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Wet moon tome 2 sur 3
EAN : 9782203084421
200 pages
Casterman (23/04/2014)
3.85/5   27 notes
Résumé :
Alors que sa traque de la meurtrière Kiwako est dans l’impasse, Sata reçoit un appel de Tamayama, le mystérieux indic. Kiwako lui aurait dérobé un objet il souhaite donc aider Sata dans son enquête.L’inspecteur va devoir se plonger dans les méandres de sa mémoire déjà gravement troublée pour assembler les pièces du puzzle. Il finit par découvrir une note rédigée par l’inspecteur Komatsu avant sa mort, où il accuse de meurtre, preuve à l’appui, trois policiers corrom... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce tome est le deuxième d'une histoire complète en 3 tomes, initialement parue en 2012 au Japon. Il s'agit d'un manga, avec une lecture de droite à gauche, en noir & blanc. L'auteur est Atsushi Kaneko qui a tout réalisé : scénario, dessins et encrage. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome.

Comme annoncé dans le tome précédent, Tamayama (un indic très mystérieux) donne rendez-vous à l'inspecteur Sata dans un parc d'attractions. Dans le téléphérique qui mène au parc, Sata se retrouve dans la même cabine qu'un individu petit et présentant une malformation singulière au niveau de la bouche. L'entretien est lourd de sous-entendu, et Keiji Sata a une fois de plus la sensation de se retrouver sur le sol lunaire.

Suite à cet entretien, il décide de reprendre l'enquête concernant Kiwako Komiyama, la femme qui a tué son mari et l'a découpé en morceaux. Il retourne sur la plage où il l'a vue la dernière fois. Cela déclenche un nouvel accès de perte de conscience. Il reprend connaissance dans une bibliothèque municipale, devant un carnet où il a tracé d'étranges diagrammes. Il finit par découvrir le document compromettant que lui a laissé le commandant Komatsu avant de mourir.

Ce tome est dans la continuité directe du précédent. le lecteur retrouve donc une narration qui suit 2 axes principaux : (1) la corruption généralisée au sein de la ville de Tatsumi (à commencer par la police et le maire, en cheville avec les yakuzas), et (2) l'enquête obsessionnelle de l'inspecteur Sata pour retrouver Kiwako Komiyama.

Le lecteur se laisse donc emmener par ces 2 fils conducteurs, suivant cette enquête (retrouver la meurtrière) et se appréciant ce thriller (comment Sata pourra résister à la pression de ses collègues magouilleurs). Il se laisse à nouveau prendre par surprise avec les ruptures de tons, passant d'une narration traditionnelle à des ellipses brutales générées par les pertes de conscience du personnage principal.

Atsushi Kaneko marie avec grâce les détails de la reconstitution d'époque (l'histoire se déroule en 1967) et les décalages dans des situations impossibles. À ce titre la séquence d'ouverture est représentative de ce dosage délicat. le lecteur suit l'inspecteur Sata se rendant à la fête foraine. Il peut apprécier la foule, la vue panoramique depuis la cabine, les attractions, la grande roue, l'entrain qui se lit sur le visage des enfants, etc. En même temps, il découvre la malformation peu réaliste du visage de celui qui partage sa cabine, ou encore l'impossibilité relative au restaurant panoramique (fermé un instant, ouvert et fréquenté celui d'après).

Atsushi Kanedo entortille son lecteur avec ses dessins soignés, des expressions transcrivant bien l'état d'esprit des personnages, et une forte tension narrative générée par la forme du thriller et la possibilité que tout peut arriver. Il alterne les séquences de dialogue avec des séquences muettes haletantes. Il structure des mises en scène avec des prises de vue variées, dépassant l'alternance de champ et contrechamp pour les dialogues.

L'auteur soigne également ses personnages. L'inspecteur Sata révèle sa personnalité de séquence en séquence et devient de plus en plus attachant, malgré l'obstacle que constituent ses pertes de conscience et ses trous de mémoire. Les autres personnages rentrent dans 2 catégories. Soit ils sont présents depuis le début, et l'auteur leur accorde un chapitre pour les étoffer (c'est le cas du commandant Komatsu, ou de Kiwako Komiyama), ou alors ils prennent de leur épaisseur par les actes (le capitaine Mori). Soit ils apparaissent pour augmenter le niveau de bizarrerie dérangeante. L'indic Tamayama rentre dans cette catégorie, ainsi que son rabatteur et les très mystérieux scientifiques qui se réunissent dans un tunnel.

Atsushi Kaneko renforce ce glissement vers l'étrange, par d'autres dispositifs. Il peut s'agir de gestes du quotidien traduisant une obsession, comme lorsque Kiwako Komiyama n'arrive pas à s'arrêter d'agrafer encore et encore la même feuille de papier. Il peut s'agir de d'une particularité exagérée, le nombre élevé (plus que la normale) d'individus souffrant de difformités physiques, ou arborant des cicatrices très visibles, laissant présager des traumatismes corporels d'une rare intensité (il manque un bout d'oreille à un protagoniste suite à une séance de torture). Il peut s'agir d'un détail revenant en mémoire quelques pages après, tel que Tamayama mangeant de la cervelle (ce qui prend une autre signification quand la danseuse borgne se met à lécher l'oreille de Keiji Sata). Il peut s'agir d'une hallucination à répétition (les fourmis sur le visage du capitaine Mori).

Le lecteur plonge avec plaisir dans ce thriller un peu glauque, où il n'est pas bien sûr de ce qui est réel, et de ce qui relève d'hallucinations, ou même ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Il cherche à faire le tri entre ce qui constitue un signal narratif important pour l'intrigue, et ce qui relève d'un bruit de fond. Mais à la réflexion, Atsushi Kaneko a choisi délibérément tous les éléments de chaque page, il n'y a donc pas de bruit à proprement parler. Il y a plutôt la représentation d'un environnement correspondant à la façon dont le personnage principal perçoit le réel.

Néanmoins le lecteur reste déconcerté par cet assemblage, en se demandant quel est le thème directeur. Il l'est encore plus quand il se rend compte qu'un personnage déclare "Sata est lancé. Kiwako Komiyama va faire son apparition." (page 170), comme si le scénariste parlait à travers sa bouche pour y placer son intention, c'est-à-dire une forme de déconstruction un peu cynique. L'auteur montre du doigt une des ficelles du scénario, pour que le lecteur en prenne conscience.

Cette forme de déconstruction prend encore de l'ampleur quand un autre personnage indique qu'il évolue dans le futur de Sata, que détenir l'information, c'est précéder les autres sur la crête du temps (page 53). Puis Atsushi Kaneko livre une forme de clé d'interprétation au travers d'une figure maternelle pour Kiwako Komiyama. Page 212, elle indique qu'à force de réprimer sa vraie personnalité, elle finira par craquer. le lecteur identifie alors le thème principal du récit comme étant celui des conséquences du refoulement, et de ses conséquences psychiques. Avec cette idée en tête le comportement de Sata prend un autre sens, et le récit acquiert une dimension psychanalytique.
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Ce deuxième volet poursuit cette enquête policière en trois tomes, signée Atsushi Kaneko ("Soil", "Bambi"). le jeune inspecteur Sata est toujours à la recherche de cette femme soupçonnée d'avoir démembré son collègue dans la station balnéaire japonaise de Tatsumi. Alors que sa traque de la meurtrière Kiwako Komiyama semble dans une impasse et qu'il ne peut plus vraiment compter sur l'aide de ses coéquipiers de la police de Tatsumi, Sata reçoit un appel de Tamayama, l'homme de l'ombre dont rien que l'évocation du nom suffit à faire trembler les forces de l'ordre et la mafia locale.

Quel plaisir de replonger dans l'ambiance intrigante dont ce mangaka hors-norme a le secret. Mêlant enquête policière particulièrement sombre et paranoïa, « Wet Moon » invite le lecteur à s'enfoncer dans une réalité pour le moins trouble. Alors que l'humanité cherche à découvrir la face cachée de la lune, Atsushi Kaneko plonge le lecteur dans une intrigue obscure où la logique semble souvent faire défaut. Perdu entre ses hallucinations déroutantes et sa folie grandissante, le personnage principal lève le voile sur ces nombreux mystères, tout en plongeant progressivement dans les coulisses d'une ville qui baigne dans la corruption. Perdu entre les hallucinations de Sata, ses pertes de mémoire à répétition, ses visions étranges de la lune et des protagonistes difformes, le lecteur est constamment déstabilisé, mais finit tout de même par assembler les pièces du puzzle imaginé par l'auteur.

Des révélations du fameux Tamayama à la vérité sur la mort du commandant Komatsu, ce tome lève le voile sur certains mystères de Wet Moon. Il faudra néanmoins attendre la fin de cette trilogie avant de connaître tous les tenants et aboutissants car Atsushi Kaneko s'amuse à brouiller les pistes et à nous perdre entre réalité et hallucinations. Ce bijou d'ambiance qui s'aventure aux frontière du réel est d'ailleurs à nouveau admirablement servi par le graphisme percutant de ce virtuose qui distille une atmosphère oppressante et malsaine tout au long du récit.

Graphiquement, l'auteur se démarque des codes classiques du manga et propose un style assez inhabituel, largement influencé par la culture américaine underground, qui ne manque pas d'évoquer celui de l'inimitable Charles Burns ("Black Hole"). Outre ce dessin aux allures délicieusement rétro, il démontre une nouvelle fois tout son talent narratif et sa grande maîtrise de l'art séquentiel en proposant un découpage astucieux, qui confère un rythme prenant à son récit et qui s'installe immédiatement au diapason de l'ambiance oppressante. Notons également que ce tome en noir et blanc propose quelques petites touches de rouge dans certaines planches.

Vivement la conclusion !
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On retrouve l'inspecteur Sata qui continu a évoluer entre réalité et rêve depuis son accident. Il va rencontré Yamayama, un mystérieux indic qui lui confie que Kiwalo a voler un objet précieux. C'est sans compter sur ses anciens collègues qui veulent à tout pris récupérer un document important.

On replonge dans l'univers de ce manga hors-norme et on se demande si Sata va enfin réussir à avancer dans son enquête.
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Composé de 3 tomes, Wet Moon est une série plus courtes que les autres oeuvres de Kaneko et je dois dire que cela me convient bien.
Contrairement aux autres oeuvres de l'auteur, je trouve Wet Moon moins déjanté, moins folklorique alors que pour le coup, je retrouve complètement une ambiance à la Twin Peaks.

L'oeuvre étant plus courte, je trouve que Kaneko se perd moins dans son intrigue et il y a moins de remplissage. le tout va à l'essentiel et cela fait du bien car cela ne déconstruit pas les personnages.

Il y a forcément une forme de flou, d'ombre sur l'oeuvre et ses explications, mais c'est souhaité par l'auteur et par le contexte du titre. C'est sujet à l'interprétation du lecteur. Cela peut déplaire, surtout quand ce n'est pas assez explicite, mais personnellement j'aime bien.
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Extrait de ma chronique, portant sur les 3 volumes à la fois :

"Wet Moon étant (avec le récent Search & Destroy) la série la plus courte d'Atsushi Kaneko, c'est aussi probablement celle qui concentre le plus ses obsessions – et celle qui se rapproche le plus, aussi, de l'oeuvre de son "réalisateur préféré", David Lynch (voir cet entretien), comme le remarque d'ailleurs Chronicart.


Comme dans Twin Peaks, l'inspecteur Keiji Sata, pour retrouver à la fois sa mémoire et la fugitive qu'il poursuit (Kiwako Komiyama), va devoir abandonner sa réalité quotidienne (symbolisée par la confiserie d'Akari et Kinue) pour s'aventurer dans des espaces plus mentaux que physiques.



Comme dans Twin Peaks, ces espaces sont peuplés de créatures "qui semblent exister sur un plan métaphysique, mystique ou 'spirituel' au-delà du 'monde réel'", et qui sont plus "les produits des fantasmes des personnages, l'accomplissement de leurs souhaits, l'incarnation ou l'excroissance de forces issues du plus profond de leur esprit" que des créatures de chair de sang (je traduis ici un passage de la page 160 de Masters of the Grotesque de Schuy R. Weishar)."


Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je sais ce que tu ressens. Au fond de toi, ça bouillonne tout le temps et tu ne sais pas comment le gérer. Alors pour ne pas heurter les gens, tu te mures dans le silence. Tu étouffes ta personnalité. Mais tu sais, ça ne pourras pas durer. Un de ces jours, tu vas finir par craquer. Même si tu ne pouvais t'enfuir sur la Lune, tu ne pourrais pas te fuir toi-même.
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Nous évoluons dans ton futur. Détenir l'information, c'est précéder les autres sur la crête du temps.
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Sata est lancé. Kiwako Komiyama va faire son apparition.
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Détenir l'information, c'est précéder les autres sur la crête du temps.
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