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Quand la Justice utilise la technologie pour prédire la capacité d'une femme à être une bonne mère ou non...cela donne un roman qui fait froid dans le dos...

Si le délaissement commis par Frida est incontestablement un acte grave, la décision prise par les services compétents de l'envoyer dans une école de "redressement" et les méthodes qui y sont utilisées nous laissent sans voix.

Ce roman dystopique nous plonge à la fois dans le futur avec l'utilisation d'une technologie avancée (poupées, caméras) mais aussi dans le passé avec toute une esthétique plus ancienne concernant tant le lieu (un ancien campus), les uniformes des maîtresses et les méthodes éducatives d'un temps révolu.

Il nous questionne également sur nos actes : serions nous un parent susceptible d'être envoyé dans ce type d'école si la vie était plus difficile avec nous? Y aurait-il des discriminations favorisant la perte de l'autorité parentale selon l'ethnicité de la personne? Peut-on réellement prédire la dangerosité à venir d'un parent à l'égard de son enfant après avoir passé des tests dans une école?

J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous plonge dans un univers bouleversant à partir d'une journée qui a viré au cauchemard. Une journée, quelque cauchemardesque qu'elle soit, peut-elle, doit-elle remettre en question la vie d'une mère et de sa fille?
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Ce livre de Jessamine Chan est une magnifique et effroyable dystopie sur le thème de la maternité. Elle viendra sans aucun doute réveiller vos plus profondes angoisses et autres questions existencielles (Suis-je une bonne mère..? Est-ce que mon enfant va m'aimer ?) qu'on n'ose pas se poser bien qu'elles nous hantent. Ce n'est pas un livre d'épouvante, c'est beaucoup plus insidieux que cela.

L'héroïne, Frida, a commis une erreur et est alors surveillée par les services sociaux de son pays, puis obligée d'intégrer pendant un an une école qui lui apprendra tout ce qu'elle a à savoir pour être une bonne mère, avant d'obtenir, peut-être, l'autorisation de revoir sa fille. Dans cette école, au milieu des autres mères, elle sera scrutée, épiée, analysée et devra se répéter chaque jour à quel point elle est une mauvaise mère et pourquoi, et se soumettre à toutes sortes d'entraînements et d'examens dans l'unique but de retrouver sa fille.

Ce qui est terrible dans cette histoire, ce n'est pas la fin tragique pour certaines mères, ni l'effroi suscité par les descriptions très précises de leurs ressentis par ce narrateur omniscient, ni même que tout puisse basculer à chaque instant. Non, ce qui est terrible c'est que l'on pourrait se demander si tout cela est réellement fictif.
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Frida est maman de la petite Harriet. Séparée du père, ils sont en garde alternée. Un jour elle va chercher un dossier au bureau et s'attarde pour prendre un café. Sur le chemin du retour, elle reçoit un appel de la police. Des voisins ayant entendu les pleurs de la petite laissée seule l'ont dénoncée aux services sociaux. Harriet est confiée à son père et Frida sommée, sous peine de se voir déchue de ses droits parentaux, de se soumettre à un nouveau dispositif, une école pour apprendre à être une bonne mère… Au bout d'un an, la justice décidera si Frida est capable d'élever sa fille sans risque…
Légèrement dystopique, le roman brasse des thèmes intéressants tels que la garde alternée, les américains d'origine chinoise, l'éducation des enfants, la surveillance généralisée… Mais la narration au présent, le style plat et le peu d'empathie que l'on peut éprouver pour la protagoniste n'aident pas à en apprécier la lecture. Et les emprunts à d'autres romans et séries télévisées sont flagrants : les enseignantes/surveillantes font penser aux Tantes de la Servante Écarlate, les enfants robots à Real Humans, l'école/prison à Orange is the New Black, la surveillance à Big Brother entre autres…
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Résumé : Un après-midi, fatiguée, Frida se rend au bureau récupérer un dossier pour le travail en laissant sa petite Harriet, à peine 2 ans, seule à la maison. Un voisin l'entend pleurer et appelle les services sociaux. Frida se voit retirer temporairement la garde de sa fille, le temps d'un an, le temps de faire un séjour dans une école pour devenir une bonne mère. Une bonne centaine de mères sont intégrées à ce programme, on leur confie des missions et des examens à réussir pour récupérer la garde de leur enfant à la fin de l'année écoulée. On les soumet à la tentation de penser à autre chose qu'à leur enfant, chose immorale quand on est une bonne mère. Ce ne sont pas des bonnes mères mais elles essaient d'être meilleures. Est-ce que ce sera suffisant ?

Avis : L'idée est très bonne mais je trouve que ce n'est presque pas assez poussé, pas assez glauque. Pas mal de scènes de sexe qui pour moi n'apportent pas grand chose à l'histoire, elles revient très régulièrement et de manière assez crue. Les 150 premières pages assez longuettes dans le sens où c'est souvent la même chose, elle s'en veut de son acte, ne voit pas sa fille, les rdv annulés, l'ex-mari, la nouvelle copine de son ex, ça tourne un peu en rond jusqu'à son entrée à l'école".
Bon moment de lecture dans l'ensemble et surtout j'ai voulu savoir si Frida allait retrouver sa petite Harriet, la lecture est fluide et rapide pour un roman si imposant en termes de volume de pages. La fin est un peu "expédiée" mais j'ai trouvé le thème du roman chouette et ça change de ce qu'on trouve d'habitude.
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Encore un de ces livres où je me suis dis « l'idée est incroyable! C'est sûr, celui ce sera un 5 étoiles. » et en fait ... non.
On se trouve dans une société où l'enfant est placé au centre de tout et doit être protégé. Jusque là, ça paraît normal et sensé. Sauf que tout le monde peut dénoncer un acte de violence, de manquement éducatif, de comportements bancals. Les conséquences sont lourdes : on retire l'enfant, on le place dans de la famille plus ou moins proche.
L'assistante sociale passe, impose un protocole qu'il faut appliqué pour que le juge accepte de vous rendre votre enfant. On passe dans les mains dés psychologiques, l'enfant du pédopsychiatre. Et tout s'enclenche souvent pour le pire.
C'est donc du pire jour de sa vie, de l'enfer, qu'on rencontre Frida. On la suit dans la reconquête de son rôle de mère au sein d'une structure de redressement pour mauvaises mères. Elles passent des examens plus ou moins vraies, véritables, et qui finalement ne font pas sens avec la réalité
J'ai aimé le principe et l'envie autour de ce récit mais je n'ai pas adhéré à l'écriture et les choix réalisés sur la fin. de plus, beaucoup de choses restent inexpliquées : comment sont faites les poupées ?
Comment cela a-t-il été possible?
J'aurais aimé qu'on aille plus loin dans ce côté
« SF ».
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Un immense merci à Anna des Editions Buchet Chastel pour cet envoi, ce livre me tentait beaucoup et bien je vous le dis c'est une sacré découverte!

Le titre est énigmatique, ne vous fiez pas à sa jolie couverture acidulée ce roman est puissant, dérangeant, angoissant même, c'est un thriller psychologique intense et qui ne vous laissera pas de marbre.

Frida se démène avec sa toute petite fille qui pleure beaucoup, son travail qu'elle tente de ne pas perdre, son divorce et la nouvelle compagne parfaite qui la renvoie à ses cheveux négligés, ses rondeurs de grossesse, ses vêtements informes...

Alors lorsque qu'un jour d'intense fatigue, elle quitte la maison pour récupérer un document au travail laissant Hariet seule, les voisins la dénoncent aux services sociaux qui lui en retirent la garde. Pour obtenir la rédemption et récupérer sa fille, Frida doit passer un an dans un centre de rééducation à la parentalité où chaque jour elle sera observée, scrutée notée selon les critères établis par l'internat, avec pour seule récompense de rares contacts avec sa fille.

La plongée dans cet enfer relaté par Jessamine Chan est violent, nous renvoie à une question en apparence banale c'est quoi un bon parent? Sommes nous chaque jours irréprochables, et si la moindre négligence même la plus insignifiante nous retirait la garde de nos enfants?

Dans une société en constante évolution où tout va tellement vite que l'on est dépassé en un clin d'oeil, l'auteure dépeint une sombre réalité dans laquelle être mère ne doit pas empêcher de briller dans son travail, de mener une vie intime active et épanouie tout en pensant constamment au bien être de son enfant.

Un roman profond, sombre et très très dur, je vous le conseille c'est pour ma part une très belle découverte.
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"Je suis une mauvaise mère mais j'essaie d'être meilleure"...

Tel est le mantra que répètent inlassablement les mères envoyées dans ce centre de rééducation maternelle. Après avoir été condamnée à un an de programme et constamment épiée, jugée, piétinée, Frida espère retrouver sa petite fille.

"L'école des bonnes mères" de Jessamine Chan est un roman d'une justesse totale, qu'on lit d'une traite : on ne peut qu'y reconnaitre les injonctions faites aux mères, le racisme qui sévit partout et l'envie profonde qu'a chacun de faire au mieux à défaut de bien !

Êtes-vous tentés par ce roman ? L'avez-vous déjà lu ?
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Frida s'est absentée de chez elle pendant plus de 2 heures. Laissant sa fille de 18 mois seule. Ca ne devait pas durer longtemps mais elle n'a pas vu le temps passer. Elle n'est pas une mauvaise mère mais elle était tellement fatiguée. Une erreur, juste une erreur. Elle n'a pas réfléchie.
Et tout a basculé dans le cauchemar. Elle ne peut plus garder sa fille qui ira avec son ex-mari et sa nouvelle femme. Elle sera sous surveillance, des caméras seront installées chez elle afin de l'observer et de l'évaluer. Et malgré tout, Frida devra se racheter et apprendre. Apprendre à être une bonne mère.

Une dystopie ! Normalement c'est un genre que j'affectionne mais ces derniers temps je n'y arrive plus. Les sujets sont parfois tellement durs et anxiogènes. Alors j'ai attendu jusqu'à la dernière minute pour le lire pour le prix. J'ai commencé avec appréhension. Et finalement j'ai passé un bon moment. Alors oui j'étais agacée par la situation, c'est insoutenable, vraiment énervant. Mais l'envie de savoir comment Frida s'en sortirait a été la plus forte. Quelle horreur ! Imaginez une école où on vous apprendrait à être une bonne mère. Imaginez des injonctions tout le temps, sans arrêt. Imaginez être constamment surveillés. Imaginez perdre la garde de vos enfants pour ça. C'était vraiment bien fait. Et si j'avais un reproche à faire, c'est de ne pas en savoir plus sur la mise en place de cette école et l'avis de l'opinion publique.
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Avez-vous déjà refermé un livre sans savoir si vous l'avez aimé ou non ? C'est ce qui m'est arrivé à la lecture de L'école des bonnes mères, roman coup-de-poing de Jessamine Chan. L'auteure s'inspire d'un fait réel glaçant et déplace le curseur juste un peu plus loin. C'est probablement le tour de force de ce roman : la frontière entre réalité et science-fiction est si poreuse que la distinction n'est plus évidente. Chaque élément semble provenir d'un futur imaginaire, et pourtant après réflexion on peut aisément leur trouver des substituts dans notre monde actuel. Jessamine Chan explore cette porosité intelligemment en nous entraînant progressivement et de manière presque latente vers cette satire sociale terrifiante.

Le monde que l'on y découvre est kafkaïen, absurde, et le lecteur n'est pas épargné puisqu'il subit la répétition des journées abrutissantes de l'héroïne, Frida, partageant avec elle ses frustrations et ses consternations. le caractère répétitif de certains passages est assumé et a l'effet escompté, mais a pour contrepartie (pour moi en tous cas) de nuire au plaisir recherché dans la lecture. le microcosme totalitaire qu'est l'école est une invention brillante en ce qu'elle permet de dénoncer une multitude de choses : le racisme, la violence psychologique, l'hypertechnologie, les procédés déshumanisants, froids et cliniques visant à gérer des situations humaines, émotionnelles, personnelles. le plus alarmant est que l'auteure s'est inspirée de choses réelles pour imaginer un univers où l'amour maternel est quantifié, les câlins minutés, le timbre de la voix contrôlé, où l'on peut perdre son enfant pour s'être plainte de son comportement sur les réseaux sociaux. Si L'école des bonnes mères est terrifiant, c'est parce qu'il accentue des dérives qui nous sont familières au point de donner vie à nos cauchemars.

Jessamine Chan confesse que Frida n'est pas une héroïne attachante mais une héroïne à laquelle on peut s'identifier. Cela n'a malheureusement pas été mon cas et je me suis sentie plus spectatrice qu'impliquée émotionnellement dans son histoire. Cette distance, ajoutée à la dimension labyrinthique du roman et au style assez froid de l'auteure, n'ont pas fait de L'école des bonnes mères une lecture agréable pour moi. Je ne regrette néanmoins pas de l'avoir lu, lui reconnais de nombreuses qualités et une efficacité redoutable, au point que sa lecture m'a durablement marquée et que j'y repense occasionnellement. Puis-je dire que c'est un roman que j'apprécie davantage longtemps après l'avoir lu que pendant sa lecture ? Chose curieuse, le seul autre roman à m'avoir fait cette impression est Dans l'Etat sauvage de Diane Cook, que Jessamine Chan mentionne en fin d'ouvrage comme étant une source d'inspiration.
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Un roman qui m'a fait l'effet d'un coup de poing. J'ai eu le coeur serré tout le long. Une démonstration par la dystopie de la pression et des attentes qui reposent sur les mères. On suit Frida en ayant le souffle coupé, en se disant que ça n'est pas possible, que ça ne peut pas exister. Et pourtant ce roman nous montre à quel point ce glissement peut devenir socialement acceptable, sous couvert d'une protection de l'enfance qui ne sert juste qu'à en faire des citoyens bien dociles.
Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Bravo à l'autrice.
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