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Eric Fonteneau (Autre)Julien Théry (Autre)Patrick Boucheron (Autre)
EAN : 9782902039203
181 pages
Editions Dépaysage (14/01/2022)
3.88/5   4 notes
Résumé :
L'ego-histoire, en un peu plus de trente ans, a acquis un nom et collecté de beaux succès. Cet exercice qui fait dire à l'historien d'où il parle, en soulignant la façon dont il se situe dans l'acte de produire l'histoire, s'est même constitué en un genre.

D'un mémoire d'habilitation à diriger des recherches, qu'il a repris et prolongé en l'ouvrant aux interventions de deux autres médiévistes, Julien Théry et Patrick Boucheron, et d'un artiste, Eric F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre résulte d'une dissertation de soutenance de HDR (Habilitation à Diriger des Recherches), élargie à une Anthropologie de soi.

Un premier mot sur ce que c'est une HDR. Il y a, dans la carrière professionnel d'un enseignant/chercheur, deux étapes importantes à franchir.

La première est la thèse de doctorat, d'une durée normalement de 3 ans, avec une soutenance à la fin. Cette soutenance autorise le jeune docteur à postuler à un poste de Maître Assistant, ou équivalent, dans un établissement d'enseignement supérieur, où il pourra enseigner et codiriger des thèses.

La deuxième étape, quelques années après la thèse de doctorat est la HDR, anciennement une Thèse d'État. Cette thèse a deux volets, un scientifique, comme la thèse de doctorat et un côté "parcours". Parcours dans le sens où le candidat doit présenter ce qu'il a fait depuis sa thèse de doctorat : publications, enseignements et codirections de thèse. Avec cette deuxième thèse le candidat peut postuler à un poste de professeur des universités, ou équivalent, ou il pourra être le titulaire d'une chaire et être le directeur officiel des thèses. le passage n'est pas automatique.

La lecture de ce livre peut donner l'impression que l'auteur est narcissique, par la répétition des "je fais ceci", "j'ai fait ce choix", "j'ai travaillé avec Untel"... et c'est le cas, mais ça s'explique de deux façons.

Tout d'abord, lors d'une soutenance HDR, le candidat doit présenter son parcours, valoriser ce qu'il a fait. Donc, le "je" est obligatoire, comme dans une candidature à un poste à pourvoir. La deuxième raison est dans le titre du livre : "une anthropologie de soi". Sous ce deuxième aspect, il prend de la distance et se voit de loin. Pour ceux qui ne connaissent pas le métier d'enseignant/chercheur en histoire, on apprend beaucoup.

L'auteur est un passionné de ce qu'il fait, d'autant plus qu'il ne râle pas de toutes les difficultés du contexte universitaire (manque de moyens, ...) ou alors avec des collègues "forte-tête". Il est heureux du métier qu'il a choisi et c'est très bien de voir ça. le métier d'enseignant chercheur est passionnant et la richesse est, avant tout, intellectuelle. C'est vrai que l'histoire médiévale est un sujet passionnant. Ce n'est pas pour rien que le postface de son livre a été écrit par Patrick Boucheron, aussi spécialiste d'histoire médiévale au Collège de France.

Alors, qui pourra s'intéresser à ce livre ?

Je connais le métier d'enseignant/chercheur dans mon domaine (math/info). Un regard dans cet autre domaine m'a semblé intéressent, puisque personnellement je suis passionné d'histoire mais plutôt de la deuxième guerre. La quantité de détails, personnes, contacts dans son domaine m'a semblé excessive et j'ai failli abandonner la lecture.

C'est intéressant aussi de signaler que le niveau de détail que j'ai trouvé dans ce livre est bien caractéristique des passionnés qui veulent livrer une description très précise de ce qu'ils font, et cela, quel que soit le domaine scientifique.

Les lecteurs qui ne sont pas dans l'enseignement pourront avoir une réaction comme la mienne : intéressant mais excessivement détaillé.

Par contre, les enseignants/chercheurs en Histoire, et domaines proches (Anthropologie, ...), trouveront ce livre passionnant et très intéressant.

Ceci pour dire que c'est un livre intéressant, mais pour un public assez étroit. de ma part, je lirai probablement son livre sur Jacques de Molay, le grand-maître des Templiers, dès que j'ai l'occasion.

Et pour finir... j'aurais inversé l'ordre des mots dans le titre - "L'histoire, le chaos et l'ordre" - , puisqu'il me semble que le but de l'historien est justement de remettre de l'ordre dans le chaos des faits de façon à pouvoir les expliquer.

Je remercie Babelio et l'éditeur (Dépaysage) qui m'ont donné l'opportunité de lire ce livre. Ainsi que Amaury Levillayer, de chez Dépaysage, qui a fait accompagner le livre par un message personnalisé très sympathique.


Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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Je remercie Babelio qui à l'issue d'une masse critique m'a permis de recevoir ce livre et je remercie la maison d'édition vendéenne DÉ PAYSAGE pour l'envoi de ce bel ouvrage imprimé sur un papier de qualité avec des illustrations d'Éric Fonteneau.
Aimant les histoires dans L Histoire,n'aimant L Histoire que de façon relativement dilettante ne serait ce que parce que j'ai beaucoup de mal avec la chronologie ( mal récurrent qui m'embrouille également dans mes recherches généalogiques), aimant principalement les portraits de " personnages" et de ce qui fourmille autour, j'avais à la fois ce qu'il me fallait de curiosité pour apprécier ce type d'ouvrages et à la fois à plusieurs reprises j'ai manqué cruellement de références ( j'ai lu plusieurs ouvrages de le Goff,des textes de Froissard,entendu parler de Duby et lu des extraits de Comines mais j'ignore tout des autres noms cités et tout des autres médiévistes),je ne suis pas dotée de diplômes universitaires bien qu'ayant enseigné plus de 30 ans ( sur Nantes... presque essentiellement en maternelle !), j'avoue que j'ai parfois été dépassée par l'érudition luxuriante de l'auteur.
Enfin je n'avais jamais entendu parler d'ego- histoire,et à la fin de cette lecture je n'ai pas les compétences pour me positionner pour ou contre cette façon de lire L Histoire. Par contre,je partage l'avis de l'auteur qui cherche à élargir les sujets de ses recherches, essayant de les analyser dans leur globalité et non pas comme des éléments disparates se suffisant à eux mêmes. dans les citations que j'ajouterai, j'essaierai de choisir celles qui illustrent cet élargissement des sujets,cette façon de ratisser large qui me plaît particulièrement.
Il m'est parfois difficile de comprendre la différence entre ego- histoire et autobiographie dans la partie" ressaisissement" ,sans que ça enlève de l'intérêt à sa lecture mais sans que ça en ajoute vraiment.
Enfin, les références bibliographiques sont importantes et peuvent conduire à des découvertes pour ceux que le moyen âge passionne.
En conclusion,d'abord un bel objet que ce livre, puis un sujet qui me sort de mes sentiers battus et rebattus,bien que j'aie eu parfois le sentiment de n'être intellectuellement et culturellement pas très bien " armée" pour en tirer la substantifique moelle. Une maison d'édition à suivre.
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Dans ce livre d'ego-histoire, il est d'abord question de Philippe Josserand, historien, médiéviste, et propriétaire du chat Balthus. Parce que l'ego-histoire, c'est donner à l'historien une place dans l'histoire, dans sa propre histoire, dans sa recherche. Ce livre, qui est à l'origine le passage obligé pour obtenir l'habilitation à diriger des recherches, devient un retour sur soi autant qu'un programme pour l'auteur. Quel est son parcours ? Qu'est-ce qui dans sa vie l'a conduit jusqu'à ce travail, ces recherches en particulier ? Pourquoi le Moyen Âge ? Pourquoi Nantes ? Toute une vie universitaire en 130 pages.

C'est un exercice exigeant, qui demande au lecteur néophyte de s'accrocher mais qui est vraiment intéressant pour appréhender le monde de la recherche et finalement une autre forme d'anthropologie où le sujet d'étude serait les historiens eux-mêmes.
De Philippe Josserand, je connaissais quelque titre d'ouvrage, notamment sur Jacques de Molay. Et j'ai très envie de découvrir ses essais car son écriture m'a plu. Il y a une élégance dans la tournure des phrases qui sert complètement le propos.
C'est aussi l'occasion de souligner le magnifique travail d'édition fait par Depaysage. Un beau papier, un travail d'illustration tout aussi élégant et le plaisir des notes en marges !

C'est un livre qui ravira les amateurs d'Histoire qui n'ont pas peur de se frotter à la recherche contemporaine et aux réflexions qui animent le monde universitaire. A découvrir.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
( citant Le Goff) je n'ai jamais trouvé intéressant le travail de l'histoire dans ce qu'il s'arrête à un domaine étroit. il lui faut bien sûr cet ancrage, parce qu'on ne peut rien dire de pertinent si on n'a pas une familiarité profonde avec un domaine bien déterminé. mais il faut penser aussi qu'il y a tout le reste. Je ne vois pas d'histoire véritable qui ne se propose d'être une histoire universelle je dirais plutôt aujourd'hui une histoire générale, tenant compte du maximum d'histoires possibles à partir de celle qu'on connaît le mieux
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que l'on se rassure, je ne m'é tendrai pas sur mon histoire personnelle, ni dans la forme , ni sur le fond , mais je ne la tairai ni ne la voilerai obstinément car je crois indispensable et , pour tout dire , honnête qu'un lecteur puisse situer celui qui écrit, cerner sa pratique, peut-être son intention, et, à cette fin, je voudrais m'efforcer de montrer comment à partir d'un rapport au passé, par force particulier, sont nés un goût, une curiosité pour l'histoire, une envie et une volonté de la comprendre, qui m'ont conduit à m'y dédier et à en faire un métier
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une période est un temps que l'on se donne . on peut l'occuper à sa guise, le déborder, le déplacer. On n'a aucune obligation d'en faire une chose existant par elle-même et vivant de sa vie propre, qu'il s'agirait de placer dans une collection d'autres choses et de défendre contre celles évidemment hostiles, qui la précèdent ou la périment.(...) l'historien ne peut exister qu'au contemporain et il lui appartient donc d'adapter en ce sens ses méthodes.
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du passé, je ne me voyais pas faire table rase, mais il s'est agi pour moi dès lors de l'élargir, le détacher de la famille, de ne plus seulement tendre à savoir, mais à comprendre, et , au lieu d'une énumération, sans lien et quasiment sans limite, de rechercher plutôt une progressive intelligibilité ( en citant Marc Bloch)
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expliciter, en historien , le lien entre l'histoire qu'on a faite et l'histoire qui se fait saisir (...)saisir la dialectique à la fois intérieure et extérieure. d' une trajectoire individuelle ( en citant Nora)
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Videos de Philippe Josserand (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Josserand
Sous la plume de Philippe Josserand, sept proches du dernier grand-maître des Templiers en dressent le portrait, chacun leur tour, à travers lettres, dialogues et monologues. Un ouvrage qui fait résonner au plus près réalité et fiction.
En librairie le 15 septembre et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454580/les-sept-vies-de-jacques-de-molay
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