Un astronaute en Bohême

Un livre tri-dimensionnel étrange qui m'a laissé sur ma faim.

Jakub est envoyé dans l'espace pour que la grande République Tchèque devienne la première nation à rapporter sur terre un peu de cette poussière mystérieuse qui entoure désormais Vénus et inquiète le monde. Jusque-là, tout va bien.

Sauf que l'histoire se perd vite dans les trois dimensions évoquées plus haut :

La partie historique, celle que j'ai préféré, où l'on découvre le poids porté et subi par Jakub du fait de son père décédé, mais autrefois impliqué dans les heures les plus sombres du régime tchèque.

La partie psychologique, qui décrypte la profonde mais fragile relation de Jakub et de sa femme Lenka, que son départ dans l'espace et la séparation engendrée va passer au révélateur de sentiments.

Et enfin la partie anticipation qui va amener Jakub à rencontrer dans l'espace une créature difforme venue d'ailleurs avec qui le dialogue va s'engager.

Ce récit en trois dimensions - très inégales - m'a rapidement perdu, peu porté sur l'anticipation et la science fiction, dont je n'ai pas pu faire abstraction pour pleinement goûter les deux autres angles.

Un livre confusant...

L'auteur d'Un astronaute en Bohême, Jaroslav Kalfar, a émigré aux Etats-Unis à l'âge de 15 ans. S'il est citoyen américain et écrit en anglais, son inspiration est intégralement tchèque, dans son premier roman, aussi réjouissant, parfois, qu'inégal. C'est une sorte de dystopie qui nous est proposée avec cet astronaute, Jakub, lancé dans l'espace par la République tchèque, pour prélever de la poussière d'un nuage stationné non loin de Vénus. Singulier thème qui incite à croire que l'ouvrage appartient au genre de la SF, ce qui se révèle rapidement faux, même si notre astronaute rencontre un extraterrestre (amateur de Nutella) lors de son périple. le romancier est bien originaire d'Europe centrale, de par son goût de l'absurde et des questions philosophiques qu'il ressasse, comme un croisement étrange de Kafka et de Kundera. En tous cas, Kalfar est un K original et il a beaucoup mis dans ce premier roman, un peu trop serait-on tenter de dire. Jakub profite de sa solitude pour revisiter son histoire personnelle (son père collaborateur du régime communiste, sa femme qui le quitte alors qu'il navigue dans l'espace) et celle de son pays (de Jan Hus à la révolution de Velours, en passant par les années noires des occupations nazie puis soviétique). L'alliance du fantastique et du réalisme, qui alternent, est pour le moins incongrue, il faut bien l'avouer, mais Kalfar y met beaucoup de conviction et fait preuve d'une mélancolie à laquelle on peut être sensible. Est-il utile de préciser que l'insoutenable légèreté de l'être l'est encore davantage dans l'espace où personne ne vous entend penser ?
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Jakub porte à lui seul tous les espoirs d'une petite nation qui entend bien mettre la misère aux Etats-Unis et à la Russie en matière d'aérospatiale. Ce n'est pas tant le fameux nuage autour de Vénus qui inquiète La République Tchèque que l'idée de ne jamais figurer dans les annales de la conquête spatiale. Sous l'oeil de toutes les caméras du monde, notre homme entame donc un très long voyage, pendant lequel il espérait souffler un peu, mais la solitude n'est pas une amie bien facile. Très vite, l'ennui et l'impatience de pouvoir recevoir un appel de Lenka, son épouse, le gagnent. Sauf que contre toute attente, sa femme finit par le quitter. Et de là où il se trouve, Jakub peut difficilement la rattraper.

Notre personnage qui va sombrer dans une profonde crise existentielle se remémore alors son enfance, et avec lui, c'est tout un pan de l'histoire de la République Tchèque qui nous est raconté. L'immensément grand et l'infiniment petit, la grandeur et l'intime sont les obsessions fascinantes de ce roman et conditionnent toute sa construction. Drame familial et politique, destin héroïque et désastre sentimental se mêlent sous une plume sensible, juste et teintée d'humour froid.

Là où je suis autrement plus mitigée, c'est sur l'aspect SF de l'histoire. Ce qui est plus un prétexte qu'une véritable dimension de l'intrigue peine à convaincre. Pour évoquer la solitude et la crise existentielle de son personnage, l'auteur passe par l'introduction d'un extra-terrestre dans la navette. Hallucination ou réalité, trancher importe peu. Mais je n'ai pas bien compris l'intérêt de ces passages absurdes qui arrivent assez tôt dans le roman et qui cassent la belle dynamique et l'intrigue intimiste qui avaient été mises en place.

Un bilan en demi-teinte donc, pour un roman qui assume son côté foufou et qui ne plaira pas à tout le monde pour cette raison je pense. Mais la plume de Jaroslav Kalfar et sa si jolie manière d'évoquer Prague et la République Tchèque vaut le coup de se laisser tenter.
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Ce roman est un vrai OVNI et je ne dis pas ça parce qu'il s'agit d'un roman sur un astronaute venant de Bohême mais bien parce qu'il est difficile de le classer. Tout d'abord le titre et la couverture sont magnifiques, à la fois empreints de poésie et de mystère.
Ensuite l'histoire de cet astronaute tchèque Jakub est vraiment extraordinaire tant dans le réel que dans l'imaginaire.
Jakub devient astronaute pour être célèbre et laver son nom sali par son père, bourreau du parti communiste, au fil des chapitres il dévoile avec délicatesse et émerveillement son histoire d'amour avec Lenka, celle qui le quitte alors qu'il est en plein vol spatial, sa recherche sur le nuage de poussière Chopra, proche de Vénus (un lien entre son métier et son amour ?), ses souvenirs d'enfance auprès de ses grands-parents tant aimés.
Et puis il y a sa rencontre avec la chose, le monstre, l'être inconnu, dans l'espace qui nous emmène loin dans l'introspection, dans l'analyse de l'"humainerie", on est proche de l'essai philosophique. cet autre, est-ce soi ? La représentation de sa propre folie ?
C'est une aventure aux confins de l'univers et de l'humain, très originale, rocambolesque et époustouflante tout comme le retour sur terre de Jakub !
J'ai parfois été happée et parfois larguée par le récit mais il m'a touché et fait réfléchir alors merci pour cette découverte à Babelio et aux éditions Calmann Lévy.

C'est officiel depuis quelques jours, « Un astronaute en Bohême » de Jaroslav Kalfar, est retenu dans la short-list du ‘First Novel Prize 2017' ! Les aventures de Jakub, spationaute tchèque, héros de la nation et époux infortuné, sont donc en passe de devenir l'un des grands succès littéraires de l'année aux Etats-Unis – et l'auteur de gagner son pari: devenir porte-parole de son pays d'origine, avec un roman écrit directement en anglais.
Sous les acclamations de la foule, Jakub embarque seul dans un vaisseau spatial, pour une mission périlleuse, dont dépend peut-être le sort de l'humanité. Pendant son périple, il apprend que sa femme Lenka le quitte. Désespéré, il est abordé par une créature extra-terrestre, qu'il baptise Hanus, avec lequel il noue une relation amicale et revit tous les évènements de son passé. Mais à l'approche de Vénus, il est éjecté du vaisseau.
Contrairement aux apparences, ce livre n'est pas un roman de science-fiction, mais plutôt une sorte de fable philosophique, truffée de réflexions pertinentes, qui met en perspective l'histoire de la République tchèque, et la vie personnelle de Jakub. de part ses origines familiales, et grâce à la conquête spatiale, il veut devenir le héros de la Nation, tout comme son pays va l'utiliser pour obtenir une reconnaissance internationale. Ainsi, Kalfar nous montre que les blessures de l'histoire doivent être cautérisées mais sont aussi le ferment d'une énergie nouvelle et conquérante.
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C'est un dépoussiérage de PAL pour cette lecture. Je n'ai pas été transcendé par ma lecture, nous suivons un homme, mais pas n'importe lequel ! le premier astronaute de République Tchèque ! Lors de ce voyage hors du commun vers un nuage de poussière inconnue, il repense à tous les évènements qui l'ont amené dans l'espace.
Passé, vengeance, politique et extraterrestre constituent le cocktail de ce roman ancré entre la chute du mur de Berlin et les années 2000.Ce récit fantastique nous entraîne dans de nombreuses réflexions sur les relations humaines.

[...] La Bohême. Pour ceux qui, comme moi, n'entendent qu'une chanson de Charles Aznavour au son de ces trois syllabes, et visualisent plus certainement Montmartre qu'une région du monde, la Bohême est à l'Est. En République tchèque. Et outre quelques connaissances géographiques et spatiales, le roman de Jaroslav Kalfar offre surtout une lecture de l'histoire contemporaine du pays.

Le personnage principal de ce roman, astronaute lors de notre rencontre, est tchèque. Élevé à la campagne par ses grands-parents, Jakub reste hanté par le souvenir de son père et le témoignage d'une de ses victimes. Bourreau du parti communiste, jugé traître à la nation à la suite de la Révolution de Velours, celui-ci est mort prématurément, laissant son fils survivre à ses crimes.

Un astronaute en Bohême, c'est donc, à travers l'épopée spatiale d'un scientifique, l'histoire d'un petit pays, de ses citoyens, de ses politiciens. C'est l'histoire d'une Nation rêvant d'immensité, après avoir combattu l'autorité d'un régime. En filigrane, l'auteur décrit avec force, humour et cynisme l'avant et l'après-communisme. [...]
Lien : https://www.startingbooks.com

Je viens à peine de terminer ce livre qui a croisé mon chemin complètement par hasard.
Acheté à l'aveugle dans une librairie qui n'est pas une des deux librairies où je vais ,j' étais très enthousiaste de le lire.
Et me voilà bien embêtée car je ne sais pas trop quoi en penser .
Il subsiste, et ce très rapidement lors de la lecture, un sentiment de rendez vous manqué.
Pourtant je me suis accrochée grâce à des passages très forts où je me suis dit que voilà j'étais enfin dans l'histoire.
Et puis me revoilà perdue et triste de l'être car je sens qu'il n' aurait pas fallut grand chose pour que j'adore ce roman complètement loufoque, réaliste, humain ,beau ,sombre ,triste ,drôle par moment,étrange et familier.
L' écriture est très belle et l'émotion qui se dégage des mots ,de l'atmosphère, de la respiration de ce roman est bien là.
Mais voilà, parfois je me suis ennuyée, me demandant ce que je faisais dans cette galère et pourtant je me suis accrochée même perdue.
Un livre pourtant que je suis heureuse de posséder et qui va ,je l'espère, trouver la sérénité auprès de mes autres livres.