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4,35

sur 7190 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Humm... Je suis malheureusement à dix mille années lumières d'avoir ressenti l'enthousiasme général suscité par ce livre. C'est étrange car il avait pourtant a priori tout pour me plaire.

Charlie a un Qi de 70. Il est gentil Charlie, chaleureux, il voudrait tellement que les gens l'aiment. Il fait de gros efforts pour essayer d'être plus intelligent, apprendre à lire, à écrire. Il est convaincu que les gens l'aimeraient s'il était plus intelligent. Il y a dans son passé une fêlure à fleur de peau. Alors quand deux scientifiques l'intègrent dans leur programme pour expérimenter pour la première fois une solution qui pourrait bien lui permettre de réaliser son rêve, il accepte sans hésitations. L'expérience semble être une réussite. Mais ses relations avec les autres (et avec lui-même) vont s'altérer à mesure qu'il se perd en pensant se trouver.

Je ne dirais pas que Charlie m'a laissé de marbre, il y a eu quelques passages touchants mais dans l'ensemble, je suis restée sur la touche.
Déjà, j'ai eu du mal à passer les dix/quinze premières pages de cette écriture quasi phonétique. Ca commençait mal. Heureusement cela change assez rapidement à mesure que l'expérience progresse. Il faut bien admettre que la construction du livre est habile, en phase avec l'évolution de Charlie. Mais étonnamment je n'ai pas ressenti plus d'empathie une fois le premier cap passé. Les rapports quotidiens par Charlie lui même, qui détaillent avec minutie les étapes de son évolution psychologique ont probablement contribué à maintenir cette distance. D'autant que l'approche ne m'a toujours convaincue. Cette scission entre les deux Charlie, l'idiot et le génie, cette façon de se référer au Charlie d'avant à la troisième personne par exemple, de l'exclure, m'a définitivement tenue à l'écart et m'a parfois donné le sentiment d'être le Docteur qui observait son cobaye d'un oeil morne et froid. Brrr...

Ce récit aborde néanmoins énormément de questions (trop peut être) susceptibles de toucher tout à chacun, autour du handicap, de la différence, de l'intelligence et aussi autour du rapport expérimentation/sciences et l'obligation morale qu'elle peut susciter. Mais voila, ca tourne autour, et ça se délaye souvent. Bien que ce récit ait une portée universelle indéniable, sans doute en attendais-je plus d'émotions et même plus de profondeur. Dommage... Cela n'en demeure pas moins une belle et triste histoire pleine d'humanité, qui se laisse lire mais qui, vous l'avez compris, ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Des fleurs pour Algernon ? Hélas ! Elles risquent d'être plutôt fanées.
Pourtant je me faisais une joie d'aller vers ce grand classique de la littérature de Science-Fiction, écrit pas un certain Daniel Keyes, auteur d'un livre devenu iconique dans la culture littéraire américaine contemporaine, au-delà même de la simple sphère de la SF.
Le récit est écrit à la hauteur d'un jeune homme de trente-deux ans, Charlie Gordon, qui nous partage son histoire à travers des comptes-rendus qui deviennent peu à peu son journal intime. Charlie Gordon nous parle de lui, de sa vie, employé dans une boulangerie, il apparaît heureux, épanoui, entouré d'amis, fier de son travail qui apporte satisfaction et reconnaissance. Il se sent vraiment aimé.
Charlie Gordon a juste une particularité, il a une déficience mentale qui l'a doté d'un QI très bas et lui donne toujours le comportement d'un jeune enfant de six ans.
Charlie Gordon voudrait devenir intelligent. C'est là que la SF va s'en mêler, faisant apparaître deux savants fous, sortes d'apprentis sorciers pour lesquels on sent que l'auteur s'est inspiré du mythe de Méphistophélès et de celui de Frankenstein associé pour construire ces deux personnages qui vont trouver dans la rencontre avec Charlie Gordon l'occasion d'asseoir leur prestige à partir de l'expérience concluante réalisée sur une souris, Algernon.
Les deux scientifiques, assistés d'une jeune psychologue Alice Kinnian, l'intègrent dans leur programme pour tenter une expérimentation qui permettra peut-être à Charlie Gordon de réaliser enfin son rêve, la possibilité d'augmenter artificiellement son intelligence, le jeune homme accepte sans hésitation de participer à cette expérience scientifique.
Un voyage étonnant commence alors... Un voyage aller-retour aux conséquences irrémédiables...
Le sujet avait tout pour me plaire, d'autant plus que l'incipit démarre sur la célèbre allégorie de la caverne, de Platon.
Le traitement du thème de l'intelligence et le fossé qu'elle creuse pouvaient aussi être des thèmes inspirants.
Nous sommes dès le départ du récit plongés directement dans l'esprit limité de Charlie Gordon et nous allons suivre à travers son journal intime, à travers la métamorphose de son écriture, la transformation de ses affects et de son rapport au monde.
Mais hélas pour moi la rencontre ne se fait pas faite, l'empathie avec ce personnage n'a pas été au rendez-vous et j'en suis presque gêné vis-à-vis d'amis qui m'ont pris par la main pour aller vers ce roman en étant persuadé que je l'aimerais, que je serais d'émotion, que des larmes m'emporterais proportionnellement au sablier qui s'inverse brusquement irrémédiablement.
Pas de fleurs, ni de larmes pour Algernon, ni pour Charlie Gordon...
Ce que j'ai aimé, c'est l'effet « compte à rebours » du récit, c'est sans nulle doute le premier ressort narratif qui tient le roman, ce qui le rend palpitant et nous tient en haleine.
Des sujets intéressants sont posés ici qui touchent notamment le discernement du patient, son consentement lorsqu'il « accepte » de devenir cobaye d'une expérience scientifique censée tenter d'améliorer son état mental, la question du libre-arbitre...
Les dissonances mentales voire comportementales de Charlie Gordon, se découvrant un autre que lui-même, sont forcément des endroits qui rendent à la fois cocasse et pathétique son parcours.
En revanche, je n'ai pas adhéré à la relation entre les personnages que j'ai trouvée cousue de fils blancs. Vous me direz qu'il s'agit d'un récit de SF, certes mais un récit de SF se doit d'être crédible en imaginant un futur possible ou probable et ici c'est justement bien rendu sur le plan scientifique. Non, j'ai trouvé que les personnages manquaient de nuances dans leurs interactions, notamment dans la relation entre Charlie Gordon et Alice Kinnian où j'en entendais beaucoup.
Et puis surtout, ce qui m'a dérangé c'est cette approche manichéenne qui consisterait à affirmer que gagner en intelligence c'est forcément perdre en bonté.
L'évolution du personnage de Charlie Gordon est construite sur cette croyance et en fait même l'autre ressort narratif du roman.
Certes, gagner en intelligence c'est gagner en lucidité, c'est voir la vérité du monde dans sa douleur, ses maux, c'est forcément perdre en candeur d'une certaine manière. Mais peut-on dire qu'il y a une corrélation inversement proportionnelle au bonheur et à la faculté d'en apporter aux autres ?
Gagner en intelligence, c'est la possibilité d'élévation sociale, est-ce pour autant un risque de sacrifier ses valeurs humaines ?
Le narratif lié au parcours de Charlie Gordon tend à démontrer cette croyance à laquelle je ne peux pas souscrire, d'une part manquant de nuances et d'autre part ce serait renoncer aux exemples multiples qui démontrent le contraire. J'en veux pour preuve par exemple l'itinéraire et les travaux de Matthieu Ricard sur l'élasticité du cerveau pour mieux comprendre les comportements de l'altruisme et de la coopération, décrypter les mécanismes permettant d'expliquer leurs imapcts.
Bien sûr me direz-vous, le personnage de Charlie Gordon n'a d'attrait sur le plan romanesque que sur la base de cet itinéraire, passant « d'arriéré à génie » et découvrant par ce cheminement l'autre versant de son histoire, sa propre histoire...
Cependant, ce livre est riche, très riche dans ses intentions humaines initiales même si pour moi je ne parvins pas au rendez-vous attendu. Beaucoup de questions sont posées en si peu de pages, dépassant le registre de la SF, mais n'est-ce pas la force de la SF ? Dans l'évocation de notre rapport à la différence, au handicap, ce récit n'a certainement pas pris une ride et je lui suis reconnaissant de pouvoir continuer à demeurer une référence littéraire à ce sujet.
C'est un livre empli d'humanité et de cette lecture j'emporte avec moi ce ressenti qui perdurera.
Et pourtant...
Des fleurs pour Algernon ? Hélas ! Déjà pour moi un peu fanées...
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Qui veut gagner... des points de QI ?
Vous, vous êtes sûr ? Mieux vaut être un imbécile heureux qu'un génie tourmenté. C'est ce que constate Charlie, ancien "attardé" qui a bénéficié d'un programme expérimental pour accroître son intelligence - programme préalablement testé avec succès sur la souris Algernon. Carton plein : il passe d'un minable 80 de QI à plus de 170. Las, en perdant son innocence et sa naïveté, il prend conscience que ceux qui l'entouraient riaient à ses dépens quand il était benêt, que sa mère avait peur de lui... Il devient parano, se sent seul. Et si ses capacités intellectuelles s'accroissent prodigieusement, il lui manque encore la maturité pour gérer ses émotions, ses relations aux autres, et notamment aux femmes. Il a beau avoir trente-quatre ans, il a sauté certaines étapes et l'intelligence ne suffit pas pour affronter certaines situations...
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La version originale de cette histoire est une nouvelle de quarante pages parue dans 'The Magazine of Fantasy & Science Fiction' en 1959. Encouragé par le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1960, Daniel Keyes en a fait un roman, publié en 1966. Alors que je barbote mal dans la SF, j'ai sauté dans le grand bain en commençant par lire la version longue (les deux sont présentes dans mon ouvrage). La lecture fut laborieuse : le récit se présente sous forme du journal intime de Charlie, écrit d'abord en langage parlé sans ponctuation et truffé de fautes, puis avec une syntaxe de plus en plus soutenue et des préoccupations plus intellos à mesure qu'il progresse. Aucune de ces narrations ne m'a convenu, d'autant que ses rêves et souvenirs occupent une grande place dans les compte-rendus de Charlie.
Le dernier tiers m'a un peu réveillée, lorsque notre homme s'autonomise et se confronte à la "vraie vie".
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Ce que je retiendrai de cette lecture ? Que décidément, je n'adhère pas aux ouvrages de science-fiction, quelle qu'en soit la forme. Mais des points positifs quand même : des réflexions sur l'amitié, sur le bon usage de l'intelligence et du savoir, sur les dangers de la science. Et une question intéressante à laquelle je me suis raccrochée sur la fin pour ne pas rester sur l'impression d'avoir perdu mon temps : droits et devoirs d'un cobaye - dans quelle mesure appartient-il à ceux qui l'ont métamorphosé ?
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• • • J'ai la chance d'avoir "l'édition augmentée" avec la nouvelle originale et un témoignage de deux cents pages de Daniel Keyes. Je vais attendre un peu pour prendre connaissance de ces bonus, j'ai déjà passé une semaine sur les trois cents pages du roman...
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Une amie m'a offert ce roman il y a quelques mois déjà. Elle l'avait beaucoup aimé et j'étais assez curieuse de découvrir ce héros un peu hors du commun. Si vous n'êtes pas tellement fan de la science-fiction, ne vous arrêtez surtout pas à cette catégorisation. Bien que le sujet traité soit en effet classable dans ce genre, c'est plus une quête de soi-même, un apprentissage douloureux, un moment de réflexion.

Charlie, notre héros, est un jeune homme de trente-deux ans qui a une déficience mentale. Il a un QI très bas et a toujours le comportement d'un jeune enfant. Pourtant, dès les premiers comptes rendus qu'il nous livre, on a l'impression que le jeune homme est heureux. Il a un travail, des amis, il se sent aimé et poursuit son petit bonhomme de chemin. Mais Charlie voudrait un peu plus. Il voudrait devenir intelligent, et grâce à deux savants fous, son voeu va être exaucé. Un nouveau voyage commence alors.

Le roman est une sorte de carnet de route de ce voyage. On découvre Charlie juste avant son opération et on se rend compte très rapidement de ses difficultés. Il n'est pas intelligent comme il le dit, sait à peine lire et écrire, et pourtant le jeune homme a une vie. Il est attachant et naïf. Un petit garçon dans le corps d'un grand. Et puis, les changements commencent à opérer. Très lentement d'abord. Nous le voyons par rapport à sa façon d'écrire, puis à travers des sentiments qu'il découvre comme la colère, et enfin par la prise de conscience de son monde. C'est douloureux, triste et révoltant. L'enfant se rend compte qu'on se moquait de lui quotidiennement à ses dépends, que sa mère à moitié folle avait tout fait pour le changer sans jamais l'accepter, qu'il était une bête curieuse qu'on pouvait facilement utiliser. le choc est terrible puis avec l'intelligence, Charlie prend du recul et nous permet de voir tout cela sous un angle plus détaché, mais le mal est fait et le petit Charlie reste un fantôme, une ombre qui perdure durant tout le récit.

Lorsque notre héros parvient à un pallier où son QI dépasse celui de tous les autres, une autre épreuve se profile. On dit souvent que les hommes et les femmes intelligents sont dénués d'amour, de tendresse, de regard bienveillant sur leurs semblables. Et Charlie expérimente cela. Je n'ai pas trouvé que notre héros était arrogant pourtant. Il ne se rend pas compte de son changement d'attitude et il a toujours une soif de savoir qui le tenaille. Pour lui, il est inconcevable que les autres soient moins intelligents que lui, et je dirais que pire encore, les deux savants fous n'ont absolument pas pris la peine d'apprendre à Charlie d'être, tout simplement. L'intelligence ne fait pas tout. Nemur et Strauss, les deux scientifiques, en plus de jouer à Dieu, n'ont pas pensé une seule seconde le choc émotionnel, ni les besoins de Charlie. Imaginez-vous passer de l'âge de 6 ans à celui de 30 ans en une journée. de quoi détruire une personne.

L'éthique a ici une grande place, même si elle est très peu traitée en fin de compte. le progrès scientifique avant tout, le bien commun contre quelques sacrifices, ce besoin de jouer à Dieu sans réfléchir à ses actes ou ses conséquences. J'ai une formation scientifique, si bien que beaucoup de choses m'ont parlées, mais j'étais gênée par ce manque d'empathie, le fait de concevoir Charlie comme un objet, une chose, une expérience. L'arrogance de Nemur est celle que j'ai eu le plus de mal à digérer. Burt, au contraire, un étudiant en dernière année, a lui eu ce côté plus sympathique, plus ancré dans la réalité, dans les émotions.

Un petit mot aussi sur Algernon, notre mignonne petite souris. Elle n'est pas trop présente mais j'ai beaucoup aimé sa présence. Elle était un peu le rayon de soleil de ce voyage douloureux. le fil conducteur aussi. Elle est l'énonciatrice d'un événement inévitable pour moi.

La fin est à l'image du roman, difficile. J'ai refermé le livre avec une sensation d'oppression et un peu de révolte. Même s'il y a ce parfum doux amer et que l'auteur a trouvé la juste fin pour son héros, j'avais gardé espoir. Un très joli conte, dirai-je, même s'il n'en a pas réellement la forme.
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Une des choses qui nous effraie le plus, est notre propre décrépitude intellectuelle puisque nous l'associons à la disparition de l'essence même de ce que nous sommes : notre conscience, notre personnalité, nos réflexions...

Charlie aurait dû me rappeler cette peur viscérale, lui qui, par ses écrits, témoigne des sentiments qui animent un homme pendant sa navigation entre l'état d'idiot et celui de génie.
Mes yeux ont bien piqué pendant cette lecture, mais jamais pour annoncer une quelconque émotion larmoyante.
Sans doute parce que ce livre a été sans surprise pour moi.
Aucune identification, aucun ahurissement face à l'audace de la science et à ses limites, pas d'attachement fort à Charlie, pas de prise de conscience sur notre comportement face aux gens déficients intellectuellement, et pas de révélation sur leur capacité à être heureux.

Publié en 1966, ce roman semble témoigner d'une époque où on ne parlait pas à tout bout de champs des différentes formes d'intellect et de la santé de nos neurones.
Il se peut que mon écoute attentive de ces sujets rabâchés au XXIe siècle ait gâché la pertinence qu'aurait pu avoir ce roman sans ça.
Autrement dit, ce n'est pas le livre qui est mauvais, mais moi qui ai envie d'une autre sensibilité sur le sujet.
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Classique de la littérature SF, Des fleurs pour Algernon n'a pas su me toucher comme je l'espérais.

Poignant, émouvant, touchant : voilà les adjectifs qui reviennent régulièrement dans les critiques sur ce roman. J'ai peut-être un coeur de pierre mais je n'ai pas vibré pendant ma lecture.

Certes le destin de Charlie est misérable et indigne mais le traitement de l'auteur m'a empêchée de me sentir concerné.
Je n'ai pas aimé le style : au début illisible puis ampoulé. Je n'ai pas aimé la dissociation entre les « deux » Charlie ni le changement radical de comportement du personnage comme si intelligence rimait avec égoïsme et antipathie.
Et l'utilisation systématique des rêves m'a profondément ennuyée.

Les questions soulevées par le texte sont pertinentes : le handicap, les limites de la sciences, l'éthique scientifique... mais cela reste superficiel et froid.

À bien y réfléchir, je pense que le récit est trop impersonnel pour avoir su m'emporter.
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L'intelligence, disait Desproges, est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur.

Pas très réjouissant, j'en conviens, mais pas complètement faux non plus...
D'ailleurs s'il est un homme dans la littérature pour confirmer cette sentencieuse affirmation, c'est bien Charlie Gordon ! Qui de mieux placé, en effet, que le héros des Fleurs pour Algernon ? Qui d'autre que ce brave Charlie, lui qui osa sacrifier son esprit limité sur l'autel de la science et qui, à l'issue d'une funeste expérience, passa en un temps record du statut d'imbécile heureux à celui de génie incompris ?

Au début bien sûr, l'augmentation soudaine des capacités cérébrales et cognitives du patient semble bien alléchante (et le lecteur taquin se prend à rêver : y aurait un espoir pour les Anges de la téléréalité ? ;-)).
Hélas très vite nous déchantons, quand nous réalisons avec Charlie que "les problèmes émotionnels ne peuvent être résolus comme des problèmes intellectuels", et que sa nouvelle vie de surdoué n'est pas celle qu'il imaginait...


Ecrit en 1966, donc bien avant notre folle époque d'intelligence artificielle, d'homme augmenté et autres délires transhumanistes, cet étonnant roman met donc en balance le développement de l'intellect et l'aptitude au bonheur, non sans aborder les thématiques complexes de l'identité, de la perception de soi et de l'autre.
Sur ce point je l'ai trouvé plutôt novateur et orginal, comme l'est sa construction sous forme de compte-rendus rédigés par Charlie lui-même, d'abord dans un style tout à fait primaire, truffé de fautes en tous genres (assez pénible à lire sur une cinquantaine de page, il faut bien l'admettre...), puis de plus en plus élaboré à mesure que croît le Q.I du cobaye.
L'ancien, le vrai Charlie n'est pourtant jamais bien loin ("rien, dans notre esprit, ne s'efface jamais vraiment. L'opération l'avait recouvert d'un vernis d'éducation et de culture, mais émotionnellement il était là, à observer et à attendre.") et Daniel Keyes nous présente là un cas d'école de schizophrénie aigüe.

Je ne peux pas dire pour autant que j'ai été complètement conquis par cette histoire moult fois primée et considérée par certains comme un classique de la science-fiction.
Elle traine parfois en longueur et son écriture un peu datée ne m'a pas toujours convaincu (à croire que les romans SF vieillissent un peu plus vite que les autres...) Charlie n'en demeure pas moins un personnage attachant, et je reconnais volontiers à Daniel Keyes le mérite de lui avoir rendu toute la dignité qu'il mérite.
Tout ça pour dire que je ne regrette pas une seconde d'avoir enfin découvert Des fleurs pour Algernon : ce soir je me coucherai moins bête.
Ou pas.
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J'ai eu énormément de mal à faire cette critique…Cela fait pourtant plus de deux semaines que j'ai lu le livre.


Tout d'abord, il faut savoir que je n'aime pas énormément la science fiction… ce n'est pas un genre qui me plait. Après plusieurs essais, j'ai plutôt décidé d'abandonner ce genre. Si j'en lis, c'est parce qu'on me les conseille vivement.


Celui-ci c'est une excellente amie, Missbouquinaix qui me l'a conseillé.

Ce livre est incroyable. Ce livre est très désagréable…Et oui, il est les deux à la fois! Et ça du début à la fin…


Le pauvre Charlie passe sa vie isolé et seul…sans vrais amis ni famille…


Dans les premières pages du roman, c'est le lecteur qui se rend compte que Charlie est victime de moqueries et d'abus tous les jours, par les personnes qu'il pense être ses amis. Lui est tout content quand il les voit et ne s'aperçoit pas qu'on se moque ouvertement de lui.
Ces passages là sont assez abominables à lire, puisqu'il nous parle de la chance qu'il a d'avoir ses amis-là alors qu'on se rend bien compte qu'il est constamment tourné en ridicule.


Puis, plus on avance dans les pages et plus l'intelligence vient et c'est à son tour de se rendre compte qu'on se moquait de lui tout le temps…ça aussi ce n'est pas très plaisant à lire…la perte de sa naïveté et son arrivée brutale dans le monde réel!


[Attention, je dévoile la suite ]


Puis son intelligence croît et il se retrouve au dessus des autres, qu'il prend tous pour des imposteurs (eux qui semblaient tellement intelligents avant!) et il est seul, aussi seul qu'il l'était au début, avant son opération…seulement cette fois-ci, il en a conscience!



Et pour terminer en beauté, il finit par se rendre compte qu'il va perdre son intelligence, tout son savoir et qu'il retournera à son état premier, comme au début, voir pire encore (puisqu'Algernon finit par mourir).



Non vraiment, ce roman est assez déprimant. La fin,(quand il a à nouveau perdu toute son intelligence, mais que parfois il se rappelle que quand même, un jour, il l'avait été,) est déchirante.



Il se rend surtout compte que l'intelligence ne fait pas le bonheur. On dirait qu'il est devenu intelligent si vite qu'il n'a pas pu développer les autres traits de son caractère comme la gentillesse, la compréhension, la bonté…et donc il n'arrive toujours pas à s'intégrer dans le monde…mais à ce moment là, il ne veut plus vraiment le faire.


Certes il est devenu intelligent. Mais pour son entourage, il est aussi devenu détestable. Plus personne ne l'aime et lui est tellement amer de découvrir qu'on s'est moqué de lui toute sa vie qu'il refuse de faire réellement des efforts pour changer de caractère.



Le style est assez particulier, puisque c'est Charlie le narrateur et que tout le roman est constitué de ses comptes rendus.


Il réalise ses comptes rendus à la demande des docteurs, afin qu'ils se rendent compte au jour le jour de ses progrès.
Donc le début est assez laborieux…son orthographe est entièrement phonétique, certaines phrases n'ont aucun sens…


Essayez de lire plus de trois pages comme cela, c'est assez éprouvant! On ne peut pas s'empêcher de s'arrêter dans sa lecture et d'essayer de remettre la phrase à l'endroit et de corriger les fautes d'orthographe!


Ce qui est impressionnant, c'est de voir petit à petit les progrès de Charlie, avant même que celui-ci ne s'en aperçoive.


Puis à la fin, l'orthographe recommence lentement à se détériorer…il ne respecte plus les accords, la ponctuation et les dernières pages sont comme celle du début. Les cercle est complet !


La question est : quel est le message de ce livre? Ne peut-on pas être heureux quand on est supérieurement intelligent? Doit-on prendre à la lettre la phrase “Heureux sont les simples d'esprit car le royaume des cieux leur appartient !”?



Je pense tout simplement qu'il y a un équilibre. Un équilibre que Charlie, avide de connaissances et de savoirs a refusé de prendre en compte. Il n'a pas eu “l'intelligence” de s'apercevoir qu'amasser du savoir ne rendait finalement pas vraiment heureux et qu'il y avait autre chose.
Il était tellement obnubilé par le voeux d'être à tout prix intelligent qu'il est passé à coté de l'essentiel.


—————————————————

Je n'ai eu qu'une seule envie : terminer ce livre le plus rapidement possible et essayer de ne pas trop y penser, tellement il m'a mise mal à l'aise.
Et pourtant, ce roman est incroyable! C'est un roman qu'on devrait tous lire au moins une fois dans sa vie. Mais que c'est triste…du début à la fin, c'est d'une telle tristesse…Il y a un tel sentiment de gâchis à la fin!

Lien : http://writeifyouplease.word..
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Au début du livre j'étais emballée même si j'avais du mal à lire à cause des fautes mais au fur et à mesure du livre on s'attache au personnage principal qui le pauvre montre toute la palette des sentiments que peut ressentir un être humain dans ce bas monde.
Javoue qu'à partir du moment où la. Souris de laboratoire est morte je navais plus de motivation à continuer à lire ce livre.. Que j'ai abandonné...
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Un roman qui fait quasiment l'unanimité parmi les lecteurs, cela ne peut qu'inciter a se précipiter pour découvrir un texte original, émouvant, interpellant.
Qu'en dire si ce n'est qu'en ce qui me concerne , la magie du chef d'oeuvre ne m'a pas atteinte ?
Bien sûr ce roman ambitieux pose le problème crucial de la réception du handicap mental dans une société tournée vers la performance individuelle et l'excellence et on ne peut qu'etre touche par le sort du pauvre Charly qui accepte de se prêter a une expérience scientifique pour tenter de devenir intelligent. Car malheureusement si l'experience reussit, l'embellie n'est que temporaire et le malheureux sujet retourne a son état antérieur avec la conscience de perdre tout ce qui faisait le bonheur de sa vie.
Quel terrible parallèle peut on établir avec les ravages causés par la maladie d'Alzheimer ! Mais aussi quelle prise de conscience des difficultés rencontrées par ceux qui ne sont pas vraiment comme les autres !
Qu'est ce qui m'a gênée finalement dans ce conte ? Peut être son manque total de crédibilité dans les progrès stupéfiants de Charly qui sait tout et comprend tout sans rien apprendre , qui se met à parler des langues étrangères, qui saisit les énigmes de la biologie et de l'univers au point de dépasser les plus grands savants ...et en l'espace de quelques mois... la science infuse pour parler familièrement...
Ce roman qui est quelquefois placé dans la catégorie science-fiction aurait gagné, du moins je le pense, à étayer son propos par une construction temporelle sur le long terme rendant crédible la transformation du héros.
Pour moi, la rencontre ne s'est pas déroulée à hauteur de mes attentes....peut-être ai je l'esprit trop matérialiste pour pouvoir entrer de plein pied dans le domaine du conte en laissant le raisonnement cartésien à la porte ?
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