Ce titre intriguant, «
le matin est un tigre », donne envie de savoir ce qui se cache derrière ce tigre.
L'héroïne, Alma, est une bouquiniste installée sur les quais de la Seine. Arrivée à la quarantaine, elle se questionne sur sa vie qui semble lui échapper.
« Depuis quand Alma se sent-elle comme ça ? Vide ? au bord du monde ? Comme si elle penchait légèrement ? ... »
Elle est alourdie par ses valises emplies de ses peines et ses angoisses.
Elle aime toujours son mari Jean, même si le désir s'en est allé.
Alma est en osmose avec sa fille Billie et lorsque celle-ci est atteinte d'une maladie inconnue, l'angoisse ne va plus la quitter. Quel est ce mal étrange qui fait tant souffrir sa fille ? Les médecins tâtonnent pour mettre un nom sur cette maladie, Alma est sûre qu'un chardon pousse dans le thorax de Billie et non cette tumeur dont on veut l'opérer.
Il faudra un éloignement d'Alma, la rencontre d'un vieux monsieur, d'une aventurière de fiction à la crinière rousse et d'un chat à la queue tordue pour qu'Alma dompte ses peurs.
« Il est temps pour Alma de vivre par elle-même, sans crainte de s'épanouir »
Il y a beaucoup de questionnement dans ce roman, sur la famille, sur le rôle de la mère, mais ce n'est jamais pesant grâce à la magie de l'écriture de
Constance Joly.
Le style est poétique, émaillé de métaphores, l'imaginaire est à chaque page.
La lecture de ce court roman est plaisante.