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Chroniques des secondes heures d... tome 4 sur 4
EAN : 9782491069162
472 pages
Jhelil Azael (15/01/2020)
4.79/5   12 notes
Résumé :
La fin du « cycle de l'Œuf de Tanglemhor » !

« Elle eut beau se débattre de toutes ses forces, le voleur l'entraîna au sol et raffermit sa prise, implacable.Enfin, alors que sa victime commençait à renoncer à la lutte, il lui susurra d'une voix sourde :
- Je suis un infidèle et un meurtrier. »

Après leur périple dans le Jardin de l'Hiver, les conjurés sont de retour dans les terres du Levant. Alors que se dresse devant eux la tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Nouvelle-Qlorn
Dans les rues de Nouvelle-Qlorn, les étals des marchands de senteurs offrent leurs parfums aux promeneurs. Ioch est heureux d'avoir pu y trouver refuge et d'aussi bien s'entendre avec le premier magistrat de la cité qui, en brave homme qu'il est, fait tout pour que les réfugiés soient bien accueillis par la population locale et puissent s'intégrer. Mais Ioch sait que lui seul peut sortir de sa gangue de pierre Cyriac de la Marche, le paladin pétrifié. Quand et comment pourra-t-il mener à bien cette mission ?

Maeg Natan
L'elfe peut voir de ses yeux que le lutin n'a pas exagéré le nombre de légionnaires envoyés par le semi-lacertys, Krûl, pour envahir et ravager Maeg Natan, le royaume des fées…


Antique ambassade fronkoise devenue la tour du nécromancien
Schynloïr, ivre de puissance, sait que son heure est venue ! le grand nécromancien est certain que sa magie sera portée à son paroxysme en cette nuit où les trois lunes seront alignées. le moment est venu de se débarrasser de Krûl, cette chose mi-homme, mi-lézard, qui se prend pour un empereur et qui n'a eu de cesse de lui donner des ordres du haut de son mépris et de son trône en or. Cette nuit, lui, Schynloïr, va prendre possession de l'Oeuf de Tanglemhor. Plus rien ne pourra lui résister. A lui, l'éternité !

Critique :

Azaël Jhelil poursuit et achève ici un cycle. C'est la fin des aventures du groupe des conjurés… Ce 4e tome est une fin, mais il annonce le début d'autres aventures… Et l'OeUF ô combien maléfique dans tout ça ? Les conjurés arriveront-ils à s'en emparer ? A le détruire ?
Mais revenons à l'histoire que nous a mitonnée Azaël… Que ceux qui aiment les combats se réjouissent. Les affrontements, notamment dans Maeg Natan, sont épiques et extrêmement bien décrits. On sent la peur suinter à travers la peau des légionnaires qui se demandent ce qu'ils sont venus fabriquer dans ce qui pour eux est un enfer et pour les fées un paradis. (Engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient !) Les amateurs de magie, dont je ne suis pas, apprécieront les multiples manifestations de celle-ci. Et même si je déteste le recours à la magie que revendiquent la plupart des amateurs de fantasy, je dois reconnaître que l'imagination et la plume d'Azaël Jhelil la rendent plus que supportable grâce à l'inventivité, aux rebondissements et à l'écriture lyrique de l'auteur. C'est magnifiquement composé (mais je n'aime toujours pas la magie).

Les descriptions sont longues car Azaël Jhélil veut donner à découvrir un univers qu'il a mûrement réfléchi. Ses notes de bas de page viennent compléter avec humour les descriptions. Et de l'humour, il y en a beaucoup même si la situation est critique pour les conjurés qui ne verront peut-être pas tous la fin de l'histoire… Bon, il faudra bien qu'il y en ait qui survivent, autrement ce sera difficile de donner une suite. Si vous n'avez pas encore lu ce 4e tome, je lance les paris ! Survivra ou ne survivra pas ?
- Meldaïn Kasakast, dit « l'Ombre », encore appelé Yoras Vendavel, voleur aux origines réelles inconnues, escroc patenté aux multiples identités, intelligent et très doué pour ouvrir les serrures les plus complexes, se déguiser, se battre, … Il est le moteur de la Conjuration.
- Oriana de la Marche, héritière du trône de la Marche, jeune et jolie au caractère bien trempé, têtue et follement amoureuse de l'Ombre.
- Elperïn, le myrmidon, petit de taille, mais magnifique escrimeur, vieux compagnon d'aventures de l'Ombre.
- Masque Noir, Baar-Hal-kryne, l'Ogre au grand coeur, tout dévoué à Oriana.
- Mharnör Mournlay, le Fléau de Feen, prêtre borgne, « grand possédé » sous l'emprise de la déesse de la Folie, qui possède (ou est possédé par) la Griffe de Feen, une arme sorcière d'une puissance incommensurable
- Serpent de Lune, moine sanchaï, seul survivant du massacre des Lunes noires, puissant exorciste. Bien qu'étant un sage, c'est un redoutable combattant, comme tous les moines du lac Lumineux.
- Sulmac, ancien corsaire devenu le disciple de Serpent de Lune.
- Yarhem-Rhoor, chef de guerre et ambassadeur de la Sylve.

Inutile de vous lancer dans l'aventure si vous n'avez pas lu les tomes précédents. Ce n'est pas, contrairement à d'autres séries, un ouvrage que l'on peut lire même si on ne s'est pas plongé dans les volumes antérieurs. le nombre de mots étranges et de noms de personnages et de lieux pourrait donner des cauchemars à d'aucuns tant il y en a, mais si vous avez lu les précédents livres, vous savez à quoi vous en tenir, d'autant qu'Azaël Jhelil a eu l'heureuse idée de concocter des annexes très fournies pour savoir qui est qui, quelles sont ces contrées aux noms tellement étranges, sans oublier le glossaire qui permet de découvrir les autres mots créés par l'auteur, mais qu'il définit très précisément qu'il s'agisse d'objets ou de peuples.

C'est de la fantasy « exigeante » de par le nombre de pages, la richesse du vocabulaire, le nombre de protagonistes et de lieux, mais quand on aime, on ne compte pas, on savoure !
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Avec le tome quatre, me voici parvenue à la fin du cycle de L'Oeuf de Tanglemhor. Dans La Tour sans entrée, les Conjurés parviendront-ils à casser l'Oeuf ?

Et nous retrouvons la conjuration au grand complet : Oriana, Meldaïn, Elperïn, Mharnör, Yarhem-Rhoor, Serpent de Lune, Baar-Hal-Kryne; Si tous sont décidés et si l'équipe est soudée, quelques mots peuvent parfois les opposer car tous sont de peuple, de culture, de religion et de race différentes mais ce qui les rassemble, c'est cette soif de vaincre le semi-Lacertys et d'en finir avec l'oppresseur.

Ce quatrième opus est beaucoup plus sombre car avec la mort comme perspective d'avenir, tous se posent des questions sur leurs motivations; Ils remettent en cause leurs valeurs et leurs croyances. Nos héros n'agissent pas pour satisfaire leur ego mais par altruisme. Nous allons découvrir la psyché de nos personnages : Mharnör s'assume tel qu'il est, Meldaïn se sent coupable et Serpent de Lune est près à se sacrifier. de son côté, le Premier Vindicateur se montre calculateur, méfiant , toujour soupçonneux, à émettre des hypothèses afin d'avoir un coup d'avance. Mais là, il n'a pas le choix les Nains détiennent un objet auquel il tient beaucoup quand aux conjurés, ils vont profiter de cette diversion pour tenter l'impossible par deux fois comme quoi Mharnör n'est pas le seul gand possédé sur ce coup-là ! Et je me demande si l'auteur...

Comme toujours il y aura beaucoup d'action, de magie, de combats ,d'humour, de rebondissements. Nous irons à Maeg-Natan, chez les Nains, à Rhulram-Opek. L'auteur s'amuse et le lecteur avec lui mais on sent aussi un énorme travail, avec un soucis du détail notamment pour ses annexes, un texte recherché ainsi que le vocabulaire, j'ai bien aimé les arcs polylobulés parmi tant d'autres. Azaël Jhelil se moque de nos travers et son histoire s'adapte à nos maux du quotidien.

Par contre, j'aimerai savoir pourquoi des êtres aussi petits que les lutins peuvent avoir des noms aussi longs ? Le point délicat de ce livre tient surtout à l'orthographe des prénoms trop complexes et aux trémas trop nombreux. Voilà pour les défauts. ALLEZ-Y, LISEZ-LE. Et tout comme moi attendez la suite car Les Chroniques des secondes heures de Tanglemhor se poursuivent avec le "Cycle de Liberté".

Merci pour ce SP Azaël. Vit ma hal !
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Voici donc le quatrième tome des aventures de l'Oeuf de Tanglemhor et le dernier, celui qui clôt la quête. Voici venir la fin du puissant artefact, la « délivrance », mot ou « terme » dont le lecteur sera à même, à l'issue de l'opus, d'apprécier les différentes significations, et dans la foulée, de décrypter ce message abscons mais fier de l'être… Bien qu'arrivant en quatrième position, le récit ne faiblit pas, trouvant naturellement son rythme à travers les contrées des nains, des fées et des humains mâtinés en autres d'orcs et de migous. A ce moment de l'intrigue, le pouvoir bien établi de Krûl permet de douter de la victoire des conjurés, voire du bien-fondé de leur obstination : les peuples accoutumés à la férule de l'Empereur commencent à penser que son joug n'est pas pire qu'un autre. Alors son règne va-t-il prendre fin ? Parvenu à un tel degré de cruauté, pourrait-il s'amender ? Arrêter le déchaînement des puissances mises en oeuvre, qui à un moment, vont peut-être le dépasser ? A mettre ainsi sur l'échiquier tant d'intrigues et de personnages, l'auteur a multiplié le champ des possibles, sans lâcher les rênes : imagination, cohérence, maîtrise, sans oublier l'humour et la poésie. de quoi concocter par la suite, vit ma hal, d'excellentes surprises…
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Il y a un peu plus d'un an et demi, j'ai eu le privilège de découvrir les deux premiers tomes des Secondes heures de Tanglehmor alors qu'ils ne constituaient encore qu'un seul et unique pavé de plus de 800 pages. Depuis, chacune des deux premières parties est devenue un tome à part entière : L'Oeuf de Tanglehmor et L'Odyssée du Liokûmkän.
Il y a quelques jours, à nouveau sollicitée par Azael Jhélil pour un service de presse, je publiais ma glose sur le tome trois, La Pyramide du lac perdu.
J'ai immédiatement enchaîné avec le quatrième opus de la série, La Tour sans entrée.

Après leur périple dans le Jardin de l'Hiver, les conjurés sont de retour dans les terres du Levant. Alors que se dresse devant eux la toute-puissance du Premier Vindicateur, ils doivent désormais s'introduire au coeur même de la forteresse impériale. Les démons rôdent...Il est temps de détruire l'Oeuf de Tanglemhor et de conclure, enfin, l'histoire de ce mystérieux artefact.
Je retrouve les membres de la conjuration, groupe hétéroclite dont les membres viennent de différents peuples unis dans la lutte contre les forces du mal. Les épreuves endurées les ont tous fait évoluer ; ils se connaissent mieux et leurs liens se sont encore renforcés tandis que leur vision du monde a changé ; ils ont vécu un véritable « décillement ». Seul le grand possédé, le fléau de Feen se démarque par sa folie.

Ce quatrième opus commence fort avec un fantastique combat entre deux forces du mal et une belle course poursuite entre deux navires. C'est immédiatement très visuel et dynamique.
Puis la focalisation du récit balaie plusieurs foyers de l'alliance ctasharre, montre comment la résistance, motivée par les exploits de la conjuration de Tanglehmor, s'organise et se fédère.
Des récits enchâssés cassent le rythme et le pondèrent, légendes et récits fondateurs. Les personnages se souviennent d'évènements passés dont les mentions ravivent la mémoires des lecteurs qui les suivent depuis le début' ; cela accentue la continuité et la pertinence du récit au fil des quatre tomes.
Les membres de la conjuration sont en perpétuel mouvement, poursuivant leur périple de retour.
L'ensemble est très vivant, très visuel ; les combats, spectaculaires et chorégraphiés, ne sont jamais trop longs.
Le thème principal demeure celui du voyage et de la traversée d'espaces géographiques et culturels différents, l'occasion pour Azaël Jhélil de donner libre cours à son indéniable talent de conteur et de créateur de mondes et, aussi, de mettre en lumière la résistance et les difficultés quotidiennes des contrées occupées et colonisées par l'empereur « vérilégiste » depuis déjà plus de trois ans, cette « engeance impériale, trompeuse et malhonnête, qui promettait monts et merveilles pour finalement les pressurer de taxes et de corvées jusqu'à la moelle… ».
Puis, le récit se focalise sur le défi final et le plan à mettre en oeuvre, pour « défier le Premier vindicateur en plein coeur de la Citadelle noire […], affronter l'émissaire du Grand Dévoreur sur son propre terrain… ».

Quand j'ai découvert la série des Chroniques des secondes heures de Tanglehmor, j'ai vraiment apprécié l'univers référentiel d'Azaël Jhélil et son art et sa manière de le mêler à sa narration. Cette impression est toujours présente, gage de qualité et de performance sur la durée
Je trouvais particulièrement originales les notes de fins qui apportent d'insolites précisions et dont la lecture, parfois, donne l'impression que ce sont des paragraphes qui figuraient dans le corps du récit, mais qui ont été enlevées pour alléger le texte initial. Dans ce quatrième tome, je trouve qu'il y en a un peu trop et qu'elles ont perdu de leur intérêt, qu'elles ne surprennent plus autant le lecteur ; je me suis surprise à en sauter quelques-unes… Peut-être ne faut-il pas trop abuser des bonnes recettes…
Ce quatrième tome se termine par des annexes riches en informations sur l'univers de la série, véritable dossier documentaire qui témoigne de l'immense travail de l'auteur.

Me voilà parvenue au bout du premier cycle de la saga imaginée par Azaël Jhélil. Une grande aventure, un magnifique univers, une belle rencontre.

https://www.facebook.com/piratedespal/
https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
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Sur la plupart des collectifs d'écrivains que je côtoie de près ou de loin, il est souvent affirmé que toutes les scènes doivent contribuer à faire progresser l'intrigue, et que celles qui ne le font pas doit être impitoyablement jetées aux oubliettes. Je le dis haut et fort : je ne suis pas d'accord. du tout. Pour moi, une scène « inutile » pour le déroulement de l'intrigue peut parfaitement être utile pour autre chose, renforcer l'attachement du lecteur pour un personnage par exemple. C'est une chose (parmi tant d'autres) que j'apprécie énormément chez Azaël Jhelil : il n'a pas banni ces scènes de son récit. Bien au contraire. Il les collectionne, les bichonne, les parsème d'un bout à l'autre du livre comme on sème du bon grain. C'est ainsi que j'ai eu l'immense jour et honneur de rencontrer au détour d'une page la mère de Meldaïn, et d'ainsi apprendre à le connaitre sous une autre facette … plus banale, plus humaine, et par conséquent, moins héroïque …

C'est pourtant de héros dont ont grand besoin les habitants des Terres du Levant ! Après une année passée sur les terres glacées du bout des mers, en quête de l'ultime demeure d'un sorcier qui refuse de mourir, les membres de la Conjuration de Tanglemhor sont enfin de retour sur le continent. Ils ramènent avec eux l'artefact durement acquis permettant de détruire le terrible Oeuf de Tanglemhor, qui offre à celui qui le contrôle le pouvoir d'invoquer les démons. L'heure est venue pour eux de priver enfin le cruel Empereur Krûl de ses alliés démoniaques. Mais la tâche est loin d'être aisée : pour pouvoir le détruire, encore faut-il parvenir à s'en approcher ! Pour cela, il va leur falloir pénétrer au coeur de la Tour-sans-entrée, au nez et à la barbe de l'être le plus vil que la terre ait jamais porté … Plus que jamais, les Conjurés ont besoin de toute leur audace, de tout leur courage et de toute leur ingéniosité : ils n'ont pas le droit à l'erreur. En effet, s'ils échouent, il n'y aura pas de deuxième chance.

Quatrième opus des Chroniques des secondes heures de Tanglemhor, ce tome est surtout le dernier du premier cycle de la saga. le compte à rebours est enclenché : d'une façon ou d'une autre, on le sait, nos Conjurés vont se retrouver face à leur adversaire dans une confrontation qui promet d'être terrifiante. Par conséquent, ce volume est bien plus sombre, bien plus oppressant que les précédents : on le sent, de cet affrontement à venir va dépendre l'avenir de tout un monde. La pression qui repose sur les épaules de nos chers Conjurés est des plus insoutenables : qui sont-ils, pour porter sur eux le futur de milliards d'âmes ? Elle n'est qu'une petite Princesse vitaliste, habituée au confort et à la bienveillance. Il n'est qu'un Voleur, une fripouille de bas-étages sans foi ni loi. Il n'est qu'un Moine rescapé du massacre. Il n'est qu'un petit myrmidon qui aime les roses et la bonne chère. Il n'est qu'un ogre chassé de son clan. Il n'est qu'un rrënkïn qui cherche les insignes royaux de son peuple. Il n'est qu'un Grand Possédé qui vit au jour le jour sans penser au lendemain. Ils ne sont qu'un petit groupe disparate qui menace d'éclater à chaque instant tant ils sont différents. Et pourtant, ils sont les seuls à pouvoir mettre fin à la tyrannie de cet être abject qui se fait appeler Empereur.

Contrairement aux tomes précédents qui débutaient sur les chapeaux de roues, celui-ci nous fait languir : pendant plusieurs chapitres, nos Conjurés sont totalement absents. Nous suivons la résistance elfique, nous suivons une tentative manquée de coup d'état … Où sont-ils donc ? Que leur arrive-t-il ? Petit à petit, la pression monte. Et quand nous les retrouvons enfin, c'est pour mieux patienter : quelques embuches se dressent bien sur leur chemin, mais rien à faire, la confrontation se fait attente. Quand vont-ils enfin tenter leur chance au lieu de profiter des bons petits plats mitonnés par la maman de l'Ombre ? Ils causent, ils tergiversent, ils se disputent, mais ils n'agissent pas ! La pression se fait insoutenable. Nos nerfs vont craquer. Mais pourtant, au fond de nous, on est soulagé : tant qu'ils ne s'exposent pas, il ne leur arrivera rien. Car au fil des pages, au fil des chapitres, au fil des tomes, on s'est attaché à eux, comme à de bons vieux amis, comme à des membres de notre famille. Et on tremble d'effroi à l'idée qu'il puisse leur arriver des bricoles. A l'idée d'en perdre un. Ou plusieurs. Il faut dire que nos Conjurés ont le sens du sacrifice, mais aussi, pour certains, une certaine indifférence quant à la perspective de vivre ou de mourir. Alors que l'heure fatidique approche à tout petits pas, nos compagnons se plongent dans de grandes réflexions.

Car c'est là un des points éminemment positifs de cet opus : loin d'être un catalogue de combats sanguinolents et épiques, ce roman nous présente des luttes plus psychologiques, plus métaphysiques. Face à la mort qui plane, nos héros s'interrogent sur le sens de la vie, de leur vie, sur leurs croyances et leurs aspirations, sur le bonheur, la paix, la liberté, et même sur le bien-fondé de leur épopée. J'ai énormément apprécié leurs longues conversations, leurs débats, j'ai pris plaisir à découvrir leurs différents points de vue, comme autant de vérités contradictoires. J'aime quand la fantasy se mêle à la philosophie, quand les batailles ne sont pas uniquement menées à la pointe de l'épée, quand les personnages se questionnent au lieu de foncer tête baissée. J'aime la fantasy sérieuse … mais j'aime aussi rigoler. Et rassurez-vous, malgré le ton bien plus sombre de cet opus, notre narrateur bien-aimé n'a rien perdu de sa verve, de son humour, de son insolence. Les notes de bas de page sont parfois à mourir de rire, et l'ironie qui pique par-ci par-là est un vrai baume au coeur. de même que la plume, d'une richesse, d'une beauté, d'une poésie rare, qui transforme chaque phrase en petite merveille littéraire. Quel régal que de lire un roman si bien écrit, où la langue française s'épanouit à ravir ! C'est aussi ce style qui nous fait vivre avec tant de force ce récit, qui nous happe, qui nous captive.

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est encore une fois un vrai coup de foudre pour cet opus qui boucle en beauté ce premier cycle ! du début jusqu'à la fin, l'auteur joue avec nos nerfs : d'un côté, il nous fait languir de ce face à face final qui déterminera l'avenir de tout un monde, et de l'autre, il nous fait craindre cette confrontation qui risque de nous arracher l'un de nos compagnons de route. Tandis que nos héros se dévoilent progressivement, qu'ils ôtent le masque de héros pour retrouver leur visage d'hommes et de femme tiraillés entre leur sens du devoir et la peur de mourir, tandis que leurs relations s'épanouissent progressivement, le lecteur ne sait plus quoi penser, quoi espérer. Oui, ce tome est indiscutablement le plus émouvant de tous jusqu'à présent. Et aussi le plus haletant : j'ai plus d'une fois cru que mon coeur allait lâcher tant il s'emballait, tant j'étais happée par l'histoire, par ces moments de tension insoutenable. Vraiment, c'est une réussite pour cet opus ... Et maintenant débute la cruelle et douloureuse attente du cycle suivant, car l'histoire est loin, très loin d'être terminée ! D'autant plus que la fin nous laisse dans une incertitude insoutenable, quelle torture de devoir attendre !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
-La voix des fées chante puissamment ce soir, constata l’elfe, admiratif devant le pelage d’or étincelant du rrënkïn. –La voix des fauves en savoure l’enchantement, confirma l’émissaire d’el Yima Yobtola.
Alors que Qumar allait croiser la route des autres lunes dans sa course rétrograde, les deux gardiens partagèrent un instant de grâce, saisis d’émerveillement devant le spectacle de la forêt nimbée de lumière sélène.
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Apprends, hérétique, qu'un pyakonite tient à sa moustache comme un nain à sa barbe ! Il faudra bien que tu t'y habitues femme.
_ Je ne crois pas, non. Et pour les dents... ?
_ De la racine noire. Ce sera parti dans quelques jours.
_ C'est pô très charmint, mais ça tint ben au corps, chevrota la petite vieille. Et c'est souv'rain cont' les rhumatiss.
_ Et j'en avions ben besoin, à min grind âge, fit l'Arbogien en imitant le ton grelottant de leur hôtesse.
_ Un peu d' respect, 'spèce eud garnemint ! le rabroua cette dernière en lui claquant les mollets de sa canne.
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-Vous voyez ce qui est drôle ? ricana le semi-lacertys en rangeant la Gemme de Sang sous son armure. Si je venais à perdre, ces espiègles créatures seraient lâchées sans aucun contrôle sur vos pauvres pays. Je sais que Mharnör s’en fiche complètement, mais je me délecte déjà du dilemme qui doit maintenant être le vôtre. –Comme tu dis, face d’iguane : je m’en fous complètement, rétorqua le grand possédé. On peut y aller maintenant ou bien faut que je te laisse aussi le temps d’aller vider ta vessie ?
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... Pour l'instant il est en pleine communion avec Feen, mais lorsque ça va exploser...
_ Parce qu'il va vraiment essayer de se les faire tout seul ? s'étonna Burumrak.
Le forgeron regarda son ami d'un air dubitatif Ne vaudrait-il pas mieux prêter main forte au prêtre borgne ?.
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C’était un grand possédé, un saint prêtre de la déesse de la Folie, du Hasard, de la Magie. Son maître, et le maître de son maître, avaient été peintres. Ils avaient fixé sur la toile des oeuvres que la plupart des gens n’étaient pas capables d’appréhender. Le Fléau de Feen - il fallait l’appeler ainsi car, dans cet état-là, il était réellement plus que Mahrnör- marchait sur les traces de ses maîtres. Une hache à la main.
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