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EAN : 9781545401668
266 pages
Laurène Herman (23/06/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Il est impossible de présenter une époque, une civilisation, ou une existence dans son entièreté. Nous ne faisons souvent qu'effleurer les faits et les gens...
Avec huit récits se déroulant au coeur de drames historiques, de catastrophes naturelles, d'espaces sauvages, dans le ciel et en plein océan, l'auteur nous entraîne sur une partie de son chemin au coeur de notre Histoire et de notre environnement.
Il nous permet ainsi de découvrir au sein des év... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans cet ouvrage, l'auteur a rassemblé huit textes à mi chemin entre le récit et l'essai, qui conduisent le lecteur de l'Iran jusqu'à Cuba, en passant par Auschwitz-Birkenau ou Haïti. le voyage n'a alors rien d'idyllique ou de touristique, et l'auteur, face à la détresse humaine, à l'inconcevable, à l'inacceptable, nous fait partager son effroi et ses réflexions sur les versants sombres ou plus lumineux de l'humanité.
Quatre textes se veulent plus légers, mais ne sont toutefois pas inconsistants, car l'écrivain essaie alors de communiquer son amour de la nature, sa passion pour la plongée sous-marine ou le pilotage d'un petit avion. Mais là encore, dans une moindre mesure, il ne s'agit pas de promenades de tout repos. Car il est facile de concevoir combien l'homme peut être fragile et insignifiant confronté à l'immensité de l'univers, dans le abysses ou dans les cieux, mais aussi dans une garrigue, paisible en apparence, où les animaux se livrent une guerre sans merci, et où le plus fort a toujours raison du plus faible.
Le livre ponctué de références bibliographiques et de citations d'écrivains ou philosophes de toutes les époques (Saint-Augustin, Stefan Zweig, Primo Levi, Chamfort, André Gide, Emil Cioran...) est une mine d'or pour le lecteur avide de savoir.
Cet ouvrage a été édité en juin 2017, et l'auteur débute son épilogue par ces quelques lignes :
"Arrivé à la fin de ces "Eclats de voyages" retenus par ma mémoire sélective, je réalise pleinement la profonde dualité de notre monde. Il n'y a pas besoin d'aller bien loin pour perdre sa naïveté et voir que nous évoluons entre ombres et lumières : entre contemplation et dégoût face au spectacle quotidien qui nous entoure. Suite à mes nombreux voyages, après avoir fréquemment savouré le meilleur et constaté souvent avec effroi le pire, je reste là face à une profonde interrogation concernant la présence du mal et de la souffrance parfois poussés à leur paroxysme sur notre planète. Quelles sont les causes des accidents de la vie, de la cruauté, de la maladie et des catastrophes? D'où vient le mal si ancré dans le coeur des hommes? Je ne sais toujours pas... Tant de philosophes, de penseurs, de théologiens et de religieux ont tenté de répondre à ces questions posées à chaque génération arpentant la Terre."
Depuis la parution de ce livre la nature n'a pas pris de repos, des catastrophes se sont enchaînées, inondations, cataclysmes, ouragans... et l'homme, dans ce qu'il a de plus abject, de son côté n'a pas levé le pied, ajoutant encore plus de noirceur à un quotidien souvent déjà bien sombre pour beaucoup.
Je suppose donc que les carnets tenus par Thierry Joumard des Achards se sont encore enrichis d'autant de "voyages" hélas d'une tonalité obscure.
Je ne m'attendais pas à de telles destinations et rencontres en me plongeant dans la lecture de ce livre... Mais j'ai été séduite. Et puis, de toutes les façons, je suis responsable de ce choix. Je suis Thierry Joumard des Achards sur les réseaux sociaux depuis plusieurs mois ou années??? Je ne sais plus... Ai-je effectué le premier pas dans sa direction??? Je ne sais pas, une fois de plus! Par contre, ce dont je suis certaine, c'est que je suis une lectrice assidue des billets qu'il publie quotidiennement. Ma curiosité de lectrice aidant, j'ai naturellement songé : "Allons voir plus loin!" Je suis allée plus loin, j'ai lu... et je me félicite d'avoir eu le nez creux. "Eclats de Voyages - Entre Ombres et Lumières", est une belle rencontre, un livre qui mérite d'être lu.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Paris, le 12 Janvier 2004 :

Exceptionnellement, il y a des fins de vacances qui semblent être comme un réveil salvateur après une nuit d'atroces cauchemars. Je rentre de réunion professionnelle où je n'ai pas réussi à avaler quoi que ce soit depuis quatre jours malgré l'excellente gastronomie de mon lieu de travail. J'ai enchaîné entre Noël et la nouvelle année quelques jours d'épreuves physiques et morales des plus extrêmes. Je commence à peine à ne plus avoir la nausée et à ne plus me réveiller en sursaut, effrayé par les images que ma mémoire projette malgré moi sur mon esprit profondément fatigué.
(Frisson de Terre)
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Il y a des lieux de voyages dont on revient sérieusement touché aux tréfonds de son âme et qui nous invitent à réfléchir. Comme si ces endroits arrivaient par leurs vibrations à secouer la part d'âme qui nous habite. Auschwitz-Birkenau fait partie de ces points du globe terrestre où se concentrent toutes les dimensions tragiques de l'humanité. Du plus médiocre et cruel Kapo, des abominables médecins S.S. expérimentateurs comme Josef Mengele, jusqu'au père Maximilien Kolbe, Saint de l'Eglise Catholique qui s'est sacrifié pour sauver un père de famille, en passant par les Sonderkommandos juifs qui se sont révoltés pour détruire les fours crématoires et ainsi ralentir l'extermination, ce lieu concentre la grande et la petitesse de la nature humaine.
(Auschwitz-Birkenau : Faisons mentir Hegel!)
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Arrivé à la fin de ces "Eclats de voyages" retenus par ma mémoire sélective, je réalise pleinement la profonde dualité de notre monde. Il n'y a pas besoin d'aller bien loin pour perdre sa naïveté et voir que nous évoluons entre ombres et lumières : entre contemplation et dégoût face au spectacle quotidien qui nous entoure. Suite à mes nombreux voyages, après avoir fréquemment savouré le meilleur et constaté souvent avec effroi le pire, je reste là face à une profonde interrogation concernant la présence du mal et de la souffrance parfois poussés à leur paroxysme sur notre planète. Quelles sont les causes des accidents de la vie, de la cruauté, de la maladie et des catastrophes? D'où vient le mal si ancré dans le coeur des hommes? Je ne sais toujours pas... Tant de philosophes, de penseurs, de théologiens et de religieux ont tenté de répondre à ces questions posées à chaque génération arpentant la Terre.
(...)
(Epilogue)
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25 novembre 2016, Fidel Castro vient de mourir. Et la nostalgie saisit nos politiques et nos médias. Certains, en dressant son panégyrique, ont à se faire pardonner d'avoir été pris en photo avec lui, joue contre joue, même si la barbe, ça piquait un peu. D'autres, en chantant sa gloire aujourd'hui, voyaient en lui la dernière relique poussiéreuse de leur jeunesse et de leurs utopies. C'est étonnant ces réactions. Décidément Fidel Castro et Ché Guevara ne laissent toujours pas indifférent. Il y a toujours des effluves de romantisme révolutionnaire chez nos intellectuels.
(Chaud comme l'enfer)
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16 Octobre 1994, 14h30 heure locale. La chaleur moite me prend à la gorge dès la descente de l'avion alors que je suis tout engourdi par le vol. Il faut dire qu'en quelques secondes, nous passons des 20°C en air sec de la cabine du 747 qui nous a conduits à Port au Prince, aux 30°C de l'ambiance sursaturée en humidité de la capitale haïtienne. Le voyage, de manière assez prévisible, a été très agité entre les cumulus congestus et les cumulonimbus, restes de la violente agitation cyclonique qui a ravagé le pays trois jours plus tôt. En effet, durant deux jours, les 12 et 13 octobre 1994, l'ouragan Gordon a dévasté le département du sud-est haïtien et tout particulièrement sa capitale, Jacmel.
(Le souffle de Gordon)
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