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Quand apparaissent sur une même couverture les noms de Jim et de Laurent Bonneau, l'alliance semble a priori surprenante. le premier est un auteur à succès prolifique avec 90 albums au compteur, en tant que scénariste ou dessinateur, allant de la bd d'humour à la bd de moeurs. le second, poly artiste plus confidentiel, est à la fois photo-vidéaste, peintre et bédéiste. Tous deux souhaitaient travailler ensemble depuis longtemps mais ne trouvaient pas de voie/ voix communes. C'est désormais chose faite avec une oeuvre expérimentale et ô combien réussie : « L'Etreinte » parue aux éditions Bamboo dans la collection grand Angle dont la musique intimiste ne saurait vous laisser indifférents.
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C'est l'histoire d'un sculpteur prometteur, Benjamin. Il vient de passer de belles vacances à Cadaquès avec sa femme Romy. Sur le trajet du retour, alors que Romy est au volant, il fait défiler sur son téléphone les photos prises durant le séjour. Il s'arrête sur un cliché pris sur une petite plage au centre duquel une femme énigmatique est allongée sur le ventre, en train de lire. Cette inconnue le subjugue, il apprécie son attitude gracieuse qui semble l'inviter à la sculpter. Et puis soudain, il entend un crissement de pneu et relève la tête juste à temps pour voir une voiture les percuter de plein fouet.

Quand il se réveille à l'hôpital, il est miraculeusement indemne. Sa compagne, elle, est plongée dans le coma. Les jours puis les semaines passent … les nouvelles ne sont pas bonnes. Pour tromper l'attente insupportable, Benjamin se raccroche à son art et à la photo de Cadaquès. Il décide de mener une enquête et de partir à la recherche de l'inconnue sur le cliché…

UNE TRAME A QUATRE MAINS

Jim et Laurent Bonneau ont au départ essayé d'oeuvrer ensemble sur un projet traditionnel mais, comme ils l'avouent eux-mêmes, le « résultat semblait contraint ». Ils ont donc décidé d'inverser le processus habituel de création en octobre 2019 et cherché à se surprendre mutuellement. Quand traditionnellement l'écriture précède le dessin et le borne, ils ont opté pour l'inverse : le dessin suscite l'écriture. Ils se sont lancés sans plan de départ et sans contraintes. Laurent Bonneau a apporté au projet son envie de mettre en scène son ami sculpteur Olivier Delobel à qui il avait déjà consacré un court métrage « Chaque jour je me réveille » en 2014 et une série de 66 portraits lors d'une récente exposition. Il l'a ainsi « croqué » en train de marcher, de sculpter, de téléphoner ou de prendre sa voiture… Jim a choisi, quant à lui, d'y faire figurer un cliché pris à la volée avec son portable lors de vacances en Catalogne : celui d'une femme inconnue lisant sur la plage dans une attitude presque posée. Ces deux arcs narratifs sont d'ailleurs mis à l'honneur sur les couvertures : la photo de Jim pour l'édition classique et le sculpteur et ses oeuvres pour l'édition limitée.
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Reprenant finalement le jeu du cadavre exquis littéraire, Bonneau et Jim ont beaucoup échangé et ajouté d'autres éléments : un accident de voiture, des références cinématographiques, des rencontres, une narration en voix off à la première personne… Dans un fécond « ping-pong » artistique tissant peu à peu la trame de l'oeuvre, les deux auteurs agissent finalement comme des sculpteurs qui taillent le marbre et dégrossissent sans savoir par avance ce que donnera la pierre.

« LE COeUR DES HOMMES »

Malgré leurs apparentes différences, Jim et Bonneau partagent dans leurs oeuvres le goût pour l'intime et des thématiques communes. Ainsi, ils dressent dans « Une nuit à Rome » et « On sème la folie », le portrait d'une bande d'adulescents qui peinent à grandir.
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Dans les albums où Bonneau officie en tant qu'auteur complet, il affectionne comme Jim le monologue intérieur et les longues tirades introspectives entre amis. On retrouve cela dans le mode narratif choisi pour « l'Etreinte ». Une grande partie de la narration est prise en charge par le monologue intérieur de Benjamin et ses dilemmes et remords apparaissent grâce à ses conversations imaginaires avec Romy. Comme souvent dans les albums de Laurent Bonneau on a aussi de longues séquences muettes qui invitent le lecteur à s'immiscer et à donner son interprétation. Ceci permet alors une plongée dans « le coeur des hommes »…
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Enfin, on retrouve ici comme dans « le Regard d'un père », une réflexion sur la transmission et sur le rôle consolateur et mémorial de l'art. A travers les références à des artistes mythiques d'abord : Dali et Gala, Chagall et Bella, grâce ensuite à l'exposition de Benjamin consacrée à Romy qui lui offre une vie prolongée et démultipliée grâce à la reproduction obsessionnelle de bustes d'elle à des âges différents mais également grâce à la démarche plus « amateur » du mari de Marie Yvonne qui l'a immortalisée tout au long de leur vie commune dans des clichés publiés à compte d'auteur. Sur les planches originales de « l'Etreinte » avant la mise en couleur par ordinateur, on remarque l'utilisation de la bichromie : la voiture accidentée et les sculptures sont dessinées au crayon rouge et cela crée des connections souterraines. L'art apparaît donc comme un moyen pour Dali, Chagall, Benjamin, Jean-Jacques, Jim et Bonneau de figer le temps, d'immortaliser et même de redonner vie dans une tentative - peut-être dérisoire - de contrer la mort.

LES CHOSES DE LA VIE

Les deux auteurs abordent en effet tous deux le thème du deuil et du manque dans « Où sont passés les beaux jours » et « le regard d'un père ». Mais ce qui sous-tend profondément leurs albums c'est aussi le « memento mori ». Sans dogmatisme et sans emphase, ils rappellent chacun à leur façon, la fugacité de la vie et l'importance de profiter des « Beaux moments » et de dire à ses proches qu'on les aime avant qu'il ne soit trop tard. C'est l'un des leitmotivs de ce dernier album. Et c'est ce que souligne la référence aux « Choses de la vie » de Sautet dans la scène onirique et traumatique de l'accident. A la manière du cinéaste, Bonneau et Jim s'attachent aux choses anodines et fugaces dont on ne perçoit l'importance qu'une fois qu'on les a perdues…et ils s'intéressent, comme lui, particulièrement à la confusion et à la complexité des sentiments qui sont formidablement retranscrits dans les dialogues, les non-dits et les visages expressifs des personnages. C'est peut-être un hasard également mais juste avant la parution de ce dernier opus, un film de Lionel Bergery s'intitulant lui aussi « L'Etreinte » est sorti avec une Emmanuelle Béart campant une veuve qui n'arrive pas à faire son deuil et à s'autoriser à vivre.
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Si le livre renferme des références cinématographiques car Jim est un grand cinéphile, il ne faudrait pas non plus oublier que les deux artistes sont également vidéastes. Après plusieurs courts-métrages, Jim met enfin en scène son premier long, « Belle enfant » et la façon dont l'album a été construit s'apparente aux techniques du 7e art. Il fonctionne en effet par séquences tournées - pardon dessinées ! - dans un ordre complètement différent du montage final effectué par le scénariste. Certaines scènes « coupées » apparaissent même en appendice de l'édition limitée de Canal Bd comme autant de « bonus » dans un DVD. le découpage et le graphisme de Laurent Bonneau vont dans ce sens également : il aime dessiner d'après modèle vivant et fait ses castings à la manière d'un réalisateur. Il a d'ailleurs commencé par filmer son ami sculpteur dans les rues de Cadaquès pour le mettre en situation et ses crayons virevoltent comme une caméra. Il multiplie les angles de prise de vue et les plans et pratique souvent le travelling avant ou arrière pour donner du dynamisme aux conversations tandis que la multiplication de gros voire très gros plans permet au lecteur d'entrer en empathie avec le héros.
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Et puis il y a un côté charnel et incarné qui renvoie également au 7e art. Laurent Bonneau qui a publié un recueil de croquis intitulé « Corps », s'intéresse particulièrement à la représentation des corps. Dans la palette restreinte de couleurs qu'il utilise dans l'album, ressort le pêche couleur peau : cette peau omniprésente et tant absente dans la quête du héros … Tel un chef opérateur qui choisit ses éclairages pour créer des ambiances et des atmosphères, Bonneau introduit des échos grâce aux couleurs. le rouge est associé en permanence à Benjamin : rouge du sang de l'accident, rouge de la honte, rouge de la colère, rouge de l'amour aussi, rouge comme cette « fleur de chair » qu'est le coeur … et le réalisme se mue alors en poésie.


« L'Etreinte » c'est donc un choc narratif et graphique et une expérimentation réussie,
« L'Etreinte » c'est un livre aux thème universels qui nous oppresse mais en même temps nous fait du bien,
« L'Etreinte » c'est un album qui rappelle l'essentiel,
« l'Etreinte » c'est une petite musique mélancolique interprétée par un duo de virtuoses,
« L'Etreinte » c'est aussi une anagramme d'éternité … mon coup de coeur de ce début d'été !
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A la lecture rapide des critiques postées sur Babelio,
Se joint l'avertissement donné par mes proches sur ce roman graphique qu'ils ont découvert avant moi, une histoire triste et même très triste.
La découverte d'un scénario qui se construit bulle après bulles, page après pages …
Une histoire qui se raconte au soleil, une plage, une photo, une voiture …
Et l'accident …
Des images difficiles qui procurent un sentiment de malaise, la tête tourne …
Et l'attente …
Un très beau roman graphique qui nous entraîne
Dans une quête … retrouver le jour d'avant, fuir celui d'après …
A ne jamais oublier que la vie n'a aucun sens.
En conclusion, certes,
« Il faut pleurer de bonheur chaque jour, et pleurer de peur de perdre les gens qui nous importent, même si on sait qu'on les perdra »
Mais je préfère même si ça revient au même :
Il faut saluer le bonheur de chaque jour, et se le rappeler jour après jour jusqu'au dernier jour.
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Je n'ai pas plus accroché que ça au scénario malheureusement. Il y avait quelques longueurs et la fin était trop prévisible.

Le personnage principal a des difficultés à gérer sa culpabilité suite à l'accident c'est évident, mais son attitude m'a empêchée de ressentir de l'empathie.

J'ai apprécié le dessin mais cette BD ne me laissera pas un souvenir impérissable.

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L'étreinte de pierre.
Benjamin est sculpteur et travaille les volumes de sa compagne Romy, à l'envi. Pourtant, de retour d'un weekend à Cadaqués, il est subjugué par la silhouette d'une jeune femme sur la plage, photographiée par inadvertance, le regard prédateur et l'envie évanescente. Dans la voiture qui les ramène en France, Romy s'aperçoit bien de l'intérêt que Benjamin porte au contenu de son Smartphone. le sculpteur, légèrement flagorneur, lui répond qu'il trie ses photos et qu'elle sera toujours la source de son inspiration. Survient l'accident routier. Benjamin a des ecchymoses, Romy est plongée dans le coma. Meurtri mais indemne, il sort de l'hôpital et retrouve le tourbillon de la vie. Les souvenirs affluent, la culpabilité le traverse. Pourtant, il enquête avec l'espoir flou de retrouver la belle inconnue de la plage à Cadaqués.
La thématique de la bande dessinée de 300 pages n'est pas sans rappeler le film de Claude Sautet, "Les choses de la vie" (1970) même si c'est l'homme, Pierre (Michel Piccoli) qui sombre dans le coma après avoir percuté en voiture une bétaillère. Il repense à sa femme puis à Hélène (Romy Schneider), son amante. D'ailleurs des extraits du film viennent se télescoper à l'histoire de Romy et de Benjamin. le désir, l'amour, l'attachement s'entremêlent et fusionnent pour dessiner le parcours mental et l'errance physique d'un homme à la fois obsédé et velléitaire, tenace et frivole, artiste et empathique. Avec élégance, le scénariste bâtit un parcours humain bouleversé par le drame, hanté par la mort, éclairé par l'amour. On pourrait nager dans la niaiserie, on surfe sur des abîmes que les non-dits creusent encore. le graphisme de Laurent Bonneau est en connivence avec l'histoire. L'oeuvre artistique féconde le récit, les nombreuses planches muettes le prolonge magistralement.
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Sur la route de retour d'un séjour à Cadaqués, Benjamin fait le tri dans les photos de son téléphone. Alors qu'il s'arrête sur une silhouette allongée sur la plage, une voiture percute son véhicule laissant sa compagne, Romy, dans les limbes.
Entre la recherche de l'inconnue et les visites à son amie à l'hôpital, Benjamin chemine sur une ligne de crête entre la vie et la mort faite de culpabilité et de désir.
Comment laisser partir celle que l'on aime et rester connecté à ses proches sans se laisser consumer à petit feu ? Il s'y essaie avec maladresse et peine, en voyant ses amis, en cherchant la femme sur la photo et surtout en sculptant toujours et encore Romy à tous les âges de sa vie, même ceux qu'elle se pourra atteindre.
Dans ce roman graphique écrit et dessiné à 4 mains se disent les mouvements du coeur d'un homme perdu. le dessin de Bonneau, toujours aussi maîtrisé et sensuel, exprime avec finesse toute la gamme qui traverse le héros : chagrin, tension, désir. Pulsions de mort et pulsions de vie se mêlent intimement comme un chemin nécessaire pour tenter d'accepter l'inacceptable. Tout est juste et beau dans ce délicat exercice.
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L'histoire n'est plus à suivre
Et j'ai fermé le livre
Le soleil n'y entrera plus...

Quand la vie vole en éclats en quelques secondes, quand la vie vous prends par urgence, quand l'obsession vous permet d'affronter la vie et ses épreuves, de les surmonter et de combler le vide, voilà ce qu'est L'étreinte.

Un accident qui fait basculer une vie, la photo d'un inconnue qui obsède, une exposition à préparer... Benjamin est à plusieurs moments clés de sa vie, là où les émotions se bousculent, s'entrechoquent pour mieux éclater, exploser.

Une lecture qui vient nous retourner le coeur, L'étreinte fait partie de ces histoires qui une fois le livre refermé, nous donne envie de vivre à 200 à l'heure, de dire tout de suite et tout le temps à nos proches qu'on les aime, de profiter de chaque moment passé auprès d'eux, une bande dessinée qui nous rappelle qu'il y a urgence à vivre et à aimer.

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Je n'attendais pas grand chose de ce roman graphique, mise à part que je ne l'ai pas choisi au hasard. Avant de l'emprunter, je l'ai feuilleté et j'ai été scotchée par le graphisme. La lecture m'a ensuite très émue : j'ai tout aimé (le scénario, les dialogues, les images). Pourtant à lire les auteurs en fin d'album, ce n'était pas gagné d'avance car ils ont construit l'histoire en juxtaposant les images qu'ils avaient dressées et les idées qui leur venaient au fur et à mesure, chacun de leur côté. le tout est cohérent et sublime, et n'évite pas les questions qui fâchent (celui du désir d'une autre malgré l'absence de l'être aimé, avec l'espoir d'un mieux).
J'ai trouvé tous les traitement subtils : l'autre dimension de la fidélité amoureuse présentée dans ce livre, le désir d'un artiste sculpteur pour une muse inconnue photographiée à son insu, (son)sa (en)quête, la vie de soignants et d'accompagnants, la réaction des proches, l'attente de tout. J'ai aimé cette galerie de portraits d'êtres du quotidien, leur bienveillance et leur authenticité. J'ai aimé lire cette histoire malgré ce qu'elle raconte, et pour ce qu'elle raconte : celui de l'évolution d'un couple parti en vacances, celui de l'évolution de leur amour, celui de la vie d'un artiste en recherche d'inspiration et d'aspiration. Très beau.

Le graphisme est soigné, souligné par des couleurs toniques. Les dialogues ne manquent pas de rythme. Chaque scène sert à l'histoire, à l'évolution de la pensée intime du narrateur, à son évolution physique, mentale et psychique, à toutes les formes de résilience rencontrées.

Ce roman graphique est une réelle réussite. À lire absolument.
Lien : https://jemelivre.blogspot.c..
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Quelle belle et douloureuse histoire que celle de Romy-les-longues-jambes et Benjamin-le-sculpteur. de retour de vacances à Cadaques, ils sont victimes d'un accident de la route qui laisse Romy dans le coma. le récit est celui de Benjamin qui apprivoise l'absence de son amoureuse.

L'histoire est sensible et émouvante, portée par un dessin splendide aux dominantes bleu et jaune.
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Apprendre à vivre seul, tout en laissant une place pour ce qui n'est plus, du moins pour l'instant, mais qui pourrait être encore.
Nourrir l'espoir. L'espoir d'un rétablissement, d'un retour en arrière, l'espoir aussi d'une solution, pour avancer.

Benjamin part en vacances avec sa compagne. Soudés, vivants, ils ne reviendront pas comme avant. Accident de voiture. Fulgurance. Elle, restera couchée, coma. Lui, il lui faudra reprendre une vie, entre attente et vide. Entre discussions rêvées avec la femme de sa vie et quête insensée pour la trouver, la ressentir dans la matière qu'il sculpte inlassablement, dans les bras d'une femme prise en photo et qu'il lui faut urgemment retrouver.
C'est un album sensible, beau, intense aussi. L'histoire d'un bouleversement, l'histoire de la vie, imprévisible, aussi cruelle que belle.

C'est une histoire d'amour, qui laisse le coeur béant.

J'ai peu à dire. Si peu. Mais j'ai pourtant ressenti tellement. J'ai pas envie de gâcher.

Si, graphiquement, je suis peu habituée à ce style, je me suis pourtant laissée guider autant par le trait et les couleurs que par le texte qui se complètent merveilleusement. Un bien joli travail en duo, fruit d'une collaboration peu conventionnelle, Jim et Laurent Bonneau travaillant ensemble, simultanément, sans scénario prédéfini, pour tisser à l'instinct cette histoire d'impulsions, de battement de coeurs.

Une franche réussite.


Lien : https://merveilleuses-escapa..
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Et comment se dire adieu?


Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :


https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/lu-approuve-letreinte-de-jim-laurent.html?m=1


Romy et Benjamin, l'une institutrice et l'autre sculpteur, sont un couple uni qui a pour habitude de ne se faire aucune cachotterie. Ce jour-là, ils rentrent de leurs vacances à Cadaqués, où visiblement ils ont pris du bon temps. La preuve en image : Benjamin est subjugué et pas peu fier de l'un de ses clichés en particulier, celui d'une jeune femme en maillot de bain noir entrain de lire sur la plage. le temps d'en parler à sa complice et l'irrémédiable se produit.


Maintenant que Romy se trouve entre deux mondes, Benjamin est seul. Face à l'avenir qui s'annonce de plus en plus sombre. Face à ses incertitudes et au poids de sa culpabilité. Et surtout face à cette obsession nouvelle pour la femme qu'il a photographié à Cadaqués, que vous découvrirez en lisant l'album.


Le scénario est réalisé de main de maître : c'est à travers des flash-backs que nous découvrons progressivement le passé des personnages, leur complexité et leurs motivations. 


En tout cas, l'album est d'une esthétique rare : de dessins réalistes et expressifs esquissés à la pointe ou à la mine noire réhaussés de belles couleurs aux tons pastels et contrastés. 


Comme traversé par la grâce d'une mélodie d'adieux.


J'ai adoré lire cet album captivant, qui m'a émue et bouleversée en me faisant voyager dans un univers poétique et mélancolique entre Paris et Cadaqués. 


Je recommande chaleureusement.


+ À lire : Un récit intimiste sur le désir, le regret et la douleur à travers des pages sublimes aux dessins réalistes d'une rare beauté.


-S'abstenir si et seulement si vous n'êtes pas d'humeur car malgré la grâce, l'histoire est sombre et serre le coeur.

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