AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782355581861
216 pages
HongFei (14/10/2021)
4.54/5   25 notes
Résumé :
"L'envie plus sédentaire se substituait chez moi à celle d’aller par monts et par vaux. En effet, je ne prêtais plus attention à mon proche environnement depuis trop longtemps. Je me fis alors à l’idée de fréquenter mon jardin presque chaque heure de chaque jour, comme une longue expédition qui durerait deux ans. D’où résulte ce carnet d’émerveillements." – N.J.

Traçant le portrait de son jardin et de tout ce qui l’habite, vivant ou souvenirs, Nicolas... >Voir plus
Que lire après Voyages dans mon jardinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,54

sur 25 notes
5
9 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Nicolas Jolivot déroule dans ce beau livre d'images l'histoire de son jardin et la vie de celui-ci de jour en jour au fil des saisons. C'est un voyageur qui a choisi justement de voyager au sein de ce jardin où il fera en une année une multitude de découvertes parmi les plantes, les insectes, les oiseaux,les batraciens, les hérissons, bref tout le peuple du jardin.

Ce jardin a une histoire. C'était celui de la maison de ses grands-parents qu'il a rachetée. Il évoque donc de nombreux souvenirs familiaux et l'évolution de l'environnement du jardin.

Chaque page présente de très beaux dessins réalistes de toutes les espèces du jardin, avec des précisions sur leur culture s'il s'agit de plantes, sur leur mode de vie s'il s'agit d'animaux, principalement oiseaux et insectes.

Bien sûr il se lie d'amitié avec celui qui est effectivement l'ami du jardinier, le rouge-gorge, mais il observe aussi le merle, la grive musicienne, la mésange, les libellules et les grenouilles.

Fleurs, fruits, légumes sont les héros de ce livre. D'intéressantes anecdotes à propos des semis et de surprises qu'ils peuvent réserver, des précisions sur les évolutions climatiques, les températures au fil des saisons, tout cet ensemble génère une perception de tranquillité mélancolique en parcourant ces pages épaisses qui sentent presque aussi bon que le jardin.
Commenter  J’apprécie          770
Souhaité ardemment pour Noël, voeu réalisé et quelle merveille, ce livre! Merci, Pierre.

Dessinateur de formation, Nicolas Jolivet a arpenté la planète pendant trente ans, et créé de très beaux carnets de voyage, que j'aimerais aussi découvrir. Mais cette fois, il a décidé de rester sédentaire et d'observer mois après mois, au fil des quatre saisons, son jardin.

Outre les magnifiques illustrations de la flore, les dessins précis des différents occupants du jardin, et toutes les explications naturalistes passionnantes, Nicolas Jolivet présente également l'histoire du lieu. La maison appartient à sa famille depuis le début du 20 ème siècle, elle a été construite en 1873, mais le jardin est plus ancien, datant du 19ème siècle.

J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur parle de celui-ci:" " Mon jardin" existe seulement par la somme des moments où je m'y retrouve. Il est à mes prédécesseurs aussi bien qu'à mes successeurs car un lieu ressemble à un galon infini, les bonhommes, eux, sont de simples motifs imprimés dessus. Je ne suis que l'élève et le passeur de ce minuscule bout de planète."

Il évoque avec tendresse son grand-père, qui était le maitre des lieux, et l'adorable Jean-Noël, le rouge-gorge , petite âme du jardin.

Tout est poétiquement retranscrit dans cet album, les scènes de vie au coeur des arbres, des plantes, le déroulement du temps, avec justesse et profondeur de réflexion . Je vais souvent revenir m'imprégner de la beauté sereine et simple des images en ce jardin, c'est sûr.
Commenter  J’apprécie          522
Il y aurait bien d'autres choses à faire, des livres sérieux sur lesquels réfléchir, des critiques à écrire sans compter tout le reste. Mais voilà, ces derniers temps, l'humeur au vague à l'âme porte mal à l'élaboration intellectuelle et j'ai préféré me plonger à nouveau dans un livre que j'aime et que je connais bien.

C'est une amie très chère qui me l'a offert il y a quelques temps déjà, étonnée et ravie de voir que je ne le connaissais pas. Un grand livre au beau papier mat et aux couleurs presque passées dans lequel Nicolas Jolivot dessine, mois après mois, les plantes, vues et bestioles de son jardin.

Intercalée à ce carnet de voyage domestique, l'histoire du terrain en bord de fleuve, de cette maison qui fut celle de lavandières au début du 20e siècle et qui reste depuis dans la famille de l'auteur. En pierre de tuffeau, « avec son ordonnancement tripartite, dont une pièce de part et d'autre de l'escalier central, la bâtisse ressemble à celles de la ville construites à la même époque, mais avec des dimensions si modestes qu'elles lui donnent des airs de maison de poupée. » A côté de ce texte, des vues de la façade principale, du côté est et de ces cale-volets « bergère » que je connais bien.

Au fil des pages, l'histoire du lieu, de la terre arable qu'il était au jardin tel que nous le découvrons. On nous raconte les crues de la Loire, celle de 1866, spectaculaire, il reste d'ailleurs dans les murs du clos la marque des eaux et la date qui a associé quelqu'un selon une pratique fréquente « dans ce pays d'eaux mouvantes et de pierre facile à creuser ». Mais aussi la vie de ses habitants, génération après génération, les lingères, le petit Jacques, le souvenir jusqu'au présent où nous déambulons aussi.

Selon que l'on y cherche le récit de la transformation sur le temps long, une organisation des rapports entre l'homme et les flux de son environnement, les croquis de scènes ordinaires, l'attention botaniste à la faune et la flore de nos pays, on se perdra différemment dans ces pages, on y rêvera de ceci ou de cela.

« le jardin vu du ciel » m'emmène dans le mouvement des eaux récupérées des toits, conduites dans des bassins où poissons, alvins, crapauds et libellules suscitent autant d'observations émerveillées. Je caresse les vignes, feuilles brillantes et drues des acanthes, écoute l'histoire des anémones du Japon, corètes et clématites, celles qui disent les modes passantes, le goût d'un temps pour les chinoiseries. Je souris aux mésanges à longue queue, rouge-gorge, chardonnerets qui peuplent les pages parmi les gendarmes, loches rouges, coccinelles et patiences à feuilles obtuses à côté du mouron des champs.

Je jubile aussi quand je lis : « quatre ! Je suis sidéré, tout aussi ravi ; quatre petits hérissons se promènent en traînant leur jupes de poils sur les feuilles mouillées. Une portée entière ! » Les petits sont nés au jardin, « dans le tas d'herbe oublié depuis des mois au pied du vieux cerisier ». Magie de ce qui se produit sans qu'on fasse rien et nous offre les splendeurs de son humble déploiement. Pinsons et troglodytes mignons répondent à ceux, croisés ce matin, dont l'intensité du chant, si puissant relativement à leur petite taille, me stupéfie toujours.

Puis, pour clore cette promenade revigorante au jardin, je parcours les pages qui me parleront des temps présents, remonte juste en février pour cueillir la stupéfiante évolution des iris – ils sont plus précoces que les miens dont on ne voit aujourd'hui pas encore même le premier stade – en trois semaines et cinq dessins, du bouton à peine deviné comme prolongation d'une feuille à l'exubérante fleur dont je crois saisir le parfum doucement enchanteur alors que sa profondeur d'encre indigo me transporte d'un soupir extasié. Nicolas Jolivot les a ramenés du toit d'un moulin où ils avaient été plantés pour retenir la terre et absorber de leurs robustes racines les excès d'eau. A défaut d'un moulin à restaurer, ce que sa bourse ne lui permet pas, ces « iris, une façon de penser au tout par le détail » qui me parle bien.

Mars, je cherche les plantes et les insectes que j'héberge aussi chez moi : coccinelles, muscaris, heuchères et anémones. Les premières tulipes, l'herbe à Robert, le myosotis qui n'oublie pas. Jacinthes et giroflées encore en bouton. Narcisses, Hellébores finissantes.

Tourner et tourner les pages encore, revenir en arrière, chercher dans l'index, ouvrir le livre au hasard, découvrir un croquis qui m'avait échappé jusque-là, dans les pas familiers de lieux connus, s'émerveiller des entrelacs d'un temps long et d'une maturation toujours en cours, saluer la dextérité tant de l'insecte saisi par le pinceau que de l'artiste qui la rend, devenir pour quelques minutes, rassénérée, l'hôte bienvenu d'un jardin de mots et d'aquarelles.
Commenter  J’apprécie          4035
De retour d'une énième excursion avec la résolution de se poser, Nicolas Jolivot, écrivain illustrateur-voyageur, a rangé Wilson, son fidèle sac à dos, sans savoir que le confinement imposé allait lui ouvrir les portes d'un nouveau voyage aussi passionnant que tous ceux qu'il a déjà effectués.
"Je compris que mon jardin de 300m2 pour un observateur attentif est aussi vaste que la Chine", écrit-il.
Nicolas Jolivot ne se prétend ni botaniste ni entomologiste et entretient son jardin avec modestie, patience et surtout avec un regard attentif et artistique sur les plantes et les petites bêtes.
Dans ce magnifique album, il nous raconte ce bout de terre et son histoire. D'un terrain cultivé ni bâti ni clôturé de murs acquis en 1824 par un certain Jacques, macon de profession, en passant par Léon, négociant en charbon, qui y a fait bâtir une modeste mais élégante maison en tuffeau, la famille de Nicolas Jolivot s'est installée dans ce lieu dès le début des années 1900 avant que lui-même et sa compagne n'y fassent leur nid.
Histoire familiale touchante par ses secrets, ses habitudes, Nicolas Jolivot la raconte avec des dessins magnifiques et plein de tendresse pour ses grands-parents. Histoire de relais de savoir, de gestes répétés au fil des générations, ce Voyage dans mon jardin est un livre somptueux, que je ne cesse de parcourir, éblouie par la beauté des illustrations, la précision des détails, l'élégance de la mise en page.
Mésange à longue queue, Mémère la crapaude, Véronique de Perse, Hanneton de Saint-Jean, Jean-Noël le rossignol, renoncule aquatique, fraises, salades, chalef d'Ebbing, Tino le merle, tomates, papillon Vulcain et Benoîte, etc., une multitude de fleurs, plantes, insectes, oiseaux et batraciens (que l'on peut retrouver facilement grâce à un index) sont croquées avec grâce sur un doux et épais papier sépia.
Gros coup de coeur pour cet album qui donne furieusement envie de se réfugier dans la nature et de prêter attention à ce qu'elle nous offre.




Commenter  J’apprécie          332
Dans la liste « Des jardins, des fleurs et des plantes », je viens de faire une belle décou-verte, l'album de Nicolas Jolivot, consacré à son jardin, héritage familial depuis six générations. Il en est l'auteur et l'illustrateur, une aventure minutieuse de deux ans avec un bilan carbone négatif, comme quoi les voyages de proximité peuvent procurer autant de bonheur et d'extase que les expéditions lointaines.
Le Sylvain Tesson des bords de Loire - après avoir fait de multiples fois le coq en Chine, l'amazone en Guyane, enfilé les bottes de sept lieues pour sauter d'île en île sur la Baltique - a décidé de poser ses valises dans la maison familiale et d'y cultiver son jardin.
En effet, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, il suffit d'ouvrir les yeux sur son propre terrain, bien aidé par le confinement, à en attraper le virus de l'observation.
Point de panthère des neiges dans cet environnement restreint, mais un hérisson, un crapaud, un papillon ou un rouge-gorge savent raviver les sens et la mémoire du lieu, chargé de souvenirs pour certains à jamais disparus.

Quelle judicieuse idée que de dérouler une année de découvertes sur la faune et la flore locale, tout en expliquant l'évolution du paysage et des activités humaines depuis 1821 sur un îlot concentré, empli de vie et de réminiscences du temps, une chronique humaine et naturaliste à la découverte de soi-même !

Les textes et les dessins alternent entre le passé et le présent, et nous font découvrir à la fois des outils et des animaux, des carnets et des plantes.

Bien que ne se considérant ni naturaliste, ni écrivain, l'auteur a su décrire l'atmosphère qui se dégage de ce lieu magique, petite goutte d'eau perdue dans l'océan, admirable témoignage des bienfaits de la nature, quand tous ses éléments sont mis en relation par l'observation, l'écoute et l'agencement d'un espace, pour le comprendre et le préserver.

« Un jour, quand le temps aura encore passé, ce jardin sera peut-être rasé en quelques heures de pelleteuse pour devenir un autre jardin.
Ce bout de terrain sera de nouveau le théâtre des joies et des peines de vies humaines. Il vivra le regain des symphonies florales, entendra le refrain du vol lourd des coléoptères, la chamaillerie des moineaux et des mésanges ».

Je retrouve dans cet hommage au proche lieu restreint ceux relatés par deux observateurs des siècles passés, Alphonse Karr dans « Voyage autour de mon jardin » et Hermann Hesse dans « Brèves nouvelles de mon jardin ».
Une promenade moderne au fil des saisons, où le visuel des dessins ajoute ici une touche apaisante, harmonieuse et poétique.
Un bien joli voyage à pas lents et délicats, toute la mesure du temps qui passe avec parcimonie et récurrence, à l'abri des regards indiscrets.
Ouvrons nos sens au monde, loin des réseaux sociaux, la beauté est là, à proximité, simple, gratuite et auto-suffisante.
A chacun de transmettre à son tour ce « carnet d'émerveillements ».
Commenter  J’apprécie          159


critiques presse (1)
Liberation
05 mai 2022
Un magnifique album de Nicolas Jolivot devenu observateur volontaire du lopin familial centenaire.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Si une simple fleur peut me ravir à ce point, je pressens qu’une infinité d’autres choses ordinaires sauront me consoler. Et s’il suffit de regarder pour éprouver un plaisir intense, alors je chercherai du regard partout dans le jardin, dans la rue, et plus loin s’il le faut.
Commenter  J’apprécie          10
J'espère, dans un coin échappant à la part triste d'un monde gaspillant son temps sur les réseaux sociaux et oubliant de s'émerveiller sur des choses plus précieuses, moins coûteuses et moins polluantes, j'espère seulement qu'il restera un coin d'herbes folles laissées aux fées où l'on pourra voir une mémère crapaude sortir prendre le frais un soir d'été, éclairée par la blancheur lunaire d'une fleur de liseron chuchotant.
Commenter  J’apprécie          170
A la fin de la première guerre mondiale, des soldats américains sont venus en France. Dans la région, ils ont installé un camp à proximité de la ville, le long de la voie ferrée. Les témoignages de ces temps mouvementés rapportent que ces sammys attiraient inévitablement les jeunes femmes, et vice versa. Personne ne sait plus dans quelle circonstance ils se rencontrèrent, mais tout ce qu'on a retenu, c'est qu'un Yankee retourna dans son pays peu après l'armistice en laissant à mademoiselle Suzanne un souvenir dans un premier temps bien rond : mon grand-père. Si cette histoire effleurée peut aujourd'hui se lire comme un roman, j'imagine qu'être fille-mère et enfant sans père dans les années vingt devait être un fardeau bien lourd à porter.
Commenter  J’apprécie          80
En pratiquant l'art oublié de la marche à quatre pattes pour observer les insectes, ou celui de l'affût pendant de très longues minutes pour observer les oiseaux, je ne pensais pas, dans un premier temps, partager avec d'autres ce que chacun peut faire dans son propre jardin, à défaut dans un parc ou une forêt.
Commenter  J’apprécie          170
Comme la plage, n'appartenant ni à la mer ni à la terre, le jardin n'est pas une extension à ciel ouvert de la maison ni un lieu de pleine nature. Il est une frange, un lieu d'équilibre et de compromis. Le rôle de son détenteur est de léguer au suivant des mètres cubes de terre saine. Il se doit aussi de transmettre aux plus jeunes la nécessité de prendre le temps de regarder et d'écouter chacun des autres passagers du jardin.
Commenter  J’apprécie          121

Videos de Nicolas Jolivot (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Jolivot
Présentation en vidéo de "Eole roi. le Livre des vents" de Nicolas Jolivot, éditions HongFei 2022. Un tour de France à pied, sous les vents. Dans cet ouvrage, Nicolas Jolivot, peintre-voyageur qui a traversé le monde, fait le récit de son premier véritable voyage réalisé l'année de la fin de ses études d'art.
autres livres classés : natureVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (83) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..