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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai eu envie de découvrir ce qui se cachait derrière ce titre énigmatique : The school for good mothers.

Nous plongeons dans une dystopie très réussie qui n'est pas sans rappeler La servante écarlate ou la société est devenue folle et extrême. Ici c'est la relation maternelle qui est au centre du roman. le moindre fait et geste des mères est scrutée, les dénonciations vont bon train et les mères se retrouvent accusées des pires crimes. On retire les enfants et la société veut rééduquer ces mères imparfaites.

Les personnages sont très attachants et notamment Frida. Ce n'est pas une mère parfaite, elle commet des erreurs, elle est humaine et se sent très souvent dépassée par son rôle de mère célibataire, par sa fille, par le manque de sommeil ou par son divorce. Il est facile de s'identifier à elle et dès les premières pages, on ressent énormément de compassion pour elle.

Cette école est effrayante. Elle fonctionne à coup d'humiliations, de chantage affectif et c'est forcément touchant, violent. En tant que lectrice et maman, il m'a fallu parfois faire des pauses dans ma lecture pour pouvoir digérer la violence de ce roman. C'est un roman très réussi, provoquant dont on ne ressort pas indemne.

La fin est complètement inattendue, Frida prend une décision folle mais qu'a telle de plus à perdre ?
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Toutes les mères ont un jour éprouvé un sentiment de culpabilité à l'idée d'avoir failli aux exigences de la mère parfaite. Jessamine Chan, pour son premier roman livre une vision dystopique de la maternité moderne en transformant des peurs universelles en cauchemars absolus.
Cette satire, parfaitement exécutée, met en scène une mère célibataire qui partage la garde de sa fille de 18 mois avec son ex-mari. Lors d'une journée particulièrement difficile, "la journée d'enfer ", elle laisse sa fille seule dans son trotteur pendant 2 heures.
Techniquement, l'accusation n'est pas fausse; Frida a vraiment laissé Harriet sans surveillance. Mais alors qu'elle avoue son erreur et se repentit sincèrement , les autorités refusent de l'écouter et interprètent chacun de ses arguments comme la marque de sa perversion et la preuve de son incapacité à être mère.

Pour garder ses droits parentaux et retrouver la garde de sa fille, Frida doit accepter de passer 1 année dans l'école des mauvaises mères, en compagnie de femmes dont les fautes vont de laisser un enfant jouer seul dans le jardin ou de trop le dorloter, jusqu'à la maltraitance.
Le sentiment d'injustice éprouvé par celles qui se sentent accusées à tort ne peut durer. A longueur de journée, elles doivent répéter ces deux mantras humiliants : "Je suis une mauvaise mère, mais j'apprends à être bonne" et, plus terrifiant encore "Je suis narcissique. Je suis un danger pour mon enfant."

Dans cette école du futur où l'intelligence artificielle a une fonction coercitive, chaque femme reçoit une poupée robotique, plus vraie que nature, avec laquelle elle doit pratiquer des compétences maternelles très codifiées, comme la durée d'un câlin, le contact visuel ininterrompu ou le chronométrage du temps nécessaire pour arrêter les pleurs de l'enfant.
Les poupées enregistrent non seulement les réactions des mères qui sont sous la surveillance constante d'instructrices en blouse rose mais également toutes les émotions. "Leurs schémas de clignotement et leurs expressions seront surveillés pour détecter le stress, la peur, l'ingratitude, la tromperie, l'ennui, l'ambivalence et une foule d'autres sentiments."
Chaque séquence est sanctionnée par des examens que personne ne peut réussir tant le niveau d'exigence est impossible à atteindre.
S'ensuivent donc des punitions comme la privation du contact téléphonique avec l'enfant réel ou l'absence de toute nouvelle.
Ce dispositif panoptique est également responsable de dépression et de suicide.

Sous l'oeil de ces Big Mothers, des femmes qui, comme chez Margaret Atwood servent de geôlieres à d'autres femmes, elles doivent apprendre à ne plus avoir ni besoins, ni désirs.

Jessamine Chan a confié avoir mené une enquête sur les services sociaux pour écrire son roman. Elle a découvert sans trop de surprise, que les femmes noires et latinos, ainsi que les personnes à faible revenu ou souffrant de troubles mentaux, sont plus spécifiquement concernées par les contrôles des services de l'état. On pourrait penser, dit-elle, que les familles qui ont des problèmes avec les services de protection de l'enfance sont coupables de maltraitance. C'est ce qu'ils veulent nous faire croire. En réalité, il s'agit plus souvent de négligence, et cette négligence est souvent générée par la pauvreté. Comme ces enfants obligés de jouer dans la rue parce qu'il n'y a pas de place dans l'appartement.

Ainsi, la composition raciale de l'école est majoritairement noire et latino avec une poignée de mères blanches, et Frida qui est d'origine sino-américaine. L'auteure reproduit ici un contexte sociologique réel pour accréditer cette idée d'une surveillance d'état qui se focalise davantage sur les classes sociales en difficulté. Elle veut également montrer qu'un système qui criminalise les mères célibataires peut aussi être un système qui interdit l'avortement et réduit les femmes, toutes les femmes, à leur capacité à procréer et à materner
Jessamine Chan, dans la lignée de Margaret Atwood, met en lumière le prix exorbitant que paient les femmes dans une société patriarcale qui les méprise et qui n'a de cesse de les punir pour assurer leur désir de domination.
Ce code d'éthique maternel, bâti sur la honte et la culpabilité, n'a d'autre vocation que de grignoter la liberté des femmes.


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Jessamine CHAN. L'école des bonnes mères.

Je finis l'année en beauté. Je sors de l'enfer du camp d'Auschwitz avec le roman de Antonio ITURBE : «La bibliothécaire d'Auschwitz », j'ai partagé le goulag aux fins fonds de la taïga en Sibérie avec Gouzel LAGHINA : « Zouleikha ouvre les yeux », avec Frida je viens de subir une année entière dans une école de redressement destinée aux mères de familles négligentes, imparfaites, maltraitantes. Mais qu'est-ce que cette institution ? Nous sommes dans une dystopie, aux parfums âcres, dans un univers lugubre à souhaits… Un environnement glacial et glaçant où toutes les mères sont soumises à de nombreuses pressions.

Frida, la quarantaine, divorcée de Gust, a abandonné Harriet leur petite fille de dix-huit mois pendant deux heures. Elle est partie récupérer un dossier sur son lieu de travail. La petite fille est dans son trotteur. Elle pleure et des voisins appellent la police. Les services sociaux sont alertés et Frida tombe dans un engrenage sans fin. La garde de son enfant va donc lui être retirée, provisoirement mais pour une très longue durée. La petite fille va être confiée à son père et à la nouvelle compagne de ce dernier. Frida va devoir subir une année entière de rééducation afin de devenir une « bonne mère ». Elle va vivre en autarcie dans un pensionnat, une ancienne université reconvertie en centre de redressement pour les mères négligentes, ignorant les besoins de leurs enfants, les privant parfois de nourriture, les soumettant à de mauvais traitements, les punissant, les dorlotant un peu trop, en un mot, des mères humaines….. Laquelle d'entre nous peut se targuer d'être ou d'avoir été une « mère parfaite ». je pense qu'à part moi, il n'y a pas au monde une super maman. Oui je suis très modeste et humble…. J'ai maintes fois demander à ma fille si elle désirait changer de mère, la réponse a toujours été négative donc je suis presque parfaite ! Bien sûr, je suis très caustique surtout en ce qui me concerne personnellement. Mais revenons à nos moutons, non à nos bambins et à leur éducation….

Une longue année, soumise à d'étranges mesures coercitives… Un internat dans lequel des mères négligentes, des « mauvaises mères » reçoivent une éducation afin de devenir meilleures. Une évaluation de leur comportement est continue : chaque semaine ces femmes subissent des épreuves théoriques et pratiques. Afin de les rééduquer, des poupées robots leur sont attribuées. Ces poupées représentent leur fille, leur fils. Ces femmes doivent s'en occuper exactement de la même façon que s'il s'agissait de bébés, de nourrissons, d'enfants en bas âge. Quelle horreur ! Peut-on remplacer un enfant par un robot, si perfectionné soit-il ? Ces poupées-robots éprouvent même du ressenti, des sentiments en fonction de l'attention que leur portent leurs mères adoptives. Nous sommes dans un univers semblable a celui que Margaret ATWOOD nous a décrit dans son roman « La servante écarlate ».

Chaque mère ne dispose que d'une demi-heure hebdomadaire de conversation téléphonique avec son enfant et encore, si cette mère s'est mal comportée avec sa poupée robot, cette communication est interdite. Une enfant séparée, privée de sa maman peut-elle conserver une image positive de cette dernière lorsque l heure de la liberté sonnera. Est-il possible de recevoir une rééducation ? Et qu'est-ce qu'être une bonne mère ? Je ne pense pas qu'il puisse exister une école pour former les mères à leurs devoirs ? Chacun agit du mieux afin de subvenir aux besoins des enfants…. Après avoir subi douze mois d'éducation, toutes ces femmes deviendront-elles de bonnes mères. Elles subissent des épreuves destinées à juger leur efforts et leur progression. Tous ces examens sont minutés, chronométrés et un classement a même lieu toutes les semaines. Il y a de quoi devenir complètement folles à lier. Des amitiés se nouent entre ces femmes, de la jalousie s'installe au sein de cette société hétéroclite. Des guet-apens parsèment le long chemin à parcourir jusqu'à l'ouverture des portes du pénitencier et de la levée d'écrou. Que d'angoisse avant d'être libre et retrouver ses enfants, le passé, le monde du travail, la société.… Ces femmes sont parquées dans un lieu isolé et nanti d'une clôture électrifiée, destinée à réduire et même interdire tout espoir d'évasion ! Oui, cela évoque d'autres camps ! Quel sera le devenir de Frida. Va-t-elle devenir meilleure et quelle sera la réaction de la petite Harriet qui, elle aussi a été privée de sa maman ? Comment se reconstruire après avoir connu de telles épreuves ! Je pense que personne ne peut revenir indemne de tels traitements. Les gardes veillent sur leurs prisonnières. L'espionnage, la délation sont monnaie courante...

Jessamine CHAN dresse ici un état concentrationnaire, un univers inimaginable, insoutenable. Mais la perversité de la justice, des êtres humains est mise en évidence et tout est permis. Est-ce que Frida, sa peine accomplie pourra retrouver sa petite fille dont elle n'a pu accompagner son évolution pendant une année entière : quasi un siècle pour une petite fille de 18 mois… L'écriture est incisive. Nous participons de façon très active à la rééducation de ces femmes, nous souffrons à leurs côtés. Un tel établissement peut-il exister dans nos sociétés. Je crains la déshumanisation apportée à ces femmes vivant de longs mois loin de leur foyer. Après un passage dans cette bonne école est-il possible de réintégrer la société civile, retrouver un travail, revivre en harmonie dans la civilisation. Ce livre nous interpelle. Pour ma part, c'est le dernier roman de l'année 2023. Je vais me pencher sur des narrations un peu plus légères. J'ai besoin de souffler un peu et peut-être relire Tintin, Astérix, le petit Nicolas…. de la légèreté, du feel good, plus de larmes….

Tous mes voeux pour 2024 et partageons nos lectures. Bonne journée.
( lu en décembre 2023). 205 ouvrages à mon compteur.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Dans cette dystopie décrite comme à la croisée de « La servante écarlate » et « Orange is the New Black« , nous suivons Frida, mère célibataire au bout du rouleau qui, dans un moment d'égarement, laisse son bébé seule pendant deux heures. Elle est dénoncée par ses voisins et s'en suivent des conséquences qui s'accumulent. Il faut lui appendre à être une bonne mère et la « redresser ».

Pour une fois, je crois qu'on peut difficilement mieux résumer l'oeuvre qu'avec cette accroche pop-culturelle qu'on doit au quatrième de couverture : en quelques mots, on ne peut pas mieux résumer qu'en disant que ce livre est l'enfant de « La servante écarlate » et « Orange is the New Black« .

On retrouve ainsi dans le roman cet aspect dystopique où l'on nie à la femme ses sentiments, son individualité, pour en faire un ventre puis « une bonne mère » (sans se préoccuper une seconde au passage du bien-être de l'enfant qui hurle dans le noir à quel point sa mère lui manque). C'est déchirant, et glaçant : alors que la tendance des « trad wives » fait recette, et que l'on anticipe partout dans le monde l'arrivée au pouvoir de forces réactionnaires… il est assez facile de toucher du doigt ce futur proche de l'Amérique qui nous est décrit, où l'état devient implémente de nouvelles pressions envers ces femmes qu'il juge défectueuses. C'est à mon sens ce qui fait la réussite d'une dystopie : un monde ultra proche du notre, que l'on touche du doigt et qui nous glace tant on imagine facilement le chemin qui nous amènerait dans ce futur atroce.

Ajoutons à cela un mécanisme carcéral très bien pensé, où la sororité se mêle aux rancoeurs, à des tortures morales assez marquantes, au racisme et au communautarisme (l'héroïne est descendante chinoise, et l'on touche du doigt avec beaucoup de nuance ce racisme anti-chinois qui est insidieux, et dont on parle finalement très peu). Chose que j'ai beaucoup apprécié également : notre héroïne n'en est pas une, elle est loin d'être lisse. Pas spécialement sympathique ou attachante, on la suit dans son enfer d'autant plus efficacement à mes yeux qu'on ne la glamourise pas : ce n'est pas parce qu'elle est sympa qu'on est choqués par ce qu'elle vit, c'est parce qu'on ne devrait faire vivre une telle chose à personne. La galerie de personnages secondaires aurait mérité d'être étoffée, mais on s'attache également à ces bribes de personnages que l'on entrevoit au travers des yeux de Frida, ce qui permet en outre de multiplier un peu les cas de figure (et l'horreur).

En bref, donc, une lecture qui m'a beaucoup plu, avec des thématiques très fortes. Je ne la recommanderai pas à mes copines jeunes mamans, en revanche : c'est assez flippant, et je ne suis pas sûre que ça soit à lire en plein post-partum.

Merci beaucoup à Babelio et à l'éditeur pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique !
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Frida, sous le coup de l'épuisement, a fait une grosse erreur: elle a laissée seule sa fille de 18 mois durant deux heures.
La police intervient, la petite est placée chez son père et Frida se retrouve sous haute surveillance puisqu'on installe des caméras chez elle!
Après un temps d'observation, la sentence tombe: elle doit partir un an dans une sorte d'école où l'on « éduque » les mères… C'est l'enfer, la pression, la maltraitance psy et le non-droit à l'erreur qui berceront son quotidien dans cet endroit austère.

J'ai adoré ce roman écrit d'une plume fluide et contenant des descriptions très fines.

C'est un monde effrayant qui est dépeint ici, où le droit à l'erreur n'existe pas et où la surveillance est la norme.

Frida est déchirante de par sa souffrance et tout ce qu'elle subit. Elle est admirable aussi de par sa résilience et tous les sacrifices auxquelles elle se prête pour pouvoir revoir sa fille.

Ce roman aborde des thématiques fortes, notamment autour des injonctions à la perfection que subissent les mères. Il décrit aussi une société de surveillance extrême et dénonce toute la pression que subissent les femmes. C'est amené sans détour et cela provoque de vives émotions lors de la lecture.

C'est un ouvrage que je recommande, il ouvre la réflexion sur les limites de l'éducation, le rôle des autorités dans celle-ci et sur ce qu'est réellement une négligence.
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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon livre, où la fiction est pourtant si révélatrice de la réalité. Cette dystopie met parfaitement en lumière les attentes et injonctions pesant sur les épaules des mères, sans oublier la solitude qu'elles peuvent ressentir.
Étant devenue mère il y a quelques mois, ce livre m'a beaucoup parlé, mais j'ai dû faire quelques pauses dans ma lecture car c'était trop extrême et injuste pour moi. L'auteure a parfaitement su saisir la culpabilité ressentie par de nombreuses mères.

Ce roman est vraiment glaçant et très abouti. Dieu merci cela n'existe pas encore mais tout est possible finalement avec l'évolution des technologies et la surveillance de notre société.
Sans parler de cette école pour devenir une bonne mère, quelle horreur ! L'humiliation est reine, les tests nombreux, tout est surveillé et jugé...

Frida m'a vraiment fait mal au coeur. Ce n'est pas une mère parfaite, elle a fait une erreur c'est certain, mais les conséquences sont extrêmes et j'ai été admirative de sa force, son courage. On ne peut qu'éprouver de la compassion pour elle, face à cette société où la perfection maternelle est de mise. Car elle ne pourra récupérer sa fille uniquement si elle arrive à prouver sa capacité à aimer et prendre soin d'elle.

La fin est fantastique, j'aime, j'adore ! Je ne m'y attendais pas et ça m'a conforté dans mon idée que ce roman est vraiment une réussite. Je ne peux que vous conseiller de le lire, mais attention aux mamas, faut avoir le coeur bien accroché car il est très facile de se projeter dans cette société malade.
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Frida, mère célibataire, laisse sa fille de 18 mois seule chez elle pendant deux heures ; après plusieurs nuits sans sommeil et en quête de calme, Frida est partie récupérer un dossier au travail. Elle sera dénoncée par ses voisins, perdra la garde de sa fille le temps d'être observée par le Service de Protection des Mineurs pour être finalement être envoyée dans une école, avec 200 autres mères, afin de suivre une formation d'un an. le but : devenir une « bonne mère ».

J'ai adoré ce roman. Si je déplore quelques longueurs au début, j'ai toutefois été transportée par cette dystopie particulièrement dérangeante. En effet, si l'école du livre n'existe pas (encore), le jugement que la société porte sur les mères est souvent dur et sans appel.

Certains passages sont très difficiles à lire, donc si vous êtes sensibles aux questions de maternité, soyez prévenus. La possibilité d'une société telle que décrite dans ce roman me glace le sang. L'autrice va très loin dans la torture psychologique de ses personnages, grâce notamment à une utilisation de l'IA vraiment effrayante (je ne vous en dis pas plus).

Je me suis beaucoup attachée à Frida, Beth, Meryl, Lucretia, Linda… toutes ces femmes « emprisonnées » et qui souhaitent se repentir à tout prix pour retrouver leurs enfants. Une lecture coup de poing, un roman marquant.
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Jeune maman, j'ai été complétement chamboulée par cette lecture. À tel point que j'ai eu du mal à m'en remettre... Fan de dystopie, j'ai accroché très rapidement à cette histoire douloureuse. Je me suis attachée au personnage principal malgré ses erreurs. Et j'ai espèré pour la plupart de ces mères une fin heureuse. Bien sûr, mon côté maman a aussi été énervée, voir pertubée, par certaines. Et j'ai longtemps été bouleversée par quelques scènes. Et puis, l'ambivalence qui m'a envahie a fini par me convaincre totalement. Un livre qui m'a fait ressentir autant d'émotions ne pouvaient devenir qu'un coup de coeur ou alors me repousser totalement. Mais vous l'aurez sûrement compris, il est rentré dans la liste de mes favoris.
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" Nous avons votre fille. " C'est le message qu'entend Frida alors qu'elle s'est absentée en laissant seule sa fille de dix-huit mois.
Elle décrira par la suite cette journée comme « la journée de l'horreur ».
Son mari l'a quittée peu de temps après la naissance de sa fille Harriet pour une femme bien plus jeune qu'elle. Elle imaginait une vie de famille douce et heureuse et elle s'est retrouvé mère célibataire la moitié du temps.
Peu avant l'abandon, Frida avait enchaîné les nuits blanches, à bout, elle a fait une terrible erreur et doit maintenant le payer. Sa sentence sera d'apprendre à devenir une bonne mère au sein d'un établissement conçus pour les personnes comme elle.
Dans cette école, les femmes sont mélangées de façon arbitraire, peu importe le crime commis. Certains « crimes » n'en sont d'ailleurs pas, l'absurde est poussé à son paroxysme pour nous plonger dans ce monde dystopique où les mauvais traitements infligés aux enfants seraient puni durement et cruellement.
Car de la cruauté, il y en aura. Tout comme de l'injustice, du rabaissement, de l'épuisement, de la perte de confiance en soit jusqu'au lavage de cerveau.
En face, dans l'école des pères, les choses ne se passent pas du tout de la même manière. Il semblerait que ces messieurs soit bien mieux traité et bien moins puni que ces dames.
Frida n'a pas le choix, si elle veut récupérer la garde de sa fille, elle doit tout faire pour que son année au sein de l'école se déroule du mieux possible.
*****
Cette histoire m'a totalement bouleversé. J'ai été outrée de voir comment Frida a été malmenée durant cette année à l'école, de voir comment elle a été rabaissée et humiliée. A l'école, les femmes apprendront ce qu'est l'instinct maternelle, comment protéger son enfant et à n'exister uniquement en tant que mère.
Cette histoire met en lumière les différences de classe social, raciale et l'inégalité qu'il existe entre les hommes et les femmes.
Un récit poignant qui m'a émue aux larmes tant mon coeur a été pris en étau face à la douleur de Frida.
Une lecture qui m'a laissé mitigé au départ et qu'ensuite j'ai eu du mal à lâcher, un roman admirablement écrit.
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« Je suis une mauvaise mère mais j'essaie d'être meilleure »

Frida, mère d'une petite fille de 18 mois, Harriet, va commettre l'erreur de sa vie en laissant son bébé seule chez elle durant deux heures. C'est un coup de téléphone avec la police, lui annonçant avoir sa fille, qui va la plonger dans un cauchemar comme jamais elle n'aurait pu s'imaginer...

Épiée, surveillée et analysée, Frida sera mise à l'épreuve après cet incident. Peut-elle récupérer la garde de sa fille après une telle erreur ? Mais cela est sans compter l'injustice d'une assistante sociale sans scrupules qui va tenter de la piéger et d'une société injuste préférant l'envoyer en centre de réhabilitation pour mauvaises mères durant un an.

Un an où Frida va apprendre à devenir une bonne mère pour prétendre, peut-être, récupérer les droits sur sa fille. Un an où elle passera une batterie de tests et d'évaluations en compagnie d'autres femmes qu'on mettra en compétition au travers de cours. Un an sans voir sa fille à pouvoir l'appeler seulement une fois par semaine en si elle n'est pas elle même punie pour mauvais comportement.

L'école des bonnes mères c'est la représentation dystopiques de ce que notre société et ses diktats imposent aux femmes et aux mères à toujours être parfaites, à ne commettre aucuns faux pas et à être 100% dévouées à ses enfants. Tout est fait pour rendre les femmes coupables, narcissiques et à les faire culpabiliser même lorsqu'elles réussissent leurs tests.

C'est un récit glaçant mais pourtant si réel. On y retrouve une partie dystopique voir SF que j'ai adoré et que j'ai trouvé très pertinente dans ce contexte. Les différences entre l'école des bonnes mères et des bons pères sont sidérantes et injustes. A aucun moment la charge mentale des femmes n'est prise en compte, elles doivent être des mères parfaites à toutes épreuves et ça fait froid dans le dos.
Ce livre se termine sur une fin en apothéose, celle que j'imaginais. J'ai frôlé le 5 étoiles mais je ne peux que vous recommander cette lecture qui mérite sa place aux côtés des plus grands dans son genre !
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