Sea, sex and sun ! Et également : bikini, sable et surf, alcool et drogue au sommaire du dernier roman de
Taylor Jenkins Reid qui est aussi ma première incursion dans sa bibliographie. Comme il est rappelé dans la courte introduction qui constitue les deux meilleures pages de ce récit familial, la Californie est depuis la nuit des temps hautement inflammable. le lecteur constate au terme de cette flamboyante journée du 27 août 1983 décortiquée heure par heure et après que la fête annuelle donnée par Nina se transforme en fiasco incendiaire, que la famille Riva n'est pas ignifugée.
J'ai écouté les chants de sirènes enjôleurs portés par des avis presque unanimement enthousiastes, certains criant même au chef-d'oeuvre pour plonger tête la première dans
Les sirènes de Malibu. Je ne regrette pas ce plongeon dans le sens où je trouve utile de se forger sa propre opinion face à un tel succès éditorial. Parmi les points positifs, je salue la construction élaborée de l'intrigue, alternant des chapitres consacrés à la fatale journée et d'autres dédiés à l'histoire de la famille, relatant petites joies et grands drames, les blessures de leur vie éclairant les différents protagonistes devenus adultes.
Hélas, des grands drames ne font pas forcément un grand roman et il ne suffit pas d'énumérer quelques clichés : le Pacifique est bleu, le soleil brille en permanence, et Malibu n'était qu'un modeste port de pêche dans les années 50 devenu paradis des surfeurs pour créer une atmosphère. Cette liste non-exhaustive de lieux communs m'a donné la déplaisante impression d'un décor construit avec l'aide de cartes postales ne nécessitant aucune connaissance du terrain. Je déplore de ne m'être attachée à aucun des personnages stéréotypés aux réactions prévisibles dans un monde où le surf, les sandwiches au homard, le sable entre les orteils et les fêtes où l'on enrichit son carnet d'adresses constituent le socle de leurs existences.
Enfin, et j'arrêterai là, il s'agit d'un roman qui se lit très vite, ce qui à mes yeux n'est pas forcément une qualité ; le style est très simple, voire simpliste, usuel le vocabulaire, abondants et redondants les dialogues banals, mais au final ce qui m'a le plus gênée, c'est la syntaxe parfois branlante probablement due à une traduction bâclée proche du mot à mot. C'est dommage, j'aurais aimé aimer.