C'est un livre dont j'ai presque honte de vous parler, tellement la qualité est extrême et ma piètre qualité de raconter un roman se dissout dans l'ombre. Alors pardon à l'auteure si mes mots ne sont pas à la hauteur de votre talent.
J'ai adoré ce livre, la plume, et l'histoire, l'architecture, les personnages, l'évasion, les lieux, les métaphores, la poésie, la dentelle des mots et la saveur des phrases qui fondent en délice, les formes et les miroirs, les contes et les vérités blessantes…
Ce genre de livre dont j'aime lire, découvrir, et jubiler à chaque page, c'est un vrai régal, où l'originalité devient presque magique, ou l'écriture devient musique…
Mais je sais aussi que les livres atypiques au même titre que la poésie, ils dérangent, que les esprits bien carrés ne trouveront aucun contentement parce que ces lecteurs s'attachent à des détails sans importance à des valeurs bien posées, à une littérature structurée et habituelle bien huilée … et moi j'aime dans une lecture, tout ce qui peut bousculer, interpeler, mais aussi nous emporter ailleurs vers un impossible rêve, nous offrir un nouveau paysage.
Dans ce livre, vous croiserez des loups, des Ténébreux et le couple alpha, l'Homme aux livres, un enfant cendrillon, un sorcier, un crémier, une maison aux 113 fenêtres, une forêt et des dogues, un métis et son fils, une fille qui sent le géranium, … et ce terrible poids que l'homme porte, devenant ce caillou mué en un caillot qui devient le prétexte pour partir sur son chemin. Un tracé vers son passé, le menant vers un nouvel avenir.
C'est un livre qui ne peut laisser indifférent de par son écriture, et sa construction, même si l'histoire a un côté noir, mais il y a là une sagesse à cueillir dans la poésie et les personnages d'Eugénie, du sorcier et pour finir Suzanne qui boucle l'histoire.
Un roman, qui chantonne la souffrance portée en soi, percutant ce besoin de connaître ses origines, où transpire ce besoin d'amour que l'enfant doit recevoir, cette tendresse que les ténébreux ont porté sur les loups et les dogues plutôt que sur Antoine (l'homme). C'est comme une sculpture se brisant sur le pavé de la blessure, et avec toute la patience du temps, l'enfant puis l'homme ramasse les morceaux, tente de les ajuster pour se construire, lui, Abhra, l'indien.
Splendide, magique, merveilleux, délicieux, tant d'adjectifs pour définir ce livre.
Une lecture comme une étoile pour contempler la beauté de ce roman sans s'offusquer des ténèbres de la nuit.
Si vous aimez les livres qui vous changent des romans bateaux, si vous aimez les belles plumes, ce livre est fait pour vous.
Un grand coup de coeur pour ce livre !
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