Je marque que je l'ai lu, en fait je l'ai à moitié lu et à moitié abandonné.
Revenons-en aux moutons, et le loup restera dans sa tanière, je me suis offert ce livre après avoir vu le film "La Chute" avec Bruno Ganz, dans le rôle d'Adolf Hitler (le loup ?) (bon, déjà cette image, métaphore, m'agace prodigieusement, mais je passe). le film (sur Arte Replay, récemment) m'avait très intéressée, surtout pour l'interprétation de l'acteur.
Donc je m'offre le livre. L'introduction, assez intéressante, nous relate l'enfance et l'adolescence de
Traudl Junge, la future secrétaire particulière du Führer. Contexte historique de l'Allemagne des années 20 et 30, contexte familial, psychologique, etc... Introduction rédigée par
Melissa Müller.
Puis, on entre dans le vif du sujet, la partie centrale du livre, celle écrite par
Traudl Junge : autobiographie, mémoires, souvenirs reconstitués... un peu de tout. le début est lisible, mais confus, le récit n'est jamais dénué de tentatives de justifications qui viennent l'alourdir et le rendre indigestes, et plus on avance dans les années, plus c'est lourd, à tout point de vue. Pas de recul, une rédaction lente, des descriptions à n'en plus finir. Et c'est là que j'ai abandonné, ou plutôt suspendu, ma lecture.
J'ai repris à la fin, lorsqu'on a le récit de cette personne après la guerre, son procès, sa non responsabilité qui n'empêchera pas une sorte de culpabilité.
Au final, je ressors de cette lecture, fâchée, déçue, nauséeuse, non pas en colère, mais face à cette lecture désopilante, un sentiment d'abus peut-être.
Je n'aime terminer mes chroniques par un conseil, ma chronique devrait permettre à chacun de conclure, mais là, je recommande le film. Quant au livre..., il y a tellement d'autres livres... et puis qu'est-ce qu'on en a à faire que Monsieur Hitler prenait son thé à telle heure plutôt qu'une autre. J'en suis venue à me dire que cette pauvre Traudl, certes était peut-être une victime d'un lavage de cerveau, mais zut, à la fin. Alors on l'explique par son enfance, sa vie. Or dans le même temps, des jeunes Allemands, même âge qu'elle, tentaient de résister.
Voilà, pauvre fille, pas même victime du système, fautive, donc coupable et responsable d'avoir cru et gobé des âneries monstrueuses.
Enfin, on nous vend le livre comme la démonstration de la banalité du mal. Non, moi je n'ai pas lu cela. J'ai lu la démonstration de la bêtise, de la plus grande bêtise, de la plus monstrueuse bêtise... un exemple, une de ses amies juives disparait, elle a connaissance des lois de Nuremberg (les lois anti-juives) et elle reste dans la béatitude ? Elle n'a pas fait le lien. Et le mieux, ou le pire, elle le dit (elle l'écrit). On n'est pas dans la banalité. On n'est dans la bêtise la plus grave. Celle qui tue, celle qui autorise à mettre en avant son petit confort personnel avant le reste. En ce sens, on pourrait commencer à réfléchir.