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EAN : 9782843043376
141 pages
Zulma (26/08/2005)
3.71/5   24 notes
Résumé :

Une étrange fillette, mythomane et cruelle, règne sur une vaste propriété bretonne. Elle aime raconter des histoires et mystifier son monde. De père inconnu, de mère souvent absente, la fillette est élevée par Teresa, une bonne mexicaine, et entretient avec la nature une relation érotique et sacrée. Son royaume est perturbé le jour où " l'Indien ", engagé pour s'occuper du parc, commence &#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une grande propriété en Bretagne, une petit fille, mythomane et cruelle ( c'est la 4 e de couverture qui le dit), une mère aux amours saphiques et Térésa qui arrive du Mexique, bonne comme de la brioche ( par son attitude et sa silhouette) .
Il y a aussi l'indien, qui vient couper les arbres malades de la propriété. L'horreur pour la fillette dont le parc est son royaume, les arbres des êtres vivants et ses amis...La terre et les animaux son espace de vie.
La Verticale de la lune c'est aussi l'énigme de ce livre. Je n'ai pas compris.. Je me suis un peu perdue dans cette histoire. Sa mère n'est pas sa vraie mère... ou alors si peut-être.
Et puis est-ce une une famille inventée, les autres? On rencontre dès le début Nadine, une poupée jetée au fond d'un puits mais il y a une autre Nadine qui a sans doute vu le jour. Rencontre étonnante aussi avec La Veuve Noire qui arrive de l'île de Sein.
Désarroi et malaise à la lecture de ce roman. J'aurais aimé comprendre, percé ce que voulait nous dire l'auteure. Je n'ai pas su...
Comme dans les 2 autres livres que j'ai lu de Fabienne Juhel, il y la mort qui rode, du sexe ou de l'érotisme je ne sais, des rapports hors-norme... (incestueux aussi ).
Fabienne Juhel nous a prévenus, la fillette est mythomane...Où est la vérité?
J'ai pensé à Julius aux alouettes en lisant ce livre, tant le même souffle habite ce roman.
La langue est belle. L'histoire.. Je ne sais pas. Intéressante en tout cas, pour les mots, les rencontres, l'étrangeté de ce récit.



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J'aime l'écriture de Fabienne JUHEL: elle est suave, sensuelle, grave, terrienne. Alors quand un autre de ses romans est arrivé en poche, je me suis ruée dessus. "La Verticale de la lune" est pourtant son premier roman.

Elle est encore une enfant et pourtant elle n'a pas vraiment d'âge. Elle, c'est la narratrice. Cette gamine intelligente passe son temps à déambuler entre la maison et le vaste terrain aux multiples arbres. Son monde est là: dans le végétal des troncs, des écorces, à la lumière de la lune. Son monde est aussi auprès de Teresa, la bonne mexicaine, trop grosse pour être aimée des hommes mais si pleine d'affection et d'amour.
Sa mère, Marie, est un feu follet. Présente, et pourtant distante, ou complètement absente, aux prises avec des amoures féminines. Elle n'est que de passage.
Il y a aussi Nadine. "J'ai jeté Nadine dans le puits." L'histoire commence bien par ce geste symbolique de l'enfant, par sa colère ou sa tristesse. Elle ne parle de ses rêves ou de ses envies à quiconque, sauf aux arbres, témoins de ces escapades nocturnes, confidents et même partenaires de jeux sensuels.
Mais un jour l'Indien arrive, un sac de marin sous le bras et des armes de tueur. Il est bucheron. Cet homme est le perturbateur, l'agresseur, dans cet univers féminin. Il ne s'en prends pas aux humains, pas aux femmes ou aux filles, mais aux arbres. Des arbres vont tomber et la narratrice ne le laissera pas faire.

Ce petit roman suit cette enfant dans sa colère. Elle a tué et elle est prête à recommencer.
Elle espionne sa mère et cet Indien qui détruit son monde. Les arbres tombent mais pas tous (voir l'extrait de l'Indien). L'homme semble les respecter. Les uns sont déjà morts, les autres malades. Et puis lui aussi a ce rapport charnel avec eux. La nature sauvage pourrait être adoptée, soignée, la vie comprise et les cauchemars capturés.
Les corps féminins, adultes, sont ici palpitants. Aussi. La petite découvre l'onanisme et regarde ce qu'il se passe dans la tête des ainées. le corps change et les fantasmes aussi. La connaissance fonctionnelle du corps et de la reproduction n'y changera rien.
Et puis il y a cette culpabilité. La sauvageonne a tué Nadine. Personne ne semble être offusqué. L'enfant s'est vengée mais de qui, de Nadine, de sa mère.
Au fil du récit, la vie se décrypte. La vraie vie, celle de cette enfant aimée par deux parents. le mystère de la jeune héroïne en devient encore plus attendrissant. Entre les mensonges, entre les créations fantasmagoriques, tout l'univers de l'enfance apparait dans sa complexité, dans sa sensualité, son envie de possession de l'autre, son besoin intransigeant d'amour exclusif.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Ne pas chercher le pourquoi du comment, se laisser bercer par la plume poétique de Fabienne Juhel, s'immerger dans l'univers fantasque et le regard d'une fillette imaginative.

Une enfant amoureuse des arbres, dont la passion mène jusqu'à la relation charnelle. Dans son entourage, il y a la mère, volage, peu présente, et Térésa, celle qui nourrit, qui surveille. Et puis un jour apparait l'indien. Celui qui vient couper les arbres.

La verticale de la lune est une ode à l'enfance qui disparait et au deuil impossible et sans doute à une foule d'autres d'interprétations. Pour ma part je n'ai pas éprouvé le besoin de tout comprendre, d'y trouver un sens particulier. J'ai surtout retenu la superbe écriture de Fabienne Juhel épousant le récit de façon remarquable. Elle m'a portée tout au long de la lecture et c'était beau, puissant dans l'onirisme et la fragilité des êtres.

Une grande et belle découverte.

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Cette petite fille vit dans une maison en Bretagne avec sa mère et sa nounou mexicaine Teresa.
Tout autour de la maison il y a de grands arbres avec lesquels la petite fille entretient une relation quasi fusionnelle. Aussi, lorsqu'un bûcheron qu'elle appelle l'indien apparaît armé d'outils capables d'abattre ses arbres, la petite fille laisse aller sa colère.
En réalité, même si ce roman de Fabienne Juhel ne comporte que 146 pages, c'est une histoire d'enfance qu'elle nous livre. La petite fille raconte. Et si parfois cela paraît le fruit de l'imagination de cette enfant fantasque et étrange, le texte est remarquablement poétique. , d'une lucidité souvent cruelle et cynique.
C'est troublant, c'est très fort!
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Quelle drôle de petite fille déjà à la recherche d'une identité. Pourquoi a-t-elle jeté Nadine au fond du puits? Que va-t-elle devenir si son confident ? un hêtre, est abattu par "l'Indien" qui entretient le domaine? Et sa maman si souvent absente pourquoi rentre-t-elle si enjouée de chez la "Dame de l'Ile"? En parlera-t-elle à la nuit, aux arbres et aux nuages, à Teresa Florence et maman "ses pleureuses"?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Si je veux savoir de quelle humeur est maman, avant même de la voir, je n'ai qu'à observer le petit félin.
Qu'il se frotte à ses jambes en ronronnant comme un damné: elle est accommodante. Qu'il ronronne à distance, des ratés dans le moteur : elle est agacée. Qu'il grimpe dans l'escalier pour l'observer de loin, les oreilles couchées presque à l'horizontale, sa tête de lynx : elle est de très mauvaise humeur. Enfin, qu'il coure vers la première sortie accessible, le poil hérissé, la queue rase, le ventre à terre, en feulant hystériquement: maman a ses règles. Il déteste le sang des menstrues, elle aussi. Moi, non.
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L'Indien donnait de grands coups de hache contre un hêtre mort. Je l'avais reconnu: les arbres morts attendent l'hiver pour passer inaperçus. Pas lui.
Celui-là, repérable entre tous, était le fief d'une colonie de corbeaux qui s'y logeait à la tombée de la nuit. A l'aube, ils rameutaient leurs petits mal réveillés et tout ébouriffés, entre deux cris et un lissage de plumes. Puis, la troupe s'élançait dans un bruit de bois sec pour sa besogne sanitaire, prospectant sur les chemins à découverts, à la recherche des petits animaux que la lumière des phares avait surpris et épinglés en plein course, avant que le bloc optique ne les projette sr les bas-côtés dans un bruit mat d'os frais.
Les branches basses étaient maculées de fientes blanches qui coulaient tout le long du tronc en s'y enroulant, jour après jour, alimentées par les déjections plus récentes, alourdies encore par les naissances annuelles de dizaines de petits corbeaux. Le hêtre s'était ainsi paré de signes belliqueux, avec sa coiffure de plumes noires et mobiles sur le chef et ses marques blanches sur tout le corps. Un Indien sur le pied de guerre.
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Je fais ma Sophie de Ségur, la comtesse...C'est toute une composition avec le visage, une installation provisoire, devrais-je dire, à la façon du travail de certains artistes sur leur propre corps. Un mélange d'enfant sage et vive, d'espièglerie et d'assurance. Ca donne un résultat plutôt réussi. p.111
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Teresa dit que si on met sous son oreiller un livre ouvert à la page correspondant au moment que l'on préfère, on se trouve projeté dans le décor avec ses personnages favoris. p.61
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deux sortes d'êtres qui peuplent le monde : les dormeurs et les réveillés. Les réveillés sont les sentinelles, les traceurs de routes, les éclaireurs muets, les guetteurs d'aube.
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