AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 51 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
1948. La création de l'état d'Israël sur le territoire palestinien ravive de vieilles tensions. La ville de Tel-Aviv, notamment, subit quotidiennement les bombardements de l'armée égyptienne. Tsahal, l'armée du pays, a fait appel à des mercenaires ou des volontaires juifs venus de tout pays pour contre-attaquer. Une flotte d'avions de chasse constituée de Mezek fournis par la Tchécoslovaquie, seul pays à avoir accepté de vendre des chasseurs malgré le blocus. Malheureusement, ces "mules" comme on les surnomme, se trouvent être de vieilles carcasses de Messerschmitt trafiqués avec des moteurs trop gros. L'on déplore ainsi de nombreux accidents et les pilotes risquent chaque jour leur vie. Björn, d'origine suédoise, est de ceux-là. Lui-même surnomme ces Mezek des cercueils volants. Il fait partie des meilleurs pilotes du squadron 101. Il trouve tous ces accidents bien suspects...

Au coeur de la guerre israëlo-arabe, alors que l'état d'Israël vient tout juste de naître, l'on suit ces pilotes mercenaires qui tentent, vaille que vaille, de défendre ce nouvel état. Parmi eux, Björn, un homme doué et séducteur qui connait un certain succès auprès des femmes. Une personnalité ambigüe qui peu à peu se dévoile. Yann, qui s'est fort documenté et qui aura mis plus de 20 ans à faire cet album, nous plonge en plein coeur de l'Histoire en évoquant ce pan méconnu qui aura le mérite de nous éclairer un tant soit peu sur le monde actuel. Un album qui s'appréhende tant il fourmille de détails et de précisions. Des dialogues denses pour un scénario maîtrisé, instructif et passionnant. Graphiquement, André Juillard illustre avec une certaine élégance cet album. Ses couleurs chaudes nous plongent dans une ambiance suffocante.
Commenter  J’apprécie          550
Si nombre de personnes savent que les soldats de l'infanterie allemande furent assez nombreux à se recycler dans la Légion étrangère et furent des très efficaces défenseurs de la présence française en Indochine entre 1945 et 1954, on sait moins que des anciens pilotes de la Luftwaffe se mirent au service des pays arabes lors du premier conflit entre ceux-ci et Israël et il est certain qu'un petit nombre de vétérans de la Royal air force vinrent combattre aux côtés des juifs.

Le titre "Mezek" désigne la version tchécoslovaque du célèbre chasseur Messerschmitt 109, utilisé par la Luftwaffe pendant le Seconde Guerre mondiale. Au fuselage de l'avion allemand avait été rajouté un moteur de bombardier tchèque particulièrement lourd et volumineux. L'avion était dangereux à piloter, d'où son surnom de "mule" qui se dit "mezek" en tchèque. Israël ne disposait pas uniquement de ces avions, comme le récit tendrait à le laisser croire, cependant ils sont les seuls à avoir été acquis par des moyens orthodoxes, à savoir par l'achat officiel auprès des autorités tchèques. Ceci rappelle d'ailleurs qu'Israël est né avec l'appui de l'URSS et qu'à sa naissance les pays devenus satellite de celle-ci entretenaient des relations suivis avec le jeune état juif naissant.

L'action se déroule en 1948 et c'est sur ces avions tchèques qu'un personnage complexe et ambigu nous montre la Guerre de 1948. Celle-ci est abordée sous l'angle d'une intrigue psychologique autour des amours de ce dernier avec de jeunes Israéliennes combattantes. le scénario sait habilement intégré les rivalités entre courants de pensée différents qui sont à deux doigts de faire plonger le pays dans la guerre civile, d'après ce que dit le scénario. Des faits qui se sont passés durant la Seconde Guerre mondiale sont régulièrement mis en avant car ils expliquent le moteur de certains personnages.

Le graphisme est d'un classicisme fort sophistiqué, il est porté par des couleurs chaudes en rapport avec le lieu de l'action et le feu des combats. Cette BD appartient à l'ensemble de celles qui traitent de l'aviation, mais elle se détache nettement de celles à la "Buck Danny" où s'affrontent des pilotes, au passé sans tâche, porteurs d'idéaux et combattant pour une juste cause.
Commenter  J’apprécie          300
Mezek qu'est-ce que c'est ?
C'est un avion Tchèque.
Dans cet album, signé Juillard et Yann, j'ai découvert son existence et surtout l'histoire de pilotes mercenaires engagés par le tout jeune État d'Israël pour combattre l'aviation ennemie, fermement opposée à la création de ce nouveau pays.
Ces avions qui arrivent souvent en pièces détachées (n'oublions pas le contexte, un embargo interdit la livraison d'armes ou de machines de guerre à Israël ) sont donc remontés et pilotés par des aviateurs étrangers habitués à les manier.
Björn, fait partie de ceux-là.
Il est le héros de cette BD, dans laquelle il faut voir plus loin qu'une fiction.
Même si cet album ne m'a pas procuré d'émotions particulières j'ai trouvé de l'intérêt avec cette partie de l'histoire mondiale de l'immédiat après-guerre qui y est racontée.
Édité en 2012 dans la collection "Signé" chez Le Lombard, Mezek mérite le détour.
Commenter  J’apprécie          260
Chapeau ! Une BD qui enchante. L'histoire, le scénario, les dessins... tout est vraiment bien pensé et réalisé, dans le détail.
1948. Israël. Des pilotes d'avions, des mercenaires étrangers, sont engagés pour défendre le nouveau territoire. Les rivalités entre les israéliens et ces mercenaires sont nombreuses, aussi quand des avions s'écrasent, les aigreurs surgissent de manière de plus en plus violente dans les escadrons de pilotes. La division menace, certains étant grassement rémunérés pour le même travail que les autres alors que tous risquent leur vie. L'un de ces pilotes mercenaires suédois semble caché un terrible secret.
Tant d'avions qui s'écrasent, certains se demandent s'il n'y aurait pas sabotage... d'autant que la menace pourrait bien venir également de l'intérieur des troupes. Sauf si les avions sont vendus défectueux ? Des avions rafistolés qui viennent de Tchécoslovaquie que l'on désigne sous le nom de Mezek, c'est-à-dire des « mules »... Comment contourner l'embargo ? Avec de la ruse et en négociant avec des gens qui eux-aussi aiment peut-être plus l'argent que l'idéologie ? Bien difficile de connaître l'origine des pannes...
Une histoire bien ficelée.
Commenter  J’apprécie          190
Excellent livret de Yann sur cet épisode tragique des attaques des troupes égyptiennes et de leur aviation alors que du côté israélien on n'en est qu'aux balbutiements. Faute de pilotes, le jeune état fait appel à des mercenaires bien rémunérés, créant de la jalousie, pas forcément juifs dont Björn, pilote suédois, le meilleur de l'aviation, dont le sac est lourd à porter et qui traîne un cadavre dans son placard. Beau gosse son coeur est déchiré entre 3 femmes avec, là aussi, des conflits difficiles à gérer. Mezek c'est le nom des avions (anciens Messerschmidt tchèques reconvertis) peu maniables et dangereux à piloter d'autant qu'il y aurait un saboteur.
Les dessins de Juillard sont à la hauteur. D'une précision rare, d'un trait ferme, les batailles aériennes sont rendues de main de maître. Les personnages dont les états d'âme transpirent à travers les bulles et le graphisme de Juillard sont magnifiquement brossés. Quand on connait le dessinateur et son amour des femmes on ne sera pas étonnée qu'elles soient aussi jolies.

Une réussite.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          122
Tu es pilote ? le danger ne te fait pas peur ? Tu adores l'adrénaline ?
Tu veux palper de bons dollars ?
Alors, engage-toi dans l'escadron 101 de l'Israeli Air Force, où tu auras l'occasion de piloter un Mezek (une mule), un Messerschmitt 109 modifié par les Tchèques, avion particulièrement délicat à piloter, en particulier à l'atterrissage.
Tu y rejoindras d'autres mercenaires issus de diverses nations, ainsi que des pilotes israéliens.
Tu pourras te battre contre des salauds de nazis engagés par les Syriens et les Jordaniens. Tu affronteras des Spitfire égyptiens.
Alors ? Tu signes ?


Commentaire :

Grâce à Juillard et à Yann, je découvre une page d'histoire très mal connue sur la naissance d'Israël et de sa force aérienne en particulier. J'aime beaucoup la ligne claire du dessin, les couleurs qui font peser la chaleur sur les personnages d'abord, le lecteur ensuite, et le scénario qui rend les personnages très crédibles. Pour moi, cela vaut bien 5 étoiles car je n'ai rien à reprocher à cette BD, que du contraire.
Commenter  J’apprécie          110
C'est en cherchant une BD dont le scénariste ou le dessinateur a comme initiale Y, pour le challenge ABC, que j'ai sélectionné cette lecture.
Ce dessin d'avion sur la couverture ne m'inspirait rien. Ou plutôt, j'étais partie sur l'a priori que ça ne me plairait pas. Mais, il ne s'agit pas juste d'une histoire d'avions et de pilotes, c'est l'histoire de la naissance d'Israel, de la constitution de son armée, des trafics d'armes en cours en Europe juste après la seconde guerre mondiale, de l'engagement de mercenaires, et aussi un peu de "plaies" d'après guerre des anciens citoyens de pays européens.
C'est une bonne BD sur un morceau d'histoire assez récent : très intéressant.
Le point faible à mon gout : c'est très très, trop verbeux...... J'aime les BD parce que le visuel de l'action occupe la principale place, mais là il y a tellement de dialogues, que j'ai mis quelques pages à accrocher.
Commenter  J’apprécie          80
Palestine, 1948. Les avions de l'escadron 101 portent l'étoile de David sur leurs dérives. Cet embryon d'armée de l'air du tout jeune État d'Israël compose avec les moyens du bord pour combattre aussi bien les ennemis extérieurs que les factions dissidentes qu'a engendrées cette aventure nationaliste. Mal équipés et plombés par les relations tendues entre des mercenaires aguerris et de jeunes loups à peine formés, ces équipages doivent compter autant sur la chance que leur aptitude pour accomplir leurs missions.

Après plus de trente ans de métier et de succès, Yann rend une copie des plus réussies avec Mezek. S'il a déjà approché la chronique à saveur historique dans Pin-Up et le Grand Duc, il est surtout connu pour son humour au vitriol (La patrouille des Libellules, Les Innommables). Pour cet album, il utilise, avec beaucoup d'intelligence et de doigté, le contexte de la naissance d'Israël et de ses démêlés avec ses voisins pour ancrer son scénario. Malgré ce sujet, encore très sensible aujourd'hui, il parvient à éviter toute polémique sur le rôle ou la responsabilité de chacune des parties dans ce conflit.

Le noeud de l'intrigue reste assez simple. Björn, un mercenaire suédois, grand connaisseur des Mezek - les seuls aéroplanes que les Israéliens, alors sous boycott international, avaient pu se procurer – vit avec un lourd secret. Malgré son statut d'as du pilotage, il est constamment, au même titre que ses collègues soldats de fortune, houspillé par les membres israéliens de l'escadron. de plus, une série de sabotages rend les missions encore plus mortelles. Jean-Michel Charlier n'aurait pas fait mieux. Yann a habillé son récit de plusieurs éléments historiques (la lutte fratricide avec l'Irgoun, les astuces, dignes de Pappy Boyington, qu'utilisèrent les Israéliens pour s'armer, etc.) d'une manière très convaincante et passionnante. Seul bémol à l'ouvrage, l'avalanche de dialogues qui noie littéralement certaines planches. Ces explications, sans doute nécessaires pour bien appréhender les forces en présence, auraient peut-être gagné à être regroupées dans un lexique séparé.

André Juillard illustre ce récit avec classe et fait preuve d'une assurance impressionnante. Après avoir posé les bases graphiques de la BD historique moderne avec Les 7 vies de l'Épervier et su imposer sa patte à la reprise de Blake et Mortimer, il aborde ce nouvel univers sans complexe. Toute la partie « technique » (les avions, les uniformes et les décors en général) respirent l'authenticité. le découpage, très classique, est une leçon de lisibilité et de clarté. Les pinailleurs trouveront que les personnages, les femmes particulièrement, reprennent, album après album, la même formule graphique. Plus qu'un réel défaut, il s'agit plutôt de l'expression d'un style parfaitement maîtrisé et assumé.

Bref, Mezek est un album de très haut niveau par deux auteurs en pleine possession de leur art. À lire attentivement.
Commenter  J’apprécie          80
Je n'ai pas été tout de suite attiré par les premières pages où le héros blond suédois est en fait un homme. On aurait pu sérieusement en douter. Il est surtout un mercenaire qui se bat pour défendre la jeune nation israélienne en proie aux attaques de ses voisins. Peu de bd évoque la naissance de cet état qui va tant faire parler de lui. C'est plutôt passionnant et instructif pour ceux qui aiment L Histoire et l'aviation.

Cette bd sera loin d'être parfaite car il demeure quelques zones d'ombre mais elle apportera son lot d'aventures et de rebondissements. La lecture a plutôt été assez agréable dans l'ensemble. Ce sont des auteurs que j'aime bien. Cette association a plutôt été fructueuse.
Commenter  J’apprécie          60
J'ai commencé à parcourir cette BD dès réception. Les premières pages et l'histoire qu'elles introduisent m'ont paru bien étranges : les aviateurs suédois, anglais, américains, embauchés et gracieusement payés par le gouvernement israélien pour lutter contre l'ennemi n'ont pas fait mouche. Je l'ai refermée. Néanmoins, comme j'ai reçu cet ouvrage dans le cadre du club des chroniqueurs Signé de Babelio, je me suis de nouveau plongée dedans quelques semaines après. J'ai bien fait puisque cette lecture m'a permis de voir sous un tout nouveau jour cette histoire.

Björn, un pilote suédois, est loin d'être celui qu'il prétend. Au début, il m'a semblé particulièrement antipathique. Etonnement, on finit par s'attacher à lui dans les dernières pages quand on comprend qu'il porte un lourd secret. Et c'est bien sur lui que repose l'intrigue. Björn est un personnage porteur puisque ceux qui l'entourent ne vivent jamais bien longtemps. En effet, les Mezek (leurs avions) ont été sabotés. Sur ce point, l'histoire s'est révélée bien plus complexe à la deuxième lecture.

Ce qui, je pense, a contribué à me rebuter la première fois, c'est les dessins. Ils sont très réalistes et ce n'est pas trop mon genre. J'apprécie d'avantage les albums aux couleurs vives et aux formes plus souples. Tant dans le scénario que dans le graphisme, les deux auteurs ont vraiment cherché à être proches de la réalité et c'est à double tranchant. J'ai été moyennement convaincue.

En bref, je pense que cette BD exploite un sujet très intéressant et m'a d'ailleurs incité à aller me renseigner sur les dernières nouvelles du "problème" israélien. Néanmoins, je suis d'avantage à la recherche d'histoire qui me permettent de m'évader, de rêver dans d'autres univers, ce qui n'était pas du tout le cas ici, les auteurs nous offrant un moment de lecture assez terre à terre.
Commenter  J’apprécie          61




Lecteurs (99) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5236 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}