Alors que la situation politique de la France en cette année 1791, est plus qu'explosive, le peuple ayant ramené de force à Paris le roi Louis XVI et la reine
Marie Antoinette, deux cadavres d'aristocrates, propriétaires de plantations dans les colonies françaises, sont découverts suppliciés et mutilés à l'exemple des esclaves des îles lointaines. L'enquête est confiée au commissaire Pierre Bourdeau qui va solliciter l'aide de Nicolas le Floch, son ancien supérieur, pour l'aider à résoudre cette sordide affaire. Entre machinations perverses, révolutionnaires fallacieux et imbroglios amoureux, l'ancien commissaire au Châtelet se retrouve au coeur d'une intrigue épineuse avec en toile de fond la question des droits inhérents aux gens de couleur dans la lignée de la Déclaration des Droits.
L'enquête policière est bien élaborée, avec des crimes, des guet-apens, des poursuites au sein de labyrinthes souterrains et des rebondissements étonnants. On croise d'illustres personnalités telles qu'
Olympe de Gouges,
Restif de la Bretonne ou le Chevalier Saint-Georges avant d'assister aux débats animés opposants les différentes factions au sein de l'Assemblée révolutionnaires. le rappel de la conjoncture historique et du climat de l'époque est des plus intéressant. L'auteur insiste sur la mentalité détestable qui était de mise au sein de la noblesse, une approche très second degré quand on connait sa sensibilité politico sociétale que l'on retrouve du reste dans les questionnements du marquis de Ranreuil. En revanche, l'ambiance conviviale entre les personnages se ressent moins, le langage précieux du 18°siècle se fait moins présent et le personnage de Nicolas le Floch version
Laurent Joffrin manque de subtilité, se montre moins avisé, moins rigoureux et plutôt inconstant. Les descriptions sont plus sommaires, aussi bien dans le plan général des situations que pour illustrer le déroulé des repas qui faisaient la spécificité de
Jean-François Parot, alors que l'intrigue amoureuse qui se veut cocasse n'apporte rien de notable au récit.
Laurent Joffrin relance honnêtement la série en y apportant son style personnel avec une écriture plus moderne, plus journalistique tout en conservant l'indispensable dimension historique. Ce n'est ni mieux ni moins bien, c'est juste diffèrent, novateur même si, pour les inconditionnels du cycle originel, ces nouvelles aventures peuvent se révéler déconcertantes voire dénués de fondement.