Nick Brady est un clodo. Il roupille dans une ruelle à deux pas du Strip quand il voit un prédicateur se faire dézinguer d'une bastos dans le buffet. Nick voit clairement le visage du tireur. Alors il lui vient l'idée de marchander l'info auprès d'al Pégase, le caïd qui règle tout. Mais al est un peu dépassé. Il arrose un flic du Commissariat Central, mais celui-ci semble avoir des états d'âme.
L'Inspecteur Lonto hérite de l'enquête. En même temps, il a été désigné pour faire partie de la Sécurité Intérieure, c-à-d être un flic de flics... trouver le ripou et le balancer. C'est dire si cela plaît à Lonto... Et quand on découvre que le prédicateur portait une barbe postiche, des caleçons de soie à 16 dollars la pièce et un kilo de drogue dans sa bible évidée... Lonto est aux anges, bien sûr.
Ajoutons que Lonto a une touche auprès d'Helen, une ex-prostituée qui sert dans le rade où se retrouve toute la police. Mais Lonto a des réticences, malgré les appels très clairs d'Helen.
Au final, on a un polar "noir clair", où l'auteur nous crée une chouette ambiance qui rappellera l'âge d'or du polar US. Goodis, Cheney, etc. sont de chouettes sources d'inspiration. Et on se situe dans la droite ligne de la tradition noire US. L'histoire est linéaire avec un petit "plus" en fin de bouquin quand Lonto bidouille un truc pour couvrir la mémoire du flic ripou. Ce passage ajoute de la profondeur et de l'intensité au récit. Chouette idée, sans être révolutionnaire.
Le livre dénote clairement par le langage. Nous sommes en 1969 pour la version américaine 1970 pour la traduction. On est donc loin des textes édulcorés. On a dans le désordre des termes comme Polak, Rital, pédale, pédé, pute, etc. et personnellement cela ne m'a pas choqué. Cela rend compte d'une ambiance et d'un contexte très particulier. O tempora, o mores.
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