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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"La route est longue pour un homme qui marche. " Et si imprévisible pour le lecteur dérouté. Ou mènera t elle ? A chacun sa route....

Et quelle route! ... la mienne a été atypique, déconcertante, fascinante!

Récit hybride, transgenre, un peu à l'image de son titre merveilleusement énigmatique...il y est question d'enfant cendrillon, de maison aux 113 fenêtres, de ténébreux, de sorcier... Mais sous cette apparente féerie, c'est la complexité de l'âme humaine qui suppure, celle qui oscille comme un funambule sur le fil tendu de l'ombre et de la lumière. Ce récit tout en force et en finesse aborde le désamour, la rédemption, les secondes chances.

Avec ses chapitres courts, éclairs même, qui alternent passé et présent, je me suis parfois demandé où j'allais. J'ai également été déstabilisée au départ par l'approche dépersonnalisée, voire déshumanisée de certains personnages. le personnage principal par exemple, est désigné la plupart du temps sous le qualificatif de l'homme ou de l'enfant. L'homme par ci, l'enfant par là....Et il repassera par là ? ... Comme s'il n'avait pas d'identité. Et pourtant, pourtant... impossible de rebrousser chemin. Non seulement la curiosité m'a tenue en haleine, mais le style très particulier de Fabienne Juhel m'a littéralement happée. Cette écriture décapante et poétique, aux tonalités froides, m'a hypnotisée comme le scintillement de la glace et meurtrie comme la brulure de son contact.

Il y aurait tant à dire, et je peux si peu en dire. Ce livre est vraiment singulier, il sort des sentiers battus, incite à appréhender les événements sous un autre angle. J'aime qu'un livre me surprenne, me bouscule, et celui là y est magnifiquement parvenu... Un livre déroutant à la beauté trouble ! Superbe découverte.

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Une pépite! Centrino avait raison de nous présenter cette oeuvre ainsi... Quand j'ai posé les yeux sur les dernières pages, je me suis promis de suivre à l'avenir la création de Fabienne Juhel, comme lorsqu'on vient de passer un moment de bonheur et de complicité avec quelqu'un et qu'on se promet de se revoir, parce que c'était fort...
Son écriture est belle, elle sait dire le ciel sans banalité, suggérer pour ouvrir la petite porte de l'imagination, laisser le lecteur s'écrire à la suite des mots. J'ai aimé cette façon qu'elle a de nous plonger dans la réminiscence de contes enfouis : on y parle de loups, de sorciers et d'enfants apeurés qui sèment des cailloux jusque dans leur coeur, mais aussi d'un long chemin de résilience. Un superbe conte initiatique moderne que je conseille à tous!
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Ce livre nous emmène dans la férocité des contes et des ogres réels.
L'homme a une quarantaine d'années, une femme, un fils mais aussi un goût de sang dans la bouche et un caillot près du coeur. Poète fourbu de comptines et perdu dans son monde, se mettant au chômage, se bousculant pour être en marge toujours, il prendra le prétexte d'une mention sur une palissade publique pour tout quitter. Il part voir la mer, cette immensité qu'il a côtoyée enfant sans jamais la regarder, toujours image ou paysage derrière un couple, ses parents adoptifs : Eve et Eli ECKERT.

C'est vrai qu'il faut avoir envie, qu'il faut s'efforcer de commencer ce roman.
(...)
Mais surtout, la lecture ne laisse pas indemne, il faut vouloir s'embourber, sentir venir la sueur sur la nuque. Non pas de peur mais de cette abomination des cauchemars. L'homme, au fil des pages, retrouve une identité (...).

Le lecteur entre images après images dans l'enfance. Un petit indien acheté à son père mais surtout élevé avec des valeurs suintantes de "monstruosités". La survivance aux camps de concentration laisse là une marque indélébile, une envie de maîtrise, de contrôle mais aussi de transmission de la souffrance. L'enfant revit dans les histoires inventées, dans les confidences réelles et dans l'apologie de "méchants" de contes pour enfant toute la douleur que les hommes peuvent infliger aux autres. Aucune image ne lui est épargnée, elle est même mise en avant, théâtralisée pour donner encore plus de résultat. (...)

Et puis il y a cet homme, l'adulte devenu. L'adulte qui n'a plus peur des contes pour faire peur, mais à quel point? Il reprend de la vie, de la liberté, en jouant aux jeux d'enfant, en suivant un parcours de hasard, d'impressions. Il revient sur cette transmission de la torture. Cette souffrance si importante qu'elle ne peut finir que mal.

(...)L'enfant est un jouet d'adulte, soumis à une manipulation, un façonnage. Et les livres ont leur place. (...) Les histoires sont choisies pour être représentatives de la noirceur humaine, pour appeler le cri, les gémissement,s l'abandon.
(...) le livre est cela: du chaos, du vide, l'adulte va apprendre à ne plus être un déchet... à se libérer d'une forme d'humanité pour en trouver d'autres, belles, douces, passionnels, spontanées et amoureuses.
Le livre est à relire, parce que sous ses images peut-être fictives, ses cauchemars de loups, de meurtriers du règne animal, de bourreau des plus fragiles (...) il y a un espoir. Et puis il y a la mer, l'océan, ce liquide engluant où l'on peut se perdre, revenir, où l'on peut mourir mais aussi se laver, être ingurgité et recraché avec le bois flotté (...)

pour avoir l'avis dans son intégralité, suivez le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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«Que le coeur de l'homme est creux et plein d'ordures!»
Ce cri de Pascal mis en exergue est suivi à l'ouverture du récit par ce soupir de Baudelaire :
"Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
-J'aime les nuages…les nuages qui passent…là-bas…là-bas…les merveilleux nuages!»
Oserais-je dire qu'entre ces deux citations se situe toute l'histoire de ce quatrième roman de Fabienne Juhel qui se déroule exactement là, entre ordures et nuages, rêves ardents et réalité sordide? Il s'agit bien en effet du combat éternel et magistral de l'homme avec ses démons qui le poussent à fuir son passé et ses responsabilités et de sa lutte avec l'ange qui le séduit et l'attire toujours plus haut, toujours plus loin.
L'homme ici s'appelle Antoine, du nom donné lors de son adoption par ceux qui l'ont acheté, le frère et la soeur, les Ténébreux, les "Alpha", des juifs rescapés des camps de la mort, riches mais sans affection. En réalité son vrai nom, c'est Abhra, l'ange, son nom d'indien navarro qu'il désire reconquérir.
(...)
Telle est la dernière phrase de ce beau roman dont les trois parties se nomment simplement: le départ, Sur la route et "Le terme". C'est un très beau récit, plein de douleur, de noirceur mais aussi d'humour, d'amour, de sensualité et de lumière.
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Fabienne Juhel est très forte, elle a réussi à me faire aimer un livre poétique, un peu fantastique avec un langage très riche et très imagé.
"Il cherche une réponse qui ait la douceur des nuages. Des mots enrubannés de coton, pour que personne ne soit blessé dans l'histoire. Une parole qui ait l'intrigante nécessité de cet horizon impossible à atteindre, impossible à larguer aussi." p.111
D'habitude ce n'est pas le genre que je préfère, mais les indices semés peu à peu ont titillé ma curiosité. On sent que cet homme dont il est question a une vie remplie de mystères, aussi bien dans son enfance que dans sa vie actuelle.

Il a eu une relation particulière avec ses parents, il parle d'Eux toujours avec une majuscule, ils lui ont raconté des choses que ne devraient pas entendre des petites oreilles d'enfant. Assez malsain cette ambiance, heureusement qu'il y avait Eugénie et le sorcier pour rétablir l'équilibre.

Il part sur les traces de son passé et nous le suivons au cours de ses rencontres, de ses souvenirs qui remontent à la surface.
Pas facile de terminer une telle histoire, l'auteur est vraiment très forte la fin est magnifique.

Si je n'ai pas mis un meilleur avis c'est qu'à un moment vers le milieu du livre j'ai trouvé que c'était un tout petit peu longuet, mais globalement j'ai vraiment bien aimé.


Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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