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Attention pépite !
Autant vous le dire tout de suite : ce livre vient de me confirmer ce que je pressentais déjà depuis un bon moment : il y a 'l'ittérature et 'L'ittérature; à savoir qu'il ne suffit pas - comme trop souvent de nos jours - de lire des mots alignés pour en qualifier automatiquement l'auteur d'écrivain.
Et c'est cette injustice que je tiens modestement à réparer dans ce billet, en vous révélant le nom d'une conteuse - d'une vraie - trop peu connue à mon goût : Fabienne Juhel.
En effet, Fabienne Juhel sait aligner les mots (souvent empreints de poésie) pour en broder des phrases qui nous content une Histoire avec un grand H. Ses mots sonnent justes; même qu'au détour d'une phrase, plus d'une fois elle nous en fait découvrir certains dont on ignorait jusqu'à la signification... Ses chapitres savent éveiller nos sens. Son récit nous fait voyager tant dans l'espace que dans le temps, faisant de nous un spectateur éprouvé par la lutte que se livrent le Bien et le Mal dans ce récit de chemin de croix que parcourt un homme à la recherche de ses racines et recherchant à vivre à nouveau en paix avec son passé.
En un mot comme en cent, l'auteur sait conter avec un réel talent qui fait tellement défaut de nos jours...

De moi vous n'aurez droit à aucun mot sur l'histoire du livre. Laissez-vous bercer par les phrases hautes en couleurs et en odeurs dont le récit est richement peuplé. Vous ne regrettez pas le voyage initiatique perlant de poésie à chaque page, et serez probablement tout comme moi déçu d'être arrivé à destination, en réalisant avoir tourné la dernière page...

Ouf : injustice réparée avec mes maigres moyens. Mais je compte sur vous pour passer le mot à votre entourage... Il vous en remerciera par après, on parie ?

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"La route est longue pour un homme qui marche. " Et si imprévisible pour le lecteur dérouté. Ou mènera t elle ? A chacun sa route....

Et quelle route! ... la mienne a été atypique, déconcertante, fascinante!

Récit hybride, transgenre, un peu à l'image de son titre merveilleusement énigmatique...il y est question d'enfant cendrillon, de maison aux 113 fenêtres, de ténébreux, de sorcier... Mais sous cette apparente féerie, c'est la complexité de l'âme humaine qui suppure, celle qui oscille comme un funambule sur le fil tendu de l'ombre et de la lumière. Ce récit tout en force et en finesse aborde le désamour, la rédemption, les secondes chances.

Avec ses chapitres courts, éclairs même, qui alternent passé et présent, je me suis parfois demandé où j'allais. J'ai également été déstabilisée au départ par l'approche dépersonnalisée, voire déshumanisée de certains personnages. le personnage principal par exemple, est désigné la plupart du temps sous le qualificatif de l'homme ou de l'enfant. L'homme par ci, l'enfant par là....Et il repassera par là ? ... Comme s'il n'avait pas d'identité. Et pourtant, pourtant... impossible de rebrousser chemin. Non seulement la curiosité m'a tenue en haleine, mais le style très particulier de Fabienne Juhel m'a littéralement happée. Cette écriture décapante et poétique, aux tonalités froides, m'a hypnotisée comme le scintillement de la glace et meurtrie comme la brulure de son contact.

Il y aurait tant à dire, et je peux si peu en dire. Ce livre est vraiment singulier, il sort des sentiers battus, incite à appréhender les événements sous un autre angle. J'aime qu'un livre me surprenne, me bouscule, et celui là y est magnifiquement parvenu... Un livre déroutant à la beauté trouble ! Superbe découverte.

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Désabusé... Perplexe je suis...
Difficile d'appréhender ce bouquin un peu étrange... Pas étrange à la manière du déjanté Warren Ellis ou d'un excité comme Iain Levison. Étrange comme le reflet de la lune sur un couteau au manche en bois de chêne et à la lame au métal émoussée (je sais, ça ne veut rien dire et ça ne nous avance pas...).

L'auteure, Fabienne Juhel a une patte et un style qui lui sont propres mais j'ai eu un mal fou à adhérer.

Mais l'écriture est belle.
D'une poésie baroque et prégnante auquel je suis resté insensible. Ça aussi c'est étrange...
Toutes les critiques sur Babelio étant dithyrambiques, j'en déduis que c'est trop loin de mon univers.
300 pages d'ennui du coup. 1,5/5
Je l'échange ou l'envoie sans souci à qui le veut :-)
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Une pépite! Centrino avait raison de nous présenter cette oeuvre ainsi... Quand j'ai posé les yeux sur les dernières pages, je me suis promis de suivre à l'avenir la création de Fabienne Juhel, comme lorsqu'on vient de passer un moment de bonheur et de complicité avec quelqu'un et qu'on se promet de se revoir, parce que c'était fort...
Son écriture est belle, elle sait dire le ciel sans banalité, suggérer pour ouvrir la petite porte de l'imagination, laisser le lecteur s'écrire à la suite des mots. J'ai aimé cette façon qu'elle a de nous plonger dans la réminiscence de contes enfouis : on y parle de loups, de sorciers et d'enfants apeurés qui sèment des cailloux jusque dans leur coeur, mais aussi d'un long chemin de résilience. Un superbe conte initiatique moderne que je conseille à tous!
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Ce livre nous emmène dans la férocité des contes et des ogres réels.
L'homme a une quarantaine d'années, une femme, un fils mais aussi un goût de sang dans la bouche et un caillot près du coeur. Poète fourbu de comptines et perdu dans son monde, se mettant au chômage, se bousculant pour être en marge toujours, il prendra le prétexte d'une mention sur une palissade publique pour tout quitter. Il part voir la mer, cette immensité qu'il a côtoyée enfant sans jamais la regarder, toujours image ou paysage derrière un couple, ses parents adoptifs : Eve et Eli ECKERT.

C'est vrai qu'il faut avoir envie, qu'il faut s'efforcer de commencer ce roman.
(...)
Mais surtout, la lecture ne laisse pas indemne, il faut vouloir s'embourber, sentir venir la sueur sur la nuque. Non pas de peur mais de cette abomination des cauchemars. L'homme, au fil des pages, retrouve une identité (...).

Le lecteur entre images après images dans l'enfance. Un petit indien acheté à son père mais surtout élevé avec des valeurs suintantes de "monstruosités". La survivance aux camps de concentration laisse là une marque indélébile, une envie de maîtrise, de contrôle mais aussi de transmission de la souffrance. L'enfant revit dans les histoires inventées, dans les confidences réelles et dans l'apologie de "méchants" de contes pour enfant toute la douleur que les hommes peuvent infliger aux autres. Aucune image ne lui est épargnée, elle est même mise en avant, théâtralisée pour donner encore plus de résultat. (...)

Et puis il y a cet homme, l'adulte devenu. L'adulte qui n'a plus peur des contes pour faire peur, mais à quel point? Il reprend de la vie, de la liberté, en jouant aux jeux d'enfant, en suivant un parcours de hasard, d'impressions. Il revient sur cette transmission de la torture. Cette souffrance si importante qu'elle ne peut finir que mal.

(...)L'enfant est un jouet d'adulte, soumis à une manipulation, un façonnage. Et les livres ont leur place. (...) Les histoires sont choisies pour être représentatives de la noirceur humaine, pour appeler le cri, les gémissement,s l'abandon.
(...) le livre est cela: du chaos, du vide, l'adulte va apprendre à ne plus être un déchet... à se libérer d'une forme d'humanité pour en trouver d'autres, belles, douces, passionnels, spontanées et amoureuses.
Le livre est à relire, parce que sous ses images peut-être fictives, ses cauchemars de loups, de meurtriers du règne animal, de bourreau des plus fragiles (...) il y a un espoir. Et puis il y a la mer, l'océan, ce liquide engluant où l'on peut se perdre, revenir, où l'on peut mourir mais aussi se laver, être ingurgité et recraché avec le bois flotté (...)

pour avoir l'avis dans son intégralité, suivez le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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C'est un livre dont j'ai presque honte de vous parler, tellement la qualité est extrême et ma piètre qualité de raconter un roman se dissout dans l'ombre. Alors pardon à l'auteure si mes mots ne sont pas à la hauteur de votre talent.

J'ai adoré ce livre, la plume, et l'histoire, l'architecture, les personnages, l'évasion, les lieux, les métaphores, la poésie, la dentelle des mots et la saveur des phrases qui fondent en délice, les formes et les miroirs, les contes et les vérités blessantes…

Ce genre de livre dont j'aime lire, découvrir, et jubiler à chaque page, c'est un vrai régal, où l'originalité devient presque magique, ou l'écriture devient musique…

Mais je sais aussi que les livres atypiques au même titre que la poésie, ils dérangent, que les esprits bien carrés ne trouveront aucun contentement parce que ces lecteurs s'attachent à des détails sans importance à des valeurs bien posées, à une littérature structurée et habituelle bien huilée … et moi j'aime dans une lecture, tout ce qui peut bousculer, interpeler, mais aussi nous emporter ailleurs vers un impossible rêve, nous offrir un nouveau paysage.

Dans ce livre, vous croiserez des loups, des Ténébreux et le couple alpha, l'Homme aux livres, un enfant cendrillon, un sorcier, un crémier, une maison aux 113 fenêtres, une forêt et des dogues, un métis et son fils, une fille qui sent le géranium, … et ce terrible poids que l'homme porte, devenant ce caillou mué en un caillot qui devient le prétexte pour partir sur son chemin. Un tracé vers son passé, le menant vers un nouvel avenir.

C'est un livre qui ne peut laisser indifférent de par son écriture, et sa construction, même si l'histoire a un côté noir, mais il y a là une sagesse à cueillir dans la poésie et les personnages d'Eugénie, du sorcier et pour finir Suzanne qui boucle l'histoire.

Un roman, qui chantonne la souffrance portée en soi, percutant ce besoin de connaître ses origines, où transpire ce besoin d'amour que l'enfant doit recevoir, cette tendresse que les ténébreux ont porté sur les loups et les dogues plutôt que sur Antoine (l'homme). C'est comme une sculpture se brisant sur le pavé de la blessure, et avec toute la patience du temps, l'enfant puis l'homme ramasse les morceaux, tente de les ajuster pour se construire, lui, Abhra, l'indien.

Splendide, magique, merveilleux, délicieux, tant d'adjectifs pour définir ce livre.

Une lecture comme une étoile pour contempler la beauté de ce roman sans s'offusquer des ténèbres de la nuit.

Si vous aimez les livres qui vous changent des romans bateaux, si vous aimez les belles plumes, ce livre est fait pour vous.

Un grand coup de coeur pour ce livre !

Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Tout d'abord je tiens à dire un grand merci à l'une des personnes parmi les plus polies , respectueuses , ouverte d'esprit de ce site . Merci à SMadJ de m'avoir fait parvenir ce livre , merci de m'avoir donné l'envie de continuer ici , en envoyant se faire voir les aigris .
Que dire qui n'a pas déjà était dis sur ce livre ?
Je l'ai abordé sans savoir à quoi m'attendre , et j'ai étais saisi .
Saisi par l'ampleur de ce roman , de ce texte à l'intelligence rare , qui intrigue , interroge le lecteur , au gré d'une histoire passionnante menée d'une main de maitre .
Certes ce n'est pas de la littérature de supermarchés , c'est une oeuvre qui se mérite , qu'il faut aller chercher .
Le style est parfait , du haut de game .
L'auteur ne perd jamais son lecteur qui voyage au coeur d'une histoire complexe et passionnante .
Définitivement voilà un très grand coup de coeur !
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Si l'enfant que vous étiez subsiste en vous et que vous gardez les goût des contes, si les animaux habitent votre âme, si votre imaginaire fait confiance aux sorciers, aux fées, si vous êtes conscient que la vie n'est finalement que l'affrontement du Bien et du Mal, si vous pouvez décider que votre vie sera différent de celles des autres...lisez ce merveilleux livre et vous serez comblé.

On y rencontre un enfant adopté que le Mal essaye de conquérir, qui préfère l'imaginaire, qui doit, un jour à l'âge adulte, décider de renaître.

Il prendra le chemin vers la mer, chemin du questionnement, de l'aveu, du lâcher-prise pour rencontrer ceux qui peuplent ses rêves.


Vous l'avez compris, j'ai adoré cette lecture : Fabienne Juhel est une merveilleuse conteuse... Merci à elle !

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J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a pourtant souvent dérangée.
Antoine (ou Abhra de son nom Indien), désigné par "l'homme" tout au long du livre, décide de partir, de quitter sa femme et son fils. Il pense qu'il va bientôt mourir et il a besoin de régler des comptes avec son passé. Et ce passé resurgit peu à peu, brutal, étrange, tel le couple qui l'a élevé, dérangeant. Revient sans cesse l'évocation mystérieuse d'une "faute" qu'il aurait commise 8 ans auparavant. Avec l'idée que sa maladie en est la punition.
Alternent alors des passages sur son périple, long et parsemé d'événements qui prennent une signification particulière dans sa quête de sens, et ceux sur son enfance, jusqu'à ce que son passé le rattrape et qu'il ose enfin le regarder en face.
Je me suis laissée prendre par l'histoire de cet "homme" dont l'identité se construit progressivement et par la dimension fortement symbolique de l'ensemble. Un très beau roman, qui ne peut laisser indifférent.
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C'est un tout petit caillou logé près du coeur qui met la vie d'Antoine en sursis. Cette épée de Damoclès tournoie au-dessus de sa tête avec insistance et l'incite à jeter les clefs de sa maison et à prendre à rebours le chemin de son existence.

Antoine rompt ses liens professionnels, familiaux et amicaux pour s'aventurer sur les chemins de son passé. Comme dans un jeu de piste, Antoine glane les indices qui lui permettront de Saint Malo aux Saintes Maries de la mer, de ses origines indiennes aux camps de la mort de se délester de ce poids, de cette souffrance, de ce caillou qui obstrue le chemin de la libération.

« Plus tard, dans la journée, il a repensé aux pierres dans ses poches. Tant qu'il les avait là, elles n'étaient pas en train de lui tendre un guet-apens près du coeur, il s'est dit.

L'homme a sorti sa poignée de cailloux. Il les a inspectés comme s'il cherchait à en reconnaître un parmi eux. Il en a extrait un quartz. Un quartz translucide avec des paillettes orangées, gros comme l'ongle d'un pouce. Il a reconnu une aventurine. Rien que le mot lui plaisait. »


Antoine, que l'auteure nomme l'homme, a grandi tiraillé entre ses origines indiennes, l'inhumanité de ses parents adoptifs, les bondieuseries d'Eugénie la cuisinière et les sages conseils du sorcier. Ses parents adoptifs reproduisent dans leur domaine les scènes immondes et maléfiques vécues dans les camps de concentration.L'homme creuse, élague, recolle les morceaux de son enfance.

« Je voudrais savoir, Eugénie, si j'étais aussi méchant qu'ils m'avaient fait ?»

Il ne s'agit pas pour Antoine De faire table rase de son passé mais de l'apprivoiser pour se projeter et construire sa vie.

Un livre surprenant et envoûtant. L'écriture poétique de Fabienne Juhel prend sa source dans la lumière naturelle; c'est une écriture inventive et imagée.

« La lumière le fait sursauter. Il ne pensait pas que cette matinée fut si riche en gris. Aussitôt, il invente le nom de cielleux pour qualifier la qualité de cette lumière grise avare de ses larmes. L'homme le notera tout à l'heure dans ce carnet qui ne le quitte jamais. »

L'auteure crée une atmosphère mystérieuse et onirique. Un voyage tout en symboles qui mène l'homme sur le chemin de la rédemption. le personnage d'Antoine dégage un magnétisme qui nous aimante à ses semelles de vent et d'eau.

Une histoire originale, une écriture éblouissante et magique, une jeune auteure pétillante et précieuse... à savourer dans Les hommes sirènes.


Lien : http://bevanhalennebzh.over-..
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