Ce que le jour doit à la nuit

Ce que le jour doit à la nuit. Yasmina Khadra.


Dans les années trente, la vie à la campagne était très dure. le père de Younès, ayant tout perdu dans l'incendie de sa récolte, s'en va à Oran où les conditions de survie sont encore plus dures. La misère le contraint à confier son fils à son oncle, un pharmacien marié à une française et bien intégré dans la société de l'époque. Younès est choyé par ses parents adoptifs et devient Jonas.
C'est un peu plus tard, dans un petit village pas très éloigné d'Oran, Rio Salado qu'il va vivre ses plus belles années.
Il y connaîtra d'abord l'amitié, la joie, l'amour d'Emilie. Son adolescence se déroulera entre deux mondes ou cohabitent l'indifférence, le mépris et même parfois la haine. La guerre va exacerber les déchirements.
Ce que le jour doit à la nuit est écrit avec finesse et précision. Malgré les scènes de violence, il reste un roman d'amour.
L'histoire, la guerre, la politique constituent surtout un cadre, un décor pour raconter la vie d'une famille et surtout celle d'un homme, écartelé entre des choix tragiques.

Kourde Yacine. 15 août 2013.
Lien : https://blogdeyacine.wordpre..

J'ai découvert l'auteur, un style poétique, enivrant, une précision dans les descriptions, les émotions qui m'a fait vibrer avec Younès, le héros, celui qui n'y arrive pas : à mener sa vie, à aimer, à décider, toujours ballotté, entre deux... J'ai eu envie de le soutenir, de le bousculer, de le voir heureux !

Une pépite ! Yasmina Khadra a décidément une plume particulière, à la fois sensible, poétique et romanesque. Il manie les mots et la langue avec une acuité profonde qui permet de transmettre les émotions avec intensité.
Younes ou Jonas, un algérien originaire d'Oran nous livre sa biographie, de son enfance à son passage à l'âge adulte. Une vie marquée par la pauvreté, les relations familiales et amicales dans l'Algérie rurale et citadine des années 40 aux années 60.
A travers son regard d'abord innocent puis peu à peu empreint de sa maturité et de son vécu, Jonas se raconte avec ses joies, ses peines, ses souffrances, ses maladresses, ses erreurs, ses regrets et remords. Et surtout, il évoque cet amour si fort et puissant mais impossible à vivre : deux êtres en souffrance, chacun pour ses propres raisons.
Un auteur qui ne me déçoit pas à chaque nouvelle lecture et dont il me reste beaucoup d'ouvrages à découvrir, ce dont je me réjouis d'avance.

Ce livre est bouleversant, je l'ai adoré, détesté, il m'a fait vibré, mise en colère pour enfin laisser place à la sagesse...
L'action se déroule principalement en Algérie de 1930 à 1962 où ont suit la vie de Younès.
C'est la petite histoire dans la grande car ça raconte en même temps la colonisation et l'indépendance de l'Algérie.

Un roman passionnant et violent qui se déroule en Algérie des années 30 aux années 70.
A travers le récit de Younes (rebaptisé Jonas), on suit avec empathie son parcours entre deux cultures, ses amitiés, ses amours, l'âge tendre de l'enfance et de l'adolescence, empli de tendresse et d'espoir, puis celui de la maturité, celui des difficultés, de la réalité de la vie. Complexe. Il devient spectateur de son chemin, tergiverse à s'engager, ne choisit pas son camp et subit.
Sur fond d'histoire coloniale, Yasmina Khadra aborde différents thèmes : celui de la différence culturelle, des origines, de la complexité des relations humaines, du temps des désillusions, des regrets et remords. Une belle leçon de vie.

Ce roman d'amour basé sur le colonialisme en Algérie est très agréable à lire.
Parfois j'ai l'impression que l'auteur s'emmêle dans des descriptions avec un vocabulaire légèrement trop sophistiqué qui, à mon humble avis, peut perdre sa saveur.
L'histoire est romanesque avec quelques imprécisions sur certains personnages et certains faits. Peut-être que cela était intentionnel de la part d'auteur : laisser une part d'imagination au lecteur.
Ces petites remarques n'enlèvent rien à la qualité de cet ouvrage.

Que dire... Si ce n'est que c'est un des livres des plus bouleversants, émouvants qu'il m'ai été donné de lire...
D'abord, Younes, adolescent, écartelé entre ses deux cultures, entre la fidélité qu'il veut conserver envers ses parents et sa vraie vie, assez confortable et sûre offerte par son oncle. Puis, indubitablement, Younes adulte m'a fait penser à Mr Meursault, l'étranger de Camus... Même lieu - l'Algérie - même époque... Cet homme perdu face à ses sentiments ou plutôt ses non-sentiments, comme spectateur de sa vie ! Incapable de prendre des décisions, se laissant porter, bousculer par les personnes et les événements.
Puis évidemment, "l"après" ! D'une immense sensiblerie, j'en ai eu les larmes aux yeux. Les réflexions d'un homme qui ne peut s'empêcher de se demander "et si..." La cruauté du destin aussi et des grains de sable qui font basculer une vie.
Tous, on se retrouve dans Younes s'interrogeant sur l'une ou l'autre des occasions manquées dans la vie... de ces autres choix qui nous auraient sans doute offert un autre futur.
Le tout dans une Algérie en pleine révolution admirablement racontée...
A écouter pour se remettre à l'époque :
l'Algérie - Serge Lama
https://youtu.be/tC82DI05XHc
Et moins connue et inattendue mais tout aussi pertinante :
Oran 62 - François Valéry
https://youtu.be/nqd9SdJxCBc

Tourne en boucle dans ma tête la merveilleuse chanson interprétée par Serge Lama « l'Algérie ».

Oran et Rio Salado, sont les décors d'une première et belle rencontre avec la plume d'un auteur qui a fait vaciller mon coeur. Une plume musicale et poétique, empreinte de bienveillance, de générosité et de sagesse envers :
📍 ses personnages, qu'elles que soient leurs origines, leurs croyances et leur position sociale
📍 un pays que tous ont aimé et chéri durant toute leur vie, qu'ils y soient restés ou contraints d'en partir.

Il m'a donné le bonheur de partager avec Younès le souvenir nostalgique de sa vie débutée dans le monde rural des années 30. Après des années de labeur, les désillusions et la misère sont venues à bout de sa famille, contrainte de le confier aux bons soins d'un oncle et d'une tante en mal d'enfant, mais aptes à lui assurer un avenir. Il va alors grandir dans un milieu privilégié où les liens d'amitié vont se nouer, se tisser, se distendre parfois, mais se renforcer de manière indéfectible, et où l'amour naîtra dans le corps avant d'envahir l'esprit.

Amitié, amour, parole donnée, sont les jalons et le ciment de l'histoire de Younès. Il en connaîtra les bénéfices comme les revers testés dans toutes les étapes de sa vie.

Un roman sur la complexité des relations humaines, amplifiée par les différences de culture, dans un pays où tout le monde aurait pu avoir sa place si certains n'avaient pas voulu se l'approprier au détriment des autres, dans un pays qui a prospéré avant de sombrer dans le chaos, dans un pays qui interroge encore aujourd'hui.

Une chose est certaine, je reviendrai bientôt vers cet auteur.

Quel bijou… La plume de Yasmina Khadra est empreinte de tant de poésie. C'est ma première rencontre avec cet auteur et ce fût un véritable délice que de couler mes yeux sur ses mots, ses tournures de phrases et d'esprit. Tant de sagesse et de leçons de vie qui se glissent entre les lignes, prennent forment au sein de ce récit. Je ne sais trop qu'écrire de plus, j'ai été charmée et conserverai le souvenir de ce roman pour longtemps. Un coup de coeur.

On suit Younes, alias Jonas, de la misère de Jenane Jato à la quiétude de Rio Salado ; de son enfance frappée de malchance, de pauvreté et de solitude à son adolescence paisible et bienveillante auprès d'un oncle érudit et d'une tante aimante. Younes est un personnage ô combien attachant, d'une pudeur et d'une sensibilité touchante. Pourtant, sous son calme apparent, Jonas/Younes est tel un volcan endormi. Les meurtrissures de son passé ne font que somnoler. Il oscille entre ses amis européens et ses origines arabes, peine à trouver sa place et à se construire sur cette dualité. Qui est-il ? Younes ou Jonas ? Les deux ou aucun ? L'âge adulte le plonge en pleine tourmente. Son groupe d'amis qui s'éloigne, ses amours impossibles et puis la guerre d'indépendance qui s'immisce dans son pays et s'insurge, réveille en lui ses vieux démons. Pourquoi choisir ? Que choisir ? D'un côté il voit ses voisins et amis périr et de l'autre son peuple se meurtrir. L'Algérie est divisée, et notre protagoniste aussi.

Je reconnais qu'arriver à un peu plus de la moitié du roman, j'ai cru stagner dans ma lecture, j'avais peur que le récit ne s'essouffle… Puis, j'ai été de nouveau happée. Les sentiments de Younes/Jonas se réveillent, se déchaînent et nous entraînent avec lui. J'ai eu le coeur serré, palpitant, les larmes aux yeux et les poings crispés. Tant d'émotions jusqu'alors niées, refoulées… le sentiment d'étouffer et de se démener en vain contre l'injustice, la frustration, les remords et les regrets, qui le prennent en étau et ne le lâchent plus. La fatalité n'est pourtant pas une évidence, si ?

En tournant la dernière page, une grande mélancolie me submerge. Mes yeux troubles ne peuvent retenir des larmes muettes. Ce récit est marqué par la nostalgie d'amitiés et d'amours déçus, perdus, d'une époque révolue, d'un pays aimé, d'une vie tourmentée. Peuplé de souvenirs, d'ombres et de fantômes. Ses personnages, tous si riches, profonds, humains, dansent encore tels des feux follets derrière mes paupières closes.

Et je suis “incapable de me résoudre à l'idée que ce qui n'avait pas vraiment commencé était bel et bien fini.”

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Que dire sur cette pépite ? Par où commencer ? La réputation de Yasmina Khadra n'est plus à faire . Avec ce roman il signe une oeuvre remarquable tant pas la beauté de sa plume que par les thèmes abordés : décors planté l'Algérie Française, les prémices de la guerre, la guerre et l'indépendance et dedans une vie, de l'amour, de l'amitié, des injustices et la quête d'une identité pas toujours comprise. Younes, Jonas ce personnage résume tous cela à la fois. J'ai pleuré, j'ai sourit, je me suis interrogée sur cette Algérie que nous présente l'auteur sans parti pris. J'ai eu du mal à quitter chacun des personnages qui ont tous contribué à me tenir en haleine. Pour moi l'un des meilleurs romans de Yasmina Khadra.