Certaines rencontres tournoient dans un espace
qu’elles n’ont su posséder
trop tôt l’autre invente le pas
qu’on ne pourra franchir
à peine a-t-on touché l’âme
les lumières s’éteignent une à une
Certains mots ne se rendent jamais jusqu’à l’autre
Soif du matin
des vagues viennent à notre chevet
je lis l’écume de tes yeux
l’échevelure de tes pensées
tu souris comme à vingt ans
souffles et mots effleurent ma rive
jusqu’au consentement
vertige de l’étreinte
Au large de nos vies
des îles font naufrage
un fleuve s’échoue
oubliant la rive
pour laquelle il est né
pourtant ce matin
une aube se lève
une main dessine
des auréoles de douceur
Épris de liberté
nous craignons la perte
au seuil du détachement
regards de plumes
et paumes de feu
l’on voudrait saisi à jamais
ce tremblement amoureux
prolongement d’éternité
Le vide
l’absence et le plein
lequel prend sa place
à l’intérieur de mon silence
m’accompagne
sans que rien ne bouge en moi
dans cette vie qui murmure
sans bruit