L'homme qui voulait vivre sa vie

En photo, le fortuit est l’essentiel.

Le silence. Oh, elle savait le faire peser de toute sa menace accablante, l’utilisant comme une arme capable d’infliger la pire douleur, le plus atroce sentiment de culpabilité. (...) Faire monter la mise sentimentale en se servant de la culpabilité comme d’une arme psychologique

S'enfuir, c'est possible, mais pas disparaître.

on dit que la peur est la plus fidéle compagne de tout être conscient, pas vrai? La vie c'est avancer d'un pas hésitant, sans cesse torturé par une idéé obsédante : [...]

Au premier gosse, dit-il, on croit encore avoir de la marge, on ne veut pas admettre qu'on est enferré jusqu'au cou dans la vie à crédit et les traites au banquier. Au second, on doit admettre qu'on est devenu un père de famille sérieux, qu'on a des obligations jusque-là. On sait que c'en est terminé de la liberté, qu'on ne parcourra plus le vaste monde.

Au contraire de l'altière majesté des Tetons, ce coin des Rocheuses dégageait une atmosphère de mélancolie, comme si les sommets eux-mêmes se sentaient écrasés par l'immensité de la terre et du ciel. Un pays esseulé, qui renforçait l'impression d'avoir atteint un univers à la géographie incommensurable, où les termes de limite, de frontière, n'avaient plus de sens.

J'étais mort, pour la deuxième fois.

Oublie moi Adam, vite, car cette porte de sortie, c'est moi qui l'ai choisi.

« Papa, il aime plus maman.
— Mais bien sûr que si. Simplement, nous… » Je suis resté coi, à court de mots. Comment expliquer ce qu’est la discorde conjugale à un gamin de quatre ans ? C’est impossible. Alors, on ment.

— Oh, personne n’est jamais vraiment content de son sort, n’est-ce pas ? Simplement, certains d’entre nous l’acceptent d’un peu meilleure grâce…