Je ne sais pas si au Japon il existe un équivalent de "La Dernière Séance" d’Eddy Mitchell ou du "Cinéma de Quartier" de Jean-Pierre Dionnet, mais une chose est sûre le très bon et très sympathique Masasumi Kakizaki est un populares qui kiffe la culture populaire car après l’horreur et le western il s’attaque avec "Bestiarius" au peplum ! Yeah !!!
Le mangaka avait une envie de Rome antique, et au vu des succès de Fairy Tail, Monster Hunter et Seven Deadly Sins on lui a conseillé de faire dans le shonen fantasy… Mais il s’est dit, « moi je kiffe la saga Spartacus » et c’est donc tout naturellement qu’il nous livre une uchronie fantasy où les créatures mythologiques existent pour de bon et sont envoyées combattre dans les arènes de Rome, les fameux gladiateurs étant remplacés par de fameux tueurs de monstres appelés bestiarii… (d’où le titre de la série)
Le projet est carrément protéiforme mais au final on est plutôt dans la série d’histoires courtes (donc, honte sur eux aux prescripteurs d’opinion qui se ragent contre le manque de développement d’histoires courtes mais qu’ont aucun problème avec le manque de développement des séries à rallonge qui dépassent les 50 tomes… Très peu crédibles ils sont !). L’auteur n’est pas aussi bon scénariste que dessinateur, mais il a beaucoup appris de sa collaboration sur le gekida "Rainbow" avec l’excellent George Abe (que vous recommande chaudement malgré se dureté), donc malgré les étiquettes on est plus dans le seinen que dans le shonen tant on fait appel à part égales à ce qu’il y a de meilleur et de pire en l’Homme !
Episode 1 :
70 après J.-C., le guerrier wyvern Durandal jure de transmettre à Finn les dernières volontés de son père, auxiliaire breton de la puissante romaine…
85 après J.-C., le brillant Bestiarius Finn doit affronter son mentor Durandal pour le plaisir de l’Empereur Domitien : le jeune esclave breton apprend que son père adoptif Durandal est responsable de la mort de son père de sang, et que le vainqueur de ce combat à mort obtiendra sa liberté… Quelle maxime va triompher, celle des élites, « diviser pour régner », ou celle du peuple, « s’unir ou périr » ?
88 après J.-C, la vallée d’Hebden en Albion résiste encore et toujours à l’envahisseur… Rome est obligée d’envoyer 250000 soldats écraser la résistance menée par deux renégats légendaires : un homme et une wyverne…
Episode 2 :
Le centurion Sextus abat Minotaure, dernier représentant de la résistance crétoise. Dans son butin, son fils Talos qu’il destine à une grande carrière dans l’arène et le petit humain Zénon adopté par ce dernier.
73 après J.-C., le puissant mais pacifiste Talos est cantonné dans les cuisines d’un ludus dont Zénon est le champion en tant que bestiarius adulé par les foules (on t’a reconnu Gannicus ! ^^)
Manipulée par dame Arianna, l’épouse du sénateur Crassus, il obtient fortune et gloire en vainquant la terrible Manticore. Désormais libre, Zénon est engagé comme escorte par sa sénatrice alors que Talos est emmené aux arènes pour amuser les homines crevarices. Entre sa carrière et son frère, il n’hésite même pas une seconde !
« Je me nomme Zénon ! Frère de Talos le minotaure. Pour l’honneur de mon peuple, je me battrai contre Rome ! »
Combat epicness to the max contre une centaine de guerriers romains avec le recours au combo fétiche de Colossus/Wolverine contre le boss de fin de niveau… C’est la victoire ou la mort !!!
L’ensemble est certes classique pour les habitués de la Fantasy, mais diablement efficace ! Les valeurs humanistes héritées de George Abe se marient très bien aux valeurs positives des shonens de type nekketsu (l’amitié, la fraternité, le courage et l’espoir d’un monde meilleur pour lequel on se bat envers et contre tout). Les dessins de Masami Kakizaki sont toujours autant réussis à tous les niveaux malgré un charadesign un peu en deçà de tout le reste qui lui déchire sa race, notamment les décors de toute beauté, du coup c’est pitié qu’ils soient servis par un format aussi limité alors que des mangakas graphiquement moyens ont droit eux à des éditions deluxe en grand format… (Bon après j’ai un peu de mal avec les wyverns qui sont le cul entre deux chaises, à savoir le bon vieux dragon et le dragonien humanoïde)
Sinon arènes, notables pourris, foules complices, doctore intransigeant, domina dominatrice, camaraderie à la vie à la mort, coups spéciaux de derrière les fagots… Impossible de ne pas voir l’héritage de la série télé "Spartacus" !!!
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