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EAN : 9782070368648
224 pages
Gallimard (04/02/1977)
3.93/5   460 notes
Résumé :
L'ombre d'un avion sur le sol vint détourner le cours de sa rêverie. Virense rentrait avec Michel. La douceur de l'atterrissage montra la science du pilote. Jean se dirigea vers l'appareil pour interroger les camarades. Mais aucun d'eux ne sortait des carlingues. Herbillon appela sans obtenir de réponse. Sourdement inquiet, il se hissa sur le marchepied du pilote et poussa un cri. Le gouvernail, les parois, le coussin de cuir étaient couverts de sang et Virense affa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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En lisant L'odeur de la forêt et son chassé croisé amoureux durant la première guerre mondiale, je songeais à Jean Herbillon et Claude Maury, les aviateurs de l'Equipage, vivant le même amour impossible et ceci m'a incité à relire une fois encore le chef d'oeuvre de Joseph Kessel.

Publié en 1923, l'Equipage décrit la vie des aviateurs, et plus exactement celle des observateurs, qui étaient les yeux de l'état major sur les positions ennemies. Joseph Kessel (Jef) fut l'un d'eux, en 1917-1918, dans l'escadrille du Capitaine Thélis Vachon abattu le 14 octobre 1918, à qui ce roman rend hommage.

Jef écrit ce texte au lendemain de la mort de son frère Lazare qui s'est suicidé en 1920, après la naissance de Maurice son fils adultérin, le 23 avril 1918, et son reniement par leur père Samuel Kessel. Jef se reprochera toujours ce suicide et veillera sur son neveu … le futur académicien Maurice Druon. Lazare Kessel inspire le personnage et la tragique amour de Jean Herbillon.

L'équipage et Une balle perdue sont mes deux titres préférés de l'oeuvre immense de Joseph Kessel.
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Ce roman est un hommage.
Au capitaine Thélis Vachon, chef de l'escadrille dans laquelle Joseph Kessel servit durant la Première Guerre mondiale, mais aussi à tous les aviateurs qui se sont battus lors de ce conflit.

L'auteur décrit merveilleusement bien et dans son habituel style élégant et si agréable à lire, la camaraderie, le souci de l'autre, l'amour fraternel qui lient ces hommes qui s'exposent lors de missions fort dangereuses.
Par cet aspect, cet ouvrage constitue un formidable témoignage historique.
Mais ce n'est pas tout : n'oublions pas qu'il s'agit d'un roman !
Joseph Kessel a créé des personnages aux caractères affirmés, et laisse une grande place à leur vie en dehors des vols.

La guerre offre aux aviateurs un temps de repos bienvenu entre les différentes missions, routinières ou périlleuses. Un temps précieux pour se ressourcer, mais aussi un temps qui permet aux problèmes banals du quotidien d'exister.
Oui, les as de l'aviation sont au-dessus de nous lorsqu'ils sont en vol, mais dès qu'ils touchent le sol, ces héros redeviennent banalement humains. Les heures libres leur donnent la possibilité de gamberger et de plonger d'une façon sans doute plus aiguë dans les tourments ordinaires.
Doutes, jalousie, trahisons et autres ne les épargnent pas, et les touchent d'autant plus durement qu'ils savent la fragilité de la vie.

Servi par une très belle écriture, riche et puissante, ce texte, bien que rédigé il y a près d'un siècle (il parut en 1923) et forcément un peu daté, est un régal à lire.
Pour achever de convaincre les accros à la lecture qui traînent par ici, j'ajoute que l'auteur a écrit une scène magnifique, dans laquelle deux hommes opposés lors d'une conversation un peu vive se retrouvent autour de l'amour des livres.
Ces lignes dans lesquelles deux aviateurs fraternisent autour de leur passion pour la littérature ne peuvent que vous toucher.
Je vous en dévoile un tout petit bout :
"Herbillon nourrissait pour les livres cette tendresse qui peuple la vie de compagnons éternels. Maury la devina dans les paroles que le jeune homme choisit pour le remercier. Alors, soudain apaisés et unis, ils examinèrent les volumes."

Pour savoir ce qui se passe avant et après, pour savoir tout ce qui se passe dans le roman, à vous de jouer !
À vous de lire !
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Son deuxième roman écrit à 25 ans en 1920.
Je l'avais choisi sans conviction, juste pour Kessel.
Dès le début, la magie de l'écriture m'a emporté. Chaque mot est ciselé, bien en place. chaque adjectif dit plus qu'une phrase entière.
Un pur bonheur de lecture.
François Mauriac disait de lui :
"il aura gagné l'univers sans avoir perdu son âme."
Nous ajouterons qu'Il a aussi touché le coeur des lecteurs.


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Amour, trahison, jalousie, gloriole, héroïsme sont les composantes de ce roman, mais ce qui fait vraiment la substance de ce récit ce sont les fêlures tellement humaines, c'est l'amitié, la fraternité, la solidarité de cette escadrille, dirigée par le jeune capitaine Gabriel Thélis, un patronyme choisi par Kessel pour rendre hommage au capitaine d'escadrille Thélis Vachon qui fut son chef durant la Première Guerre mondiale. C' est aussi un témoignage précieux , authentique sur l'histoire héroïque de l'aviation pendant ce terrible conflit, l'histoire de ces hommes, " les as" héros modernes qu'on admirait et qui faisaient rêver.
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Joseph Kessel nous servira dans sa longue carrière d'écrivain, une belle brochette de romans-récits sur l'amitié virile entre deux hommes plongés en milieu inconnu, voire hostile. « L'équipage » est un de ceux là et même un des premiers dans la mesure où il s'agit du deuxième roman de l'auteur publié pour la première fois en 1923.

Amitié virile, disions- nous … Oui, celle de deux coéquipiers, Jean Herbillon et Claude Maury respectivement observateur et pilote d'un avion de reconnaissance durant la première guerre mondiale. Ils comprendront, malgré leur jeunesse et leur manque d'expérience, ce que signifie le mot « équipage » : deux hommes qui ne font finalement qu'un et dont la vie tient dans la main de l'autre ; deux homme « fusionnés »…

Viendra Hélène, comme un point commun entre les deux hommes…
Dans ce roman largement autobiographique, Joseph Kessel nous fait partager son expérience de pilote de la Grande Guerre ; un roman qui lui apportera la notoriété…

Certes le thème n'est pas neuf, mais il est magnifié par le style de Kessel, dans un texte qui « sent le vécu ». Certains commentateurs présentent ce roman comme un peu daté. C'est sans doute vrai… Néanmoins, pour l'avoir lu à quinze ans dans l'édition nouvellement crée « folio », j'en garde un très bon souvenir.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Claude et l'aspirant volaient beaucoup.
Ils connurent ensemble les départs de l'aube où la voix sauvage des appareils éveille le jour ; les retours au crépuscule quand, moteur calé, ils descendaient lentement avec la lumière ; les surveillances paisibles, simples promenades attentives ; les combats où la même inquiétude et la même espérance faisaient bruire leurs tempes. Ils partagèrent l'émotion physique des chutes brusques et la joie mathématique des acrobaties. Ils apprirent à sentir en même temps, sans la voir et par une singulière divination, l'approche de l'ennemi. Dans la furie de l'hélice et du vent qui étouffait la voix humaine, ils pouvaient se comprendre d'un signe et souvent Maury, se tournant vers son compagnon, trouvait en ses yeux la réplique de sa pensée.
Alors ils surent ce que les camarades entendaient par "équipage". Ils n'étaient pas simplement deux hommes accomplissant les mêmes missions, soumis aux mêmes dangers et recueillant les mêmes récompenses. Ils étaient une entité morale, une cellule à deux cœurs, deux instincts que gouvernait un rythme pareil. La cohésion ne cessait point hors des carlingues. Elle se prolongeait en subtiles antennes, par la vertu d’une accoutumance indélébile à se mieux observer et se mieux connaître. Ils n’avaient fait que s’aimer ; ils se complétèrent.
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Jusque-là il n’était monté que sur des appareils d’école, de lentes machines d’où l’on voyait se dérouler le paysage. Maintenant vibrait sous lui un avion de guerre, solide et prompt, construit pour les combats, engin de meurtre qui avait un profil de requin. […] Le capitaine lui demandant s’il était prêt, Herbillon baissa la tête, et aussitôt une anxiété, voluptueuse caressa tout son corps. L’avion roulait avec de rapides cahots, puis il n’y eut plus de secousses, mais un glissement doux. Il avait quitté le sol. […]. Le capitaine prit de la hauteur au-dessus du terrain. […]. Thélis montrant à Herbillon ses mitrailleuses, feignit d’appuyer sur la gâchette. L’aspirant comprit qu’il devait essayer les armes.
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Alors ils surent ce que les camarades entendaient par équipage. Ils n’étaient pas simplement deux hommes accomplissant les mêmes missions, soumis aux mêmes dangers et recueillant les mêmes récompenses. Ils étaient une entité morale, une cellule à deux cœurs, deux instincts que gouvernait un rythme pareil. La cohésion ne cessait point hors des carlingues. Elle se prolongeait en subtiles antennes, par la vertu d’une accoutumance indélébile à se mieux observer et se mieux connaître. Ils n’avaient fait que s’aimer ; ils se complétèren
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Après l’avoir, en quelques jours, réduite de moitié, le sort épargna l’escadrille. Mais tous ses membres durent fournir un effort hors de mesure avec la résistance humaine. Seul, Thélis réussissait par son exemple à maintenir parmi ses hommes surmenés et que la fin des camarades avait chargés de lourds pressentiments une bonne humeur fiévreuse.
Il volait tout le temps, pour toutes les missions, changeant d’appareil, emmenant les nouveaux observateurs qui remplaçait les disparus, suppléant à leur inexpérience par une habileté sans égale, un courage sans défaillance.
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Il remonta son passe-montagne jusqu’au nez, abaissa son casque jusqu’aux sourcils et pensa tout à coup : « Je dois avoir une belle figure de lâche sous ce masque. » Il avait peur, mortellement peur. Tous ses camarades le croyaient intrépide ; seul, il savait combien sa chair était accessible à l’épouvante. Elle vivait à ses côtés perpétuellement. Il ne pouvait monter en avion sans angoisse, ni même songer à un vol sans que son cœur ne devînt plus lourd et plus lent à battre. Mais n’admettant point qu’un homme de sa lignée et de son élégance pût vivre dans la boue et des boyaux et des sapes, il avait demandé cet emploi de pilote, dangereux entre tous, et dont son orgueil le poussait encore à accroître les risques. La lutte poignante qu’il soutenait sans cesse contre son effroi lui avait façonné ce visage pétrifié qui écartait de lui toute amitié.
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Vidéo de Joseph Kessel
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Jusqu'où peut nous entrainer l'amitié avec un animal ? Surtout quand cet animal est farouche : ici, il s'agit du roi des animaux. le lion.
« le Lion », de Joseph Kessel, c'est à lire et à relire en poche chez Folio.
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Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

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