Charlie est un homme à faible QI, Algernon est une souris et tous deux vont servir de cobayes pour une expérience qui décuple l'intelligence.
Un roman différent sur la différence… Avec une présentation en dix-sept comptes-rendus rédigés par Charlie qui évolue en orthographe, mais également dans la structuration de sa pensée, on suit au plus près son immaturité initiale, puis son développement intellectuel et émotionnel, jusqu'au stade de génie, avant une redescente progressive vers une sénilité précoce.
L'intelligence lui permet de mieux comprendre le monde qui l'entoure mais le rend-elle plus heureux ? Charlie découvre que l'intelligence, pour conduire à une vie meilleure, doit être couplée à la capacité de donner et de recevoir une affection, ce qu'il ne trouve pas en beaucoup d'êtres, à l'exception d'Algernon dans laquelle il peut se projeter et d'Alice dont il est amoureux de manière constante quel que soit son QI.
Comme des fleurs, les pensées sont éphémères. Sortir de la caverne lui aura permis de comprendre son passé dans une famille brisée par le handicap, de vivre le présent axé sur la recherche scientifique, de se projeter dans son avenir au sein d'un asile avec des soignants ayant tous une zone d'ombre et de lumière. Cependant, faut-il sortir de l'obscurité quand on doit y retourner peu après ?
Ce roman remue, malmène, transporte. le lecteur, comme Algernon, se retrouve dans un labyrinthe complexe avec plusieurs entrées, plusieurs sorties, plusieurs chemins, certains dans l'impasse, d'autres qui se prolongent, pour suivre le cours de sa pensée.
Des fleurs pour Algernon ne m'ont pas fait verser de larmes. Néanmoins, c'est un livre qui interroge sur nos valeurs, notre rapport à l'autre, nos besoins, nos attentes. Je suis persuadée que c'est un récit qui restera dans ma mémoire durablement… Une lecture par laquelle on se souvient que les classiques ont toujours un petit quelque chose qui les différencient de tous les autres !