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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Crrrrouiiicccc, cccrrrouuuiiicccc, la chaise roulante avance dans le couloir.
Dona Maria Alberta Amado dite Alberti, Hôtel Paradis, chambre 210, secteur B, se redresse, la tête haute lorsqu'elle avance dans la grande salle à manger. Ses amis sont déjà installés à table et lui adressent un signe de tête à son approche.
Maria est soucieuse, son dialogue la veille au soir avec la nuit ne s'est pas bien passé, elle s'est retrouvée incapable de répondre à sa question, de quel pays Bakou est-elle la capitale ?
Sa main sur le buzzer est restée inerte, et même si Julien Lepers n'était pas là pour la tancer, Maria Alberta vit comme un signe terrible de décrépitude son incapacité à répondre, elle qui a tant voyagé grâce à son atlas.
Ce personnage de Dona Alberti s'avère touchant dans ses batailles silencieuses contre la mort, contre l'oubli, contre son impression de devenir de plus en plus transparente aux yeux des autres, elle lutte pour ne pas s'effacer, quand ils rentrent dans la chambre de l'EHPAD sans lui adresser la parole, sans la regarder, sans lui répondre quand elle leur pose une question ou leur fait une demande.
J'ai trouvé un juste équilibre dans les petits bonheurs auxquels Maria se raccroche de toutes ses forces de ses mains maintenant ridées, tachées et abimées, et les frustrations et les colères du quotidien ; ne pas être entendue, perdre toute intimité, tant pour la toilette que pour ses affaires dans lesquelles tout le monde fouille allégrement, prend ce qui lui plait vêtements comme argent… Et puis bien sûr l'omniprésence de la mort, qui fait sa ronde de nuit comme de jour dans les couloirs, guettant le moindre faux pas, en embuscade parfois aussi pour les plus valeureux et les plus appréciés des résidents.
Malgré ses nombreuses qualités et un sujet qui avait tout pour me plaire, j'ai un peu trainé dans ma lecture. J'espérais un coup de coeur qui n'a pas été au rendez-vous.
Je n'ai pas trouvé la plume fluide, certaines pensées revenaient parfois avec un peu trop d'insistance, même s'il est sûr que le quotidien d'une personne en EPHAD est celui d'un jour sans fin, monotone et répétitif, avec bien peu de faits saillants, permettant de se repérer dans le temps.
Les incompréhensions mère-fille sont touchantes, si sa fille vient lui rendre visite avec les meilleures intentions, souvent la conversation dérape et les critiques de Maria Alberta se font acerbes à l'encontre de sa progéniture pas assez ambitieuse à ses yeux.
Bon alors, vous avez toujours la main sur le buzzer ? Julien est en train de faire le décompte, là, plus que quelques secondes ! Ça y est vous l'avez ou vous avez déjà triché en allant pianoter sur le portable ? sinon, il ne vous reste plus qu'à lire le livre ou à ouvrir votre plus bel atlas dans la bibliothèque…
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La maman de Lidia Jorge vit ses dernières années à l' « Hôtel Paradis », un établissement pour personnes âgées.
A demi paralysée, elle ne parvient plus à écrire que quelques lignes de temps en temps.
Elle enregistre alors ses pensées et les faits de sa vie et de la maison de retraite sur un petit dictaphone.
38 heures des témoignages de Maria Alberta Nunes Amado que sa fille va retranscrire dans ce livre.
Elle a toutes ses facultés intellectuelles, son caractère est toujours aussi affirmé et bien trempé mais le corps a du mal à suivre, et dépendre des autres n'est pas facile.
Une année de vie cloîtrée racontée avec humour, énervement, émotion, angoisses........
A l'image de ce que doit être la vie dans ces établissements de retraite, le livre m'a semblé aussi long que doivent être les journées pour les résidents.
C'est assez répétitif et le temps ne semble pas passer.
Un livre qui m'a semblé très long à lire et dans lequel à vrai dire je n'ai pas retrouvé de réelle émotion.
Mais, malgré mon ressenti, je trouve très beau le fait que Lidia Jorge l'ait écrit, bel hommage et reconnaissance à sa mère.
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Il y a des fois, ça ne veut pas.
J'ai eu beau tout essayer, la tisane à la Ginja, le verre de porto, la compil de Fado en boucle, l'album de photos de mon voyage dans l'Algarve, rien à faire, je ne suis jamais parvenue à m'immerger dans cette histoire.
Sur le papier pourtant, le thème est intéressant. Une petite vieille raconte un an d'EHPAD par le détail : ses camarades d'infortune qui devisent sur l'existence, la vie parallèle des aide soignants, les visites impromptues, les relations difficiles avec sa fille et surtout, ces poignants dialogues avec la nuit (ex : p95, 183) que le personnage principal, Dona Alberti, défie pour survivre.
Cette maison de retraite ironiquement nommée Hôtel Paradis est un théâtre. Les chapitres s'égrènent comme des scènes, portés par des pensionnaires au caractère bien trempé. Mais ça n'a pas fonctionné pour moi.
C'est d'autant plus frustrant qu'il y a des passages très émouvants : les vieillardes qui renoncent à se faire photographier par crainte d'immortaliser leur décadence, ces ambulances qui emportent cette camarade qu'on croyait éternel, le délicat moment de la douche, le dialogue avec cet arabe aussi gentil qu'il est différent…
Je suis curieuse. L'avez-vous lu ? Et si oui, quel a été votre ressenti ?
À n'en pas douter, je ferai l'effort de lire un autre roman de Lídia Jorge.
Bilan : 🌹
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Maria Alberta nous livre ici son journal intime. C'est une vieille dame à la santé vacillante. Depuis son EPADH et grâce à un enregistreur puisqu'elle ne peut plus écrire, elle livre les anecdotes de ses journées, sa peur de la mort, la relation sado-masochiste qu'elle entretient avec sa fille.
Parce que ses facultés intellectuelles sont intactes, son caractère bien trempé donne une saveur particulière à ce récit qui ne manque pas de piquant.
Car oui, malgré le contexte et le sujet, ce livre est aussi amusant que bouleversant.
Je l'ai trouvé quand même un peu long et répétitif, à l'image de ses journées mais aussi, malheureusement, très révélateur des mauvais traitements en EPADH. Il semble que le Portugal ne soit pas mieux équipé que la France.
C'était un bon moment de lecture mais, dans la même veine, j'ai préféré Un Clafoutis aux tomates cerises.


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Une vieille dame décide de raconter ses journées sur un dictaphone. Elle vit a l'hôtel Paradis et destine ses audios à sa fille Lidia Jorge qui est écrivaine. Elle raconte son quotidien. Ses rêves, cauchemars, et la vie qui coule lentement au fil des jours qui passent.
C'est un texte original car on rentre dans les pensées parfois floues et décousues d'une vieille femme qui vit en maison de retraite.
L'hôtel Paradis n'est rien d'autre qu'une maison de retraite. La maman de Lidia a peur du noir, peur de la nuit, peur de perdre la mémoire. Elle a parfois des obsessions, elle fait souvent des crises de colère, use la patience du personnel, et souvent est un brin paranoïaque.
Elle a eut une vie bien remplie et ne souhaite pas qu'on l'oublie. Même si parfois, ses idées sont confuses, elle reste très alerte et observatrice.
Elle se fait des amitiés puis voit ses amis mourir et disparaître, c'est triste.
Je n'ai pas trouvé ce texte très joyeux car on sent la fin proche.
J'ai trouvé également que le texte n'est pas fluide et assez dense. Pas toujours aisé de suivre les réflexions de cette femme.
Bref, je vous invite à vous faire votre propre opinion.
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Après deux lectures coups de coeur, j'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman, qui n'a commencé à susciter mon intérêt qu'au bout d'une soixantaine de pages.
La narratrice, Dona Alberti, est une vieille femme dans un ehpad nommé l'Hôtel Paradis, qui nous livre son ressenti et son vécu avec le personnel soignant, les autres résidents et sa fille, auteure de ce roman.
Paralysée, prisonnière de ce corps qui l'a rendue dépendante, elle se sent en ce lieu comme en exil mais sa mémoire et son amour de la nature lui permettent parfois de s'évader.
Du décès brutal d'un résident à l'invasion de fourmis dans la résidence, en passant par les errances nocturnes des personnes âgées désorientées, le récit retrace le quotidien de cette dame âgée, comme un journal intime. J'ai vraiment apprécié certains chapitres et en ai lu d'autres en diagonale. Même si ce roman ne m'a pas complètement emportée, je comprends sa richesse pour l'auteure qui a retranscrit près de 38 heures d'enregistrement de notes orales de sa mère, d'avril 2019 jusqu'au printemps 2020 avec la pandémie de Covid. Un bel hommage.
Je remercie Netgalley et les éditions Métailié pour cette lecture.
#NetgalleyFrance
#Misericordia
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J'ai décidé de lire ce livre car Patricia l'a noté 5 étoiles.

Je n'ai pas trouvé dans ce livre « l'étincelle » qu'elle a manifestement trouvé.

Le sujet est rare : la dernière année de vie d'une vielle dame dans une maison de retraite, au Portugal.

Ce livre témoignage, montre l'inhumanité que peut être la vie dans de tels établissements.
Mais il y a aussi de la vie humaine dans cette vie.
La relation avec le personnel qui travaille dans ces établissements, les rapports entre les différents pensionnaires, mais n'est-ce pas tout ce qui reste quand tout à disparu?

Les descriptions sont fortes, clairement.
Est-ce que chacun d'entre nous sera amené à cette « finitude »?
Peut on y échapper?

C'est la question que je me pose après cette lecture.
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ur le contenu, j'ai été particulièrement interpellée par le comportement de certains soignants, qui abandonnent les résidents en chaise roulante au milieu des couloirs, ne leur adresse pas la parole pendant les soins ou n'écoutent pas leurs demandes…

Sur la forme, je ne vais pas cacher que Misericordia a été une lecture difficile pour moi. J'ai eu du mal à entrer dans ces monologues qui paraissaient sans fin, sans que je comprenne où voulait nous emmener l'auteure, les idées émergent (trop?) lentement, le rythme est absent, en contradiction avec les chouettes petits moments de vie racontés par Alberta. Bref, je n'ai pas trop accroché.

Chronique complète sur le blog
Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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