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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Barbade est l'un de ces pays caribéens que l'on qualifie volontiers de paradisiaque. Cela, c'est bien évidemment l'avis des touristes, en quête de mer céruléenne, de végétation luxuriante et d'autochtones souriants (hum). Mais pour les natifs de l'île, la vie est rarement un lit de roses, notamment pour Lala, l'héroïne de Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison, le premier roman rageur et très noir de Cherie Jones, aux accents de tragédie grecque, situé sous le soleil exactement. Pas question de remettre en cause le talent de l'autrice, au style bien affirmé (et la traduction est plus qu'à la hauteur) mais le livre, avec son caractère choral et ses temporalités comme mélangées dans un robot mixeur, ne cesse d'accumuler et d'embroussailler le récit, selon une manière de faire qui semble devenue la norme dans la fiction contemporaine. Ou autrement dit, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est dommage parce que derrière cette sophistication narrative exagérée, qui a tendance à rendre tout confus, il y a beaucoup de bonnes choses dans le roman, du point de vue des intrigues elles-mêmes mais aussi dans le portrait accablant de son île que délivre Cherie Jones : violence masculine atavique, perte d'identité, soumission à la manne touristique avec tout ce que cela comporte en matière de prostitution, d'inégalités sociales et de désir de s'échapper de ce paradis, qui l'est surtout pour les autres, ceux qui viennent d'ailleurs.

Un grand merci à Calmann-Lévy et à NetGalley.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Derrière des paysages caribéens idylliques, un intense portrait de femmes blessées depuis des générations. Et "D'un seul bras, la soeur balaie sa maison" est un premier roman déchirant qui prouve que l'héritage des traumatismes est tenace, mais pas toujours irrémédiable.
C'est un roman saisissant pour plus d'une raison : l'histoire qui montre à quel point les femmes d'une même famille peuvent vivre comme une fatalité les épisodes dramatiques liés à leur passé, le style bien que simple et facile de compréhension sait mettre en scène l'histoire et son rythme, et surtout les personnages, deux femmes que tout oppose, deux portraits différents, deux vies, deux choix de vie et pourtant mêlés...
Toutefois, ce livre c'est aussi un premier livre pour ses faiblesses : pour ma part, beaucoup de longueurs, beaucoup de langueur aussi, un rythme sans doute lié au rythme des tropiques, de la chaleur et du soleil.
C'est aussi l'histoire qui m'a gênée : une histoire dramatique qui nous est ici contée mais que je n'ai pas réussie à bien appréhender. L'île paradisiaque est bien en toile de fond mais elle ne recèle pas la magie escomptée.
Toutefois, je pense que ce roman ne laissera pas insensible. A découvrir !
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Dans ce premier roman, Cherie Jones nous embarque sur son île, La Barbade, connue pour ses plages paradisiaques très prisées des touristes. Mais ce que donne à voir l'autrice, c'est l'envers des cartes postales des Caraïbes, la face sombre du tourisme, l'âpreté concrète de la vie des insulaires, celle que vit chaque jour son personnage, Lala. Une vie de misère, de violence et de tristesse pour des générations de femmes dont Cherie Jones nous dresse un portrait sans concession.
Ainsi nous suivons cette jeune femme, vouée au malheur, comme sa mère avant elle, comme sa grand-mère avant elle, et nous la voyons se débattre de toutes ses forces pour sortir de la prison qu'est devenue sa misérable existence depuis qu'elle a croisé la route d'Adan, son mari abusif et irresponsable. Rien ne se passe comme elle l'avait rêvé. La maternité, la vie d'adulte, la vie de femme, tout se transforme pour elle en une épreuve continue, aussi difficile à gravir que les 25 marches en béton qui séparent son cabanon de la plage.
Ainsi C. Jones compose un roman noir, révoltant à bien des égards qui fait le constat amer d'une société dominée par les hommes, dressant le portrait d'une île où la plus grande misère côtoie le luxe le plus tapageur, où la seule lueur d'espoir pour certaines semble la fuite.
Malgré toutes ces qualités, il m'aura manqué un je ne sais quoi de plus, une narration plus précise peut-être ou des personnages moins écrasés par leur destin pour adhérer complètement à cette histoire.
L'autrice réussit finalement à mettre dans la lumière ces femmes oubliées, et c'est là la plus grande réussite du roman.
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Chérie JONES. Et d'un seul bras la soeur balaie sa maison.

Ce roman se déroule sur l'île de la Barbade, dans les Antilles. Les plages paradisiaques, le sable fin, le ciel bleu et les millionnaires n'occupent pas le devant de la scène dans ce récit glaçant. Nous côtoyons des petites gens, des métis, des noirs, des personnes qui vivent chichement ou plus exactement vivotent misérablement. Il y a beaucoup de chômage. Et pourtant cela débute avec une petite fable que Wilma conte à sa petite-fille Lala. C'est l'histoire de deux soeurs, l'une très sage et l'autre intrépide. L'une écoute et obéit, la seconde est intrépide. La petite effrontée ignore les interdits : elle s'aventure dans un tunnel et là, elle est victime d'un monstre qui lui arrache le bras. Pourquoi n'a-t-elle pas suivi les conseils de son aïeule ?

Lala, une des héroïnes du roman vit dans un cabanon avec son époux Dan. Sa grossesse arrive à son terme et malade, en pleine nuit, elle quitte sa masure pour aller chercher de l'aide : son mari n'est pas encore rentré du travail. Elle sonne à la porte d'une riche demeure. Surprise : c'est son époux qui ouvre la porte et la prie de courir vite avec lui. Que faisait donc Dan dans cette demeure, à cette heure indue ? Lala a bien entendu un coup de feu, mais elle ignore que son mari vit de vols, cambriolages et de divers trafics. Et ce soir le cambriolage a mal tourné, Dan a tué le propriétaire, un homme blanc, Peter Whalem et Mira, son épouse a aperçu le vrai visage de l'assassin.. Cet homme est dangereux, violent, il abuse de la bonté de son épouse et la maltraite. Il doit donc se cacher. Et Lala donne naissance à une petite bille, le Bébé. Fatalité, accident, maltraitance, l'enfant décède, à peine âgée de trois mois. Il y a de la jalousie, de la haine, des émotions mais aussi de l'amour...

Lala a honte. Elle aime son mari et ne peut pas le quitter, malgré les preuves que lui délivre Tone, ami d'enfance de Dan et amoureux de la jeune femme. Wilma aime aussi beaucoup sa petite-fille. Mais elle ne vit pas dans l'opulence et elle lui apporte toute l'aide possible. Ces femmes blessées par la vie peuvent-elles se reconstruire après de tels drames ?Et Mira Whalem désire que l'enquête sur la mort de son époux soit rapidement résolue afin qu'elle rejoigne son pays, l'Angleterre. Mais ces femmes pourront-elles se reconstruire après de telles épreuves !!!

Dans cette narration, Chérie JONES témoigne de la violence, de la misère, du trafic de drogues et substances illicites, de la prostitution, tant masculine que féminine qui règne dans ces îles. le racisme, la ségrégation le chômage, occupent une grande place dans ce roman. C'est un témoignage de la fragilité des êtres. L'inactivité pèse sur tous et entraîne la violence, le vice. Elle nous démontre le rôle mineur des femmes dans cette société, leur entière soumission aux hommes. Mais que peut faire une femme, sans connaissance, sans culture et sans emploi, sinon obéir à son conjoint ou compagnon d'infortune.

Chérie Jones est avocate et elle connaît les rouages de la justice ; de plus elle vit à la Barbade. L'écriture est fluide, agréable. Les personnages sont bien dépeints et le décor présentent les deux faces de l'île : d'un côté le sable fin, les cocotiers, les belles villas des riches, et de l'autre côté, les bidonvilles, les cases insalubres où vivent les autochtones, trafiquant, se prostituant, quêtant un emploi et espérant partir de cette île, pour connaître des jours meilleurs. ( 10/09/2021)
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Lala vit dans une bicoque au bord de la mer avec Adan, un homme violent qui vit de petits trafics. Plus jeune, elle a rêvé de se construire une vie meilleure que celle de sa mère disparue très jeune ou de sa grand-mère qui l'a élevée à l'abri de son grand-père, lui aussi violent et dangereux pour les femmes qui l'entourent…Mais voilà le quotidien n'a rien à voir avec ses rêves : elle est enceinte, Adan vient de commettre un crime et elle en est plus ou moins témoin…
A la Barbade, malgré le décor de rêve qui les entoure, les belles demeures ne sont que tentation et provocation pour tous ceux qui vivotent… et pourtant la douleur de ces femmes plongées dans le malheur, est bien similaire !
Une histoire qui aurait pu m'intéresser, celle de la malédiction de plusieurs générations de femmes malgré les efforts pour lutter contre le destin et la pauvreté.
Un roman qui alterne justement les points de vue pour décrire avec finesse les personnages de cette intrigue.
C'est vraiment le style qui m'a gênée pour adhérer complètement à cette intrigue. Heureusement, la fin m'a réconciliée avec le roman ! J'ai bien aimé le personnage de Lala tout de même.
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Pour dénoncer l'envers du décor paradisiaque Cherie Jones a pris le parti d'évoquer tout ce que l'on ne verra jamais sur les cartes postales de la Barbade. de ce côté-ci, il est plutôt question de la violence des hommes sur les femmes, du chômage, des trafics, du racisme, de la délinquance. de ce côté-ci, les eaux turquoise se teintent de rouge, se parfument des effluves de la misère et sont tantôt bordées de somptueuses villas, tantôt de bidonvilles. Alternant les points de vue, l'auteure donne à chacun des personnages la possibilité de s'exprimer. Malgré les faits, malgré l'histoire qui se perpétue de générations en générations, aucun d'eux n'est vraiment tout à fait coupable, n'est vraiment tout à fait innocent. Ils subissent. Les femmes subissent les violences des hommes. Violences sexuelles, violences physiques, violences conjugales. Les hommes subissent le chômage, la pauvreté, les inégalités. Ils noient leur désarroi non pas dans la mer des Caraïbes mais dans l'alcool, la drogue et la délinquance.

Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison est un roman qui oppose paradis et enfer, luminosité et noirceur, douceur et âpreté. Loin du décor de rêve que l'on imagine, de la légèreté à laquelle on pourrait s'attendre, ce premier roman est le témoignage d'un ordre sociétal établi d'une île des Caraïbes où il ne fait pas forcément bon vivre. L'auteure, avocate à la Barbade nous rappelle s'il en était besoin, que le désespoir et la violence peuvent se nicher partout, mais peuvent aussi être combattus. Malgré une écriture fluide et somme toute agréable, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi pour que je sois transportée sur cette île paradisiaque.
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Lala habite avec son mari Adan dans un cabanon misérable sur une plage à la Barbade. Elle tresse sur la plage les cheveux des touristes contre des dollars américains alors que son mari, un homme violent, multiplie les trafics. Un jour, alors qu'il cambriole une des villas luxueuses de la plage, tout dérape, il tue Whalen le propriétaire blanc, citoyen britannique riche et influent. Les vies de Lala et de la femme de Whalen, une femme de la Barbade qui, elle aussi, a connu un passé misérable, basculent.

L'auteure nous montre l'envers du décor d'une île paradisiaque qui n'est paradisiaque que pour les touristes et souligne l'aliénation des femmes qui n'ont que la prostitution pour survivre. Elle brosse des portraits de femmes d'une même famille qui subissent de génération en génération la fatalité de la violence, de la misère et de la soumission aux hommes. J'ai été gênée par les longueurs, par le manque de rythme de ce récit. Un roman très noir dans lequel il est parfois difficile de s'y retrouver du fait des changements constants d'époques qui contribuent à la confusion de l'ensemble.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Une lecture dense, haletante qui permet de rentrer dans la tête de tous les personnages aussi differents soient ils. On touche alors l'envers d'un décor paradisiaque, la succession des générations, la violence, la pauvreté et l'aliénation des femmes. Si j'ai voulu croire aux premières pages que tout irait bien, j'ai rapidement été happée par le caractère tragique et donc inéluctable qui suinte peu à peu du roman. le récit est parfaitement construit, le ton est juste, c'est sombre mais très bien mené.
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Et d'un seul bras la soeur balaie sa maison, de Cherie Jones

18.09.2021 🧹Rentrée littéraire🧹

L'histoire:
La Barbade, 1984.
Avant même sa naissance, la vie de Lala n'est qu'un enchaînement de soucis.
Cette nuit là, enceinte jusqu'aux yeux, Lala se met à perdre du sang, beaucoup de sang. Son mari, Adan, n'est pas là, alors Lala doit se débrouiller seule.
Et dans la panique, elle sonne à la première maison de blanc, espérant trouver secours. Mais c'est Adan qui sort et qui lui dit qu'ils doivent fuir.
Est-ce à cause de ce coup de feu qu'elle vient d'entendre ? Une nuit suffit à faire basculer la vie de Lala dans l'horreur.

Mon avis:
J'ai eu très envie de découvrir ce livre suite à une critique d'une autre bookstagrammeuse. Son avis était si élogieux que je me suis laissée tenter.

J'ai donc décidé de sortir de ma zone de confort et de débuter ce livre de la rentrée littéraire.

Le moins que l'on puisse dire est que Cherie Jones a un style puissant et réaliste.
On découvre l'autre versant du paradis, celui dont personne ne parle, celui on ne pense pas en s'imaginant la Barbade.

Des thèmes forts y sont abordés, inceste, viol sur enfant, violences conjugales, tout y est, et c'est parfois dur de le lire.

J'ai été particulièrement touchée par les personnages de Lala de Tone, car ce sont 2 écorchés vifs, qui sont victimes de la vie. Un peu comme si leurs dés étaient pipés à la naissance.

J'ai juste été un peu déçue de la fin, que j'ai vécu comme une petite injustice, même si je pense que c'était la meilleure fin possible pour continuer dans l'esprit du livre.

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La Barbade, au milieu des caraïbes, est un lieu paradisiaque pour tous les vacanciers. Dans ce roman Chérie Jones nous en fait voir un tout autre visage. Cela à travers deux vies de femmes, reliées par le drame.

La première, Lala, orpheline, a grandi avec sa grand-mère, jusqu'à ce qu'elle rencontre Adan, caïd, craint de tous depuis qu'il est enfant. On comprend dès sa première apparition qu'il s'agit d'un sale type. En est-elle amoureuse ? Dur à dire, en tout cas elle en est éprise. Elle le suit, s'installe avec lui, l'épouse, ne lui pose aucune question sur les « gros coups » qu'il accomplit pour leur ramener de l'argent, ne lui tient pas tête non plus quand il lui interdit à de travailler et surtout ne lui oppose aucune résistance lorsqu'il commence à la frapper.
Ensemble ils ont un enfant, bébé, qu'ils assassinent ensembles... par négligence. Et à partir de cet évènement tout bascule, elle ne peut plus rester avec lui. Il se fait encore plus violent, et elle souffre trop de la mort de cet enfant. Nous la suivons alors dans sa difficile fuite.
En parallèle Mira Whalen, voit son mari se faire assassiner sous ses yeux par un cambrioleur qui s'est introduit dans leur magnifique villa. Peter lui manque, elle tombe dans une dépression forte, elle à qui il ne reste rien à part des cicatrices douleureuses : pas d'enfants de leur union, car elle n'a jamais réussi à en porter un. le meurtrier n'est autre que ce même Adan..

Ce livre est infiniment triste, l'histoire est bien ficellée mais je n'ai pas été complètement submergée par l'émotion et entrainée dans cette histoire. Bien sur il y a de la compassion, surtout pour Lala, et on s'attache à Tone, mais même si la lecture se fait facilement, je n'ai pas eu un coup de coeur pour ce roman.
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