Les hommes sirènes

Touchée au coeur par l'approche qu'à Fabienne Juhel de toutes les différences j'ai cependant été désarmée dès les premières pages : la conversation de bistrot n'étant pas ma tasse de thé. J'ai failli laisser tomber et j'aurais eu tort de ne pas suivre le voyage d'Abhra .

J'ai eu du mal à appréhender le style Fabienne Juhel avec ses chapitres courts aux phrases parfois alambiquées. Mais au fur et à mesure, j'ai apprécié la qualité d'écriture au vocabulaire riche.
Nous suivons le voyage d'Antoine, d'origine indienne à l'enfance tourmentée, qui quitte femme et enfant suite à la découverte d'un problème cardiaque. Ce voyage à pied va lui servir d'exécutoire à une vérité que l'on découvre au fur et à mesure de son périple. Les situations et les rencontres vont petit à petit le reconstruire, le réconcilier avec son passé, lui faire découvrir l'amour et recommencer une nouvelle vie.
L'histoire est construite comme un conte avec un côté fantastique. La frontière entre le réel et le surnaturel est parfois mal définie et m'a parfois dérangé.
En tout cas Fabienne Juhel, nous a conté une belle aventure humaine sur la reconstruction, la recherche de ses origines et pour au bout du compte croire en la vie et en l'amour.

Quel étrange roman tant dans la forme que dans le fond. Ce sont d'incessants allers-retours entre passé et présent, des sauts de personnage en personnage que l'on a du mal à situer. Une enfance auprès de parents perturbés par leur passage dans les camps, heureusement allégée par une cuisinière et un sorcier mais qui aura des traces, des cicatrices profondes. Un secret brutalement révélé et auquel je ne m'attendais pas m'a laissé perplexe. A la fois violent et poétique, un voyage entre deux mers, initiatique mais tellement éloigné de moi que j'ai eu du mal m'identifier et/ou à aimer le personnage qui m'a laissé assez indifférente.



Et une fin encore plus étrange je ne sais pas encore aujourd'hui interpréter.
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