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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire se déroule en Islande, au début du XIXème siècle. Agnès Magnusdottir est accusée de complicité pour le double meurtre de Natan Ketilsson, son amant, et celui de Pétur Jonsson. Jugée coupable, la jeune femme, ainsi que ses deux acolytes, est alors condamnée à la peine de mort. Mais en attendant que la sentence soit exécutée, Agnès se retrouve placée dans une ferme, isolée dans la campagne islandaise, à Kornsa. Son arrivée comme domestique chez Jon Jonsson, le policier du canton, et sa femme Margrét est vue d'un mauvais oeil par les gens du coin, qui voient en elle une menace pour leurs enfants et leur tranquillité. Mise à l'écart par la famille, elle va néanmoins trouver une oreille attentive en la personne du sous-révérend Thorvardur Jonsson. Chargé d'aider cette brebis galeuse à retrouver le chemin vers dieu, cet homme bienveillant va tout faire pour comprendre ce qui s'est réellement passé et accompagner de son mieux la jeune femme dans les derniers mois qui lui restent à vivre, afin qu'elle parte l'esprit apaisé…


« A la grâce des hommes » reprend l'histoire vraie d'Agnès Magnusdottir, la dernière femme à avoir été condamnée à mort en Islande, en 1930. Hannah Kent nous livre un portrait contrasté de cette femme aux multiples facettes. Abandonnée à ses huit ans par sa mère, Agnès a dû se construire seule, parcourant l'Islande de fermes en fermes et proposant ses services en échange du gîte et du couvert. Malgré sa basse extraction, la jeune fille fait preuve d'une grande intelligence et d'une volonté redoutable. Son érudition et son désir de réussir afin de s'extraire de sa classe sociale, lui vaudront d'être diabolisée et jugée manipulatrice par ceux qui l'ont connue. le portrait d'une femme froide, calculatrice et insondable se mêle donc à celui d'une femme blessée, vulnérable, évoluant dans un monde violent et impitoyable, dominé par les hommes. Agnès a beau être coupable, on s'y attache dès lors qu'elle nous livre ses failles.


Un roman à l'ambiance sombre, glaciale, qui dépeint une Islande hostile et rude pour ceux qui y vivent. Un climat qui endurcit les hommes, qui ne connaissent que trop le froid et la faim. Je me suis complètement laissée prendre par cette atmosphère oppressante et cette plongée dans les moeurs islandaises. Même si l'issue est connue d'avance, j'ai trouvé le sujet intéressant et bien traité. Les personnages sont bien représentés et les différentes voix des narrateurs qui se font entendre rendent le récit vivant et l'éclairent d'un regard chaque fois différent. Un roman habilement construit donc, qui offre une lecture agréable et particulièrement prenante.


Un grand merci à Babelio et aux éditions Presses de la cité pour cette découverte réalisée dans le cadre de l'opération Masse Critique !
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Je ne connais pas grand-chose de l'Islande, excepté que c'est, comme son nom l'indique, une ile, qu'elle est couverte de glace et peu peuplée (ça c'est à cause de la coupe du monde...). Avec ce premier roman d'Hannah Kent, je sais à présent qu'au XIXème siècle, on y vivait de ce que l'on produisait, que même les "nantis" qui n'étaient pas que fermiers avaient du mal à joindre les deux bouts, ou tout simplement à isoler avec du bois les murs de leur maison, que tout le monde, maitres, employés, invités, dormait dans la même pièce, le badstofa, et que c'est en 1830 qu'a eu lieu la dernière application de la peine de mort pour une femme. Cette femme s'appelait Agnes Magnusdottir, et avait tué, à l'aide d'un homme et d'une autre femme, deux hommes, dont l'un était à la fois son employeur et son amant.
A la grâce des hommes raconte les derniers jours d'Agnes à Kornsa, dans une ferme obligée de l'accueillir jusqu'à ce que soit fixée la date de son exécution. Elle y sera servante, et devra tenter de se repentir de ses pêchés afin de se remettre dans les petits papiers du Créateur qu'elle ne tardera pas à rejoindre.

Il y a beaucoup de choses que j'ai aimé dans ce roman. La reconstitution de la vie du XIXème siècle en Islande, très bien réussie, est sans doute ce que j'y ai préféré. Qu'il s'agisse des activités, des modes de vie, de la nourriture, des habits, on se sent complètement immergé dans cette société. J'ai beaucoup aimé également les portraits d'Agnes et de Margret en particuliers. Deux femmes fortes et intelligentes dans un monde gouverné par des hommes, chacune sachant sa fin proche. Il faut dire que les hommes de cette histoire ne sont spécialement présentés sous leur meilleur jour, sauf peut-être le gentil et naïf sous-révérend Toti. L'alternance de la vie à Kornsa et des évènements qui y ont conduit Agnes, des poèmes et autres correspondances, rythment gentillement le récit, et il y a même un semblant de suspense quant à ce qui s'est réellement passé à Illugastadir, le lieu du double meurtre.
Dans "La note de l'auteur" en fin d'ouvrage, Hannah Kent explique que les ouvrages se rapportant au double meurtre d'Illugastadir "tendent à donner d'Agnes l'image d'une sorcière inhumaine, attisant les pulsions meurtrières". Son intention était "d'offrir aux lecteurs un portrait plus contrasté de cette femme". Et c'est un peu là que se trouve ma légère déception vis-à-vis de cette lecture : il y a un parti pris trop visible d'innocenter, ou en tout cas, de défendre le "cas Agnes Magnusdottir", au point d'affadir un peu, de mon point de vue, la modernité du personnage.
Mieux vaut en tout cas ne pas être à la merci des hommes, et ne pas s'en remettre à leur grâce !
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1828, vallée de Vatnsdalur, au nord de l'Islande. Agnes Magnúsdóttir, une jeune femme condamnée à mort pour l'assassinat de son employeur et amant, est confiée à une famille de paysans en attendant la date de son exécution. L'affaire est inspirée d'un fait divers réel, minutieusement étudié par Hannah Kent, qui s'est rendue sur place et a pu examiner les archives locales et s'imprégner de l'atmosphère des lieux. Hannah Kent connaît donc bien son dossier, du caractère supposé des divers protagonistes mêlés au drame au protocole des exécutions capitales par décapitation à la hache, en passant par l'ambiance humide et l'odeur des badstofas, pièces communes chauffées à la briquette de bouse séchée où s'entassaient les habitants pour manger et dormir, si quelqu'un peut maintenant ouvrir une fenêtre, là, je suis pour. Inutile d'en dire plus sur l'histoire, déjà abondamment commentée avec moult détails dans une quarantaine de critiques sur Babelio.

Ce roman déroule une trame de récit sans surprise et au dénouement connu d'avance, étant donné qu'il raconte la dernière exécution capitale islandaise. On aurait donc aimé trouver un peu plus de rebondissements dans la mise en scène, susceptibles au moins de conserver intact jusqu'au bout l'intérêt du lecteur. Un faux suspense est distillé avec le récit intérieur de la condamnée, insérant dans la trame principale les épisodes de sa vie en flashback conduisant à la scène de crime. On assiste sinon à la renaissance d'Agnes, bête sauvage écumante de rage tout juste sortie du cachot, retrouvant peu à peu son humanité en participant aux travaux de la ferme. On aurait aimé de la part d'un tel personnage un peu plus de mordant et de combativité pour faire valoir son point de vue, adopter une stratégie de défense plus convaincante et sortir de cette résignation passive qui la condamne.

Je reste par ailleurs sceptique devant la pertinence du principe littéraire consistant à mêler aussi intimement réalité historique (contrainte par les faits) et développement romanesque comportant ici une part importante d'extrapolations, d'interprétations et de partis-pris de l'auteur. Nul ne sait si la véritable Agnes Magnúsdóttir correspond bien au personnage sensible et érudit décrit dans le roman qui cadre d'ailleurs assez mal avec les faits brutaux qui lui sont reprochés, officialisés dans les documents de l'époque.

On retiendra au final deux ou trois leçons de cette lecture : la dure vie des paysans islandais en ce début du XIXe siècle, utilisant des outils de production directement issus du moyen-âge, harassés par le travail ingrat de la terre où chaque bras compte (y compris ceux d'une condamnée à mort provisoirement condamnée aux travaux d'intérêt généraux, c'est toujours ça de pris), l'importance de la religion et de ses représentants dans le maintien de la cohésion sociale, le pouvoir dépêchant sur place un sous-révérend pour verser l'opium du peuple dans le dernier verre de la condamnée, et, malgré tout, la modernité de l'Islande, dont la dernière exécution capitale date de 1830 (1977 en France) et qui a officiellement aboli la peine de mort en 1928 (1981 en France).
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Immersion dans l'Islande du 19 ème siècle, rustre, sauvage, inhospitaliere. Agnès Magnusdottir, jeune paysanne, est accusée d'un double meurtre avec deux autres personnes, elle a été condamnée à mort. En attendant que la sentence soit exécutée, elle est envoyée dans le nord du pays, dans une famille de fermiers qui doivent l'accueillir jusqu'à son exécution. Les fermiers, leurs filles et les voisins immédiats ne sont pas rassurés de devoir côtoyer une criminelle. Agnès, d'abord mal accueillie, finit par acclimater la mère et l'une des filles qui finissent par la prendre en pitié. Agnès reçoit les visites d'un pasteur qui doit l'accompagner, spirituellement, jusqu'à la fin. Au fur et à mesure, la parole d'Agnès se libère, et elle commence à livrer sa version des faits et parler de sa triste vie.
Abandonnée par sa mère à l'âge de 6 ans, elle n'a jamais connu d'amour et de tendresse. Placée dès l'enfance comme journalière dans des fermes, maltraitée, méprisée, abusée. Elle s'attache à une fermière qu'elle considère comme sa mère et qui meurt en couches sous ses yeux..Sa misérable existence se résume à des places successives dans des fermes où elle connaît le froid, la faim, le manque d'hygiène , elle vit dans des conditions atroces, allant jusqu'à manger du suif de bougie et à machonner du cuir pour tromper sa faim. Sa courte vie n'est que douleur, malheur . Dans ce pays où la rudesse du climat n'a d'équivalent que la brutalité des habitants : paysans, pecheurs, chasseurs, ignares, rudes, superstitieux qui sont sans empathie pour plus faibles qu 'eux.
J' ai été suspendue aux lèvres d'Agnès, à mesure qu'elle livrait sa vérité, espérant qu'elle n'avait pas commis l'irréparable et qu'elle serait graciée, au final.
Ce roman m'a permis de découvrir la vie âpre en Islande à cette époque chez ce peuple confronté aux éléments :mer, vent, froid glacial, neige, manque de nourriture et qui vivent dans des maisons en tourbe mal isolées, élevant des moutons, pêchant la baleine, chassant les animaux sauvages, les phoques pour leur viande et leurs peaux. Une vie dure toujours sur le fil du rasoir.
L'auteure a admirablement dépeint cette atmosphère et ces gens. La fin du roman m'a émue aux larmes. J'ai pleuré sur cette vie misérable, perdue et trop courte.
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+++ Lu en VO +++

1830 – Islande
Agnès Magnusdóttir est condamnée à mort pour avoir assassiné le propriétaire de la ferme où elle était servante et pour avoir ensuite incendié les lieux.

En attendant que sa sentence soit exécutée, elle est placée en résidence surveillée dans une ferme appartenant à l'agent de sécurité de la commune, Jon Jonsson. La famille de ce dernier est à la fois effrayée et honteuse d'avoir à héberger une criminelle pendant plusieurs mois, mais la venue d'Agnès signifie aussi qu'ils vont avoir une compensation financière et aussi qu'il y aura deux bras supplémentaires pour aider aux travaux de la ferme.
Les relations entre Agnès et l'épouse de Jon, ainsi que de ses deux filles sont froides et tendues. Agnès a demandé l'assistance d'un jeune révérend, Totti, qui doit l'assister et la mener au repentir pendant les semaines ou les mois qui vont précéder son exécution. C'est lui qui va, peu à peu, la faire sortir de son mutisme et l'amener à raconter son histoire et les raisons qui ont conduit au meurtre de son maître.

En découvrant cette histoire et en côtoyant Agnès quotidiennement, le révérend et les membres de la famille de Jon Jonsson, découvrent la personnalité de la prisonnière et comprennent que la vérité derrière le drame est loin d'être simple.

Un joli livre basé sur des faits réels qu'Hannah Kent a bien romancé en prêtant une voix à Agnès Magnusdóttir qui fut la dernière femme exécutée en Islande. L'autrice donne vie à ces personnages du fin fond d'une Islande aux moeurs rudes en s'appuyant pour cela sur des recherches et une documentation solide. Elle sait bien nous décrire l'isolement des fermes, la vie difficile due aux maigres ressources de la terre dans un pays aux hivers longs et rigoureux. Il est intéressant aussi de comprendre le poids de la religion et la place de la femme dans cette société de la première moitié du 19ème siècle qui n'avait guère évolué. C'est un roman bien écrit et prenant, qui n'a pour défaut principal que son titre français plutôt mal choisi qui ne reflète pas la qualité du récit. le titre anglais ‘Burial Rites' qu'on pourrait traduire par ‘Rites Funéraires' était sans doute moins vendeur.
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Cela semble si simple : Agnes Magnusdottir a tué son amant avec la complicité de Fridrik Sigurdsson. En conséquence, ils ont condamnés à la peine capitale. En attendant de connaître la date de son exécution, elle est placée dans une ferme, pour aider les habitants. Ceux-ci, d'abord hostiles, vont peu à peu la découvrir vraiment...
Il faut dire qu'Agnes avait tout pour déplaire : née hors mariage, abandonnée par sa mère, obligée de gagner tôt sa pitance, intelligente, instruite malgré sa condition de servante. Et pire que tout, voulant sortir de sa condition (elle voulait devenir intendante, un bel homme lui en fit la promesse. Et même d'un peu plus...). Tout cela dans un monde gouverné par des hommes armés de Dieu...
Une histoire prenante, puissante. Qui met en avant l'autre côté de la religion chrétienne : pardon et miséricorde, écoute et compréhension. le pardon, elle seule peut se le donner, l'absolution n'effaçant les péchés que pour la galerie, surtout si l'exécutée n'est pas croyante... Tirée d'une histoire vraie, le texte est émaillé de lettres, comptes-rendus qui sont tous authentiques. le roman donne une image assez contrastée d'Agnes, avec ses défauts, ses joies, ses qualités. Ni toute blanche ni toute noire, elle voulait simplement vivre sa vie, mais fit une mauvaise rencontre et un mauvais choix...
Un grand merci à Babelio Masse Critique et aux éditions Presses de la Cité pour l'envoi de ce roman !
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Agnès Magnusdottir est une femme que la vie n'a pas épargnée. Abandonnée par sa mère pendant son enfance, elle a été recueillie par une famille de fermier dans l'Islande du XIXème siècle. Rendue à la paroisse un peu plus tard, elle deviendra servante et arpentera les divers cantons a la recherche de fermes voulant l'employer. Elle termine son voyage a Illugastadir, aux côtés de Natan Ketilsson, l'homme qu'elle aime et qui lui promet une place de gouvernante dans sa ferme éloignée et isolée. Mais la vie est dur, et rien ne lui est épargné. Natan est taciturne, il change rapidement et devient violent. Agnès n'a nulle part où aller... Lorsque le drame intervient, elle a pourtant décidé de partir et d'accepter que Natan s'est joué d'elle...
Une roman magnifique, puissant et intense. Autour d'Agnès, c'est la dure vie des fermiers islandais qui est dépeinte. Un personnage solide et fragile à la fois, qui a cru en l'amour et qui l'a perdu... L'écriture d'Hannah Kent " sonne vraie" et pour cause : Agnès Magnusdottir a réellement existé. C'est la dernière femme en Islande a avoir été exécutée... Ne passez pas a côté, elle mérite qu'on ne l'oublie pas !!!
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Agnès Magnusdottir, après une enfance difficile en Islande, s'est trouvée mêlée à une sombre affaire de meurtre d'un gourou nommé Natan, sorte de Raspoutine local.
Elle est condamnée à mort et, après un séjour dans des prisons peu sympathiques, elle doit attendre la date de son exécution en tant que domestique dans une famille de la campagne profonde islandaise, celle du représentant légal du canton.
Margret, la femme de Jon, le policier, va d'abord recevoir celle qu'elle considère comme une charge insupportable avec beaucoup de réticence puis va doucement comprendre et accompagner cette jeune femme dans le malheur et dans la situation insupportable à laquelle elle est confrontée.
Les filles de la maison vont avoir des réticences très différenciées, de l'horreur et du rejet pour l'une, ou de l'admiration pour l'autre.
Quant au sous-révérend Thorvardur, désigné pour accompagné spirituellement Agnès jusqu'à ses derniers instants et la ramener dans le chemin de Dieu, il va s'investir au-delà de certaines de ses limites pour aider sa protégée à surmonter l'épreuve.

Ce roman écrit dans un langage agréable et relativement rythmé offre à certains moments beaucoup de poésie descriptive, même quand il s'agit des traitements plus ou moins inhumains infligés aux prisonniers (p.55). On y trouve des passages très émouvants, brillamment écrits comme la mort de la mère adoptive (p. 152).
Ce livre nous présente une Islande inattendue –Autre temps, autres moeurs !
C'est en réalité un portrait étonnant des conditions de vie dans ces régions au début ou au milieu du 19ème siècle. Outre les conditions de vie particulièrement précaires de ces paysans dans leurs fermes isolées pendant des mois en hiver, on se trouve confronté à la présence harcelante, tout au long du roman, des corbeaux qui génèrent de nombreuses superstitions locales. On lutte de même, contre la crainte des créatures du diable, c'est-à-dire de tout ce qui peut être hors normes.
Mais cette description très enrichissante n'est pas le fond de l'histoire. Il y a dans ce récit une peinture effrayante mais pourtant encore actuelle des mécanismes policiers et de justice basés sur les convictions des enquêteurs. de plus, certaines analogies sont émouvantes, entre le sort réservé aux moutons que l'on va abattre et le sort de la prisonnière qui attend la date de son exécution à la hache et dont l'échéance ne peut que se rapprocher.
Cependant, une autre question est posée au fil de la lecture : Comment la société peut-elle se cacher derrière la justice de Dieu pour appliquer sans scrupules celle des hommes.
Peu importe que ce livre soit écrit par une australienne et qu'il concerne l'Islande, si l'on veut bien le lire avec un peu de recul, il pose de nombreuses questions autour de la police, de la justice, du pouvoir, des religions et de la peine de mort.
C'est pour moi une découverte littéraire. Sans Babelio et « Les presses de la Cité » à travers la masse critique de mai, je ne suis pas sur que j'aurais acheté ce volume.

Quelle erreur !!!
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Excellent roman sur l'Islande, écrit par une australienne. Très bien documenté sur la vie dans les campagnes islandaises au XIXème siècle, le lecter est transporté dans cette ambiance dure, entretenue par une nature aride et sévère. On y découvre la dernière condamnée à mort islandaise. La psychologie des personnages est creusée, crédible, le ton est pudique, pas de parti pris.
On prend conscience du rôle primordial de la religion (chrétienne) dans la vie quotidienne, des conditions de vie plus que difficiles des "non-nantis", de la condition des femmes, mais aussi de l'étonnant niveau d'instruction de la population islandaise en cette première moitié du XIXème siècle, avec une alphabétisation très étendue.
Passionnant sur le plan historique, psychologique, sociétal et littéraire. Un roman de qualité traitant d'une thématique rare (peine capitale) dans un lieu trop peu connu (l'Islande).
Pas vraiment du "feel good", loin s'en faut, mais une lecture "deep-feeling" qui remue le coeur, l'esprit et la conscience !
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Agnes, dans l'attente de son exécution de condamnée à mort pour avoir tué son amant, est envoyée, par le gouvernement, dans une famille de fermiers pour y travailler. Elle est accueillie comme une pestiférée et chaque membre évite tout contact avec cette criminelle qui les dégoûte et leur fait peur. Il faut préciser qu'ils dorment tous dans la même pièce. Ses premières phrases seront pour Totti, jeune révérend qu'elle a choisi. Durant ces sept mois, dans cette ferme isolée où les hivers sont longs, ce sera d'abord avec la fille, puis avec la mère qu'elles vont s'observer, s'apprivoiser, se dévoiler, s'attacher….

Ce roman, dont la toile de fond est la mort, décrit les dures conditions des fermiers et surtout des servantes, les longs hivers sous la glace. Histoire touchante, personnages bien décrits, style propre, odeurs (mauvaises) présentes. Très délicat de la part de l'auteur ses notes sur la prononciation de l'islandais, ainsi que son explication sur les patronymes.
Bel hommage pour la dernière personne condamnée à mort en Islande.
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