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4,18

sur 3928 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur ! ce livre va me suivre sur mon île déserte ! Il est possible que d'autres lecteurs ne partagent pas ce sentiment mais cette oeuvre, sous forme de livre audio m'a parlé et continue à résonner dans mon esprit.
Ce que le jour doit à la nuit, c'est d'abord un récit poétique, une écriture merveilleusement musicale ! C'est ensuite un récit d'un style particulier : Jonas, le narrateur se raconte en livrant les moindres recoins de son existence à Oran, puis à Rio Salado. Personnage transparent qui se pose en témoin des événements heureux, tragiques, violents qui sculptent son être.
Ce que le jour doit à la nuit, c'est le roman des amoureux de l'Algérie que dis-je des amoureux, des nostalgiques de ce pays perdu pour eux, pays où les confessions se côtoyaient pacifiquement, se respectaient et partageaient leurs richesses, c'est le cri de l'Algérie déchirée par la guerre, c'est l'histoire d'un amour magnifique parce que défendu.
Je n'ai pas envie d'en écrire davantage, ce roman ne se livre pas, il reste dans un coin de l'âme, continue à s'y diffuser.
J'espère rencontrer Yasmina Khadra, ce très grand écrivain un jour, pour lui dire merci.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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« Un jour, sans doute, on pourrait rattraper une comète, mais qui vient à laisser filer la vraie chance de sa vie, toutes les gloires de la terre ne sauraient l'en consoler. » Ayant vu récemment le très beau film d'Alexandre Arcady, je n'ai eu de cesse de lire le roman original. C'est désormais chose faite et ce premier contact avec Yasmina Khadra a sonné pour moi comme une révélation.

Dans l'Algérie rurale des années 30, la famille du jeune Younes a tout perdu avec l'incendie de ses récoltes. le père va tenter sa chance à Oran, mais le mauvais sort s'acharne... Confié à son oncle pharmacien, Younes devenu Jonas est sauvé de la misère ; il ne reverra plus jamais les siens.
C'est à Río Salado, bourg fertile proche d'Oran, où son oncle et sa tante déménagent, que Jonas va grandir, nouer de solides amitiés, puis s'éveiller à l'amour sans se douter des conséquences de cet élan de jeunesse...

L'écriture de Yasmina Khadra – de son vrai nom Mohammed Moulessehoul – est intense et poétique, pleine de sagesse et de bienveillance, à la gloire de l'amour et d'une terre : l'Algérie. Grâce à des personnages réalistes, dont certains, comme l'oncle de Younes, véritable humaniste, sont très attachants, l'auteur fait passer un message d'ouverture et de tolérance. Il rappelle aussi la place primordiale des femmes dans la société, à l'heure où l'islamisme cherche à les exclure. Choisir pour pseudonyme littéraire les prénoms de son épouse est un symbole fort qui montre son attachement à cette cause.

Livré aux caprices du destin, Younes / Jonas est le spectateur de sa propre vie et de la guerre qui déchire l'Algérie. En amour comme en politique, il retarde le moment de l'engagement, s'embourbant dans une situation ambigüe qui le frustre et le fait souffrir. Dans cet homme presque étranger à lui-même, sous le soleil de plomb d'Oran la luxuriante, on pourra déceler un clin d'oeil à Camus. Mais le parallèle s'arrête là, car sous cette apparente retenue, l'attirance de Younes pour Émilie a la force de la passion entre Solal et Ariane dans Belle du Seigneur. Sauf qu'ici le héros n'ose pas braver les interdits pour enlever sa belle, causant un gâchis à la démesure de leur amour.

Sur fond d'histoire coloniale, "Ce que le jour doit à la nuit" appréhende la complexité de l'être humain, le poids du passé et des origines dans la construction d'une personnalité, la part d'ombre et de lumière en chacun de nous. Une pépite à lire, et certainement à relire, tant on y trouve de vérités pour chaque âge de la vie.
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Ce roman a reçu beaucoup de commentaires flatteurs et je me joins à cette pluie d'éloges. Ce n'est pour moi que le second livre lu de cet auteur et je me réjouis de savoir qu'il me reste un long chemin à parcourir en sa compagnie.
Le récit de la vie de Younes m'a promené, ému ,bouleversé tant au debut qu'à la fin.Né dans le plus grand dénuement, Younes accédera à un monde dont on peut se demander s'il sera un jour le sien.
Certaines valeurs inculquées par son père ,l'amour que lui portent son oncle et sa tante font de lui un privilégié qui ne saura toutefois jamais trés bien devenir lui même, un personnage "assis entre deux chaises"
Quelles belles images d'amour et d'amitiés, de complicités, de trahisons entre tous ces personnages qui évoluent sur un fond de drame, de guerre,de massacres,d'injustices et ,au final,d'incompréhension .
J'avoue que la première et la dernière partie du roman resteront gravées en moi.L'enfance de Younes montre à quel point une vie bascule vite en fonction du ciment social qui nous a façonnés, dépend de notre bon vouloir,peut être ,mais surtout de ceux qui nous entourent.En devenant Jonas,Younes a sans doute gagné un statut un peu lourd à assumer.
Quant à la fin,elle est sublime,reconfortante,pleine d'espoir.
Un très beau roman,vraiment,porté par un style sobre mais bigrement poétique et efficace.Les phrases portent en elles toutes les émotions, les odeurs,les lumières. .....Ce monsieur est un très grand auteur.
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Ce que le jour doit à la nuit, ce qui nous reste après tout, après une guerre, après un amour défunt, après des ruptures de territoires, d'histoires, ou d'amitié, quand nous sommes seuls et vieux, il nous reste l'amour de son prochain, l'amour de sa terre celle qui nous a vus grandir et nos amitiés d'enfance. J'ai adoré ce roman, la plume de Yasmina Khadra est splendide, envoûtante et nous ramène à la déchirure. Déchirure d'une famille, d'une terre, d'hommes qui choisissent un camp, par devoir, par sentiment profond, c'est tellement dramatique. Pourquoi devoir choisir. J'ai beaucoup pensé à la chanson « Né en 17 à Leidenstadt » de Goldman en lisant ce livre, si nous étions nés... et oui, pourquoi devoir choisir. C'est terrible de se retrouver dans ce schéma.

« L'Algérie algérienne naissait au forceps dans une crue de larmes et de sang ; l'Algérie française rendait l'âme dans de torrentielles saignées. Et toutes deux, laminées par sept ans de guerre et d'horreur, bien qu'au bout du rouleau, trouvaient encore la force de s'entredéchirer comme jamais. »

Alors j'écoute « Too good at goodbyes » par Sam Smith en pensant à cette histoire d'amour impossible. Mais que s'est-t-il passé pour que tu ne puisses surpasser cette promesse faite à sa mère ? Je sais, le respect de soi. Mais deux vies brisées. Je suis triste mais j'aurais peut-être fait la même chose.

« Je pensais offrir ces roses à l'amour de ma vie, et elles ne sont bonnes qu'à fleurir la tombe de mes rêves... »
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J'ai adore ce livre. Jonas (de son vrai nom Younes) est une personne tellement variée qu'on a qu'une hâte de savoir ce qui va lui arriver dans les prochaines pages et chapitres. Cette histoire nous emmène à une dure période de l'Algérie. Mais avant tout ça relate une grande histoire entre plusieurs amis que les aléas de la vie les éloignent. En trame de fond une histoire d'amour qui n'a jamais commencé mais qui est rempli de regrets et qui entraine un isolement.
C'est le premier livre que je découvre de Yasmina Khadra, et je fais retenter avec plaisir car son écriture est fluide.
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J'ai longtemps hésité à commenter ce livre car pendant des années, j'ai évité ce sujet qui était souvent évoqué par certains membres de ma famille qui ont tentés la Tunisie, l'Algérie et le Maroc.Et puis la curiosité fut la plus forte.
Je fais partie de cette génération dont parle MicheleP, une babéliote, génération qui pose un regard nouveau, libéré de toute propagande, passionnant car sans préjugé, ni haine. Sa phrase fut un véritable déclic. Mais quand j'ai lu les cent premières pages, quelle déception ! C'était ça leur petit paradis où la vie était si belle et si douce. J'ai eut du mal à comprendre mais j'ai poursuivi, je voulais savoir comment Younès s'en sortirait, quel serait son avenir ?
Puis le temps de la guerre arrive et peu après les évènements s'enchainent. Et l'auteur nous montre l'état d'esprit des colons page 325" ...Ce pays nous doit tout...Nous avons tracé des routes, posé des rails de chemin de fer jusqu'aux portes du Sahara, jeté des ponts par-dessus les cours d'eau, construit des villes plus belles les unes que les autres, et des villages de rêve au détour des maquis...Nous avons fait d'une désolation millénaire un pays magnifique, prospère et ambitieux, et d'un misérable caillou un fabuleux jardin d'Eden...Et vous voulez nous faire croire que nous nous sommes tués à la tâche pour des prunes ?" Et peu après, Younès nous donne sa version page 327" - Il y a très longtemps , monsieur Sosa, bien avantvous et votre arrière-arrière-grand-père, un homme se tenait à l'endroit où vous êtes. Lorsqu'il levait les yeux sur cette plaine, il ne pouvait s'empêcher de s'identifier à elle. Il n'y avait pas de routes ni de rails, et les lentisques et les ronces ne le dérangeaient pas. Chaque rivière, morte ou vivante, chaque bout d'ombre, chaque caillou lui renvoyaient l'image de son humilité. Cet homme était confiant.Parce qu'il était libre.
Et voilà, avec cette histoire et toutes ces vies gachées car younès a vu ses amours et ses amitiés mises à mal et les autres personnages ont perdus leur pays, leur vie et leurs rêves .Ce qui est sûr, c'est qu'en nous voyant lutter contre l'envahisseur allemand pour que la France reste libre nous leur avons donné l'exemple et même si certains ont tout perdu c'était dans l'ordre des choses. Pour ma part, j'ai toujours pensé que nous n'avions pas à leur imposer notre vision du monde. Mais je suis triste quand je pense à certaines personnes que j'ai connues qui se sont faites incinérées pour avoir leurs cendres répandues dans la Méditerranée car elles n'avaient plus de pays.
En tout cas, c'est un livre que je conseille à tous ceux qui veulent savoir comment c'était là-bas.
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D'une écriture souple et riche Yasmina KHADRA nous emporte dans l'Algérie des années 30. Doucement ou mot à mot, on entre dans le livre, on découvre les personnages, on s'y attache et le verbe rondement mené nous restitue dans un souffle Ce que le Jour doit à la Nuit. Comme c'est agréable !
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"Ce que le jour doit à la nuit", est un roman du prolifique écrivain algérien , Yasmina Khadra .Un grand coup de coeur pour ce livre qui mérite cinq sur cinq
N' ayant pas lu tous les livres de cet auteur mais de ceux que j' ai lu jusqu' à ce jour , je dirai sans aucune hésitation c' est le best de cet écrivain .A chaque publication , Yasmina Khadra maîtrise avec beaucoup de virtuosité l' art de nous conter son histoire . Un artiste talentueux . Un magicien , un alchimiste de l" écriture . Ce roman m' a vraiment accroché et ce n' est pas de si tôt que je vais oublier ce chef-d' oeuvre !
Ce que le jour doit à la nuit est le récit d' un jeune algérien d' une dizaine d' années .Il s' agit de Younès alias Jonas .C' est lui le narrateur .Le récit débute en 1930 : le centenaire de la colonisation de l' Algérie par la France .Il est issu d' une famille rurale , une famille paysanne .Le cadre du récit se situe aux alentours de la ville d' Oran .Leur récolte détruite , sa famille est ruinée .Jonas est élevé par son oncle ,Mahi , pharmacien marié à une française .Il est vite adopté par cette famille qui le considère comme son propre fils .En avançant dans l' âge , Jonas va découvrir son pays et l' aimer .Il est viscéralement amoureux de son pays , l' Algérie .Il se fait des amis parmi les Européens .Une grande et forte amitié va l' unir à trois autres .Il va
découvrir aussi l' amour . Mais le revers de la médaille et qui a toute son importance dans le récit :il va découvrir la misère de ses semblables , la guerre , les affres de la colonisation ,l' injustice, le massacre des Algériens au cours des manifestations du 8 mai 1945 à Sétif , Guelma , Kherrata ...qui annoncent la grande révolte :La Guerre de Libération nationale du Premier Novembre 1954 .Cette dernière , la guerre, va durer sept ans et demi . Elle a coûté au peuple algérien , plus d' un million de Martyrs . Le 5 juillet 1962 , l'' Algérie est indépendante et elle va panser ses blessures .
Un roman magnifique ! Époustouflant !


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Après « Qu'attendent les singes », il s'agit ici de mon deuxième roman de Yesmina Khadra, dont j'entends parler en bien depuis pas mal de temps.

Autant le premier m'avait divertie sans spécialement me toucher (il s'agit d'un thriller politique), autant celui-ci m'a profondément bouleversée.

L'histoire s'articule principalement autour des liens qui se tissent durant l'enfance. le récit de cet enfant, Younes, dit Jonas, regarde tous ceux qui ont « le cul entre deux chaises » pour reprendre les termes de l'auteur. Un petit algérien aux yeux bleus, recueilli par son oncle qui est marié à une roumia (une française). Il va grandir dans une double culture, va se lier d'amitié avec ceux qui seront considérés plus tard comme des « pieds noirs ». Constamment entre deux eaux, incapable de se situer fermement dans un camp et rejeter l'autre, il sera un pont entre deux rives.
Yesmina Khadra a multiplié les paradoxes, le prénom francisé, les traits physiques, les situations…

Finalement tout est-il simplement une question d'étiquette ? Un post-it apposé sur le front à la naissance ?
Si une amitié fraternelle a la chance de voir le jour durant l'enfance, elle peut transcender toutes les différences, culturelles ou religieuses. Elle peut renverser la rigidité et l'inflexibilité qui caractérise l'âge adulte, les préjugés, les vieilles haines et même le besoin de liberté.

Ce que le jour doit à la nuit est un roman profondément humain et fraternel, que l'on soit « le cul entre deux chaises » ou pas. Ce récit touche à quelque chose de profondément enfoui en chacun de nous, ce besoin de se lier, de comprendre et d'être compris par l'autre.

Lien : http://lebouddhadejade.blogs..
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Quand on est enfant et qu'on voit ses parents faire toujours les mauvais choix, on gardera cette insécurité jusqu'au bout de la vie. Younes le sait, lui qui déjà rêve de ne plus se réveiller le matin, pour échapper à la vision de ses parents et de sa petite soeur solidement ancrés dans une misère sans fin. Jusqu'au jour ou Younes sera confié à son oncle, le frère de son père, qui a une situation aisée. Déjà tiraillé entre ses deux vies, Younes, devenu Jonas tombera gravement malade à la vue, dans la rue, de son père, ivre mort, habillé de haillons, se faisant mettre à la porte violemment d'un lieu de beuverie. Il ne reverra jamais son père, physiquement, mais aura souvent des visions. Sa mère et sa soeur disparaîtront suite à un incendie dans leur taudis. Fin de l'histoire génétique. Alors comment en vouloir à Younes-Jonas, alors qu'il n'arrive pas à choisir un camp dans un pays en guerre ? Même sa dramatique et très belle histoire d'amour paraît presque insipide par rapport à son début de vie. Il ne trahira jamais ses amis, pourtant l'un d'eux en est persuadé. Il faudra attendre l'automne de la vie pour des retrouvailles et des souvenirs.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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