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Citations sur Remonter la Marne (63)

Dans cette progression, l'imprévu se voit de loin. Une barque, un promeneur, une chapelle, on a le temps de s'y habituer. La marche annonce longtemps à l'avance le moindre changement. LA vie du promeneur fluvial ne connaît pas de hauts ni de bas, elle suit la platitude moelleuse et l'uniformité du cours d'eau, sa pondération un peu ennuyeuse. Ce dispositif assure le pilotage automatique du marcheur. Le long de la berge, pas besoin de réfléchir, il suffit d'accompagner le flux. Pas de carte à consulter, pas d'inscriptions à déchiffrer, casse-tête de la randonnée. Cette déambulation quasi somnambulique est reposante, elle permet de s'absorber spacieusement dans ses pensées sans perdre de vue la rivière.
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L'écoulement... L'étudiant en dynamique fluviale [dont JPK vient de faire la rencontre] dscend la Marne, moi je la remonte. Aller dans le sens nverse du courant est un choix qui d'emblée s'est imposé à moi ; je n'ai pas songé un seul instant à partir de la source. Le fleuve qui s'écoule est tellement associé à la direction du temps – à l'instar de la flèche qui indique un sens irréversible – que je me demande si cette idée d'aller à contre-courant ne traduit pas le désir inconscient de revenir en arrière, au début. Une anabase, un retour, une expédition vers l'intérieur, remontée aventureuse vers la patrie perdue que vécurent les Dix Mille au temps de Xénophon. Tout, dans ce voyage, invite à la réversibilité. La rivière descend inexorablement vers sa disparition, j'avance vers son commencement. Hölderlin note que « la rivière n'oublie jamais la source car, en s'écoulant, elle est la source elle-même ». Quand on regarde attentivement le fil de l'eau, on s'aperçoit que, sur les bords, des tourbillons, des remous, ds contre-courants refusent obstinément de suivre le mouvement et remontent le fleuve.
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Les démunis savent mieux ce qu'est la générosité.
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Page 93. Le pays abondait alors en gibier – giboyeux est, je ne sais trop pourquoi, un mot que j’adore : la labiale sonore du b et la diphtongue, rendent bien l’idée de profusion – « l’odeur est restée dans le mot », dirait Bachelard.
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Dans sa façon de se glisser dans le paysage, de se faufiler dans l'épaulement de notre pays, invisible et secrète, d'enlacer villes et villages, de se métamorphoser, le serpent incarne le mieux la Marne.
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On parle beaucoup du don de sympathie chez les écrivains, qui leur permet de rendre vivants êtres et choses, mais rarement du don d'indifférence. Rien à voir avec l'égoïsme. Une manière de se tenir à distance, de préserver son moi profond, un noyau inentamable, le registre aussi du leurre.
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Marcher le long d'une rivière, ce n'est pas se délester, mais, au contraire, se charger du poids de cette eau qui vous tient sous son emprise.
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Ce pays possède la grâce. Il a le chic pour ménager une multitude d'interstices, d'infimes espaces permettant de se soustraire à la maussaderie générale. Ce retrait, cette stratégie d'évitement face à l'affliction des temps sont à la portée de tous. Il suffit de ne pas se conformer au jugement des autres, à la prétendue expertise de ceux qui savent. Depuis mon départ, j'ai rencontré des hommes et des femmes qui pratiquent une sorte de dissidence. Ils ne sont pas pris dans le jeu et vivent en retrait. Ils ont appris à esquiver, à rrésister, et savent respirer ou humer un autre air, conjurer les esprits malfaisants? Ces conjurateurs tournent le dos aux maléfices actuels tels que la lassitude, la déploration, les ressentiment, l'imprécation. Sans être exclus, ils refusent de faire partie du flux.
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La Seine sinue, la Marne s'insinue. Plus qu'une autre rivière, elle procède par reptation, une manière insaisissable de progresser, de s'esquiver par de brusques écarts.
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Je me suis souvent régalé devant des croûtes à couper l'appétit.
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