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EAN : 9782809470475
288 pages
Panini France (16/08/2018)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Attilan doit faire face à deux menaces. À l'extérieur, la cité est assiégée par des envahisseurs, tandis qu'à l'intérieur, Maximus le Fou manipule les Inhumains. Flèche Noire et Médusa parviendront-ils à sauver leur peuple ?
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Ce tome contient une histoire complète, initialement parue en 12 épisodes en 1998/1999. le scénario est de Paul Jenkins et les illustrations de Jae Lee. Ces 2 auteurs ont à nouveau collaboré pour The Sentry en 2000.

Les Inhumans sont une race terrestre créée génétiquement par les Kree (une race extraterrestre) et restée longtemps isolée des humains. Au début de ce tome, Attilan (leur cité) est installée sur les ruines d'Atlantis (la capitale de l'Atlantide, le royaume de Namor) qui se trouve émergée. Or Maximus (le frère fou de Black Bolt qui est le souverain de cette nation) a comploté avec plusieurs humains pour qu'un groupe de mercenaires portugais attaque Attilan, pendant que Maximus sabote leur défense de l'intérieur. Au grand désarroi de la famille impériale, Black Bolt décide de ne rien faire et d'observer la progression de la petite armée au fur et à mesure qu'elle se rapproche d'Attilan.

Les Inhumans sont apparus pour la première fois dans l'épisode 45 des Fantastic Four, en décembre 1965. Ils ont fait plusieurs apparitions de ci de là pour finir par disposer d'une maxisérie en 12 épisodes en 1977 (Marvel Masterworks - Inhumans 2) et d'apparitions régulières dans l'univers partagé Marvel, celle précédant immédiatement cette série étant Fantastic Four/Inhumans (1998).

En 1998, Bob Harras (alors éditeur en chef de Marvel) confie une poignée de titres moribonds à Joe Quesada et Jimmy Palmiotti, remplissant le rôle de responsable éditorial avec une grande latitude d'action. C'est sous la bannière correspondante de "Marvel Knights" que sort cette histoire des Inhumans (ils superviseront également Daredevil avec Kevin Smith puis Brian Michael Bendis, Punisher avec Garth Ennis, Marvel Boy avec Grant Morrison, Shanna avec Frank Cho, Yellow Blue & Grey avec Loeb et Sale, etc.). le credo de Quesada et Palmiotti est de dire qu'il est possible de faire du neuf avec les superhéros Marvel, dans des récits ambitieux et vendeurs. Ils confient cette maxisérie à Paul Jenkins qui a fait ses preuves avec les Tortues Ninjas et Hellblazer, et à Jae Lee qui avait travaillé avec John Byrne sur la série Namor, et avait déjà produit une histoire indépendante chez Image intitulée Hellshock.

La première chose qui attire l'attention en plongeant dans ce récit est le parti pris esthétique tranché de Jae Lee. Il accentue son encrage de manière à transformer chaque trait et chaque ombre en un élément aux frontières de l'abstraction. Pour lui, les traits ne se limitent à délimiter les contours ou figurer les ombres portées, ils doivent également accentuer l'ambiance, participer à l'étrangeté des personnages, être autant figuratifs que révélateurs de leur état d'esprit. D'ailleurs Jae Lee reprend les costumes des Inumans créés par Jack Kirby tout en y apportant une touche personnelle. Grâce à son interprétation, cette bande d'exclus costumés devient un groupe où chaque individu est vraiment singulier, avec des caractéristiques inhumaines. Sa plus grande réussite est certainement Karnak qui devient visuellement crédible grâce à ses tatouages et son air réfléchi. Triton acquiert une apparence dérivant plus des poissons. Seul Black Bolt reste monolithique, gardant toujours inutilement son masque sur le visage pour une raison incompréhensible. L'approche graphique De Lee confère une présence remarquable à chaque personnage à chaque scène, ce qui conserve toute l'attention du lecteur au fil des dialogues. Par contre, Lee ne s'intéresse que de temps en temps aux décors, laissant le soin à Dave Kemp (le metteur en couleurs) de combler les fonds avec des motifs accentuant encore l'état émotionnel des personnages. Kemp s'en tire avec les honneurs.

De son coté, Paul Jenkins innove également. le fan de l'univers partagé Marvel retrouve les caractéristiques de base des Inhumans : une race créée par les Krees, les mutations dues aux brumes terrigènes, la famille royale (Black Bolt, Medusa, Gorgon, Triton, Crystal et Lockjaw, sans oublier Maximus, le frère fou de Black Bolt), la cité Attilan, l'empoisonnement par la pollution, etc. le fan le plus aguerri retrouve même des éléments de continuité pointus tels les différents combats de Black Bolt contre des entités improbables. Il n'y a pas à discuter, il s'agit bien des Inhumans, avec même le cliché de Maximus trahissant sa race pour son venger de son frère, et les hommes attaquant les Inhumans. L'innovation se trouve dans la nature même du récit : alors que la survie de son peuple est menacée, Black Bolt refuse de recourir à la violence. Paul Jenkins délaisse les combats à grands coups de rayon destructeur pour résoudre le conflit au profit de la peinture d'un responsable d'état convaincu de la non-violence. Jenkins effectue un superbe pied de nez aux conventions du genre, en dépeignant un héros qui met en pratique ses convictions : la violence n'est pas une solution, la violence est le dernier recours des faibles.

Cette approche donne un récit plein de suspense qui augmente au fur et à mesure que les mercenaires portugais font des victimes dans les rangs des Inhumans et se rapprochent d'Attilan. Ce choix narratif présente un seul inconvénient, c'est que cette avancée progresse de manière trop mécanique. Chaque épisode, l'armée avance un peu en apportant la scène d'action obligatoire de manière un peu artificielle. L'autre défaut du récit est le peu d'intérêt que la famille royale porte aux manigances de Maximus qui réussit à obtenir une foule d'objets dans sa cellule sans que personne ne s'en inquiète (mais cette apparente incohérence trouve son explication au cours du récit). D'un autre coté, Jenkins réussit de magnifiques épisodes tel le premier (où il répond à la question de que dirait Black Bolt s'il pouvait parler, réponse magnifique de pertinence et de légèreté), ou le deuxième dans lequel le lecteur suit un groupe d'adolescents subissant l'épreuve de passage de s'immerger dans les brumes terrigènes. Il s'en serait fallu de peu que d'autres chapitres atteignent une telle intensité ; le neuvième (consacré à Triton) était proche de cet état de grâce.

Paul Jenkins et Jae Lee atteignent parfaitement l'objectif assigné à la branche "Marvel Knights" : s'approprier des personnages de second plan de l'univers Marvel, respecter leur essence et raconter une histoire originale et palpitante. L'intrigue présente un aspect un peu mécanique, et le manque de décor devient parfois trop criant. Comparé aux comics de superhéros traditionnels, cette histoire mérite 5 étoiles, mais les fluctuations de qualité d'un chapitre à l'autre génèrent une forme de regret en songeant à ce qui aurait pu être, au peu qu'il manquait pour qu'elle devienne un classique indispensable.
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À Monstreville, tous les monstres vivent en harmonie. Alors, quand des enlèvements ont soudainement lieu la nuit, c'est tout un monde qui menace de sombrer dans le chaos... ???
Dessins de Fred Pham Chuong sur scénario de Paul Jenkins.
EAN 9782731690811
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