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EAN : 9782743607968
283 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.46/5   14 notes
Résumé :

« Tarif de groupe, huitième roman de palan, déballe le linge sale de l'usine - la police en jargon interne. Le spectacle d'une poubelle de fast-food serait sans doute plus ragoûtant. Ce flic qui a le blues ne fait pas dans le sous-entendu. son ex-inspecteur Chess les connaît à fond, ces types qui pratiquent les méthodes du grand banditisme, " sous le masque de la vérité et de la justice ". Des flics qui " se go... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Flics ou voyous ? La différence entre ces mondes est en effet ténue au début des années quatre vingt dix en tout sous la plume de Hugues Pagan. Il nous offre un polar hommage aux romans noirs américains de Hammet ou Chandler. On y retrouve les mêmes ingrédients privilégiés : une police (ultra) corrompue, des personnages hors du temps qui luttent pour un idéal ou pour une cause personnelle. Mais l'argent et le pouvoir sont bien les uniques valeurs. Des dialogues percutants, un rythme survolté et des surnoms à la sauce US auxquels il faut s'accrocher si on veut ne pas perdre le fil . Entre Bingo, Fortune, Starsky( mais sans Hutch) , Charley ,Squirrel ou Duke on peut parfois être un peu largué …
Des surnoms qui vont comme un gant à ses individus à la peau froide qui savent s'accommoder avec la justice tant qu'ils peuvent la manoeuvrer à leur guise.
Je ne vous ai pas encore parlé de l'inspecteur Chess - comme son surnom l'indique c'est un fin tacticien - ex flic qui s'est retrouvé sur la touche et mis en préretraite par sa direction. Fin connaisseur du milieu et des joueurs en présence, il est contacté par un mac de première envergure dont l'une des protégées, Velma, s'est fait assassiner. L'affaire a été étonnamment vite classée . Fortune, qui avait une relation privilégiée avec la prostituée , demande à Chess de reprendre l'enquête à son compte et de découvrir qui l'a tuée. L'ex inspecteur va donc remuer la boue, fouiller dans les poubelles, utiliser ses contacts à l'Usine et dans les rues pour tenter d'élucider cette affaire qui pue et ne présage rien de bon.
Pour se consoler il pourra mettre un bon disque de jazz et se laisser dorloter par Dinah…

Hugues Pagan est un ancien flic mais il ne ménage pas son ancienne maison surnommée ici « L'Usine» ni ses anciens collègues qui passent dans ce roman pour des ripoux de première classe.
Le début du roman peut déstabiliser avec ces personnages qui sortent de partout … mais une fois le pli pris, on se laisse porter par ce récit d'une noirceur mélancolique. Par ces personnages de la nuit , anachroniques qu'on imagine aisément avec un imper et un feutre sur la tête . Des personnages sans visage mais dont les yeux luisent dans l'obscurité à l'affût du mauvais coup. Chess tient le haut du pavé où le fossé entre gentils et méchants est flou. Un solitaire amoureux de jazz et de sa Lady Day accompagnée d'un verre de J&B. Un loup parmi les loups qui a pris trop de coups pour ne pas voir le prochain venir. Rusé et nonchalant il navigue à vue dans cette faune interlope tel le héros baugartien , beau ténébreux dont les belles filles sauvages sont folles.
Un roman qui a la nostalgie de cette époque mais qui sait la rendre vivante , passionnante voire par moment émouvante quand l'amour s'en mêle .
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Hugues Pagan, né en 1947 en Algérie, est un écrivain et scénariste français. Ayant obtenu une maîtrise de philosophie, il enseigne à Gérardmer dans les Vosges. En 1968, il met fin à sa carrière dans l'enseignement et exerce divers métiers (journaliste, attaché bancaire, photographe pour un journal local avant de passer le concours d'inspecteur de police, profession qu'il exercera durant 23 ans. Il est désormais auteur de romans policiers depuis 1982 ainsi que scénariste de films et de séries de télévision. Huitième roman de l'écrivain, Tarif de groupe date de 1993.
Velma une prostituée a été assassinée, pour ne pas dire massacrée, sans qu'aucune enquête sérieuse n'aboutisse ou n'ait réellement débuté. Fortune, son mac, s'adresse à l'ex-inspecteur Chess pour retrouver les coupables, quel qu'en soit le prix, dans tous les sens du terme…
Encore un polar banal diront certains et au vu de ce minuscule résumé ils n'auraient pas tort si l'auteur n'était pas Hugues Pagan et c'est ce qui fait toute la différence. Ce n'est que le deuxième roman de l'écrivain que je lis mais quel style, quelle classe ! Tant qu'il y aura des écrivains comme Pagan, le polar ne mourra pas.
Pour ce qui est de l'intrigue : Chess, la cinquantaine, a été réformé de la police pour motif médical, amateur de jazz, d'alcools et de cigarettes, il en a beaucoup vu, trop même, et il regarde le monde d'un oeil désabusé, écoeuré par son ancienne boite, l'Usine, où ses ex-collègues de la police usent et abusent de leurs pouvoirs, où leurs méthodes n'ont rien à envier à ceux d'en-face, les truands, où tout le monde palpe du bas en haut de la hiérarchie… Macs, policiers ripoux, tueurs, petites frappes, prostituées, indics, la faune du marécage est riche et les plus forts becquent les plus faibles.
Dans cette boue, un peu d'amour avec Dinah « une grande et belle femme, sombre et voluptueuse », flic de son métier. Un type d'un certain âge et désabusé avec une plus jeune ne peut se permettre de faire des projets d'avenir. Je n'en dis pas plus mais vous devinez que le/les coupables de l'assassinat sont répartis entre truands avérés et flics du même bois… et que l'épilogue nous laisse sur une fin ouverte autant que magnifique où la mort du coupable dépend de la survie de l'aimée.
Excellent roman superbement écrit et jouant principalement sur les ambiances, nuit, pluie, jazz (et l'auteur en connait un rayon), nausées causées par les pourris, amour qui n'ose pas dire son nom. Un de ces bouquins que j'aime lire volontairement lentement pour m'immerger totalement dans l'ambiance et savourer l'écriture. Sombre et superbe, du Pagan j'en veux encore !
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C'est en écoutant un podcast de l'émission Mauvais Genres de François Angelier que j'ai découvert Hugues Pagan.
C'est un auteur de roman policier publié chez Rivages / Noir. L'entendre et écouter son interview m'a donné envie de le lire. J'ai trouvé « Tarif de groupe » dans ma médiathèque.

Et là, c'est du noir.
le roman a été écrit en 1992, il se passe sans portable ni d'internet. Il met en présence un ancien policier qui enquête pour un homme riche (son nom est Fortune), à propos du meurtre atroce d'une femme.
Il y a des voyous, il y a des policiers dont certains sont pires que les voyous. Il y a des menaces, des pressions. Notre enquêteur vit une histoire d'amour difficile et complexe avec une femme policière.
Comme on le comprend très vite, on se trouve dans une affaire sombre, où les méchants sont vraiment méchants, ou les bons sont minoritaires et désabusés. Je ne raconterai pas l'histoire et la fin, nous sommes dans un roman policier.

Moi j'ai aimé, je me suis attaché aux deux amoureux, j'ai tremblé pour eux. J'ai aimé l'écriture, riche et dense. Attention il faut tout de même s'accrocher et suivre. J'ai apprécié l'ambiance de l'histoire, tout en me disant que c'était peut-être trop. Mais après tout, des policiers ripoux qui prenaient leur part sur le trafic de drogue sont aujourd'hui en prison du côté de Lyon.
Bon roman policier pour moi, je rechercherai des livres de cet auteur, que je ne connaissais pas il y a peu.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’est ce qui est moche, chez certains êtres qu’on a trop aimés : ils vous font les poches en partant , ils ramassent tout, ils vous embarquent des choses qu’on ne savait même pas qu’on les avait en soi, tellement on les portait bien au chaud cachées , tellement qu’après on se sent ouvert à tous les vents, qu’on grelotte sans fin, plus vide et plus mort que les morts.
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Il jouait intérieur, avec un phrasé un petit peu maniéré, très loin du gros son rond, volontiers déclamatoire, qu’affectionnait Coleman Hawkins, il jouait en somme comme on cherche à se faire oublier….
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Je l’ai laissée avec sa frimousse de gosse et son amertume trop vaste, avec ses yeux qui n’y voyaient plus bien. Je l’ai laissée avec ses pauvres petits rêves de quatre sous, ces petits rêves, toujours les mêmes, et qui sont le triste apanage des vivants.
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Malgré ce qu’affichent certains demeurés mentaux, c’est parfois parce qu’on aime trop quelque chose ou quelqu’un qu’on est bien forcé de le quitter.
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Je ne fume plus beaucoup. Dans le temps, j’avais des accélérations de V8 Chevrolet , maintenant je marche comme un 4 cylindres en ligne qui tournerait sur trois pattes.
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Videos de Hugues Pagan (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hugues Pagan
Extrait du livre audio « le Carré des indigents » de Hugues Pagan lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 15 mars 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-carre-des-indigents-9791035410988/
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