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4,18

sur 3928 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ce que le jour doit à la nuit » c'est le roman sur l'amour d'un pays, amours tumultueuses, violentes, meurtrières, charnelles, sanguines, nostalgiques. Sur plusieurs décennies, on suit le destin de Younes (rebaptisé Jonas), il se rappelle son Algérie avant que la guerre, la tragédie ne s'abattent sur ces protagonistes. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire Khadra une nouvelle fois, on est en empathie avec ces personnages, sa manière de les rendre profondément humain et complexe est toujours une réussite. le mépris colonialisme qui engendre frustration, haine et colère est aussi le coeur du roman, (j'ai d'ailleurs pensé aussi au livre de Mathieu Belezi « C'était notre terre » qui parlait du même sujet et ces dégâts irréversibles), Khadra d'une écriture simple mais pas simpliste livre un roman lumineux que l'on referme avec beaucoup d'émotion. Et rien que pour ça, cela vaut bien quatre étoiles. A noter l'adaptation cinéma d'Alexandre Arcady bien loin de l'émotion suscitée par le livre.
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Ce que le jour doit à la nuit est un roman qui va droit à son but fixé .... au coeur. Yasmina Khadra emmène le lecteur dans l'Algérie d'autrefois sans mélanger romantisme avec excès d'historique politique, n'étant pas le but. Car c'est avant tout un roman sur l'amour, l'amitié, le fait de donner sa parole, l'honneur, l'amour de sa patrie. Un roman sur la complexité des relations entre les êtres humains de cultures différentes et où chacun est attaché à son lieu de naissance: l'Algérie.

On a un développement concret et entier de l'intrigue, qui prend bien le temps de se mettre en place, de se dérouler et de se conclure. L'immense avantage de l'histoire est de s'ancrer dans des évènements précis tout en ne s'y attardant pas trop longtemps. Les évènements constituent simplement un contexte dans lequel est placé une romance, qui du coup passe beaucoup mieux elle aussi. On suit l'évolution des personnages au travers de ces longues années, le changement de comportement, leur amitié... Certes l'amour contrarié à perpétuité des deux protagonistes suscite plus l'agacement que l'émotion, mais permet de survoler une tranche de notre histoire qui laisse encore des plaies ouvertes.

Ce roman est profondément humain, généreux. Et il nous ramène à la dignité d'être, et de ne rien oublier, du pire mais du meilleur aussi. Il parle des racines, de tout ce qui construit une vie, du courage d'être, sans mièvrerie, sans concession, sans facilité, et sans mensonge. Il est vrai. Il témoigne de la complexité d'être … entre deux rives. Et il se veut réconciliant, ce qui, par les temps qui courent, tient de la bouteille à la mer.

La terre appartient-elle à ceux qui l'on vu naître? À ceux qui la défendent? À ceux qui croient en elle? Ne pourrait-elle simplement appartenir à ceux qui l'aiment?... Quelle qu'elle soit... J'aime la sagesse que prend l'oeuvre de l'auteur, et le travail remarquable dont il fait preuve. " L'avenir appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves."...

Merci à Yasmina Khadra pour cette belle fresque humaine et historique.
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Les blonds épis se courbent gracieusement sous les yeux du paysan. Des épis qui sont tout pour lui, qui représentent la fin de la misère, une possibilité d'avenir après des périodes de vaches maigres. Mais les flammes anéantissent la récolte tant espérée, jetant sur les routes l'homme et sa famille.

Ils trouvent refuge dans les quartiers misérables d'Oran, où malgré ses efforts pour travailler, le manque de ressource contraint le père à confier son fils à son frère pharmacien. C'est le début pour Younes de son ouverture au monde. Il va découvrir une vie plus facile, l'amitié et l'amour, mais aussi les colons français, le racisme, la guerre et le débarquement des Américains, les nationalistes algériens et la lutte pour l'indépendance. Des éléments qui façonnent le jeune algérien, comme les coups du sort et les coups de chance de sa vie.

Par sa sensibilité, la beauté de ses images et la profonde humanité de ses personnages, Yasmina Khadra nous fait intimement vivre une magnifique histoire d'amour défendu, dans une Algérie contrastée, vivante et lumineuse que des Français ont regrettée et pleurée, après avoir cru à tort qu'elle resterait leur pays à jamais.
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Ce que le jour doit à la nuit éclaire sur les liens forts qui se tissent entre les hommes et leur patrie. Certains d'entre eux ne sont là que depuis quelques générations, mais ils sont déracinés lorsque l'Algérie réclame son indépendance et les pousse à faire leurs valises. Ils ne sont plus chez eux ni là ni ailleurs, et lorsqu'ils parlent de leur passé, la « nostalgérie » les prend à la gorge.

Sous la toile de l'amitié mais aussi de la haine engendrée par la violence des colonisateurs, qui s'installent sans partage, sans respect pour la différence, sans écouter et s'enrichir de l'histoire de l'autre, Yasmina Khadra raconte une histoire d'amour.
Amour de la terre, amour tout court.

Les fils de l'intimité se mêlent à ceux de l'Histoire, au ton de la littérature orientale, tout de pointillés et de pudeur. C'est peut-être ce qui m'a un peu dérangée ; cette hésitation permanente du personnage principal, son incapacité à choisir sa vie, à s'affirmer, à trop facilement laisser derrière lui son passé, sa famille, son histoire.

Premier roman lu de cet auteur, j'hésite à découvrir ses autres romans. Il me manque quelque chose.
Sans doute y a-t-il trop de romantisme voilant l'impression de réalité d'une fiction, la rendant trop fade.
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Quel roman. Yasmina Khadra m'a emporté dans l'Algérie d'avant-guerre et dans l'Algérie déchirée par la guerre.
Un univers, une ambiance, parfois triste, parfois gaie, tantôt légère, tantôt dramatique ; dans les amours, les amitiés, les drames...
Pour moi, le personnage principal de cette histoire, c'est l'Algérie, dans toute sa beauté, sa musique, ses odeurs que l'auteur nous fait découvrir.
Un très beau coup de coeur que ce roman. Merci M. Yasmina Khadra.
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La découverte de la plume de Yasmina Khadra ne peut laisser indifférent. le lecteur est bercé par cette écriture élégante sans ostentation, hautement musicale sans artifice, pour cheminer au coeur de la narration dont l'intrigue qui pourrait paraître banale, mais qui recèle en réalité des trésors de sagesse, au point de flirter avec le roman initiatique.

Comment Younès, qui a eu pour modèle un père qui fut l'artisan de sa propre malchance, enclin à toujours faire le mauvais choix, le moins mauvais étant de renoncer à éduquer son fils et de le confier à son frère, pourrait-il faire preuve d'assurance, et clairement prendre position? Si le bien-être matériel est alors assuré pour l'enfant, il sera poursuivi toute sa vie par l'incapacité à choisir son camp. Et si au coeur d'une guerre civile le danger guette à tous les coins de rue, ne pas choisir son camp constitue une double peine. La même indétermination l'accable dans ses choix amoureux et son premier émoi scellera son destin.

C'est l'histoire de l'Algérie qui est ainsi relatée, d'un point de vue profondément humain, sans pointer du doigt et juger les acteurs de ce drame qui a conduit familles et amis à s'entredéchirer.

«L'Algérie algérienne naissait au forceps dans une crue de larmes et de sang ; l'Algérie française rendait l'âme dans de torrentielles saignées. Et toutes les eux, laminées par sept ans de guerre et d'horreur, bien qu'au bout du rouleau trouvaient encore la force de s'entredéchirer comme jamais».





Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Première rencontre avec le célèbre Yasmina Khadra et je dois dire que j'ai été séduite par ses belles descriptions notamment toute la première moitié du roman. J'ai trouvé la fin un peu longue mais je ne peux que vous recommandez ce magnifique roman.

Ce que le jour doit a la nuit nous transporte sur plusieurs décennies en Algérie, d'abord française puis indépendante. le roman s'ouvre sur les années 30, Younes est un petit garçon et sa famille est pauvre. Son père n'arrive pas a nourrir sa famille et envoie donc le jeune garçon chez son frère qui est marié a une française et sont tous deux propriétaire d'une pharmacie. le garçon va donc changer de vie, être élevé a la française et rebaptisé Jonas. Ils se fait des amis français et grandit avec eux.
Et puis la guerre arrive et il est prix entre deux feux : la France ou l'Algérie.

Le roman est magnifiquement bien écrit et l'on et très vite captivé. Il a été adapté au cinéma et je crois que j'ai encore été plus touché par le film.

Les acteurs sont excellents et l'histoire d'amour impossible entre Younes et Emilie mis en avant.

Le dépaysement est total et les paysage a couper le souffle.

C'est une excellente adaptation, la chronologie du roman est respectée et si le réalisateur a pris quelques libertés, on retrouve malgré tout l'atmosphère de Yasmina Khadra

Bref, je suis conquise par les deux (même si j'ai eu une petite préférence pour le film). En tout cas, si vous ne connaissez pas ni le livre ni le film, je vous les recommande vivement.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Un roman passionnant et violent qui se déroule en Algérie des années 30 aux années 70.
A travers le récit de Younes (rebaptisé Jonas), on suit avec empathie son parcours entre deux cultures, ses amitiés, ses amours, l'âge tendre de l'enfance et de l'adolescence, empli de tendresse et d'espoir, puis celui de la maturité, celui des difficultés, de la réalité de la vie. Complexe. Il devient spectateur de son chemin, tergiverse à s'engager, ne choisit pas son camp et subit.
Sur fond d'histoire coloniale, Yasmina Khadra aborde différents thèmes : celui de la différence culturelle, des origines, de la complexité des relations humaines, du temps des désillusions, des regrets et remords. Une belle leçon de vie.
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Ce que le jour doit à la nuit, un roman riche en histoires, la petite et la ... grande.
Un très très beau livre, empreint de nostalgie, qui raconte la douleur d'un peuple, sa fierté, ses valeurs, ses idéaux, au travers d'un personnage, dont l'auteur évoque la schizophrénie, un personnage tiraillé entre deux identités.
Magnifique, lumineux !
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Dans une Algérie en route vers son indépendance, Younes, jeune musulman, éduqué au milieu de riches européens n'a pas facile trouver sa place.

J'ai apprécié la découverte de votre beau pays avec ses contrastes, la description sans lourdeur du quasi esclavage imposé par les blancs. J'ai aussi beaucoup apprécié cette belle histoire d'amitié.

Petit bémol avec l'épisode 'Emilie' que j'ai trouvé peu crédible! Faire serment à la mère qui vient de le larguer, le tenir et n'en rien dire à Emilie? bof bof!
Et là, monsieur Yasmina, je trouve un peu facile, un Jonas qui ,devant toutes les relances d'Emilie, ne sait que se taire! Jonas, jaunasse, trop fadasse! Emilie, tu n'as rien à regretter!

Bon je ferme la parenthèse parce que, monsieur Yasmina, j'aime la fluidité de votre style avec de temps en temps une superbe phrase qui vous scotche, par exemple: 'L'hiver se retira un soir sur la pointe des pieds pour faire place nette au printemps. Au matin, les hirondelles dentelèrent les fils électriques et les rues de Rio Salado fleurèrent de mille senteurs. '
Et l'importance des yeux! 'Elle sourit, les yeux plus vastes que l'horizon'
Trop beau! et j'en ai mis quelques autres au lien ci dessous:
Lien : http://www.babelio.com/auteu..
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