Orfèvre qu'il est depuis le début, l'auteur savait qu'après un tome au rythme aussi soutenu, il en faudrait un plus calme, plus posé, plus réfléchi mais non moins intense. C'est ce qu'il nous a fourni ici.
Dans une première partie implacable, Nobunaga a lancé les hostilités pour réduire le nombre de ses adversaires. Il s'attaque pour cela en particulier à son beau-frère, Azai. C'est l'occasion de chapitre déchirant où l'on voit le chef de guerre en lui et non plus l'homme. Il a tenté plusieurs fois les négociations, les propositions, pour que celui-ci le rejoigne, tout ayant échoué, il ne lui reste plus qu'une solution.
C'est avec un sentiment très japonais que l'on lit ces chapitres déchirants sur la fin d'un seigneur, la fin d'une famille et la fin d'un homme. L'esprit guerrier japonais transpire de chacune des pages, où l'on voit des hommes s'entredéchirer mais garder la tête haute en assumant leurs idéaux jusqu'au bout quitte à en mourir de leur propre main. J'ai beaucoup aimé cette âpre cruauté qui était celle de la vie à l'époque.
Dans ces temps difficiles, il est facile d'oublier les femmes, mais les auteurs de ce titre ne le font pas. Au contraire, ils leur offrent une place de premier choix et montrent l'importance de celles-ci dans toutes les phases de la vie et dans toutes les strates de la société. On assiste, ainsi, avec émotion au destin de la soeur de Nobunaga et de ses filles, des femmes fortes au superbe portrait dans ce titre. C'est plus amusée ensuite que l'on voit le rôle de la femme d'Hideyoshi dans son ascension sociale ou celle de Natsu pour être le havre de paix de Ken. J'ai beaucoup aimé cette mise en avant, ainsi que la douceur et la force rencontrées dans leur écriture.
Enfin, parce qu'il serait trop simple pour Nobunaga et ses ennemis d'en rester là, le tome se termine sur une nouvelle phase, celle de l'affrontement avec Ken'Nyo, le moine guerrier, représentant du dernier gros clan ennemi du héros. Comme toujours, c'est ultra tendu entre eux, et surtout, comme ce sont deux fin stratèges, c'est très intellectuel. On se demande bien quelle manoeuvre ils ont dans leur manche et qui va frapper le premier et pourquoi.
Le Chef de Nobunaga, même dans ses tomes plus calmes, reste une série passionnante à suivre. La qualité scénaristique est vraiment de haute volée. Reste, par contre, quelques petits soucis de proportion dans les dessins, notamment lors des scènes de combat, que j'ai regrettés cette fois.
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