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Citations sur Hong-Kong et Macao (9)

Le Constellation, de la compagnie Air India, qui avait quitté l’aérodrome de Bangkok cinq heures plus tôt, survolait maintenant les côtes de la mer de Chine et approchait de la baie de Canton. Mais la couche de nuages qui cachait la terre et les flots était si épaisse et si dense que l’ombre de l’avion projetée en minuscule filigrane sur la surface laiteuse suivait notre vol. […]

Mais un immense trou creva soudain la base des nuages et du fond de l’espace une étendue d’eau étincelante surgit, semée d’îles sans nombre. Elles n’étaient que des morceaux de rocs ancrés dans la mer, tantôt nues et tantôt boisées ; et toutes sauvages et désertes. Toutes — sauf une. Par contre, sur celle-là, il n’y avait pas un pouce qui fût libre. […]

Cette île était Hong-Kong…
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Hong-Kong veut dire, en chinois, Havre embaumé.
Le nom vient des temps où, vierge et quasi déserte, cette île de la baie de Canton servait seulement d'abri à quelques huttes de pêcheurs, quelques jonques de pirates et aux nids des oiseaux sauvages. Les brises des mers, alors, dispersaient au loin sur les flots de l'archipel innombrable les aromes de la jungle fleurie qui poussait le long de ses flancs abrupts.
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Et il y avait les marchands de charmes en métaux précieux, et les rues montantes où, sur les escaliers, entourés de vieilles maisons penchées, couvertes d'enseignes frémissantes et chargées d'hiéroglyphes, des femmes sans âge vendaient l'encens, les poissons secs et la bonne aventure.
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Mais j'étais bien incapable de prêter la moindre attention aux sentinelles jaunes. Je contemplais avec une stupeur incrédule les soldats portugais qui se tournaient vers moi.
C'étaient des nègres énormes. Et rien ne pouvait sembler plus extravagant, en un pays de corps graciles, de fins visages et de regards mi clos, que de voir soudain ces torses puissants, ces faces noires et massives, ces yeux au blanc éclatant, ces cheveux crépus et ces bouches d'ogre.

... ils sont très heureux ici... Les filles les aiment bien et ils apprennent grâce à elles le chinois beaucoup plus vite que leur langue natale…
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Je pensai alors à ce que Dostoïevski faisait dire à l'un de ses personnages damnés :
"Tant qu'il y aura au monde un enfant, un seul enfant malheureux, je ne pourrai pas croire à Dieu..."
Et, regardant la petite fille de Macao, j'ajoutai intérieurement :
"Encore moins aux hommes."
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Et quand on se promène, près du front de mer, le long des avenues où les banques se dressent comme des temples, où les bâtiments à colonnades et frontons surannés abritent les grands rouages de l'administration, où s'étirent les arcades des galeries marchandes, on a le sentiment de se trouver au cœur d'un Londres qui a non point Elisabeth II pour souveraine, mais la reine Victoria.
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Là, un autre village apparut soudain, comme collé au premier, mais un village flottant.
Aussi loin que portait le regard, ce n'était qu'un ondoiement compact et dense, une incroyable mêlée d'embarcations serrées bord à bord. Il y en avait des centaines et des centaines et de toutes les formes et de toutes les tailles. Jonques de fret, lourdes et ventrues, jonques de pêche dont les filets séchaient près des voiles ramassées, fières et fines jonques de course, gros sampans à plusieurs paires de rames et tout petits que l'on maniait à la godille...
Ces bateaux se touchaient de si près qu'ils semblaient ne faire qu'un immense et fantastique navire aux mille mâts, aux mille proues, ou bien une étrange cité à l'ancre, balancée par le ressac...
(extrait du chapitre VII "Les invalides aux doigts de fée")
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Tous les voiliers sont beaux et tous ils portent l'une des plus vieilles chimères de l'homme dans leur gréement ailé. Mais les barques des mers de Chine, parce qu'elles n'ont pas changé de dessin depuis des siècles, que leur château arrière s'élève sur l'eau comme une gueule de dragon, que leur armature est faite de bambous, que leurs voiles ont la forme et la couleur d'énormes feuilles rousses, aux nervures délicates, que dressées, inclinées ou couchées elles décorent leurs mâts de frondaisons miraculeuses, et que souvent, rapiécées, déchirées, elles laissent passer à travers leur flottante tenture le feu du soleil et l'azur du ciel, que leur équipage est fait d'hommes ou des femmes aux yeux bridés et secrets - ces barques des mers de Chine dépassent toutes les autres en pouvoir de mythe et d'évasion.
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Je fis remarquer alors à mon ami que la population de la colonie avait triplé en cinq ans et qu'il lui avait fallu absorber deux millions d'émigrés sans ressources.
- Je n'accuse personne, dit Georges. Mais comment accepter dans son cœur qu'il y ait tant d'argent pour un petit nombre d'hommes et tant de misère pour les plupart des autres ?
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