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EAN : 9782258150584
480 pages
Presses de la Cité (13/09/2018)
3.88/5   109 notes
Résumé :
« Certains êtres sont différents. Ils sont nés comme ça, sur le bord du monde. Ils savent voir ce que d’autres ne voient pas. Pour eux, les rivières ne coulent pas de la même façon. »

Le temps semble s’être arrêté dans ce village du sud de l’Irlande égaré dans la vallée et battu par la famine. Nóra Leahy a perdu son mari et sa fille et se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, infirme. Pourtant, Nóra s’en souvient : quelques années plus tôt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la vallée Hannah Kent Les Presses de la Cité Août 2018.

Roman surprenant et fascinant que celui-ci, un roman qui nous entraine en Irlande au début du 19 ème siècle dans une vallée encaissée, un petit village est éparpillé sur les coteaux. An 1846, Martin s'effondre brutalement alors qu'il s'activait à nettoyer un fossé. Nora sa veuve est anéantie, d'autant plus que depuis peu ils ont recueilli Micheal ,le fils de Johanna leur fille trop tôt disparue.. Mais cet enfant handicapé, incapable de marcher ou de parler alors qu'il va sur ses 4 ans est-il vraiment son petit-fils? N'y a t'il pas eu un échange fait avec un Fé , les Bonnes Gens sont si présents.... Se pose alors la question si il y a eu échange comment récupérer le vrai petit-fils et qui peut réussir l'opération si ce n'est Nance Roche, celle qui a un don, celle qui sait les plantes, les remèdes et accouche les femmes. Mais c'est sans compter sur le nouveau curé le Père League hostile à toutes ces pratiques qu'il juge païennes et hérétiques au nom de la Très Sainte Eglise ... Un roman qui démarre lentement, au pas lourd des hommes fatigués par le labeur et l'inquiétude des jours à venir, un roman qui soudain vous happe et que vous ne lâcherez plus .. Que reste t'il de toutes ces croyances dans le subconscient irlandais actuel? sans doute plus que nous le soupçonnerions .. Un bien beau roman que je recommande à tous ceux et celles qui aiment l'imaginaire et les légendes qui s'y rapportent . Bonne lecture.
Merci beaucoup aux Presses de la Cité via NetGalley pour ce partage.
#Rentreelitteraire2018 #NetGalleyFrance
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Entre rivière, forêt et collines, la vallée se déploie avec ses étendues de champs, ses fossés, ses murets de pierre, ses tourbières, ses coteaux de joncs et de bruyère et ses modestes chaumières.
Chaque chapitre retraçant ce fait tragique, emprunté à la triste réalité de l'année 1826, porte un nom de la flore présente dans ce petit hameau du Comté de Kerry au Sud-ouest de l'Irlande. Une flore dans laquelle Nance, l'herboriste et guérisseuse, puise tous les bienfaits et toute la richesse qu'elle recèle afin d'apaiser les maux des habitants. Des plantes qui constituent ici un personnage puissant de par leurs pouvoirs bénéfiques ou mortels.

Une des chaumières abrite la douleur de Nóra. Son mari vient d'être foudroyé par une crise cardiaque alors qu'il creusait un fossé pour évacuer les pluies. Anéantie de chagrin, Nóra doit faire face aux préparatifs de la veillée funèbre tout en serrant dans ses doigts crispés les perles de son rosaire.
Rafales de pluies, âtre où brûle la tourbe, jarres de poitín et fumée sortant des pipes de terre, l'atmosphère oppressante de cette veillée à la lueur des brûle-joncs nous étreint. Entendez-vous le coeur des pleurs pour le départ de l'âme du défunt ? C'est sinistre et saisissant.
Nóra, qui a déjà perdu sa fille, se retrouve alors seule pour s'occuper de son petit-fils Micheál qu'elle prend soin de cacher, honteuse que ce petit garçon de quatre ans d'une maigreur spectrale, sans cesse hurlant, ne pouvant tenir sur ses jambes ni articuler le moindre mot, soit réellement ce petit qu'elle avait pourtant vu bien portant et babillant deux ans auparavant.
Ne serait-ce pas plutôt un changelin, un fé ? Une créature échangée avec son véritable petit-fils qui a été enlevé par les Fairies, ce peuple invisible de Bonnes Gens, dénommées ainsi pour ne pas attirer leur foudre et par là même le malheur. D'ailleurs depuis que ce petit est arrivé dans la vallée, des signes annonciateurs de mort se sont multipliés, la malédiction semble cerner les habitants et se manifester partout, même dans l'impossibilité de baratter la crème, dans les mauvaises récoltes, dans les poules qui s'abstiennent de pondre !
Alors pour se protéger de la mort, il ne faut pas oublier de glisser du sel et de la cendre dans ses poches en quittant la maison de Nóra.

Croyances, superstitions, pratiques et traditions païennes imprègnent chaque geste, chaque pensée, au fin fond de cette vallée. Gare ! Car le mal et le malheur peuvent s'attraper, il faut donc les chasser.

Quelques longueurs se font vite oublier car les talents de l'auteure se font jour en diffusant à la perfection une ambiance sombre, miséreuse, où plane l'inévitable ignorance de ces pauvres gens qui, dès leur plus jeune âge, baignaient dans les multiples croyances héritées des ancêtres et transmises lors des veillées d'hiver.
On perçoit l'humidité de la cahute recouverte de mousse de l'herboriste, la chaleur et l'odeur de sa chèvre au fond de la pièce. Les brassées d'ajoncs sur les sols de terre battue crissent sous nos pas pendant que les pommes de terre, bien souvent l'unique nourriture pour des estomacs affamés, cuisent dans la marmite.
Ces femmes de la vallée vont pied nus dans la boue et traînent derrière elles les dernières rumeurs de leur petite communauté, avec plus ou moins de fiel, de rancoeurs et de peur.
C'est l'estomac noué que l'on assiste aux souffrances de ce petit Micheál, petit être handicapé impuissant et livré aux mains ignorantes mais désireuses de le guérir. La jeune Mary, qui représente ici les enfants qui se louent à la saison pour ramener quelques sous dans une famille nombreuse, allègera la charge de Nóra et prendra pitié de cet enfant hurlant. La perception de l'éveil de son attachement émeut profondément.

Hannah Kent, de sa plume fluide et élégante nous transporte sans effort dans cette vallée irlandaise d'un autre siècle et touche au plus profond de notre sensibilité avec cet univers poignant distillé avec un réalisme saisissant. Un très beau roman à découvrir en faisant toutefois attention à ne pas croiser de lueurs vacillantes au détour de ses pages habitées, car les Fairies pourraient bien s'emparer de vous !
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L'Irlande du 19ème siècle, celle des campagnes et de la pauvreté : voilà le décor de ce beau roman d'Hannah Kent, une saga qui nous plonge dans cette campagne irlandaise avec un soin extrême dans la reconstitution

Hannah Kent qui s'est fait connaître avec À la grâce des hommes (Presses de la Cité, 2015), a construit son second roman en prenant soin de mélanger avec une grande maitrise fiction aux faits historiques, avec en toile de fond pas mal de croyances et de mythologie, le récit est un bel hommage à la nature et à ses pouvoirs infinis

Inspiré de faits réels, Dans la vallée montre à quel point le folklore irlandais était un système de croyances populaires extrêmement complexe, d'une ambigüité terrifiante.Grâce à un talent de conteuse hors pair, l'auteure fait revivre la vallée et le comté de Kerry. entre malnutrition et misère la plus totale.

La plume de Hannah Kent est si finie qu'elle parvient à rendre ces gens de petite condition attachants et souvent poignants.



L'ensemble sonne si juste tour à tour ombre et brumeux , à l'image de cette campagne irlandaise que Hannah Kent décrit.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ma fille cadette a offert ce livre à mon mari pour Noël.... Un bref résumé parlait de fées.... Fée = fantasy = mon mari qui adore l'heroïc fantasy....
Fan de cette littérature, passez votre chemin ! On parle ici des fées qui peuplent l'Irlande.... Et comme il se trouve que j'avais beaucoup aimé "à la grâce des hommes" de la même auteure, j'avoue avoir honteusement piqué le livre offert pour mon mari.
J'avais aimé "à la grâce des hommes" et j'ai aimé celui-ci.... Un rythme lent, la vie dans une vallée perdue de l'Irlande du début du 19e, en proie aux superstitions ancestrales autour de l'existence d'un petit peuple magique. Petit peuple qui peut ensorceler, enlever et remplacer.... Dans ce roman, il est question de la disparition d'un enfant qui aurait été remplacé par un changelin, fils de fée, et donc incapable de parler, marcher.... et surtout des croyances qui vont l'entourer (il serait cause de la malédiction qui fait que le lait des vaches n'est plus).
Grand mère de l'enfant et guérisseuse du village vont tenter de faire revenir l'enfant et de faire disparaître le changelin.

Le roman est passionnant, j'avais du mal à l'arrêter, plongée que j'étais dans les légendes irlandaises, le rythme de la vie d'un village de l'Irlande du 19e... mais aussi sidérée par ce qu'on a pu faire subir à des malheureux (souvent des enfants "différents", paralytiques, handicapés....) qu'on croyait enlevés par les fées.

Challenge pavés 2020

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****

En 1826, dans une vallée reculée d'Irlande, les croyances et autres superstitions rythment la vie quotidienne. Nora Leahy vient de perdre son mari, foudroyé lors de son travail au champ. Elle se retrouve seule, avec à sa charge le fils de sa fille unique morte depuis peu. Son petit fils, Micheàl, est un enfant « étrange », qui ne parle pas, ne marche pas et hurle à longueur de journée. Cet enfant devient vite la source de superstition et semble être à l'origine de tous les maux de la vallée...

Nous plongeons grâce à ce très beau roman au coeur de l'Irlande du XIXème siècle, dans les petits villages fermés sur eux-mêmes et sans peu d'ouverture sur le monde. Croyances, mauvais sorts et guérisseuses sont les seules explications possibles aux difficultés du quotidien. Hannah Kent possède une très belle écriture, toute en images et en douceur. On sent qu'elle s'est longuement documenté et on est totalement entouré par le monde invisible qu'elle depeint. L'histoire tragique de ce petit garçon est basé sur des faits réels et on frissonne à l'évocation de ce qu'il a pu endurer. Sans prêter aucun jugement, l'auteur écrit sur l'ignorance et les croyances qui poussent parfois à commettre l'irréparable... avec de bonnes intentions !!

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Presses de la cité pour leur confiance.
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critiques presse (1)
LaCroix
23 novembre 2018
La jeune Australienne Hannah Kent signe une épopée âpre, voyage intense et inquiet au cœur d’une Irlande en proie aux esprits.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Après le bruit et l'agitation de la ville, la solitude avait failli la rendre folle. Par chance, elle était encore jeune, à l'époque. Aussi avait-elle gravi tant bien que mal les contreforts pelés de la montagne pour converser avec les nuages massés au sommet. Là-haut, elle côtoyait des forces immuables qui la réconfortaient. Elle pouvait s'asseoir dans l'herbe fouettée par le vent, arracher des pierres et les lancer en contrebas sur ces paysans soupçonneux qui craignaient les femmes qu'aucun homme, aucun foyer ne tenait en laisse. Là, au sommet des montagnes, devant cette inflexible beauté, le sentiment de sa différence - même si elle en ressentait tout le poids, même si cette poignante et perpétuelle douleur pesait sur son coeur - n'était plus qu'une ombre dérisoire et fugitive au sein d'une histoire plus grande qu'elle.
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La pleureuse. La sage-femme. Lorsque Nance ouvrait la bouche, les villageois songeaient que tout peut aller de travers, que tout passe d'un état à un autre. Ils regardaient ses cheveux blancs et voyaient le crépuscule. Elle était à la fois le capitaine qui mène un nouveau-né à bon port, et la sirène qui largue les amarres d'un bateau et le pousse vers les ténèbres.
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- [...] Vous connaissez le proverbe : le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions.
- Et celui du paradis est bien indiqué, pour sûr ! Mais mal éclairé à la nuit tombée, acheva-t-elle dans un sourire.
Le prêtre balaya sa remarque d'un geste vif.
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— Elle devait être belle, votre fille !
Nóra s’éclaircit la gorge. Loin de s’atténuer, la douleur s’amplifia.
— Tout est beau aux yeux d’une mère, marmonna-t-elle d’une voix tremblante. Même la corneille trouve à son petit un beau plumage ! Tu comprendras quand tu seras mère, va.
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Balai neuf balaie bien, mais balai vieux connaît mieux les recoins.

p.56
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Vidéo de Hannah Kent
Hannah Kent at Unley Libraries
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