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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Souhaité ardemment pour Noël, voeu réalisé et quelle merveille, ce livre! Merci, Pierre.

Dessinateur de formation, Nicolas Jolivet a arpenté la planète pendant trente ans, et créé de très beaux carnets de voyage, que j'aimerais aussi découvrir. Mais cette fois, il a décidé de rester sédentaire et d'observer mois après mois, au fil des quatre saisons, son jardin.

Outre les magnifiques illustrations de la flore, les dessins précis des différents occupants du jardin, et toutes les explications naturalistes passionnantes, Nicolas Jolivet présente également l'histoire du lieu. La maison appartient à sa famille depuis le début du 20 ème siècle, elle a été construite en 1873, mais le jardin est plus ancien, datant du 19ème siècle.

J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur parle de celui-ci:" " Mon jardin" existe seulement par la somme des moments où je m'y retrouve. Il est à mes prédécesseurs aussi bien qu'à mes successeurs car un lieu ressemble à un galon infini, les bonhommes, eux, sont de simples motifs imprimés dessus. Je ne suis que l'élève et le passeur de ce minuscule bout de planète."

Il évoque avec tendresse son grand-père, qui était le maitre des lieux, et l'adorable Jean-Noël, le rouge-gorge , petite âme du jardin.

Tout est poétiquement retranscrit dans cet album, les scènes de vie au coeur des arbres, des plantes, le déroulement du temps, avec justesse et profondeur de réflexion . Je vais souvent revenir m'imprégner de la beauté sereine et simple des images en ce jardin, c'est sûr.
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Il y aurait bien d'autres choses à faire, des livres sérieux sur lesquels réfléchir, des critiques à écrire sans compter tout le reste. Mais voilà, ces derniers temps, l'humeur au vague à l'âme porte mal à l'élaboration intellectuelle et j'ai préféré me plonger à nouveau dans un livre que j'aime et que je connais bien.

C'est une amie très chère qui me l'a offert il y a quelques temps déjà, étonnée et ravie de voir que je ne le connaissais pas. Un grand livre au beau papier mat et aux couleurs presque passées dans lequel Nicolas Jolivot dessine, mois après mois, les plantes, vues et bestioles de son jardin.

Intercalée à ce carnet de voyage domestique, l'histoire du terrain en bord de fleuve, de cette maison qui fut celle de lavandières au début du 20e siècle et qui reste depuis dans la famille de l'auteur. En pierre de tuffeau, « avec son ordonnancement tripartite, dont une pièce de part et d'autre de l'escalier central, la bâtisse ressemble à celles de la ville construites à la même époque, mais avec des dimensions si modestes qu'elles lui donnent des airs de maison de poupée. » A côté de ce texte, des vues de la façade principale, du côté est et de ces cale-volets « bergère » que je connais bien.

Au fil des pages, l'histoire du lieu, de la terre arable qu'il était au jardin tel que nous le découvrons. On nous raconte les crues de la Loire, celle de 1866, spectaculaire, il reste d'ailleurs dans les murs du clos la marque des eaux et la date qui a associé quelqu'un selon une pratique fréquente « dans ce pays d'eaux mouvantes et de pierre facile à creuser ». Mais aussi la vie de ses habitants, génération après génération, les lingères, le petit Jacques, le souvenir jusqu'au présent où nous déambulons aussi.

Selon que l'on y cherche le récit de la transformation sur le temps long, une organisation des rapports entre l'homme et les flux de son environnement, les croquis de scènes ordinaires, l'attention botaniste à la faune et la flore de nos pays, on se perdra différemment dans ces pages, on y rêvera de ceci ou de cela.

« le jardin vu du ciel » m'emmène dans le mouvement des eaux récupérées des toits, conduites dans des bassins où poissons, alvins, crapauds et libellules suscitent autant d'observations émerveillées. Je caresse les vignes, feuilles brillantes et drues des acanthes, écoute l'histoire des anémones du Japon, corètes et clématites, celles qui disent les modes passantes, le goût d'un temps pour les chinoiseries. Je souris aux mésanges à longue queue, rouge-gorge, chardonnerets qui peuplent les pages parmi les gendarmes, loches rouges, coccinelles et patiences à feuilles obtuses à côté du mouron des champs.

Je jubile aussi quand je lis : « quatre ! Je suis sidéré, tout aussi ravi ; quatre petits hérissons se promènent en traînant leur jupes de poils sur les feuilles mouillées. Une portée entière ! » Les petits sont nés au jardin, « dans le tas d'herbe oublié depuis des mois au pied du vieux cerisier ». Magie de ce qui se produit sans qu'on fasse rien et nous offre les splendeurs de son humble déploiement. Pinsons et troglodytes mignons répondent à ceux, croisés ce matin, dont l'intensité du chant, si puissant relativement à leur petite taille, me stupéfie toujours.

Puis, pour clore cette promenade revigorante au jardin, je parcours les pages qui me parleront des temps présents, remonte juste en février pour cueillir la stupéfiante évolution des iris – ils sont plus précoces que les miens dont on ne voit aujourd'hui pas encore même le premier stade – en trois semaines et cinq dessins, du bouton à peine deviné comme prolongation d'une feuille à l'exubérante fleur dont je crois saisir le parfum doucement enchanteur alors que sa profondeur d'encre indigo me transporte d'un soupir extasié. Nicolas Jolivot les a ramenés du toit d'un moulin où ils avaient été plantés pour retenir la terre et absorber de leurs robustes racines les excès d'eau. A défaut d'un moulin à restaurer, ce que sa bourse ne lui permet pas, ces « iris, une façon de penser au tout par le détail » qui me parle bien.

Mars, je cherche les plantes et les insectes que j'héberge aussi chez moi : coccinelles, muscaris, heuchères et anémones. Les premières tulipes, l'herbe à Robert, le myosotis qui n'oublie pas. Jacinthes et giroflées encore en bouton. Narcisses, Hellébores finissantes.

Tourner et tourner les pages encore, revenir en arrière, chercher dans l'index, ouvrir le livre au hasard, découvrir un croquis qui m'avait échappé jusque-là, dans les pas familiers de lieux connus, s'émerveiller des entrelacs d'un temps long et d'une maturation toujours en cours, saluer la dextérité tant de l'insecte saisi par le pinceau que de l'artiste qui la rend, devenir pour quelques minutes, rassénérée, l'hôte bienvenu d'un jardin de mots et d'aquarelles.
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Énorme coup de coeur pour ce Voyages dans mon jardin tout juste paru aux Éditions Hongfei.
Dans ce gros livre, Nicolas Jolivot partage le quotidien de son jardin, à travers des beaux dessins de ses plantes et des insectes qui y habitent. Quelques textes viennent nous expliquer l'histoire de cet endroit, qui évolue selon les générations.
J'ai adoré lire ce livre, d'abord d'un bout à l'autre et puis en le picorant. Et je sens que ses pages m'accompagneront au fil des saisons, et que j'aurais envie de le ressortir à chaque visite de Georges (notre Jean-Noël le rouge-gorge à nous)
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Patiemment construit en plus de vingt ans, je profite quotidiennement de mon grand jardin. Il est devenu un sanctuaire dans un quartier dénaturé par les constructions aux toits noirs et aux piscines bleues. Il est aussi mon observatoire d'une faune et d'une flore que je photographie, faute d'avoir le courage et le talent de les dessiner.
C'est dire mon bonheur lorsque mon ami m'a offert ce superbe ouvrage de Nicolas Jolivot.
Chaque page est un émerveillement.
Plantes, oiseaux, insectes y sont dessinés, coloriés tantôt avec une minutie d'entomologiste, tantôt avec la fraîcheur et la naïveté d'un regard d'enfant.
Trois récits parallèles se constituent au fil du livre celui de l'évolution d'un grand jardin, celle de ses habitants non humains et humains. Les trois récits sont faits de sincérité, de poésie et d'humour aussi.
Je ne peux que vous conseiller de créer votre jardin aussi modeste fut-il. Mais de l'enrichir du vivant et non de pelouses synthétiques et d'arbustes encagés dans des blocs de béton gris.
Celui qui possède un jardin et une bibliothèque bien garnie est un homme heureux et ce n'est que mille fois vrai.
Et si vraiment, vous ne pouvez pas avoir votre jardin, visitez celui des autres ou bien enfin allez vite acheter le livre de Nicolas Jolivot.
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Dans la liste « Des jardins, des fleurs et des plantes », je viens de faire une belle décou-verte, l'album de Nicolas Jolivot, consacré à son jardin, héritage familial depuis six générations. Il en est l'auteur et l'illustrateur, une aventure minutieuse de deux ans avec un bilan carbone négatif, comme quoi les voyages de proximité peuvent procurer autant de bonheur et d'extase que les expéditions lointaines.
Le Sylvain Tesson des bords de Loire - après avoir fait de multiples fois le coq en Chine, l'amazone en Guyane, enfilé les bottes de sept lieues pour sauter d'île en île sur la Baltique - a décidé de poser ses valises dans la maison familiale et d'y cultiver son jardin.
En effet, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, il suffit d'ouvrir les yeux sur son propre terrain, bien aidé par le confinement, à en attraper le virus de l'observation.
Point de panthère des neiges dans cet environnement restreint, mais un hérisson, un crapaud, un papillon ou un rouge-gorge savent raviver les sens et la mémoire du lieu, chargé de souvenirs pour certains à jamais disparus.

Quelle judicieuse idée que de dérouler une année de découvertes sur la faune et la flore locale, tout en expliquant l'évolution du paysage et des activités humaines depuis 1821 sur un îlot concentré, empli de vie et de réminiscences du temps, une chronique humaine et naturaliste à la découverte de soi-même !

Les textes et les dessins alternent entre le passé et le présent, et nous font découvrir à la fois des outils et des animaux, des carnets et des plantes.

Bien que ne se considérant ni naturaliste, ni écrivain, l'auteur a su décrire l'atmosphère qui se dégage de ce lieu magique, petite goutte d'eau perdue dans l'océan, admirable témoignage des bienfaits de la nature, quand tous ses éléments sont mis en relation par l'observation, l'écoute et l'agencement d'un espace, pour le comprendre et le préserver.

« Un jour, quand le temps aura encore passé, ce jardin sera peut-être rasé en quelques heures de pelleteuse pour devenir un autre jardin.
Ce bout de terrain sera de nouveau le théâtre des joies et des peines de vies humaines. Il vivra le regain des symphonies florales, entendra le refrain du vol lourd des coléoptères, la chamaillerie des moineaux et des mésanges ».

Je retrouve dans cet hommage au proche lieu restreint ceux relatés par deux observateurs des siècles passés, Alphonse Karr dans « Voyage autour de mon jardin » et Hermann Hesse dans « Brèves nouvelles de mon jardin ».
Une promenade moderne au fil des saisons, où le visuel des dessins ajoute ici une touche apaisante, harmonieuse et poétique.
Un bien joli voyage à pas lents et délicats, toute la mesure du temps qui passe avec parcimonie et récurrence, à l'abri des regards indiscrets.
Ouvrons nos sens au monde, loin des réseaux sociaux, la beauté est là, à proximité, simple, gratuite et auto-suffisante.
A chacun de transmettre à son tour ce « carnet d'émerveillements ».
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🌊Citation : « Je suis subjugué par la beauté simple de cette corolle. Elle devient à cet instant mon premier choc esthétique et semble de surcroît vouloir me confier un secret à travers son pavillon en forme de bouche ouverte. »🧋

C'est un gros livre illustré. Il plaira beaucoupque je aux fans de jardinages, mais pas que. Moi il me plaît beaucoup et pourtant je n'y connais rien en jardinage j'ai à la limite une plante grasse dans mon appartement mais sinon…

Je l'ai trouvé très poétique, j'ai découvert des plantes et des insectes que je ne connaissais pas.

Les illustrations sont très agréables à regarder et il est parsemé d'une année d'anecdotes que l'évolution du jardin et des températures. On découvre aussi l'histoire de cette maison et du début de ce jardin.

On découvre que l'auteur et illustrateur du livre a prit le choix d'observer son jardin dans le détail pendant qu'il en prenais soin, il présente des insectes et des plantes qu'il voit à ce moment, même des oiseaux et des crapauds.

J'ai adoré découvrir ce jardin au grès des mais et des saisons, de découvrir qu'il ne faut pas qu'il soit propre et bien rangé, que les plantes s'installeront au grès de ses envies et là où elles se sentent bien. L'auteur partage son amour pour ce jardin et le fait qu'il aime en prendre soin.

C'est une ode à la nature et il est très reposant à lire. Je recommande fortement cette petite pépite. 🎏
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L'auteur, grand voyageur, a posé ses valises pour une année... dans son jardin ! Jardin qu'il a enrichi, au fil de ses voyages autour du monde, de plantes ramenées des quatre coins de la planète. Il se pose en observateur patient et minutieux, nous raconte mois après mois ce qui se passe. Les plantes qui grandissent, les insectes qui se multiplient, la vie d'un merle qui a élu domicile avec sa compagne... 🌱
.
Aux informations paysagères se mêle une chronique de la vie à la campagne, puisqu'il se plaît à nous raconter la genèse de ce jardin, au fil des siècles. Et le tout est magnifiquement illustré, avec des croquis pleins de douceur, qui mettent en valeur aussi bien les plantes les plus impressionnantes que les insectes les plus petits. 🐜
.
Un magnifique ouvrage, qui plaira à coup sûr aux amoureux de la nature !
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J'ai d'abord été séduite par la beauté de ce gros livre, ses dessins naturalistes. Puis j'en ai lu une ou deux pages, pour me faire une idée, et j'ai apprécié le ton très personnel avec lequel l'auteur parle de son jardin : on y retrouve des informations sur les semis comme des souvenirs familiaux, de nombreuses plantes ont une histoire car Nicolas Jolivot les a rapportées de voyage, ou bien elles lui ont été offertes.
Le livre fait alterner la description du jardin au fil des saisons et l'histoire du jardin et de la famille de l'auteur au fil des époques, ce qui crée de l'attachement pour ce jardin que nous ne connaissons pas.
D'abord attirée par le fait que ce livre parlait de faune et de flore, j'en ai terminé la lecture en pensant qu'il parlait surtout de famille et de transmission. Il a déjà commencé son voyage dans ma famille, passionnée de jardin, et il continue à séduire.
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Après avoir sillonné les contrées lointaines de l'Asie et de l'Afrique, Nicolas Jolivot a choisi de poser ses pas pendant deux ans dans son jardin de 300m², ce lopin de terre qui appartient à sa famille depuis 1919.
Deux années entières, rythmées par les saisons et le chant des oiseaux, à explorer chaque recoin de ce havre de paix qu'il chérit tant.

En parcourant les pages de cet ouvrage, j'ai été profondément touchée par la manière dont l'auteur célèbre la beauté de la simplicité et de la nature. Des souvenirs ont ressurgi, ceux de mon enfance, de mon grand-père qui vivait à la campagne, des journées passées dans la nature, à observer les insectes, les fleurs, la faune des ruisseaux et marais. J'en ai été émue aux larmes.

J'ai été totalement sous le charme de cet ouvrage, époustouflée par ses illustrations de toute beauté, par ses textes empreints de tendresse et de poésie. Ce livre est une ode à la nature, à la lenteur, à la beauté éphémère de chaque instant, un livre qui m'est très précieux et très cher à mon coeur.
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