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4,01

sur 1173 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sommes-nous le résultat des traumatismes de notre enfance (si petits ou si grands soient-ils), à la recherche continuelle de ce qui nous a manqué, comme ici l'amour et la reconnaissance d'un père ? Gaëlle Josse tente une réponse avec Isabelle, son héroïne, qui déroule dans une litanie sans fin la douleur de n'avoir pas été aimée par son père. Un homme qu'elle retrouve alors qu'atteint d'une maladie de la mémoire il semble enfin apaisé, prêt à lui donner ce qu'elle a toujours attendu, et incidemment à révéler le traumatisme fondateur de son attitude passée.
Un roman attractif au début qui m'a paru ensuite bien long malgré ses seulement 192 pages. La redondance et le manque de crédibilité du propos, le style parfois artificiel et emphatique du récit ont fait que ne parvenant pas à le pénétrer sa lecture m'a lassée. Pourtant il existe des moments forts qui m'ont touchée comme quand Isabelle évoque Nietzsche : « Un jour, j'ai lu une histoire qui m'a fait trembler. Turin, le 3 janvier 1889, piazza Alberto. le jour où Nietzsche s'est jeté à la tête d'un cheval de fiacre épuisé, frappé jusqu'au sang par son cocher, jusqu'à s'écrouler au sol, jambes brisées. Nietzsche a enlacé le cheval comme un frère humain, il l'a embrassé dans un geste de consolation impossible, désespéré. Ensuite, il s'est écroulé, a perdu conscience. La grande absence. Tout a lâché, le corps et l'âme, la maladie mentale ne l'a plus quitté, jusqu'à la fin, dix ans plus tard. Humain, trop humain, je crois que j'ai compris là ce que ça pouvait vouloir dire. »
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Je ressors de cette lecture avec un sentiment de malaise.
J'ai tourné les pages avec hâte, assez pressée d'en finir avec cette histoire pesante dont je n'ai pas réussi à saisir les ressorts.
Isabelle reçoit un appel de son frère Olivier qui lui demande de venir voir leur père.
La demande est incongrue, Isabelle est en froid avec son père depuis de nombreuses années et a coupé les ponts. Pourtant, sans (se) poser de questions, la voilà qui fait son sac et prend le train pour Annecy, pour retrouver la maison de son enfance.
Une fois sur place, Olivier lui explique que le père commence à avoir des absences, des trous de mémoire, Alzheimer a toqué à la porte et donne des premiers signes d'impatience.
Ce père, taiseux et violent, porte un secret. Il est en proie à des cauchemars récurrents depuis de nombreuses années, et décide subitement de se livrer à ses enfants, sans raison apparente, alors qu'il a soigneusement évité de leur parler et de leur faire confiance toute sa vie.
Le fantôme de la mère, morte depuis des années, usée d'avoir fait rempart permanent entre ses enfants et la colère du père, semble discrètement errer dans la maison…
Isabelle porte en elle une autre douleur, celle du décès de son compagnon, lors d'un accident de plongée dont elle s'estime en partie responsable.
So what serais-je tentée de dire. Aucun des personnages ne m'a semblé attachant, je me suis passablement ennuyée, je n'y ai pas cru, tant les relations entre personnages m'ont paru incohérentes. Les flash-backs dans le passé faits d'une multitude d'anecdotes finissent par tourner à vide et s'avèrent sans grand intérêt.
J'ai eu l'impression de lire une histoire en partie autobiographique, dès le début Isabelle et Gaëlle m'ont semblé ne faire qu'une. L'auteure semble avoir gratté une croute et se complaire de constater que dessous la plaie est toujours bien là, vivante, douloureuse, à vif. Des souvenirs de son enfance m'ont semblé mêlés à d'autres faits plus romancés, d'où un manque de cohérence, comme si les pièces d'un puzzle avaient été trop modifiées pour pouvoir s'imbriquer aux autres.
Un premier rendez-vous raté, Gaëlle Josse a une belle plume, mais les sentiments des personnages restent trop en surface à mon gout, la litanie d'Isabelle sur le manque d'amour donné par son père se fait redondante et finit par plomber le récit et pousser le lecteur dans une certaine déprime…
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Petite réflexion personnelle : pourquoi ce titre « La nuit des pères », alors que Gaëlle Josse parle de son père à elle, qui ne l'a pas aimée, qui n'arrive pas à traverser sa propre nuit, et qui hurle chaque nuit , toutes les nuits, dans son sommeil ?
Les nuits du père.
Qui hurle aussi tout le temps « impatience à fleur de peau, courroux toujours prêt à éclater » : je peux ouvrir le livre à n'importe quelle page, je trouve, écrit de façon admirable la même litanie.
C'est une longue lettre, une mise à mal, une dénonciation d'une fille, Isabelle, sûrement un complexe d'Oedipe pas résolu, puisqu'elle dit qu'elle aimerait alors qu'elle est adulte, à la fin du livre, qu'il la prenne dans ses bras, son odeur, son contact, ainsi que le ferait une amoureuse rejetée. Et malgré tout désirante.
Avec des phrases poignantes, un non-dit que nous attendons depuis le début, car il n'est quand même pas normal qu'un père rejette obstinément non seulement sa fille, mais aussi tous les plaisirs ( la petite chienne avec qui il jouait, riait et chahutait, se fait assassiner par lui à cause de cela, le plaisir qu'elle lui a donné), qu'il ne décolère pas et répand la peur, Gaëlle Josse nous fait participer à son enfance sans doute et peu importe, à une enfance dévastée par le manque d'amour.
La mère se tait, elle se tait même un peu trop, sans doute par peur d'y passer elle aussi, puisqu'elle veut de toutes ses forces garder le non-dit, et ne pas mettre sa fille au courant du drame du père.
Très étrangement, j'ai souligné plusieurs passages dans presque toutes les pages, aimé la langue qui chante, pleuré avec cette petite qui ne grandit pas, lui ai reproché de ne pas le faire et, parallèlement, jugé vraiment longue cette complainte où les sentiments de révolte de la gamine de 8 ans se transforment en une vague acceptation, toujours accompagnée de terreur, et qui , en réalité, ne se transforment.
Car ni le père, ni la fille, ne changent.
La montagne n'offre même pas au père la respiration positive. le fond des mers choisi par sa fille lui offre la mort de son conjoint.
A moins que Gaëlle Josse veuille justement nous transmettre cette impossibilité à oublier les blessures d'enfance : de résilience, dont au fur et à mesure de ma longue vie je commence à me fatiguer, il n'est pas question ; l'oubli, c'est la plongée dans l'Alzheimer du père ; le pardon n'existe pas.
En cela, elle nous implique dans un drame que nous avons, à des degrés divers, vécus, elle l'exagère pour nous forcer l'empathie, et, en cela, elle est, presque, géniale.
« Que la douleur et un archipel dont on n'a jamais fini d'explorer les passes et les courants. »
Douleur infinie. Une épine dans le coeur.
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Une histoire trop subtile pour moi où il faut attendre longtemps pour que les pièces se mettent en place et arriver à la conclusion que des gens impossibles, ça existe.

Le roman se déroule dans un village montagnard, à plus de deux heures de Chambéry. Il nous emmène un peu en Algérie pendant ce qu'on appelait les évènements ou la pacification pour ne pas avouer que c'était une guerre.

Isabelle a reçu un appel de son frère qui doit lui parler, et pour ça il veut l'avoir en face de lui. Elle prend alors le train pour Chambéry où il l'accueille à la gare. Elle est venue à reculons, trop de mauvais souvenirs de son père qu'elle a fui des années plus tôt.

Olivier lui apprend que leur père — une forme physique de jeune homme malgré ses quatre-vingts années, a « la maladie de l'oubli ». S'en suit la vie d'Isabelle, surtout le pire de sa vie d'ailleurs et c'est long, très long.

Vient après le récit du père, un traumatisme que l'on peut comprendre, mais j'ai cherché, en vain le lien avec ce qu'il avait fait subir avec sa famille.

Pour finir l'histoire d'Olivier, celui qui est resté et qui, finalement, répond, sans le vouloir, à la question du lien entre le traumatisme et le comportement du père.

Lien : https://dequoilire.com/la-nu..
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Gaëlle Josse raconte avec une plume pathétique la blessure reçue par le père qui ne se cicatrisera jamais, une plaie de l'âme à jamais béante . Cette souffrance l'empêchera d'être un père affectueux, il aimera ses enfants à sa manière.
Bien des scarifications, des drames touchant les parents, les aïeux, affectent la descendance, c'est une vérité qu'il ne faut jamais oublier.
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La nuit des pères
C'est le sixième livre de Gaëlle Josse que je lis
J' aimé son style , j'aime quand elle nous amène à Ellis Island , au 17° siècle , devant un tableau ou une oeuvre musicale
Ses romans sont le plus souvent courts et ciselés
La nuit des pères est une histoire plus classique
Isabelle retrouve Olivier pour parler de leur père dont la santé décline
Rien de bien original dans ce scénario
Je me dis: c'est Gaëlle Josse . Elle va trouver la bonne formule pour en faire un récit riche et bien écrit
Je lis, je lis, et rien ne vient .Ni le style, ni l'histoire, bien trop banale, n'arrivent à me passionner
Arrêter la lecture. Impossible, c'est Gaëlle Josse tout de même
Mon opiniâtreté se trouve récompensée quand , dans le dernier tiers du livre, arrive le récit du père qui donne la clé pour comprendre l'histoire familiale . Comme si l'auteur se réveillait, sur un plan littéraire bien entendu
Je retrouve alors la Gaëlle Josse que j'aime • La fin du livre est vraiment passionnante et émouvante
Mais que ce fut long pour arriver à ces quelques dizaines de pages qui justifient la lecture de ce livre
Un conseil: si vous voulez découvrir Gaëlle Josse, ne commencez pas par ce livre
Elle a fait beaucoup mieux:Le dernier gardien d'Ellis Island, Les heures silencieuses ,Un été à quatre mains, L'ombre de nos nuits
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On te conseille de lire Gaelle Josse depuis longtemps. Tu repousses toujours le moment. Sans raison aucune.
Ou peut-être parce qu'il plane une certaine noirceur autour de ses ouvrages.
En tout cas, c'est ainsi qu'on te présente la chose. "Ce n'est pas gai!"

Et puis voilà, tu apprends par hasard qu'elle écrit aussi de la poésie. Tu tends l'oreille, tu entends qu'elle passe par la librairie de ta ville dans quelques jours... Tu tends l'oreille et la main, le temps de te saisir de la nuit des pères.

Ca commence comme ça.
Isabelle doit rentrer, vite, très vite, avant qu'il ne soit trop tard. Son père diminue, son père disparaît. Puisque sa mémoire fout le camp.
C'est ce que lui dit son frère au téléphone.
Il a dû chercher des mots moins brutaux. Ça n'existe pas, pour dire la fin.

La fin d'un homme brutal.
Insidieusement.
Pas de coups, pas de violences physiques.
Mais des absences, des fuites au sommet de cette montagne, qui plane sur leur vie autant que le père. Il en est l'image-même, il plane au-dessus d'eux, même absent. Son ombre est immense, son ombre est dense...

Isabelle se souvient. Des rejets. Des carences. Des silences.
Les cris de cet homme intraitable, la nuit, ses cris comme le début d'une histoire...

La voilà revenue, Isabelle.
Au creux de cette enfance qui laisse des bosses et des ecchymoses. Même qu'on n'y peut rien.

Tu as tardé à lire Gaelle Josse. Tant pis ou tant mieux. le moment était le bon. Et c'est avec infiniment de précision, d'acuité, de poésie, que cette plume est venue me cueillir.
Pour la noirceur...
Pas de lumière sans obscurité.

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Lecture audio - Décidément j'accroche moins aux derniers romans de Gaëlle Josse alors que j'ai été longtemps une de ses dans les plus inconditionnelles.

Dans celui-ci il n'est pas question uniquement de la nuit des pères mais également des nuits de chacun des trois personnages mais sans pour autant lever totalement le voile.

L'auteure cherche à nous plonger dans l'ambiance pesante de ces retrouvailles familiales et elle y parvient en partie tant le climat est lourd mais il m'est très vite apparu évident que le passé paternel allait m'expliquer le pourquoi du comment et que vu le caractère de celui-ci la fin était évidente.....

Elle m'avait habituée à des twists plus recherchés, moins faciles même si sa plume a toujours cette faculté à susciter les émotions.

Viviane Maier m'avait déjà déçue et une fois de plus ici j'en ressors en me questionnant.... Vais-je continuer à la lire, la source est-elle tarie ?

La note est surtout pour l'ambiance rugueuse de la montagne et des caractères assez bien restitués.
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De Gaëlle Josse, J'ai beaucoup aimé les romans suivants : le dernier gardien d'Ellis Island, une longue impatience et les heures silencieuses. Ce matin-là ne m'a guère emballé et la nuit des pères ne me parle absolument pas.
La première partie est ennuyeuse au possible. Ce ton monocorde pour raconter la vie d'Isabelle est vraiment lassant.
Je pensais à plus de passion dans son rapport avec son père, plus de haine, mais je ne ressens que de la monotonie. Evidemment, la langue est toujours belle, mais cela ne suffit pas.
De plus, je n'ai pas cru à ce taiseux qui déballe ses secrets de vie en bloc. Je ne pense pas qu'un père puisse ainsi se rapprocher de ses enfants alors que toute sa vie, il les a maintenus à distance.
A la rigueur, j'aime assez le chapitre avec Olivier. Et me vient la phrase suivante. A trop vouloir protéger les filles, on les détruit.
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Je lis chaque nouveau roman de cette auteure. Elle capte avec finesse les sentiments et émotions qui lient les êtres entre eux. Dans le livre de ce jour, j'ai eu du mal à m'intéresser au personnage féminin, à sa souffrance. Je ne saurais dire pourquoi le courant n'est pas passé. le père est un être fort peu sympathique dont le pourquoi du caractère arrive bien tard et d'une manière que j'ai trouvée abrupte. le récit de sa vie d'avant est peu crédible, la transformation paraît tirée par les cheveux. le frère est mieux campé, quelques passages le concernant sont très beaux.
La maman, absente, appartient au passé, autant par une soumission d'un autre temps que par le souvenir qu'elle a laissée. Un léger malaise est palpable dans l'évocation de cette femme.
Enfin, la montagne, omniprésente, est pesante dans l'approche qui en est faite, refuge d'un solitaire, symbole du mérite, dureté et ascétisme forgent le caractère si l'on en croit les leçons du père. le lien entre sa souffrance de soldat et sa sécheresse de coeur n'est pas très clair, le fond de l'ouvrage manque d'un substrat crédible.
En résumé, je suis déçu (pour une fois) par cet opus de Gaëlle Josse.
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