnelle.
Au final, ce livre m'a paru être un exercice -souvent brillant- d'écriture mais dont l'absence de finalité ou de fond enlève tout intérêt, selon moi, à la forme.
Une succession de chapitres qui ressemblent à des exercices un brin scolaire d'écriture.
Mais peut-être suis-je passé à côté d'un très beau livre, le mieux, pour le lecteur, est-il de le lire et de se faire sa propre opinion.