Un astronaute en Bohême

Intrigué par la vision de Spaceman sur Netflix, tiré de cet Astronaute en Bohême, j'ai plongé à deux mains dans sa lecture. Curieux petit ouvrage à l'ambition folle, à la fois hard sci-fi et conte philosophique, il n'en finit pas de vous surprendre même si il souffre parfois du syndrome du ventre mou et m'est tombé plus d'une nuit des mains. Il n'en est que meilleur et me marquera longtemps parmi ces livres auxquels on peut revenir sans en épuiser les plaisirs.

C'est un dépoussiérage de PAL pour cette lecture. Je n'ai pas été transcendé par ma lecture, nous suivons un homme, mais pas n'importe lequel ! le premier astronaute de République Tchèque ! Lors de ce voyage hors du commun vers un nuage de poussière inconnue, il repense à tous les évènements qui l'ont amené dans l'espace.
Passé, vengeance, politique et extraterrestre constituent le cocktail de ce roman ancré entre la chute du mur de Berlin et les années 2000.Ce récit fantastique nous entraîne dans de nombreuses réflexions sur les relations humaines.

Je viens à peine de terminer ce livre qui a croisé mon chemin complètement par hasard.
Acheté à l'aveugle dans une librairie qui n'est pas une des deux librairies où je vais ,j' étais très enthousiaste de le lire.
Et me voilà bien embêtée car je ne sais pas trop quoi en penser .
Il subsiste, et ce très rapidement lors de la lecture, un sentiment de rendez vous manqué.
Pourtant je me suis accrochée grâce à des passages très forts où je me suis dit que voilà j'étais enfin dans l'histoire.
Et puis me revoilà perdue et triste de l'être car je sens qu'il n' aurait pas fallut grand chose pour que j'adore ce roman complètement loufoque, réaliste, humain ,beau ,sombre ,triste ,drôle par moment,étrange et familier.
L' écriture est très belle et l'émotion qui se dégage des mots ,de l'atmosphère, de la respiration de ce roman est bien là.
Mais voilà, parfois je me suis ennuyée, me demandant ce que je faisais dans cette galère et pourtant je me suis accrochée même perdue.
Un livre pourtant que je suis heureuse de posséder et qui va ,je l'espère, trouver la sérénité auprès de mes autres livres.

Voilà un livre qui m'a laissée dubitative, autant j'ai été spontanément séduite par le style d'écriture vraiment singulier autant je suis restée perplexe face à cette drôle histoire mêlant science-fiction, histoire, introspection, humour.
Peut-être que je dois ce sentiment aux vacances, à la légèreté qu'elles procurent, autant de difficultés probables pour une lecture qui demande je pense, de l'exigence… Et puis je crois encore qu'il faut la « digérer ».
Jakub est un astrophysicien tchèque envoyé en mission pour étudier un improbable nuage situé dans le sillage de Vénus.
Le temps de sa mission, il va faire une sorte d'introspection : son père condamné par la révolution de Velours, le décès de ses parents qui rend impossible un quelconque procès, la vengeance d'un homme torturé par son père, ses grands-parents qui n'ont eu de cesse que de protéger l'enfant qu'il était, enfin plus récemment sa femme Lenka qu'il laisse derrière lui pour accomplir sa « destinée »…

Et on n'est pas encore au bout de ces surprises, il y a forcément une foule de questions qui se bousculent au portillon : de quoi est fait ce nuage vénusien, représente-t-il un danger ? Que va-t-il se passer dans la navette ? Va-t-il réussir sa mission ou se perdre dans le vide sidéral? Retrouvera-t-il Lenka ? L'amour supportera-t-il cette distance sidérale ?

Enfin seul au milieu de nulle part Jakub va enfin réaliser ce qui est important et ce qui ne l'est plus…
Ne vous y trompez pas : c'est bien le sens de la vie qui est au centre de ce roman!
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Huit mois dans l'espace, c'est long, très long. Jakub est seul avec lui-même et fait le point sur son passé, son présent, son avenir. On plonge avec lui dans ses souvenirs, on découvre ses espoirs et ses craintes, avec toujours ce doute: est-ce vrai? Est-ce faux? Est-il juste en train de sombrer dans la folie? Y a-t-il quelqu'un avec lui dans le vaisseau ou est-ce juste une hallucination comme l'affirme le psychiatre de la mission?
Le monde entier retient son souffle en suivant ses moindres faits et gestes depuis la Terre. le pays tout entier le considère comme un héros. C'est à la fois un cadeau et un fardeau.
Ce roman pose des questions existentielles: faut-il partir loin pour que son chez-soi nous manque? Faut-il s'éloigner de ceux qu'on aime pour se rendre compte à quel point on les aime? Pourquoi est-on là? A-t-on fait les bons choix? Toutes ces questions que Jakub se pose, nous faisant découvrir sa vie et son pays, la République Tchèque et une page de son histoire, souvent absente de nos livres d'école. Un voyage dans l'espace, le temps et l'intime.
Mais aussi du suspense: va-t-il retrouver sa vie à son retour? Sa femme? Son quotidien? Va-t-il seulement revenir?
Un premier roman surprenant et prenant. Une petite pépite à découvrir.
Et n'oubliez pas: dans l'espace, personne ne vous entend crier.
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Une incursion dans l'espace des souvenirs, une exploration en apesanteur de l'histoire récente tchèque, voilà ce que nous propose Un astronaute en bohême. Par sa très fine construction, Jaroslav Kalfar échappe à la science-fiction convenue d'une exploration spatiale pour ce qui constitue encore un être quand il est livré à lui-même. Un solide roman d'aventure dont les spéculations n'entache ni la fantaisie ni le rythme.

On m'a offert ce livre en cadeau - certainement plus à cause de la "Bohême" que de "l'astronaute" - sachant que la science-fiction n'est pas vraiment ma tasse de thé et que j'ai toujours préféré les "astrolabes" à "l'astrophysique".

Mais cette "odyssée de l'espace" est inhabituelle.
Quel était le but de Kalfar, en nous livrant cet amalgame (qui se tient parfaitement, d'ailleurs) de sci-fi, d'histoire et de philo existentielle ? Dans une interview, il dit qu'il voulait écrire une "étude de la solitude"; alors rien de mieux que d'envoyer son héros dans l'espace...

Jakub Prochazka devient un véritable chouchou de la nation. Le tout premier astronaute tchèque, lancé depuis un grand champ de patates (la débrouillardise typique !) aux abords de Prague, afin d'étudier de près un étrange nuage nommé Chopra qui perturbe les nuits terriennes.
On peut se demander, en toute légitimité, où est passé Vladimir Remek (dans l'espace en 1978), mais je crois que cette omission est intentionnelle.
Jakub ammène avec lui dans l'espace un passé lourd, et il y voit l'occasion d'expier les fautes de son père, un bourreau communiste. Et pendant qu'il est là haut, sa douce Lenka le quitte sans explication.
Double solitude, accompagnée de remords, angoisses et questions sans réponse.
Les révélations vont-elles venir de ses amis restés sur Terre qui lui fournissent des "rapports" sur sa femme, ou plutôt de Hanus, son ami-araignée extraterrestre, qui lui livre des observations cinglantes sur l'humanité ? Et, d'abord, Hanus (qui aurait certainement beaucoup plu à Vonnegut), est-il réel...?
Chopra approche et ça se gâte sur tous les fronts....
A quoi et à qui vont nos dernières pensées quand on sent la Mort venir ?
Mais Jakub va réussir à rentrer sur Terre, en laissant son vaisseau "Jan Hus 1" en offrande à l'immense Univers.

Justement....
Un petit chapitre, nommé "Un très court interlude" est inclus dans le livre. Une histoire alternative de Jan Hus, qui ne meurt pas en martyr pour ses convictions; qui préfère se renier et rester à profiter incognito d'une vie simple. Un condamné inconnu est brûlé a sa place, mais c'est Hus qui reste comme un symbole de "courage puni" dans la conscience collective. Car la conscience collective a besoin de boucs émissaires et de martyrs pour se sentir soulagée....tout comme le Jésus de Kazantzakis...

...et tout comme Jakub Prochazka après son retour sur Terre, reconnu par personne. D'où l'abstraction de Remek, oserai-je dire.
Jakub représente le renouveau de la Nation après les événements historiques par lesquels le pays est passé ces dernières années. Plus important que de regarder en arrière est ce qu'on entreprend à partir de maintenant.

Pourquoi sommes nous ici ? Qu'est-ce qui donne le vrai sens à la vie ? L'accomplissement des grandes choses, afin que notre nom vive dans la mémoire des générations futures, ou la vie simple en accord avec nous mêmes ?
Jakub aura t-il une deuxième chance de vivre sa vie bien à lui ?

Un livre sympa - et vive les pensées profondes, les extraterrestres et le Nutella !

Jakub porte à lui seul tous les espoirs d'une petite nation qui entend bien mettre la misère aux Etats-Unis et à la Russie en matière d'aérospatiale. Ce n'est pas tant le fameux nuage autour de Vénus qui inquiète La République Tchèque que l'idée de ne jamais figurer dans les annales de la conquête spatiale. Sous l'oeil de toutes les caméras du monde, notre homme entame donc un très long voyage, pendant lequel il espérait souffler un peu, mais la solitude n'est pas une amie bien facile. Très vite, l'ennui et l'impatience de pouvoir recevoir un appel de Lenka, son épouse, le gagnent. Sauf que contre toute attente, sa femme finit par le quitter. Et de là où il se trouve, Jakub peut difficilement la rattraper.

Notre personnage qui va sombrer dans une profonde crise existentielle se remémore alors son enfance, et avec lui, c'est tout un pan de l'histoire de la République Tchèque qui nous est raconté. L'immensément grand et l'infiniment petit, la grandeur et l'intime sont les obsessions fascinantes de ce roman et conditionnent toute sa construction. Drame familial et politique, destin héroïque et désastre sentimental se mêlent sous une plume sensible, juste et teintée d'humour froid.

Là où je suis autrement plus mitigée, c'est sur l'aspect SF de l'histoire. Ce qui est plus un prétexte qu'une véritable dimension de l'intrigue peine à convaincre. Pour évoquer la solitude et la crise existentielle de son personnage, l'auteur passe par l'introduction d'un extra-terrestre dans la navette. Hallucination ou réalité, trancher importe peu. Mais je n'ai pas bien compris l'intérêt de ces passages absurdes qui arrivent assez tôt dans le roman et qui cassent la belle dynamique et l'intrigue intimiste qui avaient été mises en place.

Un bilan en demi-teinte donc, pour un roman qui assume son côté foufou et qui ne plaira pas à tout le monde pour cette raison je pense. Mais la plume de Jaroslav Kalfar et sa si jolie manière d'évoquer Prague et la République Tchèque vaut le coup de se laisser tenter.
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J'ai particulièrement apprécié la première moitié de ce roman de science-fiction à saveur philosophique pour l'originalité du récit et pour sa construction reliant le passé et la vie présente du héros. Un héros malgré lui, chercheur scientifique transformé en astronaute pour aller traquer un nuage de poussière astrale autour de la planète Vénus. Étant le seul occupant du vaisseau spatial baptisé JanHus1, les effets d'une solitude intense et continue auront sur lui des effets aussi dévastateurs que bénéfiques. L'histoire politique de la Tchécoslovaquie en arrière-plan sert aussi très bien le propos de l'auteur, dont c'est le premier roman. Une lecture étonnante et qui porte à la réflexion sur le sort de l'humanité.

Un livre tri-dimensionnel étrange qui m'a laissé sur ma faim.

Jakub est envoyé dans l'espace pour que la grande République Tchèque devienne la première nation à rapporter sur terre un peu de cette poussière mystérieuse qui entoure désormais Vénus et inquiète le monde. Jusque-là, tout va bien.

Sauf que l'histoire se perd vite dans les trois dimensions évoquées plus haut :

La partie historique, celle que j'ai préféré, où l'on découvre le poids porté et subi par Jakub du fait de son père décédé, mais autrefois impliqué dans les heures les plus sombres du régime tchèque.

La partie psychologique, qui décrypte la profonde mais fragile relation de Jakub et de sa femme Lenka, que son départ dans l'espace et la séparation engendrée va passer au révélateur de sentiments.

Et enfin la partie anticipation qui va amener Jakub à rencontrer dans l'espace une créature difforme venue d'ailleurs avec qui le dialogue va s'engager.

Ce récit en trois dimensions - très inégales - m'a rapidement perdu, peu porté sur l'anticipation et la science fiction, dont je n'ai pas pu faire abstraction pour pleinement goûter les deux autres angles.

Un livre confusant...