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3,48

sur 529 notes
C'est incroyable d'écrire comme ça, d'avoir un style aussi abouti, un sens de la formule aussi juste, une poésie et en même temps un tranchant, un sens du dialogue aussi vif, des descriptions qui n'en sont pas tant elles habitent les objets et les lieux, des personnages qui semblent sortir tout droit d'un conte fantastique et qui draguent le quotidien avec la beauté de héros grecs (de façon tragique, quoi).
L'histoire en 2 mots, la femme d'Adem fait ses bagages et le quitte. Il décide à son tour de tout plaquer et promène son malheur sur les routes. le roman est l'histoire de ce chemin, de ses embûches, de ses rencontres, de sa solitude, de ses éclats, de sa folie, de sa torpeur... Mais je n'en dis pas plus. Et vraiment, la fin est réussie.
A relire dans quelques temps pour s'imprégner plus avant de cette merveille littéraire ;-)
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Le Sel de tous les Oublis de Yasmina Khadra nous emmène dans l'Algérie post coloniale du début des années 1960. le pays s'éveille en espérant des lendemains qui chantent, en s'interrogeant sur les valeurs à chérir ou bannir avec l'indépendance.
Après que sa femme l'ai quitté pour rejoindre son amant, Adem, le personnage principal du livre, incapable de confronter la réalité, quitte son travail et sa maison et part en errance à travers le pays.
La première partie du livre raconte cette errance dans une Algérie "née au forceps", il décrit les rencontres, les mains tendues au vagabond qu'est devenu Adem. Il s'agit presque d'un conte, avec une écriture lente, calme et poétique. On croit déceler une bonne parole ou des valeurs humaniste dans chaque parole des étrangers rencontrés sur sa route. Adem reste cependant agressif, et rabat-joie, n'apprenant rien des autres, car pense t-il "dire merci menace le peu d'intégrité qui lui reste". À la fin de ce voyage, Adem réalise que la tyrannie a juste changée de camp.
Dans le deuxième partie du livre, le chien errant devient loup solitaire qui doit faire face à ses démons. l'écriture est plus forte, décrivant les dérives de l'âme et la déchéance de la raison. La prose est émouvante. La description d'Aden écorché qui perd pied est prenante. Khadra est un magnifique compteur de l'âme et son écriture est envoûtante dans cette partie du récit.
Ce livre est une belle réflexion sur la résilience.
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"Si ton monde te déçoit sache
Qu'il y en a d'autres dans la vie. 
Sèche la mer et marche
Sur le sel de tous les oublis
Sèche la mer et marche. 
Ne t'arrête surtout pas
Et confie ce que tu cherches 
A la foulée de tes pas."

Les quelques vers de ce poème, qui ont inspiré l'auteur pour le choix du titre de son dernier roman, en illustrent à merveille le thème principal. 

En effet, dans "Le sel de tous les oublis", Yasmina Khadra partage une intense réflexion sur le sens de la vie et du bonheur, en nous invitant à suivre le voyage initiatique de son protagoniste.
Nous y accompagnons donc l'errance d'Adem, anti-héros par excellence, personnage mélancolique, brisé et désabusé suite à l'infidélité et l'abandon de sa femme, à travers une partie de l'Algérie des années 60. 
Dans ce conte philosophique, l'écrivain apporte une réponse essentielle à la question de la possibilité d'une vie après la rupture ou l'échec : il "suffit" de trouver sa voie. Mais il nous montre surtout que la résilience et la reconstruction ne sont pas accessibles sans courage ni efforts : il faut parfois parcourir beaucoup de chemin avant d'y arriver, et surtout accepter l'aide proposée par les personnes qui nous entourent. 

Ce récit, porté par la plume poétique de Yasmina Khadra, évoque aussi la place des femmes dans la société de l'époque, dans ces contrées où il nous fait voyager. 

C'est la première fois que je lisais un roman de cet auteur et j'ai apprécié son écriture, à la fois douce, efficace et dépouillée, ainsi que le fait qu'il nous tient en haleine jusqu'à la fin, notamment grâce à de multiples rebondissements, surtout dans la deuxième partie du livre. 

A mes yeux, avec "Le sel de tous les oublis", Yasmina Khadra a réussi le pari d'écrire un roman se lisant comme un thriller tout en étant d'une grande profondeur...
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Comment peut-on mettre en scène un personnage aussi antipathique que ce Adem? Heureusement l'écriture admirable de Yasmina Khadra sauve le roman et m'a permis d'aller au bout de ma lecture. Les personnages "secondaires" que rencontre cet antihéros sont plein d'empathie et la reconstruction de cette Algérie juste indépendante est très intéressante à lire (plus que le roman lui-même, à mon avis).
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C'est l'histoire d'un homme perdu, Adem Naït-Gacem, sans but et sans espoir depuis que sa femme, Dalal, l'a quitté pour un autre.
C'est l'histoire d'un pays perdu, l'Algérie, (nous sommes en 1963) qui peine à définir son avenir.
Se reconstruire après une guerre, faire son deuil et aller de l'avant, voilà tout l'enjeu du parcours et d'Adem et de son pays.
Un roman plein de poésie, qui vous fait découvrir le paysage algérien.
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Le titre poétique du livre « le sel de tous les oublis » renvoie à un vieux poème qui fait la promotion de la fuite en avant : « Ne t'arrête surtout pas/ Et confie ce que tu cherches/ À la foulée de tes pas ». le sel de l'oubli évoquant ce qui reste des larmes quand on a beaucoup pleuré : « marche sur le sel de tous les oublis ». Cette marche sans argent, sans désir de se sociabiliser, c'est précisément ce que va entamer Adam, le protagoniste principal du roman. Chaque nuit précédée de soirées arrosées est une occasion pour lui de descendre un peu plus dans l'échelle sociale… mais cela va lui permettre surtout de vivre des expériences fortes, jusqu'à un passage à la section des fous de l'hôpital de Blida.

Adem Naït-Gacem, un instituteur algérien, voit sa vie s'effondrer lorsque sa femme le quitte. Incapable de se relever de cette perte qu'il n'avait pas vue venir, sans aucune attache, il est désespéré. Il abandonne du jour au lendemain son poste d'enseignant et se lance sur les chemins comme un vagabond et rejoint les autres naufragés de la vie qu'il rencontre.

Le lecteur accroche dès les premières pages, intrigué par le personnage d'Adem qui décide de quitter une vie confortable pour une vie d'aventure sans aucun point de chute, ni objectif sauf celui d'oublier sa vie conjugale et sa vie d'enseignant. Depuis le départ de son épouse, le chaos s'est installé dans son esprit et essaye de comprendre – bien malgré lui - le désir de sa femme de vivre une autre vie, d'être tombée amoureuse d'un autre que lui, d'être libre de faire ce qui lui plaît, de partir. La douleur de l'abandon est si profonde qu'Adem fui et se transforme en vagabond. S'ensuit une vie d'errance tout en recherchant la solitude, fuyant toutes mains tendues. Sa route tortueuse est jalonnée de personnages abimés par la vie et pourtant bienveillants.

En s'éloignant de la ville, l'errant retrouve peu à peu le bon sens. Quelques marginaux rencontrés parviennent – non sans peine – à établir une relation avec lui fondée sur la discussion et l'échange. Les dialogues sont donc omniprésents dans la narration.

Sa rencontre la plus marquante - tout du moins pour le lecteur - est assurément celle avec le personnage de Mika, un nain au physique disgracieux, mais qui par sa force de caractère et sa générosité envers Adem, joue le rôle d'un ange gardien, d'un sauveur, d'un bienfaiteur dans un monde de vilenie, de méchanceté, de trahison et de roublardise. Enfant rejeté par son père dès sa naissance, puis par sa mère, à cause de sa laideur et de son nanisme, il ne sombre pas dans la revanche et ne se lamente pas sur son sort. Il aime la nature, les gens. La bonté même. En croisant la route de la vie cabossée d'Adem, il devient son protecteur jusqu'à la fin du récit, fort en émotions.

À travers ce duo insolite, Yasmina Khadra imagine un Don Quichotte et un Pablo Sanchez des temps modernes. Deux personnages emblématiques qui errent à travers les campagnes d'une Algérie qui vient de se libérer du colonialisme. L'histoire se déroule en effet dans une période que l'écrivain franco-algérien n'avait pas explorée littérairement jusque-là ; celle d'une Algérie nouvellement indépendante. le récit se déroule en 1963, une année charnière, entre deux mondes, celui de la colonisation et celui de l'indépendance. Même si cette période historique n'est pas le sujet premier du roman, le romancier intègre de manière subtile des faits spécifiques à cette époque (avec notamment la rencontre du couple de Hadda et Mekki).

Une fiction habilement menée, oscillant entre le roman d'aventures et le conte philosophique. Sublimée par une plume empreinte de poésie – comme toujours avec Yasmina Khadra - la trame psychologique se densifie tout au long du roman et les pensées les plus intimes alimentent une intrigue riche en références historiques et philosophiques.
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La dépression, le plus profond des abîmes, la pire des noirceurs... Parfois ce qui nous accroche à la vie ne tient qu'à un fil infime et c'est la douloureuse expérience que va vivre Adem à la suite de sa rupture. Cet instituteur sans histoire et respecté rentre un jour chez lui et découvre sa valise préparée par Dallal, son épouse. Elle a décidé de partir avec son amant. Dans une société pourtant patriarcale, Adem n'a ni la force de protester ni de la répudier... Il songe juste à fuir le plus loin possible de cette douleur qui le hante. Commence alors pour lui une longue errance qui le mènera de port en port. Au fil de sa misanthropie grandissante, il va se retrouver tour à tour pensionnaire d'un asile psychiatrique, sdf et refuser chaque main tendue, sans doute est-il trop blessé pour pouvoir être en mesure d'aller de l'avant... Faisant d'une femme l'objet de son obsession et de son délire il va aller jusqu'à gâcher l'ultime chance de redevenir un être socialement intégré.
J'ai aimé ce roman sur fond de post guerre d'indépendance car à travers son écriture et son immense empathie pour le héros, l'auteur nous montre à quel point l'être humain est fragile et peut selon les évènements auquel il sera confronté se révéler à la plus profonde des noirceurs.
C'est un roman dur mais la vie ne l'est-elle pas tout autant? Combien croisons nous chaque jour de ces être fracassés au coin de nos rues dont nous ignorons l'histoire et les raisons qui les ont poussés là?
Ce roman appelle à une plus grande tolérance.
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Je viens de finir ce livre.
Il est divisé en deux parties. La première, raconte l'histoire d'Adem instituteur largué par sa femme pour un autre. Adem sous le choc prend quelques affaires et part à l'aventure menant une vie de vagabond, à la recherche de réponses ou de paix.
On est un peu gêné et mal a l'aise par l'attitude de ce dernier qui se referme et devient agressif et impoli envers ceux qui lui tendent la main.
La deuxième partie raconte la rencontre de Adem avec un couple de fermiers qui l'hébergent en échange d'un service, cette partie du livre était pour ma part ma préférée, je n'avais plus envie de lâcher le livre jusqu'à la fin.
Je recommande ce livre de yasmina Khadra que je classerais parmi mes favoris.
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Yasmina KHADRA. le sel de tous les oublis.

En Algérie, dans les années 1964-1965, peu de temps à la fin de la guerre d'Algérie, Dalal, quitte son époux, Adem Aït-Gacem qui est d'instituteur. Face au désarroi qui s'empare de lui, Adem abandonne son métier et quitte le village, gagne la ville de Blida.. Il va errer dans les rues, zoner à proximité de la gare. C'est un véritable SDF. Attaqué par de jeunes adolescents, il est conduit à l'hôpital psychiatrique de Joinville. Lorsqu'il est rétabli et qu'il a retrouver sa motricité, il poursuit sa route et s'enfonce dans la pays. Cette quête de la solitude le conduit dans des grottes où là, il croise un nain qui le recueille et lui apporte une certaine sécurité, en lui assurant le gîte et le couvert. Mais Adem ne supporte plus la collectivité et il chemine, encore et encore. Au cours de ses pérégrinations il va faire diverses rencontres, exercer des métiers manuels pour lui permettre de survivre. Parviendra-t-il à trouver le bonheur, la sérénité, la joie ? Il ne désire vivre que seul loin des hommes, des injustices. Il s'érige en redresseurs de tords.

C'est une très belle étude psychologique d'un homme tourmenté par l'échec de sa vie sentimentale, dans un pays du Maghreb, en l'occurrence, en Algérie.où la femme doit totale obéissance à son époux. Au fil du récit, Yasmina Khadra nous présente une page de l'histoire de l ‘Algérie. Cette dernière, eu lendemain de son indépendance à du mal à retrouver son intégrité, sa culture, sa vie sociale, sa culture et ses cultures. Ce roman nous pose des questions et permet de retrouver ou non une certaine assurance et une sérénité, afin de poursuivre notre route, après un échec, un abandon. C'est une remise en question toute nouvelle et à exploiter pour renaître de nos cendres. Un bon roman mais je suis presque une inconditionnelle de Khadra. Merci pour ces belles pages où se mêle la poésie. Je vous souhaite une bonne lecture.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Dans l'Algérie qui sort tout juste du colonialisme, un instituteur de province, Adem Naït-Gacem voit sa vie sombrer après le départ de sa femme Dalal, lassée de cet homme que nous allons découvrir tout au long du livre et de ses pérégrinations. Un homme profondément antipathique et que je ne suis pas arrivée à aimer. Franchement, j'ai du mal à me dire que de telles personnes puissent exister sur la terre. Il a tous les défauts du monde. Sa seule qualité étant le désintérêt des choses matérielles. Et même cette qualité devient un défaut à force d'excès.
Après le départ de Dalal, il se sauve sur les routes pour oublier sa peine et déverse sa colère, sa rage, son mépris, sa mauvaise humeur partout où il passe. Il croisera des gens merveilleux, comme ce nain incroyable, personnage lumineux que j'ai vraiment apprécié. Mais rien ne touche cette âme enfermée et égoïste. Il est obsédé par la perte de sa femme. Il lui faudra du temps pour admettre qu'une épouse n'est pas un bien mais un être à part entière. Malgré tout, il va se laisser envahir par ses pulsions sans même faire l'effort de les combattre. C'est un homme pétri de certitudes, et l'adage : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse » n'est manifestement pas fait pour lui.
Ce roman est un conte philosophique sur la colère qui nous ronge quand on est confronté à ses propres faiblesses et à ses manques. Adem n'a pas supporté la fuite de sa femme. C'est un peu comme si tout son être était remis en cause, toute sa valeur, toute la justification de son existence, par le départ de Dalal. Une vraie descente aux enfers qui fait froid dans le dos, l'écriture de Yasmina Khadra est merveilleuse et nous entraine dans cette histoire avec brio, et même si le caractère d'Adem est détestable, on ne peut s'empêcher de le plaindre malgré tout.



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