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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Barbade. Côté face, ses cocotiers sur ciel d'azur et sable d'or, ses villas luxueuses face à la mer, et ses touristes, riches et blancs, venus oublier les longs mois d'hiver de chez eux. Côté pile, dans une ombre encore obscurcie par un si éclatant mirage, insupportable d'inaccessible proximité, la pauvreté et la désespérance de jeunes Noirs du cru sans avenir.


Malgré les mises en garde de sa grand-mère qui, à grand renfort de contes édifiants comme celui du titre, l'a élevée en espérant la protéger des mille dangers qui guettent les filles pleines de rêves, Lala a succombé au charme trompeur d'Adan, un voyou qu'elle a épousé et dont elle attend un enfant. le couple vivote dans un modeste cabanon en bord de plage, quand Adan commet l'irréparable. Au cours d'un cambriolage foireux qui tourne au drame, il tue le propriétaire des lieux, anéantissant du même coup deux existences : celle de Mira Whalen, la veuve de la victime, que son mariage avec un riche Anglais avait inespérément élevée au-dessus de sa modeste condition d'insulaire, et celle de Lala, qui, avec son nouveau-né, fait les frais de la violence déchaînée d'un Adan aux abois.


Pour les femmes de cette histoire, l'avenir ne se décide qu'au travers des hommes. Si certaines, comme Mira, en sont conscientes et en usent pour s'offrir une meilleure existence, d'autres investissent leur vie sans calcul, éblouies par une séduction éphémère qui ne les protégera pas longtemps des pires désillusions. Dans un cas comme dans l'autre, leur dépendance est totale : dans la famille de Lala, elles subissent sans recours violence conjugale et inceste, ivrognerie et dérives criminelles de leurs maris ; dans la situation de Mira, elles perdent tout en cas de séparation ou de veuvage.


D'une plume qui jamais ne juge, mais décortique avec subtilité la macération du désespoir et de la colère, qui, au fil de générations confrontées à un clivage social abyssal, engage bien des paradis insulaires dans un engrenage de violence de plus en plus incontrôlable, ce premier roman d'une grande maîtrise met en scène de bien crédibles et poignants personnages, transformés peu à peu, et malgré eux, en hommes et femmes au bord de l'explosion. Heureusement, l'amour et le sacrifice produisent parfois leurs fruits, et, peut-être, l'espoir est-il encore permis…

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Barbade; si ce lieu évoque des images de vacances, de plages de sable blanc et de mer de turquoise ; c'est une toute autre réalité que nous dévoile Chérie Jones, née à la Barbade, avocate, bien loin de la carte postale.

La Barbade de Chéries Jones, c'est celle de Lala, jeune femme qui vit dans la misère, comme sa mère et sa grand-mère avant elle, des femmes avec pour point commun d'être des victimes de leurs maris, bourreaux domestiques.

C'est aussi celle de Mira, une blanche insulaire « parvenue » qui a touché son rêve du doigt en épousant un riche anglais, mais qui voit sa vie voler en éclat quand il est retrouvé mort à la suite d'un braquage.Ces deux femmes qui devront faire des choix pour tenter de s'en sortir, vont voir leurs destins se croiser.

Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison, c'est un roman polyphonique très sombre malgré le décor luxuriant.
Dès les premières pages on est frappé par la force de ce récit et par le tragique destin de ces personnages et par la peinture sans fard des dégâts du tourisme quand il entraine le tourisme sexuel.

La romancière brasse le portrait d'une société gangrénée où la violence est omniprésente, où la drogue et la prostitution sont les seules planches de salut, et où même la police est corrompue.

Une société où il ne fait pas bon naitre femme, où les hommes exercent une violence qui leur semble légitime

L'écriture est incisive, alternant entre réalisme et lyrisme avec une construction qui va chercher du coté de la tragédie grecque

Très bon cru que roman issu de la dernière rentrée littéraire aux Éditions Calmann-Lévy
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La, la, laa, laaaaa, laa, laa. Lorsque Lala pense à sa mère, ce sont ces notes et cette mélodie qui lui reviennent en tête. Elles sont le souvenir de moments heureux et de moments de complicité passés entre une mère et sa fille.

Malheureusement ces moments d'insouciance ne sont que de lointains souvenirs.  Lala est devenue à son tour une femme et elle attend son premier enfant. Vivant dans un cabanon sur les bords de la Barbade, on pourrait penser qu'elle mène une vie idyllique et paisible face à ce paysage. Helas, Lala, héritière d'une lignée de femmes maudites est elle aussi frappée par la malédiction. Vivant dans la misère et sous la coupe d'un mari violent, Lala gagne sa vie en tissant les cheveux des riches vacanciers. Une nuit d'été 1984, à la suite d'un cambriolage raté, la vie de Lala et des personnes qui l'entourent sera à jamais chamboulée...personne n'en sortira indemne.

Lorsque l'on découvre la quatrième de couverture, on ne se doute pas à quel point l'auteur va nous mener dans les bas fonds sombre d'une île où en surface le lieu semble paradisiaque... on y côtoie pauvreté, racisme, violence, drogue, prostitution... En étant née à la Barbade dans les années 1970, nous pouvons penser que Cherie Jones s'est malheureusement inspirée de ce qu'elle a connu dans sa jeunesse. C'est par son vécu et le réalisme des situations que l'auteur arrive à rendre aussi vivante cette histoire qui pour ma part m'a mise très mal à l'aise tout au long de sa lecture.

Même si la couverture de ce roman est très colorée et semble nous faire voyager, il ne s'agit pas d'un livre  à lire sur le sable fin et dont on oubliera l'histoire rapidement...

#grandprixdeslectriceselle
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Cherie Jones évoque de manière frappante, dans son premier roman, la destinée de femmes maudites aux les Caraïbes. Dans ce roman noir, elle raconte les vies meurtries et les destins tragiques avec justesse tout en dénonçant l'envers du décor des îles paradisiaques. Elle décrit un monde où les hommes exercent une violence qui leur semble légitime, excusable, sur des femmes n'aspirant qu'à la paix dans un monde qui le leur refuse. Elle nous montre le poids de la société, de l'histoire familiale…Portée par une plume vive, acérée, l'intrigue fait froid dans le dos, révolte. Les violences conjugales au paradis prennent une dimension encore plus étrange.
L'alternance des points de vue, donnant la parole aux différents personnages, rend l'histoire crédible à travers la succession des générations de femmes nées dans la violence, dans ce que l'être humain peut fait de pire à un autre être humain.
C'est un roman choral avec plusieurs intrigues, toutes aussi bien développées les unes que l'autre et s'imbriquant à la perfection entre elles, dans lequel le lecteur est tour à tour spectateur et acteur. La narration donnant la parole aux différents personnages est parfois suffocante, au point que la lecture se fait par moment en apnée. Il est impossible de ne pas être bouleversé par les mots, les phrases, le récit.
Aucun des personnages n'est complètement innocent ou complètement coupable, mais naître au paradis, où l'argent permet aux touristes de profiter de cet Eden, accentue la pauvreté et les dérives d'un tourisme profitant des plus pauvres, les laissant à la périphérie de leurs vies, oscillant entre espoirs d'une vie meilleure, au point de se perdre. Ces portraits crus donnent au final une leçon de vie pour une dépassement de la violence et de la déshumanisation malgré tout.
#NetgalleyFrance #etdunseulbraslasoeurbalaiesamaison
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La Barbade, ses plages de sable fin, ses touristes, ses villes coloniales... et ses habitants, ceux qui luttent pour vivre, ceux qui n'ont rien, qui se débrouillent pour survivre et que seule la violence semble accompagner. L'auteur entremêle les fils de deux destins de femme, celui de Lala, mariée pour le meilleur et surtout le pire à Adan, un voyou qui la maltraite, et celui de Mira, dont la vie va s'écrouler après un cambriolage qui tourne mal.

Le titre de ce roman, à la fois étrangement poétique et énigmatique donne le ton, avec la légende racontée en introduction par Wilma, la grand-mère de Lala : la soeur trop curieuse désobéissant à ses parents en allant explorer des tunnels hantés y laissera son bras, tandis que celle qui a su rester à sa place la sauvera en la tirant hors du tunnel sans se préoccuper du bras manquant. Petite fille, Lala ne comprend pas cette histoire : elle, elle se serait battue pour sauver sa soeur ET son bras manquant. Devenue adulte, elle refuse son destin tout tracé et continue de se battre au quotidien : pour gagner un peu d'argent, pour arriver jusqu'à l'hôpital quand le bébé qu'elle porte naît prématurément, pour éviter d'énerver son mari violent et déclencher ainsi ses accès de fureur, pour essayer de s'en sortir tout simplement, de vivre un tout petit peu mieux, voire de vivre tout court. L'auteur nous plonge immédiatement dans le côté sombre de cette île synonyme de paradis tropical à nos yeux de touristes occidentaux. le récit est simple, économe en mots et pourtant tellement frappant et touchant : cette misère omniprésente qui entraîne son lot de conséquences désastreuses, délinquance, violence, ces histoires familiales marquées elles aussi par la violence, celle du père, du compagnon et qui semblent se reproduire à l'infini de mère en fille sans jamais qu'une porte de sortie ne se dessine. Ces vies brisées, comme ça, d'un coup, pour un petit peu de malchance, le mauvais endroit, le mauvais moment, le cambriolage qui tourne mal, le criminel qui passait par là...

Ce roman choral nous emmène d'un destin de femme à un autre : la jeune Lala et avant elle sa mère et sa grand mère, mais aussi Mira, qui semble au départ son exact opposé, jeune femme pauvre ayant épousé un anglais richissime et menant une vie choyée mais pour qui tout va basculer si rapidement. L'auteur construit son intrigue très habilement, en plongeant directement son lecteur dans le récit : au début, on ne comprend pas vraiment les liens entre les personnages et petit à petit tout s'éclaire et les correspondances se font jour. C'est à la fois une lecture très agréable, les pages se tournant très vite et l'auteur nous prenant dans ses filets, et un roman extrêmement dur, certaines scènes sont juste poignantes, décrites sans aucun pathos ni effets de style mais tellement noires dans ce qu'elles révèlent de violence subie et banalisée.

Un très beau roman, original et différent (j'avoue avoir cherché La Barbade sur la carte au début de ma lecture pour être sure de bien la situer) qui mérite d'être découvert.
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20 juillet 1984, à la Barbade. Lala est seule chez elle. Alors que le terme de sa grossesse est dans plus d'un mois, son ventre se tord de douleur. Elle sent que quelque chose ne va pas. Cela fait une heure qu'Adan, son époux, est parti au travail. La jeune femme part à sa recherche, mais elle ne sait pas où il est. Elle a des saignements et la douleur devient plus intense. Elle « prend alors son courage à deux mains et décide d'appuyer sur la sonnette, à côté de la porte de service » d'une riche demeure. Elle entend un coup de feu, puis Adan ouvre la porte. Il vient de cambrioler la maison et de tuer le propriétaire. A leur arrivée à l'hôpital, la tête de Lala est encore emplie du cri de la femme qui a vu son mari mourir sous ses yeux.


Trois jours après la naissance de Bébé, elle prend un taxi pour rentrer au domicile conjugal. Même si elle comprend qu'Adan doit se cacher, elle est en colère. Elle sait qu'elle ne doit pas l'énerver, car son mari est violent. Il a des bons jours, mais, régulièrement, les coups pleuvent. Ensuite, il dit que c'est la faute de Lala. le récit alterne entre la vie maritale de la jeune femme et le passé qui constitue la genèse du drame qui va détruire sa vie.


Deux femmes que tout oppose, en apparence, vivent une tragédie par la faute d'un même homme, avec qui l'une a des liens, alors que l'autre ne le connaît pas. Dans un décor paradisiaque, la misère côtoie l'opulence. Pour se nourrir, des hommes et des femmes sont obligés de se prostituer : les hommes et les femmes riches sont nombreux à « s'offrir ce plaisir de vacances ». le roman montre de quelle manière les habitants de l'île survivent grâce au tourisme et comment les populations, pauvres et riches, vivent les unes mêlées aux autres. Lala, elle, tresse les cheveux, sur la plage, des étrangers qui sont venus s'offrir un dépaysement. Cette activité est importante pour elle, car elle l'apaise.


Comme Lala, Cherie Jones natte la vie de la jeune fille et des générations qui l'ont précédée. La destinée des femmes de la Barbade est marquée par la violence des hommes et par l'oppression qu'elles subissent. L'auteure relate ce que, de génération en génération, les femmes de la famille de la jeune maman ont subi. Elle raconte, également, les origines sociales de Mira, qui a perdu son mari, lors du cambriolage. Les passages au sujet de sa peur qu'Adan revienne, décrivent, parfaitement, l'angoisse engendrée par son traumatisme. Elle est une insulaire et elle a épousé un riche homme blanc, qui était très aimant et très protecteur avec elle. Pourtant, après cette nuit qui a assisté à une mort et à une naissance, le destin des deux femmes est lié. L'enfance des personnages masculins est, également, décrite, afin de comprendre la spirale des tragédies, dont une, absolument, terrible pour Lala.


Lala est émouvante. Ses désirs d'indépendance se sont frottés à la suprématie masculine. Cependant, à la suite d'événements dramatiques, elle comprend qu'elle a cru faire des choix, alors qu'en réalité, elle n'a rien décidé. Elle s'interroge sur son histoire familiale et révèle que les traumatismes ont été transmis à chaque génération de femmes, tout comme la violence s'est perpétuée de père en fils, dans d'autres familles. Pourtant, malgré ses douleurs et malgré la dureté de sa vie, Lala ne perd pas espoir. J'ai énormément aimé Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison et j'étais touchée par son héroïne.


Je remercie sincèrement Doriane des Éditions Calmann-Lévy pour ce service presse.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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♫ Il me semble que la misère, serait moins pénible au soleil ♪ comme le chantait Charles Aznavour.

Alors, la misère serait-elle moins pénible sous le soleil de la Barbade, petite île des Caraïbes ? NON ! Assurément, non,

Ce roman noir, sombre, sans lumière, contient le portrait de 3 femmes, 3 générations maudites, toutes les trois soumises aux hommes, à leur violence. Violence légitime, pour ces messieurs, que ce soit leurs maris, leurs copains, leurs amants…

La grand-mère n'avait rien vu venir, mariée à 14 ans, elle a vite compris ensuite. Sa fille, qu'elle a tenté de protéger, n'a pas écouté et la tragédie est arrivée, quant à Lala, la petite fille, elle aussi aurait dû écouter sa grand-mère et l'histoire de la fille à un bras.

Au départ, j'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit, à m'y retrouver. J'ai même posé le roman dans un coin, n'y revenant que plus tard et là, la magie a pris, si j'ose dire.

C'est un roman tragique, rempli de drames, de portraits des différents protagonistes et aucun n'a eu une vie joyeuse et remplie de Bisounours. Certains ont plus mal tourné que d'autres et il ne faut pas croire que les truands sont pires que les policiers : le lieutenant Beckles m'a donné envie de vomir.

L'autrice a réussi à donner de l'étoffe à ses différents personnages, ni tous noirs, ni tous blancs, chacun s'étant pris des coups de beigne par la vie, leurs parents,…

Lala, personnage central, aurait mieux fait de rester célibataire plutôt que de se mettre à la colle avec Adan. Homme violent qui la bat, un drame va se jouer sous les yeux horrifiés du lecteur et à partir de ce moment-là, la violence va monter d'un cran.

On aurait envie de s'énerver sur Lala, incapable de quitter son mari violent, mais l'autrice décrit, avec brio et sensibilité, les mécanismes qui empêchent une femme de quitter un homme violent.

Ce roman est sombre, très sombre, sans lumière, le genre de lecture qui vous colle une déprime ensuite tellement cette misère, même sous le soleil de la Barbade, même dans des eaux limpides, vous colle aux doigts.

Les pauvres d'un côté, sans espoir de s'en sortir et les riches de l'autre, dans leurs luxueuses villas… le tourisme ne profite que très peu aux plus pauvres, sauf à voler les riches.

Afin de ne pas sombrer, j'ai pris un peu de distance avec le récit, sinon, je me serais effondrée avant la fin.

À ne pas lire sur une plage, ceci n'est pas une lecture de vacances, mais une lecture qui laisse des traces.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce premier roman est très fort et s'attaque à des sujets graves, notamment aux violences domestiques entre autres.

L'auteure nous dépeint des portraits de femmes. Il y a tout d'abord celui de Lala, jeune femme qui rejoue finalement le drame des femmes de sa famille, malgré les mises en gardes incessantes de sa grand-mère. Elle est perdue, meurtrie, tant dans sa chair que dans son âme, et ne sait comment s'échapper de ce destin.

Il y a aussi le portrait de Mira, une femme dont son époux vient d'être assassiné et qui a perdu tous ses repères. Nous découvrons ses failles et ses fragilités, ses défauts aussi.

Ces femmes ne sont donc pas parfaites, mais elles essaient de sortir la tête de l'eau.

J'ai été choquée par cette violence omniprésente et ce dégoût de soi et de son corps, le tout dans un cadre idillyque (une île dont une ville qui s'appelle Paradis). La différence de moyens entre ces riches touristes et les autochtones les plus démunis est elle aussi assez choquante.

J'ai souffert avec ces femmes et je pense que je me rappelerai longtemps de leur histoire.
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Que de violence, de maltraitance, de mépris ! Toutes les femmes de ce roman ont été humiliées, violées, battues par des hommes. Elles font tout pour éviter les coups, font profil bas, se protègent la tête sous leurs bras, se résignent, rêvent de fuir et acceptent leur sort. C'est révoltant, terrifiant, inacceptable !

Le Bébé de Lala est mort, innocente petite victime collatérale d'une dispute entre ses parents. Pourtant Bébé avait survécu à une grossesse tourmentée, et quelques jours avant, à un accouchement infernal. Elle était finalement venue au monde in extremis et saine et sauve, dans le monde de sa mère violée et battue, de sa grand-mère Esmée morte sous les coups de son mari et de Wilma son arrière grand-mère mariée à un violeur brutal. Ce soir-là Lala, seule et effrayée par le sang qui coulait entre ses cuisses avait cherché de l'aide dans une maison voisine d'où était sorti, précédé par un coup de feu, Adan son mari, un pistolet fumant à la main. Les morts de Bébé et du mari de Mira vont précipiter les évènements.

Mais les hommes de ce roman sont à plaindre aussi, emplis de hargne, de colère, ils ont subi la violence qui les a construits. C'est un cercle vicieux dont espérait échapper Lala lorsqu'elle a croisé l'amour d'Adan.

Un roman terrible mais bouleversant, qu'on ne peut lâcher. J'ai espéré que Lala s'en sorte, que Tone retrouve sa place et que ce salaud d'Adan paie enfin ! Un coup de coeur ♥
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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J'ai été attirée par ce livre pour plusieurs raisons : un titre plus qu'intrigant, une couverture aux couleurs vives et chatoyantes, de la littérature étrangère après plus d'un mois immergée uniquement dans des romans français, un premier roman et une auteure de la Barbade. J'attendais un dépaysement intellectuel et je l'ai eu.
Ce roman retrace le destin croisé, en 1984, de deux femmes, nées à la Barbade :
* Mira, sauvée de la misère et de la prostitution par un riche homme d'affaires londonien bien plus âgé qu'elle, venu passer ses vacances à la Barbade, qui divorce et l'épouse. Ils sont sur l'île pour quelques semaines de vacances.
* Lala, orpheline, élevée par sa grand-mère Wilma, qui, croyant échapper à sa vie miséreuse et au manque de liberté, épouse Adan, une petite frappe violente, qui vit de cambriolages et de trafics divers. A 18 ans, elle se retrouve enceinte.
Le destin des deux femmes va se nouer le jour où Lala accouche; Adan, qui cambriole la riche maison de Mira, tue son mari. Quelques semaines après, une violente dispute oppose Lala à son mari; ils lâchent le bébé sans faire exprès et celui-ci décède quelques heures après.
Ces deux femmes sont émouvantes; chacune a perdu ce à quoi elle tenait le plus, les seuls êtres qui leur donnaient espoir en l'avenir, Mira, son mari et Lala, sa petite fille. le responsable de cette terrible douleur est le même homme, Adan. Chacune, à sa façon, tente d'échapper à la misère et à la violence des hommes et de la société qui n'offre aucune place aux femmes.
L'auteure nous décrit une lignée de femmes (Wilma, la grand-mère, Esmé la mère et Lala, la petite-fille) qui subissent cette violence dès leur plus jeune âge, qui sont aussi des mères qui n'ont pas réussi à en protéger leur fille malgré leur volonté et leurs rêves.
Face à elles, des hommes (père, grand-père, mari) qui traitent les femmes comme de la viande qu'on viole sans remords, comme un punching-ball sur lequel on se défoule à chaque contrariété. Un seul homme, Tone, qui a lui-même subi un viol, tente de se comporter différemment.
On est bien loin de l'image qu'on se fait de la Barbade, île paradisiaque, où tout est enchanteur ; les touristes se prélassent dans des hôtels de luxe , les riches blancs construisent des maisons au style tapageur à côté des bicoques insalubres des autochtones, ignorant ou voulant ignorer l'envers du décor : la prostitution des femmes comme des hommes recherchés par des femmes occidentales vieillissantes, la drogue, la misère. L'auteure en fait un portrait au vitriol.
Un roman dur, une peinture sociologique de la société de la Barbade qui ne laissent pas indifférent.
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