L'école des ombres : sorcière, banshee et loup-garou

Alors qu’il s'approchait, elle vit que ses yeux brillaient toujours d'une légère lueur, trahissant une partie de son humanité perdue au milieu de cette forme bestiale. Il se tenait maintenant devant elle, à quelques mètres à peine, la respiration haletante. Eléonore pouvait sentir la tension dans l'air, semblable à une intensité électrique qui faisait vibrer chaque brin d'herbe dans la clairière. Elle comprit qu'elle était vraiment en danger. Lucas n'était plus l'ami qu'elle connaissait, mais une créature sauvage et imprévisible. Un éclair de peur la traversa, et sans réfléchir davantage, elle tourna les talons et couru à l’opposé du loup, s'élançant dans la forêt. Celle-ci était son domaine et elle connaissait chaque recoin, chaque arbre, chaque sentier. Ses pieds martelaient le sol et le vent sifflait à ses oreilles. Elle entendait le loup-garou la poursuivre, sa respiration lourde et ses pas derrière elle. Eléonore avait l'impression de jouer à cache-cache avec une créature des ténèbres. Les arbres filaient à côté d'elle à une vitesse vertigineuse, mais Lucas la rattrapait de plus en plus, sa forme de loup-garou lui conférant une force et une agilité surhumaines. Elle pouvait presque sentir son souffle sur sa nuque.

Soudain, elle trébucha sur une racine dépassant du sol, sa chute brutale la faisant rouler sur quelques mètres. Elle se releva rapidement, le souffle court, mais Lucas était déjà sur elle. Il s'arrêta, sa grande silhouette se dressant dans la lueur de la lune. Leurs regards se croisèrent. Lucas grogna et fit un pas vers elle, puis s'arrêta. Il était tiraillé entre sa nature sauvage et son affection pour Eléonore. Ses yeux étaient emplis de tourments, reflétant la lutte intérieure qui faisait rage en lui. Brutalement, il fit volte-face et s'éloigna au galop, la laissant tremblante derrière lui. Elle n’avait pas eu l’idée d’utiliser sa magie pour se protéger, tant la peur s’était emparée d’elle. Elle resta immobile, son cœur battant la chamade, tandis qu'elle observait le loup-garou se perdre dans l'obscurité de la forêt. Elle comprit qu'il y avait désormais une part sombre et sauvage en lui, une part qu'elle n'avait jamais imaginée. Une part qui la troublait et l'attirait en même temps.

Elle s’approcha de lui et lui déposa un doux baiser sur la joue, le faisant tressaillir. Il avait envie de la prendre dans ses bras et de l’embrasser, et sa nature impulsive lui commandait de le faire, mais il se retint et lui passa une main dans les cheveux en la regardant avec douceur.