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Citations sur La petite gare, et autres récits (15)

Les coqs ensommeillés venaient à peine, à peine de lancer leur premier appel, il faisait encore sombre dans l'isba […] quand Iachka se réveilla. […] Le village était recouvert par le brouillard, comme d'un grand édredon en duvet. Les maisons les plus proches étaient encore visibles ; plus loin, on les devinait à peine, de simples taches noires, mais plus loin encore, près de la rivière, on ne voyait plus rien et il semblait qu'il n'y avait jamais eu ni moulin à vent sur la butte, ni tour de guet pour l'incendie, ni école, ni forêt à l'horizon… Tout avait disparu, était maintenant caché et l'isba de Iachka semblait le centre de ce petit monde replié sur lui-même.

UNE MATINÉE TRANQUILLE.
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Il fumait à bouffées rapides une cigarette bon marché, crachait, se frottait le menton d'une main rouge aux doigts courts et fixait la terre d'un air maussade.
Près de lui se tenait une jeune fille aux yeux gonflés, dont le foulard laissait échapper une mèche de cheveux. Sur son visage, blême et fatigué, il n'y avait déjà plus ni espoir ni désir ; il semblait froid, indifférent. Et c'est seulement dans ses yeux sombres et pleins de détresse que se cachait quelque chose de maladif et de secret.

LA PETITE GARE.
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J'eus la curiosité de demander pourquoi Piotr Andréiévitch avait félicité Sémione. Celui-ci se troubla et recommença à s'en prendre à sa paume.
- Comme ça, en somme…, marmonna-t-il.
- Il nous compose des tas de musique, expliqua volontiers Liochka. Il a même joué deux fois dans notre école, et aussi au club…
- Et alors, fit Sémione en se retournant vers lui, et après, quoi ?
- Rien…
- Alors, boucle-la !

NOCTURNE.
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L’air s’était réchauffé, l’horizon vibrait sous des nappes de chaleur brûlante. Depuis les champs, au loin, de l’autre côté de la rivière, parvenaient avec des bouffées de vent chaud des odeurs de foin et de trèfle sucré. Et ces odeurs, mêlées à celles de la forêt, plus lointaines, mais puissantes, et ce vent léger et chaud étaient comme la respiration de la terre qui se réveille et se réjouit du jour nouveau, plein de lumière.

UNE MATINÉE TRANQUILLE
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- Hier, le responsable de notre club a vu un poisson-chat dans un trou du lac de Pléchansk.
Les yeux de Volodia étincelèrent.
- Un gros ?
- Tu parles ! Deux mètres à peu près… Mais peut-être bien trois, dans le noir impossible de distinguer. Le responsable du club a eu même une belle trouille, il pensait que c'était un crocodile. Tu ne me crois pas ?
- Tu blagues ! s'exclama Volodia enthousiasmé, et il haussa les épaules, mais à ses yeux on voyait qu'il croyait absolument à tout ça.

UNE MATINÉE TRANQUILLE.
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Debout sur le marchepied, le garçon considérait la jeune fille d'un air sombre, puis il rougit et lui jeta à mi-voix :
- T'entends… Je reviendrai plus ! T'entends…
Il eut un rictus, inspira l'air avec force, dit encore quelque chose d'inintelligible, de méchant, et, après avoir pris sa valise sur le marchepied, se glissa de biais sur la plate-forme.
Aussitôt la jeune fille se voûta un peu, baissa la tête… Les wagons filaient à côté d'elle, les traverses avaient un halètement sourd, ça grinçait, ça chuintait, mais elle regardait fixement, sans ciller, une tache de mazout irisée sur un rail qui, un instant cachée sous les roues des voitures, apparaissait à nouveau, elle la regardait pensivement, timidement, se penchait vers elle sans s'en rendre compte, toujours plus près, comme si la tache lui eût fait signe, l'eût attirée. Tout son corps se tendit, elle serra sa main sur son cœur qui souffrait de façon insupportable, ses lèvres timides, encore presque enfantines, étaient toutes blanches.
- Attention ! lança-t-on soudain en un cri sauvage au-dessus de sa tête.

LA PETITE GARE.
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Bientôt le chemin doux et silencieux, obliqua, je pris un petit sentier dur et rocailleux qui serpentait, affairé, le long de la berge de la rivière. On sentait la fraîcheur de l'eau, une odeur de glaise, l'air était froid et humide. Flottant dans l'obscurité, des rondins s'entrechoquaient parfois et l'on entendait alors un bruit faible, assourdi, comme si quelqu'un du bout d'une hache avait tout doucement cogné sur un arbre. Loin devant, de l'autre côté de la rivière, comme un point lumineux, flambait un feu de bois. Parfois, il disparaissait derrière les arbres, ensuite, de nouveau il apparaissait, et de là s'étendait sur la rivière une étroite bande de lumière coupée d'ombres.

Nocturne.
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Les coqs ensommeillés venaient à peine de lancer leur premier appel, il faisait encore sombre dans l'isba; la mère n'avait pas trait la vache, et le berger n'avait pas mené le troupeau dans les pâtures, quand Iachka se réveilla.
Еще только-только прокричали сонные петухи, еще темно было в избе , мать не доила корову и пастух не выгонял стадо в луга, когда проснулся Яшка.
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-- Alors, elle est comment la petite eau ? s'informa Iachka content de lui, quand Volodia s'écarta du puits.
-- Du tonnerre ! s'exclama Volodia en frissonnant.
-- Sûr qu'il n'y en a pas une comme ça à Moscou, fit Iachka en clignant de l'oeil avec malice.
Volodia ne répondit rien. Il se contenta d'aspirer l'air à travers ses dents serrées et sourit d'un air conciliant.

[Iouri KAZAKOV, "La petite gare et autres récits" : UNE MATINEE TRANQUILLE (1954) -- traduit du russe par Robert Philippon (1962), trad. révisée par Simone Sentz-Michel (2009), Gallimard, coll. "folio bilingue" -- page 53].
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Il suffisait à Arcturus de lever la tête, de flairer du côté d'où venait le vent, pour percevoir les eaux usées et les tas d'ordures, les maisons en pierre ou en bois, palissades et les remises, les hommes, les chevaux et les oiseaux, aussi clairement que s'il avait vu tout cela.
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